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Clioweb, le blog

2 janvier 2011

Stéphane Hessel : Indignez-vous !

HESSEL

- Les vœux de Stéphane Hessel filmés par Médiapart
http://www.youtube.com/watch?v=XuRoFhLPAsU

« Mes chers compatriotes,

La première décennie de notre siècle s'achève aujourd'hui sur un échec. Un échec pénible pour la France ; un échec grave pour l'Europe ; un échec inquiétant pour la société mondiale.

Souvenez-vous des objectifs du millénaire pour le développement, proclamés en 2000 par la Conférence mondiale des Nations Unies. On se proposait de diviser par deux en quinze ans le nombre des pauvres dans le monde. A la même date, on entamait une nouvelle négociation pour mettre un terme au conflit vieux de trente ans du Proche Orient – les Palestiniens auraient droit à un Etat sous deux ans. Echec sur toute la ligne ! Une plus équitable répartition entre tous des biens communs essentiels que sont l'eau, l'air la terre et la lumière ? Elle a plutôt régressé, avec plus de très riches et plus de très très pauvres que jamais.

Les motifs d'indignation sont donc nombreux. Ce petit livre Indignez-vous ! – qui a eu un extraordinaire succès auprès des parents, et plus encore de leurs enfants, auxquels il s'adresse –, c'est quelque chose qui me touche profondément. De quoi faut-il donc que ces jeunes s'indignent aujourd'hui? Je dirais d'abord de la complicité entre pouvoirs politiques et pouvoirs économiques et financiers. Ceux-ci bien organisés sur le plan mondial pour satisfaire la cupidité et l'avidité de quelques-uns de leurs dirigeants ; ceux-là divisés et incapables de s'entendre pour maîtriser l'économie au bénéfice des peuples, même s'ils ont à leur disposition la première organisation vraiment mondiale de l'histoire, ces Nations Unies auxquelles pourraient être confiées d'un commun accord l'autorité et les forces nécessaires pour porter remède à ce qui va mal.

Au moins nous reste-t-il une conquête démocratique essentielle, résultant de deux siècles de lutte citoyenne. Elle nous permet de revendiquer le droit de choisir pour nous diriger des femmes et des hommes ayant une vision claire et enthousiasmante de ce que la deuxième décennie qui s'ouvre demain peut et doit obtenir. Voilà la tâche que je propose à tous ceux qui m'écoutent. Qu'ils prennent appui sur les auteurs courageux qui se sont exprimés ces derniers mois, sur Susan George et son beau livre Leurs crises, nos solutions, sur Edgar Morin et son dernier tome L'Ethique, sur Claude Alphandéry et ses propositions pour une économie sociale et solidaire. Avec eux, nous savons ce qu'il est possible d'obtenir.

N'attendons pas. Résistons à un président dont les vœux ne sont plus crédibles.
Vivent les citoyens et les citoyennes qui savent résister ! »

Vidéo et transcription :
http://www.mediapart.fr/journal/international/301210/

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- La Ve République a une constitution dangereuse, entretien en 2 parties pour Rue 89

« Sarkozy démontre d'abord, par sa façon d'opérer, exagérément personnelle, que notre Ve République est fondée sur une Constitution dangereuse, parce qu'elle donne tout le pouvoir à un président élu. Ce qui n'est pas très démocratique.
Sarkozy est un homme qui manque de culture, et qui a été malgré tout élu. Il fait forcément mal ce métier mais, du fait du fonctionnement de notre Constitution, cela n'aurait pas forcément mieux marché avec une autre personne, un Fillon ou une Lagarde, par exemple ».

http://www.rue89.com/2010/12/31/hessel-2/2

Sortir du carcan de l'économie néolibérale et financiarisée
http://www.rue89.com/entretien/2010/12/30/stephane-hessel-1/2

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- « Indignez-vous ! », un cri qui porte loin, Thomas Wieder - Le Monde 02/01/2011

« Stéphane Hessel, on le voit, brasse large. A l'exception de sa position déjà connue depuis longtemps sur le Proche-Orient, et contre laquelle s'est notamment élevé le politologue Pierre-André Taguieff, les causes qu'il défend, comme les textes auxquels il se réfère, sont on ne peut plus consensuels. Telle est sans doute l'une des clés du succès. Une autre tient à l'auteur : né en Allemagne, en 1917, et installé en France depuis 1924, il est l'incarnation parfaite de "l'homme européen" ; rallié au général de Gaulle, dès 1941, puis déporté à Buchenwald et à Dora, il suscite l'admiration des héros et l'empathie des victimes ; normalien féru de poésie et diplomate rompu aux négociations multilatérales, il cultive une double image de pragmatisme et d'idéalisme, propre à séduire les romantiques et à rassurer les réalistes.
Paré de l'aura dont jouissent les derniers témoins de la geste résistante - ce qu'illustre notamment le succès des Mémoires de Daniel Cordier (Alias Caracalla, Gallimard, 2009) -, Hessel bénéficie enfin d'une conjoncture favorable… »

« Depuis 2000, on est [selon lui]  sur une pente descendante, avec le 11-Septembre, la guerre contre le terrorisme, huit ans de Bush, puis la crise financière, avec, au final, le sentiment qu'aucun gouvernement n'est capable de résoudre les problèmes."
Seize mois avant l'élection présidentielle, cela ne constitue sans doute pas un programme de gouvernement. Mais à coup sûr un sérieux avertissement »
.  Thomas Wieder Article paru dans l'édition du 02.01.11

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- Stéphane Hessel, « un trésor national vivant 93 ans » était l'invité de Michel Denisot dans Le Grand Journal de Canal (03/01/2010) (partie 2, après l'inévitable pub )
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3349-le-grand-journal.html

hessel_cp

source : Le Grand Journal, Canal + 03/01/2011
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- En 2004 l'Appel Résister c'est créer ! Créer c'est résister!
60 ans après le programme du CNR, treize résistants de la première heure ont lancé un Appel aux jeunes générations, pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais.
Lise London, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Philippe Dechartre, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Georges Séguy, Maurice Voutey.
http://www.youtube.com/watch?v=hCJIi4np6Kg


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1 janvier 2011

Le collège du Bois d'Orceau

Les noms des établissements scolaires (écoles, collèges, lycées) nous en disent plus long qu’on pourrait le croire, si on les prend dans leurs agrégations statistiques et qu’on les compare écrit Claude Lelièvre sur son blog de Médiapart

Prenons l'exemple du secondaire dans le Calvados :
- Les collèges du département :
http://www.cg14.fr/quotidien/colleges/liste_colleges.asp

Une notice explicative a été mise en ligne lors de l'inauguration du collège Simone Veil à Villers-Bocage ( ce collège, comme plusieurs autres, a longtemps fonctionné sans nom spécifique).
André Maurois à Deauville, Flaubert, Maupassant, Proust, Verlaine, Prévert, Louis Pergaud ou Pagnol ... Pour le Calvados, les écrivains l'emportent largement sur les scientifiques (Laplace, Curie). On y rencontre un pharmacien et un économiste...
Il faudrait mesurer le pourcentage des personnalités locales (dont les résistants) et des noms géographico-poétiques
(Le bois d'Orceau, Le Val d'Aure, le Val de Vire... le Bois d'Orceau, c'est le nom d'un bois qui entourait le domaine de François Jean Orceau, baron de Fontette, intendant de la généralité de Caen au XVIIIe).
Jean Vilar, Simone Veil sont deux des noms donnés récemment
en pdf : http://tinyurl.com/14-noms-colleges

- Les collèges à Caen ont pour nom :
Hastings
Guillaume de Normandie
Louis Pasteur
Jacques Monod
Albert Jacquard
René Lemière(résistant, ex-école Gambetta)
Henri Brunet
Jean Moulin
Marcel Pagnol
Fernand Lechanteur
Villey-Desmeserets

- Les lycées de Caen ont pour nom 
Malherbe
Victor Hugo
Jean Rostand
Augustin Fresnel
Pierre Simon de Laplace
Dumont d'Urville
Charles de Gaulle (Allende à Hérouville)

et dans le privé
Institut Lemonnier
Sainte-Marie
Jeanne d'Arc
ND de Fidélité
Sainte-Ursule

Pour le primaire, quand l'école est unique, elle se passe souvent de nom. Là où le nom était nécessaire,   les élus locaux devaient en proposer un pour l'école de garçons (Jules Ferry) un pour l'école de filles (George Sand). Après 1960, ces noms ont souvent survécu à la mixité.

tilly_orceau

Tilly sur Seulles, collège du Bois d'Orceau - source ccvaldeseulles

31 décembre 2010

Qui a peur d'internet ?

Patrice Flichy (Le sacre de l'amateur) et Dominique Cardon (La démocratie Internet : Promesses et limites) répondent aux questions de Julie Clarini (Le grain à moudre du 16/12/2010) et de François Armanet (Le Nouvel Obs).
http://www.laviedesidees.fr/_Flichy-Patrice_.html
http://www.laviedesidees.fr/Internet-nouvel-espace.html
http://cems.ehess.fr/document.php?id=155

Le texte est paru dans le Nouvel Observateur, mais ne semble pas encore en ligne.
L'émission est à archiver au format mp3

Un des intérêts de cet entretien à 4 voix, c'est le jeu de rôle, avec des questions à sens unique imaginées par les animateurs et une analyse très nuancée faite par les deux experts.

Les questions, en substance :
La transparence absolue n'est-elle pas un danger pour la démocratie ?
Les hackers ne vont-ils pas remplacer les journalistes et les experts ?
Internet ne suscite-t-il pas de failles qui mettent en péril la démocratie ?
Avec internet, n'y a-t-il pas pour la vie privée un risque de Big Brother ?
Ne surestimez-vous pas la capacité d'auto-régulation d'internet ?
La fragmentation de l'espace public en innombrables agoras n'est-elle pas une menace pour la démocratie ?

Entendu dans l'émission :
Wikileaks ?
Pourquoi avoir peur de la circulation d'une information publique (la diplomatie ?)
Pourquoi en faire un risque plutôt qu'une opportunité ?
Crier à la transparence absolue, c'est monter trop vite en généralité.
La démocratie repose sur le contrôle, la demande d'informations est une sorte de contre-feu face aux excès de la communication entre les mains du pouvoir. On est dans la foulée du journalisme d'investigation, où des sources privilégiées pouvaient marquer leur distance par rapport à une politique suivie.
PF cite l'exemple des papiers du Pentagone en 1971, au temps de la photocopie.

Des menaces sur la vie privée ?
Big Brother, ce sont les Etats (la Stasi) ou les entreprises. Les dangers sont connus, et le droit peut être mobilisé.

DC : Les individus choisissent de s'exposer, ils ne sont pas aussi naïfs. Sur Facebook, ils savent distinguer le mur et les infos protégées (sauf du propriétaire). Jongler entre la parade et la dissimulation, c'est un nouveau jeu dans les pratiques sociales...
Utiliser la vie privée comme arme stratégique, les politiques n'ont pas attendu internet pour le faire. Ils ont commencé avec la TV et la Téléréalité.

Les sites extrémistes ?
PF ne veut pas exagérer leur audience.
Il préfère la solution américaine (liberté et contradiction portée par les autres citoyens) à la solution française (une loi pour chaque dérive possible)

L'autorégulation ?
DC :  L'idée de l'autorégulation est au coeur d'internet, elle fait un pari : dès qu'on donne à la société civile des pouvoirs d'expression et de coordination autonome, on a l'impression qu'entre l'Etat et le marché, il n'y a pas d'espace. Or ce qui est en train de s'inventer - et c'est très présent dans la culture des amateurs - c'est l'idée d'un troisième modèle. Il y a une société civile qui s'auto-organise, qui produit des biens communs. Il y a des formes d'association dans lesquels on n'est pas obligé, pour remplir des services pour le public ou des services communs (Wikipedia ou le logiciel libre), de passer par le marché ou l'Etat. Cette auto-organisation est encore très fragile et imparfaite, mais elle monte en puissance.

Dans cet espace, le filtrage des informations n'est pas fait à priori par des journalistes de métier (qui jouent le rôle de gatekeepers), mais à postériori par les internautes. Donc internet n'est pas cette vaste poubelle si souvent dénoncée. Bien sûr un journaliste pourra lancer une rumeur et lui donner crédit. Mais ce que font les internautes (et aussi le Page Rank de Google), c'est de voter. Collectivement, les internautes produisent une crédibilité commune,  et ils sont généralement très vigilants quant à l'intérêt et à la véracité de l'information.

Une fragmentation de l'espace public ?
P Flichy - dans le débat public, il y a toujours une multitude d'agoras. Les premiers lieux où l'on parle de politique sont les lieux privés, la famille, les amis, à table...
L'éclatement de l'espace public via internet a au contraire qq chose d'extrêmement positif. S'il n'y avait qu'un seul espace, le débat serait limité aux grands messes électorales des présidentielles, au face à face de deux candidats. L'espace politique est une multitude de lieux qui s'ancrent dans la vie locale...

flichy
Patrice Flichy

                                                 

cardon
Dominique Cardon

 

31 décembre 2010

Claude Nicolet (1930-2010)

Le Forum Capes annonce le décès de l'historien Claude Nicolet.

L'article de Wikipedia mentionne un entretien de 2003 avec Thierry Paquot pour la revue Urbanismes :

Extrait :

«  Comment devient-on historien de la Rome antique ?

Ce qui est certain, malgré l’énorme part de contingence et de hasard de toutes ces choses-là, c’est que depuis mes études secondaires j’ai toujours voulu être historien. L’histoire m’intéressait, à la maison je dévorais les livres d’histoire. Je suis entré à l’École normale supérieure sans problèmes, pas pour étudier la philosophie, la littérature ou la poésie mais pour faire de l’histoire. J’ai cependant hésité entre l’histoire de la Révolution française, qui m’a toujours passionné, encore maintenant, et
l’histoire romaine.

Alors pourquoi l’histoire romaine ?
Je suis marseillais et vous savez que les monuments romains abondent dans le sud de la France. En se promenant, on voit des arcs de triomphe, des ponts et des thermes, Saint-Rémy, Vaison-la-Romaine, etc. Tout cela crée un climat.
Je manquais les cours d’histoire pour participer aux fouilles   entreprises par le grand archéologue Fernand Benoît,  après la Libération, sur le Vieux-Port.

La découverte de chapiteaux grecs me captivait plus que les cours d’histoire de mes professeurs, où je n’apprenais pas grand chose puisque j’avais lu tous les manuels dès les premières semaines de la rentrée.  Voilà c’est tout bête, c’est la sélection par l’école publique, par l’élitisme républicain, peut-être j’étais bon élève ».

http://www.urbanisme.fr/issue/guest.php?code=328

- Claude Nicolet : vive la laïcité !
Clara Dupont-Monod, L'Histoire n° 282 - 12/2003
http://www.histoire.presse.fr/content/2_portraits/article?id=2004#titre

Il était membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres depuis 1986
http://www.aibl.fr/membres/academiciens-depuis-1663/article/nicolet-claude-rene
(adresse corrigée, info de la mission aibl le 8 mars 2012)

nicolet

source : revue Urbanisme

 

 

30 décembre 2010

An mil et Féodalité

Plusieurs pistes pour étudier la controverse historiographique autour de l'An mil

- Florian Mazel, « Pouvoir aristocratique et Église aux X-XIe siècles. Retour sur la « révolution féodale » dans l’œuvre de Georges Duby », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre - BUCEMA , Hors série n° 1 | 2008, mis en ligne le 28 janvier 2008, http://cem.revues.org/index4173.html

- Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Belin, mars 2010
chap X, L'atelier de l'historien, le débat historiographique : La mutation de l'an mil.

- Patrick Boucheron, An mil et féodalisme, Historiographies, Folio Histoire, 2010, p 952-966
http://clioweb.free.fr/perso/1temp/mil/

- Christian Lauranson-Rosaz, Lyon 3, Le débat sur la « mutation féodale » : état de la question
http://hd.facdedroit-lyon.com/debat_MF.pdf

.
Lire la suite, avec les adresses actives, dans la page html : http://clioweb.free.fr/dossiers/medievale/an-mil-historio.htm


duby

Georges Duby (1919-1996)


 

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29 décembre 2010

16 000 postes à supprimer

- Moins d'enseignants à la rentrée 2011 : Toutes les académies trinquent - Libération 29/12

« Dans le détail, ce sont les académies de Lille et de Nancy-Metz qui, en valeur absolue, doivent s'attendre à payer le plus lourd tribut, notamment dans le primaire. Mais une baisse des effectifs des écoliers est attendue dans ces deux académies. D'autres perdent en revanche des postes alors qu'elles accueilleront plus d’élèves, comme Créteil ».
Dans le secondaire, autour de 500 suppressions  à Lille, Nancy, Versailles.
39 en Bretagne, aucune à Nantes et Grenoble...

Catherine Sarlandie de La Robertie, la nouvelle rectrice de l'académie de Caen, ci-devant prof de management et de marketing à Rennes 1 devra rendre 195 postes en primaire et 154 pour le secondaire.
http://www.ac-caen.fr/recteur_216_mme-sarlandie-de-la-robertie.html
(page modifiée le 10/12/2010 à 10:56 par le Service Communication)

1supp

source : Libération - MEN

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LM29

L'école et le collège, principales victimes des réductions de postes,
à la Une du quotidien Le Monde 29/12/2010
Lors de la rentrée scolaire 2011-2012, le nombre d'élèves par classe sera plus élevé.
Académie par académie, Le Monde publie la carte de France des postes supprimés.

« A la rentrée 2011, les effectifs enseignants vont fondre dans toutes les académies métropolitaines, alors qu'on attend 48500 élèves de plus dans le secondaire et 8900 nouveaux élèves dans le primaire. Collèges et écoles vont subir les 16 000 suppressions de postes prévues au budget 2011. Depuis 2007, 66 000 postes ont disparu ».

« En juin, Luc Chatel affichait une grande sérénité, confiant ne pas être inquiet sur la capacité du système à digérer cette nouvelle vague de coupes ». « Il y a de la marge » (des « gisements d’efficience »), ajoutait encore son entourage en septembre 2010.
La nouveauté de 2011, c'est que la casse est confiée aux inspecteurs et aux recteurs (avec prime de 15 à 22 000 euros pour ces derniers). Dans l'article, cela devient « échange d'expériences » ou « mutualisation »...
Le ministre refuse les statistiques nationales, tout comme un autre celles des voitures incendiées. La presse et les syndicats ne pourraient-ils faire ce travail d'information, à l’âge d’internet ?

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2 détails :
- Le prix de vente du Monde passe à 1,50 euro
- La photo est toujours la même (rentrée 2009). Qui au Monde numérique a un lien privilégié avec Saint Jans-Cappel, ou avec le vert ? Ne pourrait-on suggérer au journal de changer de cliché ?

2009_jans_cappel

source : Le Monde ou La Dépêche, http://tinyurl.com/ld-2009-rentree

29 décembre 2010

Mort d'un réseau social

La mort annoncée d'un réseau social... celui de l'UMP - Le Monde 28/12/2010

« Nous sommes allés beaucoup plus loin que Barack Obama. (sic) Ce que nous proposons (proposions ?) aux Français, c'est qu'ils soient acteurs des changements... » (avant ou après 62 ans ??) :-):-)

250 000 euros le réseau, plus 300 000 euros pour le fonctionnement. La plateforme de réseau social a attiré moins de 15 000 membres inscrits, dont une immense majorité n'a aucune activité sur le site.

28 décembre 2010

The school history debate

Sur le forum Schoolhistory, les professeurs d'histoire réagissent aux consultations et aux projets  de Michael Gove sur l'histoire scolaire.
Les débats semblent porter sur :
- L'identité nationale ( "britishness" : All pupils must learn Britain’s "island story" )
- La place du récit magistral
- La part des savoirs (le contenu événementiel) face aux skills (les capacités scolaires à développer grâce à l'histoire).

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Nos collègues citent deux articles d'historiens expatriés, à lire sur le site du Guardian :

- Simon Schama (U Columbia)  : my vision for history in schools - 09/11/2010
http://www.guardian.co.uk/education/2010/nov/09/future-history-schools

schama    

« In these economically and politically tricky times we need history's long look more than ever, says historian and government adviser Simon Schama, as he sets out six of the key events no child should miss out on ».

« How would you rather spend an hour : « learning about learning », trapped in some sort of indeterminate swamp of histo-geographic-social studies, or listening to and talking about, the murder of Thomas Becket ? »

What every (British) child should learn : 
Murder in the cathedral
The black death, and the peasants revolt
The execution of King Charles I
The Indian moment
The Irish wars
The opium wars and China
SS a écrit pour la BBC   A History of Britain en 15 épisodes (2000-2002).

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- School history gets the TV treatment - 13/09/2010
That's not what's needed, says James Vernon (U Berkeley)
http://www.guardian.co.uk/education/2010/nov/16/school-history-gove-schama-tv

vernon

Pour James Vernon,  « History provides us with a set of analytical skills that are indispensable for citizens who want to understand our present conditions. And those conditions are rarely made just in Britain... Historians do not just detail where and when change happens; they explain how and why it happens. This requires a point of view and organising narrative, but the coherence of the explanation is more important than the excitement of the story. We want students who aren't just entertained, but who can think critically and effectively about the world they live in ».
http://history.berkeley.edu/faculty/Vernon/

JD Clare résume la démarche des concepteurs-réformateurs de programme scolaire :
« 1. everybody else starts pitching in their topics until the list gets too long (so in the end they try to cram it all in in some kind of depth-v-overview way and overburden the curriculum ... and we're straight back to the accusation why do they wash over history?)
2. they begin to realise that one can't just include topics because you like them, so they begin to drill down into what principles should inform the list of topics, and then they find there are MANY different ways of organising content.
3. after a time of trying to reconcile the irreconcilable, they then say: "OK, let's stop talking about topics, let's talk about what we are trying to do when we teach History", and they begin to move towards a body of concepts and processes.

And the net result if they are not VERY focussed is a huge list of topics, against which one is supposed to teach a wide range of skills - hey! - like we had before!!!!! Presuming they keep the AfL/APP and other external structures within which History is taught in the classroom, then plus ca change ».
Source : Schoolhistory, rubrique The Cafe, réservée aux abonnés

- « The Education White paper » - « The education secretary, Michael Gove, has outlined plans to transform teacher training and recruitment, shake up school league tables to focus more on children's performance in academic subjects, and make it easier for headteachers to remove poor teachers and exclude disruptive children ».
Le Guardian (24/11/2010) cite une « accelerated route to leadership », des « tuition fees sponsored » pour les « Armed forces veterans with a degree if they wish to train as teachers »…
« A new award, the English baccalaureate, will be introduced for any student who secures good GCSE passes in English, maths, science, a modern or ancient foreign language, and a humanity »
http://www.guardian.co.uk/education/2010/nov/24/michael-gove-sweeping-school-reforms

Education White paper, la présentation du Times Educational Supplement (voir aussi le site TES New Teachers)

Sur The English Bacc, lire le point de vue de  Jim Belben  (Hodder education)
http://www.hoddereducation.co.uk/

Au temps de Blair et de Brown, David Blunkett (mai 1997), Estelle Morris (juin 2001), Charles Clarke (oct 2002), Ruth Kelly (dec 2004), Alan Johson (may 2006), Ed Balls (juin 2007) ont occupé le poste.
http://en.wikipedia.org/wiki/Secretary_of_State_for_Education
En 2005, Le Monde diplomatique avait publié L’école britannique livrée au patronat, un article de Richard Hatcher
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/04/HATCHER/12086

Le cœur du débat semble très politicien et très idéologique. Michael Gove, le ministre, a failli naître en 1968. La référence ultime de ce néo-thatchérien, selon l'article de Wikipedia, c'est Burke, plus le ""marché"" dans sa version fondamentaliste. Selon lui, « education has been undermined by left-wing ideologues who have condemned (british) children to a prison house of ignorance » ... http://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Gove

gove

(source des photos : http://en.wikipedia.org )

27 décembre 2010

retour sur Pisa

-- Le grain à moudre, 21/12/2010 - « 18ème au PISA, mais championne de l’échec scolaire : pourquoi notre école continue de dégringoler ? »
Si le titre décliniste et les habituelles obsessions d'un des animateurs ne vous ont pas déjà fait fuir, une émission à écouter au format mp3
avec
Nathalie Mons (Paris Est),
Marie Duru Bellat (Dijon)
Christian Forestier

- Plaidoyer pour une lecture globale de Pisa : les médias se sont précipités à leur habitude sur l'anecdotique, et n'ont vu que le classement pays par pays (à l'école, cela reviendrait à lire une note sur 20 en considérant d'abord la 2e décimale !)
CF voit 2 moitiés : dans ce pays, l'Ecole réussit bien pour une moitié des élèves, "ceux qui ne visent pas l'entrée à Polytechnique" (MDB épingle cette formule de CF à la fin), voire très bien pour une minorité excellente,  elle échoue pour l'autre moitié.
Une partie de l'émission questionne le rôle de l'immigration (1ere et 2e génération).

- Pisa 2009 a un autre défaut : il ne mesure pas l'impact de la politique menée par Darcos et Chatel. La démolition de la carte scolaire aggrave les difficultés des élèves et des enseignants dans les établissements déclassés. Cette politique renforce la ségrégation sociale et génère des ghettos, alors que les pays qui brillent dans Pisa s'intéressent aux élèves en difficulté pour le plus grand profit de tous les élèves. NM souligne aussi le rôle du temps scolaire et de sa gestion.

- MDB incite à regarder la réalité politique et sociale en face. Les discours vantent la lutte contre les inégalités, mais qui veut d'une vraie mixité scolaire ? Pas les parents des beaux quartiers dont les enfants tirent parti du système actuel.

- La tentation des politiciens est de chercher chez nos voisins une recette isolée et simpliste (les 80 % au bac ?). NM souligne que les spécialistes divergent sur les solutions possibles. Elle rejette toute transposition d'une solution isolée coupée du reste des pratiques sociales. L'émission se termine sur l'écart entre le temps des politiciens et celui de l'Ecole, plus proche du « temps d'un forestier » ... :-)

.
-- Classement Pisa : quand nous aimons tester l’éducation
Nathalie Mons - Paris-Est dans Libération 24/12/2010

d'après l'article :
Un test comme Pisa sert des objectifs multiples :
. mesurer la « production » en éducation (sur une échelle de performances) ;
. mettre en concurrence les pays, censés se réformer [dans le sens libéral-sécuritaire] pour  « s'améliorer » ;
. légitimer l’action publique, les statistiques rassurant sur le sérieux du discours ;
. rendre des comptes aux citoyens (un alibi, via la mobilisation des médias autour des  « performances » mesurées).
L’application de l’idéologie du New Public Management à l’ensemble des services publics n’est pas loin, du moins là où la privatisation intégrale progresse trop lentement aux yeux des néo-libéraux.

L'analyse aurait pu donner plus de rôle aux choix des médias dominants dans la hiérarchie de l'information et dans l'angle de lecture de la réalité sociale.

27 décembre 2010

Ce que nous dit la neige

Un Noël au bord de la crise de nerfs
http://www.liberation.fr/vous/

Pagaille à Roissy
http://www.liberation.fr/societe/

Les compagnies lient la pagaille de Roissy à la mauvaise gestion d'Aéroports de Paris - Le Monde
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/12/25/

Le 21 décembre, Siim Kallas, le commissaire aux transports, s'est déclaré "extrêmement préoccupé par le niveau des perturbations que la neige a causées pour voyager en Europe". Jugeant la situation "inacceptable", il a évoqué l'adoption de mesures conduisant à imposer "des exigences de service minimum pour les aéroports".

Ce que nous dit la neige, Libération, 28/12/2010

Pour Christophe Bouton (philo, Bordeaux III) lles difficultés liées à l'épisode neigeux montrent « que lorsqu’elles sont en vacances, ces personnes vivent selon la même temporalité que dans leur travail : celle de l'urgence et du flux tendu... »
A moins que ce ne soit un temps dominé par d'autres (horaires de travail, calendrier de congés...)

Il y aurait surtout beaucoup à écrire sur une société dite de « communication » face à une situation de crise, liée à la nature ou aux rapports sociaux. Quant aux thatchériens de Bruxelles, avant de verser des larmes de crocodile, ils devraient plutôt s'interroger  sur les dégâts engendrés par leur idéologie  de la privatisation intégrale et leur obsession de détruire les services publics.

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