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Clioweb, le blog
30 septembre 2009

Revue de presse HG - sept 2009

01/09/2009    La carto sur le web
02/09/2009    Douze idées reçues sur l'école
02/09/2009    La radio en différé
03/09/2009    Les valeurs du service public usurpées
04/09/2009    Les crimes de la Wehrmacht
04/09/2009    Maternelle ou jardins d'éveil ?
04/09/2009    Les Kennedy - Une histoire américaine
05/09/2009    La gratuité, un cauchemar ??
06/09/2009    Internet et rhétorique - RMLL 2009
07/09/2009    Fièvre autour du cartable
07/09/2009    L'envers de la Toile ??
08/09/2009    Passer au tout-numérique ?
08/09/2009    La BNF et Gougol - 2
09/09/2009    Thomas Paine
10/09/2009    Georges Lefebvre au travail
11/09/2009    LM : salauds de grippés
12/09/2009    L’honneur des Conti
12/09/2009    Dérapage
13/09/2009    La BNF et Gougol - 3
13/09/2009    le retour du roman national ?
14/09/2009    Coloriser l'histoire ?
14/09/2009    internet et droit d'auteur
15/09/2009    1 milliard pour le numérique à l'école
15/09/2009    les Yes Men - Au delà du PIB
16/09/2009    Cours en ligne et salles de classe
17/09/2009    L'éducation est contagieuse
17/09/2009    Les nouvelles séries TV américaines
18/09/2009    Education, droit et vidéo
18/09/2009    20 ans après la chute du Mur
19/09/2009    Coloriser l'histoire - 2
20/09/2009    La Géo scolaire, un Fardeau
21/09/2009    Once upon a time
22/09/2009    L'édition numérique (Place de la Toile)
23/09/2009    La lecture comme poison
23/09/2009    Pédagogie et listes noires
24/09/2009    L'instrument du n'importe quoi ?
25/09/2009    Le Fardeau, 3 commentaires
26/09/2009    Les séries TV américaines - 2
27/09/2009    LM : Le vin du géographe
28/09/2009    Tom Paine 200 - Expos Carnavalet
29/09/2009    Normandie 2010 - Sister
30/09/2009    La dernière mercerie d'Alençon

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30 septembre 2009

La dernière mercerie d'Alençon

La dernière mercerie d'Alençon.

Si vous avez du temps à perdre, archivez le reportage de l'antenne normande de TF1 diffusé dans le JT de 13 heures le 28/09.
Une nouvelle illustration d'une recette apparemment très efficace.

Tout y passe, la faute à internet * et à la technologie moderne, "les gens qui n'ont plus le temps de courir" (sic pour faire ses courses)... qui préfèrent s'asseoir devant un ordi, passer leurs commandes et les recevoir par la Poste (sauf là où les bureaux ont déjà été fermés par l'entreprise ou vont fermer bientôt...). Les clientes se disent écoeurées de voir leur marchande partir. "Je vais être obligée d'aller au Mans... 50 km pour des boutons. "
Un détail : l'intro mentionne aussi l'impact des grandes surfaces. :-)
http://videos.tf1.fr/jt-13h/fermeture-de-la-derniere-mercerie-d-alencon-4821509.html

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* A l'inverse, au JT de 20 h, le 29, internet est invoqué et prié d'assurer quatre mois de travail à des couturières près de Cholet.
" En crise, ces couturières ont eu une idée" : elles espèrent vendre en direct 3500 chemises (d'homme)... en 4 coloris (dont une version clergyman). Ces 7 salariés et 2 gérantes ont créé leur propre atelier après avoir été licenciées l'an passé par une grande marque.
http://videos.tf1.fr/jt-20h/en-crise-ces-couturieres-se-sont-tournees-vers-internet-4823180.html

Les couturières de Nuaille sont très présentes sur le web, notamment dans cette dépêche de Libération le 27 juin 2009

mercerie

29 septembre 2009

Normandie 2010 - Sister

- Les géographes du CR de Basse-Normandie ont conçu et mis en ligne SISTER un " Système d'information statistique territorialisé " accessible au public depuis le 22 septembre. Ils en feront la présentation à Saint-Dié en fin de semaine.
https://sister.crbn.fr/
Une plaquette décrit cet atlas interactif en ligne qui associe une base de données, une interface cartographique (en fait Géoclip), des outils de gestion des données. http://issuu.com/eigp/docs/sister

"Avec ce projet, Géoclip Serveur s'enrichit d'un nouvel outil de tabulation automatique", écrivent les auteurs de Géoclip.
A noter un lien vers une carte des serveurs Géoclip dans le monde
http://tinyurl.com/geoclip-implantations

Une étude réalisée par Hélène Touchard en 2008 recense les projets régionaux équivalents (GéoBretagne, Sigerif, SIG L-R, Sigis, Ppige, Géopal, crige, Sigma 972...). http://clioweb.free.fr/carto/sig-reg.jpg
http://sig.cr-basse-normandie.fr/cr_pgn/dossier_27mai08.pdf

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- Normandie 2010 - Plusieurs géographes de Rouen, de Caen et du Havre ont créé le site http://normandie2010.org/
"Impulsé par des universitaires, Normandie 2010 a vocation à élargir le débat sur l’avenir régional au-delà du cercle habituel des spécialistes."
Parmi les sujets déjà abordés:
Unir la Normandie
Les enjeux de la polarisation en Normandie
La Normandie dans le Bassin parisien : l’anomalie géographique.
Faits et méfaits de la grumbachisation
Le positionnement des grands ports normands en 2009
Les élections européennes de 2009
La Normandie, une région à risque ?

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- Le dernier Mappemonde présente " Atlas of Our Changing Environment "
http://na.unep.net/atlas/webatlas.php?id=83
http://mappemonde.mgm.fr/num22/index.html
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28 septembre 2009

Tom Paine 200 - Expos Carnavalet

Tom Paine : A festival of events to celebrate the life of Thomas Paine
on the 200th anniversary of his death
http://www.tompaine200.org.uk/
http://www.tompaine200.org.uk/links.html

rappel : Why don't we teach about Tom Paine?
http://www.schoolhistory.co.uk/forum/index.php?showtopic=11533

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2 expositions à Carnavalet

- La Révolution Française, Trésors cachés du musée Carnavalet
"Sélectionnées parmi plus de 25 000 oeuvres, l’exposition regroupe 200 pièces d’une grande variété (dessins, gravures, peintures, objets d’art, sculptures) autour d’oeuvres phares comme le projet de David (1748-1825) pour un rideau de l’Opéra représentant le Triomphe du peuple français.

trcaches

Elle suit un parcours chronologique retraçant les grands événements, tels le Serment du Jeu de Paume, la prise de la Bastille, ou encore la fête de la Fédération. Des séquences thématiques viennent scander la visite : le rôle des femmes, les personnages célèbres, le vandalisme, la question religieuse, la mode, les projets architecturaux…"

caches

http://www.paris.fr/portail/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=72497

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- Caricatures anglaises au temps de la Révolution et de l’Empire :

dupuy

"À l’aube de la Révolution française, la caricature anglaise, empreinte d’une rare irrévérence, fascine autant qu’elle exaspère et domine la production satirique européenne. Sa liberté de ton est indissociable de la liberté de la presse d’outre-manche qui commente aussi bien les événements britanniques que ceux du continent. Les figures du sans-culotte et de Bonaparte, les soubresauts de la France en ébullition, allaient lui fournir autant de sujets lui permettant d’assouvir ses réflexes patriotiques et ses besoins de nouveauté.
Replacées dans leur contexte historique, ces oeuvres à la saveur colorée et à l’humour souvent très cru, permettent au visiteur de saisir la formation des stéréotypes nationaux et d’apprécier la vision combative et satirique des événements de France livrée par des artistes tels James Gillray, Isaac et George Cruikshanks ou encore Thomas Rowlandson".
http://www.paris.fr/portail/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=72501

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Expositions du 30 septembre 2009 au 3 janvier 2010
http://ihrf.univ-paris1.fr/spip.php?article406

27 septembre 2009

LM : Le vin du géographe

- Le vin du géographe - JR Pitte - LM Opinions - 26/09

" Le verre et l'assiette sont donc d'agréables portiques d'entrée en géographie et la culture géographique permet de comprendre les infinies nuances des saveurs du monde. C'est pourquoi j'aimerais dire à tous ceux qui ont le privilège d'enseigner la géographie aux bambins de l'école élémentaire, aux adolescents du collège et du lycée, aux étudiants des classes préparatoires et des universités : votre matière est un trésor, vous êtes comme un violoniste qui possède un Stradivarius. Faites-le vibrer de toutes les manières possibles afin d'enthousiasmer vos élèves, sans les ennuyer sous les avalanches de chiffres, de nomenclatures, de théories. Le savoir intellectuel ne peut séduire que s'il s'appuie sur les sens. N'oubliez jamais que celui qui veut faire l'ange fait la bête. "

Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Pitte

- Quand McDo célébre les 60 ans du communisme en Chine - Rue 89
"Il n'est donc pas rancunier ce Ronald McDonald. Il n'était pas le bienvenu en Chine pendant 40 des 60 années de la République Populaire".
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26 septembre 2009

Les séries TV américaines - 2

Voilà une semaine, ces séries ont été au coeur du colloque organisé au Havre par Sarah Hatchuel et Claire Bowen.

Le jeudi, littéraires et civilisationnistes ont traité de la question centrale :
Comment fonctionne le "piège" à spectateurs ?

Gérald Billard et Arnaud Brennetot sont intervenus le vendredi. Les 2 géographes on traité de "la dimension sociale et spatiale du huis clos", de l'anti-urbanisme et de l'exaltation du localisme communautaire.
A partir des séries : Deadwood - Desperate Housewives - Friday Night Lights -  Jericho - Lost - Prison Break

Les actes du colloque devraient être mis en ligne en fin d'année 
par le Groupe de Recherche Anglo-Américaine de Tours (GRAAT).
http://www.graat.fr/backissuepiegesseriestv.htm

Notes et impressions à lire sur le site Clioweb


lhseries1
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25 septembre 2009

Le Fardeau, 3 commentaires

Parmi les réponses au jugement sans appel sur La Géo scolaire, un fardeau
3 commentaires, diffusés sur la liste H-Français, reproduits ici avec l'accord des auteurs.
Et la réponse de Michel Lussault.

Le mépris  (Jean-François Joly)

La tonalité des propos de M.Lussault ne peut laisser indifférent surtout qu'avec mes élèves de HK. Je commence l'année en commentant l'article "Géographie" du dictionnaire de la géographie et de l'espaces des sociétés paru en 2003 écrit sous la direction de J.Lévy...et M.Lussault. Je pourrais aisément en dénoncer certains passages illisibles pour une grande partie de notre communauté mais c'est notre inculture scientifique qui serait ainsi mise en évidence !!

Si l'on fait une approche épistémologique de ce propos il rejoint le constat très sévère fait par Y.Lacoste sur la géographie scolaire au milieu des années 70, je cite : "Cette vieille discipline scolaire que nous avons tous subie au temps de l'école et du lycée? (on entend souvent dire : " la géo, ça ne sert à rien; d'ailleurs, il n'y a rien à comprendre, mais il faut de la mémoire.") "Quelle ennuyeuse et fatigante discussion, écrivait déjà Fontenelle, il faut bien être né géographe pour s'y engager". Il faut dire que dans l'ensemble, le discours des géographes se présente de la façon la plus bonasse..." in Histoire de la Philosophie sous la direction de F.Châtelet en 1973
Il renvoie de même au courant structuralo-marxiste dont est issu J.Lévy qui fonda "Espace-Temps" avec une volonté de rupture épistémologique, toutes les géographies précédentes étant qualifiées de pré-scientifiques.

Il semblerait donc que trente ans plus tard, la géographie scolaire n'ait pas évolué et qu'elle soit toujours à l'âge de Vidal de la Blache et de ses disciples "exceptionnalistes".
Auteur de manuels scolaires et ayant été formateur pendant des années dans l'académie de Rouen, je ne peux accepter cette condamnation sans nuances du travail des profs du secondaire par des universitaires. Beaucoup de collègues, géographes et historiens de formation ont fait de gros efforts d'actualisation de leurs pratiques, les plus jeunes de nos collègues ont été formés aux nouvelles géographies par nos collègues universitaires (évident, non?!!!!!!).

Comment expliquer alors ce jugement?
Ne connaissant pas Michel Lussault, je ne veux pas porter à mon tour de jugement péremptoire. Cependant mon expérience de fréquentation d'universitaires pour l'écriture de chapitres de manuels scolaires m'a déjà mis au contact de spécialistes qui pratiquent au nom de la science géographique un certain hermétisme et n'acceptent pas qu'on retouche leur prose pour la rendre lisible par des lycéens. Ils peinent à comprendre que le lycée n'a pas pour but de former de futurs étudiants d'histoire-géographie mais des citoyens.

Je n'ai guère le goût des règlements de compte donc je ne citerai pas de nom de ces collègues universitaires (les mêmes qui pensent qu'en prépa on ne fait pas la vraie géographie qui ne s'enseigne qu'en Fac!!!). Je préfère citer les noms de remarquables universitaires qui ne méprisent pas la géographie scolaire mais y participent par leur contribution à des manuels, par les conférences qu'ils viennent donner aux collègues, par les cafés géographiques...Ainsi sont avec des personnalités très diverses F.Durand-Dastès (un monument!), B.Bret, J-P Charvet, A.Dubresson, L.Carroué...

Pour conclure, ce que je regrette profondément, c'est que ce jugement sans appel n'ait pas été justifié auprès du public radiophonique mais il est si humain d'avoir besoin d'abaisser les autres pour se grandir....

Posté par jiheff, 22 septembre 2009 à 19:50

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Lettre de Claude Robinot à Michel Lussault

M. Lussault vient de démontrer qu'on peut être un brillant géographe et un piètre pédagogue. Il administre la preuve qu'à force de penser "l'homme-spacial" on peut négliger le terrain. Quel beau débat en perspective ! Je me permets donc de lui adresser humblement ces quelques lignes.

"Vos propos M. Lussault sont injustes et relèvent plus du poncif anti-prof que de la réflexion didactique. Puisque vous êtes un spécialiste, vous devriez vous rendre compte que vous  n'avez pas choisi la bonne échelle. Vous devriez quitter l'espace feutré et peu emboité de la conférence des présidents d'université pour vous aventurer sur d'autres territoires - rien de tel qu'une petite virée multiscalaire pour se rafraîchir les idées -

Vous constateriez rapidement que le territoire de la géographie scolaire n'est pas si mal administré et délimité que ça et qu'on y trouve parfois des acteurs assez  compétents pour l'aménager.
Les programmes se renouvellent régulièrement et cherchent à  réduire l'écart entre la géographie universitaire qui se fait et celle qui s'enseigne. A une autre  échelle, celle de la liste des clionautes, vous recenseriez les préoccupations et les pratiques des acteurs de la géographie scolaire. Citons les deux derniers exemples publiés.  Des collègues qui mutualisent leurs connaissances pour aborder la ville à  travers la peinture contemporaine. Il me semble que c'est bien  la  géographie culturelle que vous aimez ? Et non la liste des sous-préfectures  que vous croyez que nous enseignons encore ?  Une autre collègue aborde le  programme de première par  la notion de pays. Les acteurs de la géographie  qui s'enseigne utilisent pleinement la liberté pédagogique qui leur est  laissé par des programmes pour trouver les angles d'attaque les plus  adaptés à leurs élèves.  Des élèves dont une infime partie deviendront géographes. Les programmes sont certes imparfaits, ambitieux,  mais ils sont stimulants parce que basés sur des notions et des concepts qui  dynamisent la réflexion. Il arrive même que les élèves aiment la géo et se  piquent au jeu des "études de cas". Cette liste animée par les Clionautes  n'est que la butte témoin (reste de vieille géo)  de ce qui se fait en France (hop changement d' échelle).

Alors M. Lussault, ayez l'urbanité (nouvelle  géo) de vous expliquer et de nous rendre justice. Comment se fait-il que nos inspecteurs pédagogiques et nos inspecteurs  généraux, dont certains sont vos collègues, ne se soient pas aperçus que nous étions un "fardeau" ? Peut-être ont-ils, désespérés de notre ennuyeuse médiocrité, caché  ce fait, préférant de piètres géographes à pas de géographie du tout."

Claude Robinot (un prof qui a essayé toute sa carrière de faire aimer la géo à ses élèves et qui y est parfois parvenu).

 

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Les ânes et les bourricots  (Yves Tardieu)

"Cette citation contient surtout sa propre contradiction. Au fond que nous dit Lussault ? Que les géographes français ne savent pas que la géographie est une science sociale et politique, contrairement aux Allemands ou aux Américains. Mais dans cette deuxième partie de son propos, la critique ne s'adresse pas aux niais que nous sommes mais bien à ses pairs. L'exemple de Saskia Sassen qu'il donne renvoie bien à ça. Bref, après une entame sur la géographie scolaire, on parle après d'autre chose qui est la géographie tout court (en tout cas si la transcription écrite donne complètement le sens de l'oral)".

"J'en conclus que si nous sommes des ânes, nos maîtres (de l'université) sont des bourricots de haut niveau".

Lire la suite du message d'Yves Tardieu, prof et élu, sur la liste H-Français.

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30/09/2009 - Michel Lussault a répondu à Claude Robinot. Avec son accord, voici  la teneur de sa réponse.

Cher monsieur,

Quelques petits mots, à lire votre réaction (ainsi que quelques autres auxquelles je réponds ainsi également) à mes propos radiophoniques.

1.    Evoquer le fardeau scolaire n’est pas dire que les collègues sont tous incompétents, comme vous semblez le suggérer, mais simplement rappeler que la contrainte structurelle que fait peser sur la géographie le fait qu’elle soit enseignée à l’école dans le cadre que l’on sait, provoque un brouillage persistant au sujet de ce que la géographie peut et doit apporter au débat des idées. A un point tel que bien des spécialistes estiment encore aujourd’hui que notre discipline n’a pas vraiment le droit de cité au grand banquet des sciences sociales. Je ne suis pas le premier à le dire, ni ne serais le dernier et il n’est pas besoin d’être néo-marxiste pour cela. De nombreux collègues du secondaire aussi le pensent, sans forcement le dire, et je l’ai moi-même constaté lorsque j’ai enseigné en collège et en lycée. Je le constate encore aujourd’hui dans le cadre de mes cours de préparation au concours, car lesdits concours continuent de biaiser les choses en matière de conception et d’appréhension de la discipline par les étudiants et un certain nombre de collègues.

2.    Je suis surpris que les réponses qui me sont faites me visent personnellement, alors que mes propos étaient très génériques. Sachez-donc que je ne suis pas un « cerveau dans un bocal », ni un homme de bureau, contrairement à ce que vous écrivez. Je connais bien le domaine scolaire pour y intervenir toujours, très régulièrement, et dans l’ensemble, je maîtrise assez convenablement le métier du géographe et notamment la pratique de longue durée de terrain pour ne pas accepter d’être considéré comme un pur esprit abscons. Mes textes sont parfois difficiles, je suis le premier à le regretter ; mais où est-il dit que les sciences sociales devraient se lire comme la Semaine de Suzette? Et les difficultés de l’expression sont souvent liées aux difficultés des sujets abordés. Au demeurant, si vous parcourez mes publications, hors l’exercice très particulier du dictionnaire, vous constaterez que le matériau empirique y est omniprésent et que la montée en généralité théorique s’appuie sur ce matériau. C’est dire que je comprendrais mal qu’on me prête, de manière plus ou moins insidieuse, une volonté dogmatique de nier les faits spatiaux pour me replier dans le pur exercice de style fat et satisfait. Ceux qui écrivent cela ne connaissent tout simplement pas mon travail, que j’ai d’ailleurs de multiples occasions d’exposer, devant des publics très variés, en France et ailleurs, et encore dans quelques jours à Saint Dié.

3.    Enfin, je rappelle que depuis maintenant 20 ans je n’ai de cesse que de promouvoir une géographie offensive au sein du monde académique des sciences sociales, mais aussi au sein des milieux des politiques publiques et de l’urbanisme, d’où par exemple ma coprésidence récente du conseil scientifique de l’opération un Pari pour le grand Paris. J’aurais donc du mal à me considérer comme un fossoyeur de la géographie. Je pense plutôt avoir contribué à la faire connaître au-delà de ses cercles habituels, ne serait-ce qu’en publiant dans des maisons d’édition peu habituées à accueillir des géographes et en trouvant ainsi un lectorat plus large qu’il faut convaincre de la pertinence des questionnements géographiques sur le monde social. A mes yeux, cette promotion de la géographie passe aussi par une remise en cause du primat scolaire, qui imprègne l’ensemble du dispositif de formation et au premier chef l’université et qui donne une image globalement tronquée de notre discipline. C’est ce constat qui me fait être membre du comité de rédaction de la Revue Internationale d’Education et y participer aux réflexions sur les évolutions nécessaires des systèmes scolaires et des pratiques éducatives. C’est ce même constat qui m’a fait formuler ce jugement en fin d’émission, en réponse à la question de Sylvain Bourmeau, avec le caractère abrupt que ce genre d’exercice impose souvent et qui, à l’évidence, a choqué des auditeurs, ce qui n’était pas dans mon intention.

Bien cordialement
Michel Lussault
.

 

Post Scriptum de Claude Robinot

Monsieur,

Je ne peux que me réjouir de votre réponse quand vous affirmez que nos collègues ne sont pas "tous incompétents" malheureusement beaucoup ne l’ont pas compris ainsi. Ils ont d’autant plus été blessés qu’une bonne partie d’entre eux sont d’accord avec vous pour déplorer "la contrainte structurelle" et le poids des concours.

Une partie de notre tâche consiste à faire passer dans la géographie scolaire quelques unes des idées qui s’élaborent dans la géographie savante. Je l’assume et je revendique pour ma part le qualificatif de vulgarisateur auquel je trouve une certaine noblesse fonctionnelle. L’enseignement de la géographie a beaucoup changé ces dernières années, les historiens de formation, dont je suis, se sont piqués au jeu et ont largement revisité leurs connaissances. Enfin, même dans le secondaire, la géographie joue son rôle de science sociale. Pour qui le veut, elle déborde largement son cadre horaire et programmatique pour s’inviter dans l’éducation civique, l’ECJS ou les projets de classe, à l’occasion de réflexion sur les aménagements territoriaux. Je me réjouis qu’à la fin du lycée on trouve toujours quelques anciens élèves pour choisir des études de géographie par intérêt pour cette science sans avoir forcément le projet de devenir professeur.

Claude Robinot

 

 

24 septembre 2009

L'instrument du n'importe quoi ?

2 sources convergentes pour illustrer les discours caricaturaux
des commis-voyageurs de l'anti-web :

- " il me semble qu'internet est l'instrument privilégié du n'importe quoi" dit Finkielkraut en ligne dans une interview express lors du Forum Libération 2009
"Ce qui me gêne, c'est la manière dont internet est appréhendé par le public, cette façon de naviguer, de se promener, de déambuler..."

.
- Google (et Wikipedia) c'est merveilleusement utile mais c'est souvent du n'importe quoi"
AG Slama dans Les Matins (18/09/2009)

1 h 23 : Il met en exergue la panne de Google France le 31 janvier 2009 : La technique infaillible peut faillir, l'entreprise Google peut s'engloutir comme Lehmann Brothers l'a fait en 2008. Slama souhaite une alternative européenne à Google, seul moyen de conserver la maîtrise de notre patrimoine national.

1 h 35 - Slama revendique une expérience de "la recherche masquée, où on prend un mot, on en multiplie les occurrences à travers les différents textes où ce mot peut apparaitre". D'après lui, "cette démarche égare absolument le plus grand nombre, cette forme de recherche la plus courante débouche sur des erreurs d'interprétation, sur une incapacité de hiérarchiser l'intérêt ou l'importance des faits recherchés. Cela existait déjà avec les fiches papier et pouvait déjà mener à des conclusions délirantes, mais avec internet, le vrac est en train de devenir système".

1 h 41 : "L'intelligence consiste à saisir des relations pertinentes, pas à faire du n'importe quoi..."
à Milad Douehi : "... l'exercice que vous êtes en train de décrire, c'est du n'importe quoi".

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"Il y a pourtant une leçon.. à retenir. Pour les élites politiques et médiatiques, internet est un empêcheur de dominer en rond qu'il ne coûte rien d'invectiver. Pour des millions de Français, le web est une présence familière, un outil quotidien, un média apprécié" écrit André Gunthert sur son blog (19/09/2009/)

De fait, on pourra s'étonner de la sollicitude à notre égard, nous qui ne sommes pas des chercheurs salariés au CNRS. Nous serions tous en danger d'être manipulés, incapables de mettre en contexte, de hiérarchiser, de lire de manière distanciée. Ne s'agirait-il pas d'une défense étroitement corporatiste d'intérêts établis ?  :-):-)

Les adversaires du web et de la modernité semblent incapables de comprendre que le travail intellectuel ne se limite pas à un seul support, ni à une seule démarche. Pour eux, parler de Gutenberg, du livre réservé à une élite restreinte suffit. Pas question de penser qu'il a fallu plus de quatre siècles pour arriver à Jules Ferry et davantage pour lire les premiers livres de poche.

< "...L'internaute veut l'immédiateté et la gratuité" > AF

La gratuité, le gros mot est lâché. Ces adversaires semblent aussi incapables de penser autrement que dans un monde soumis à la logique capitaliste et marchande. La gratuité, c'est "une calembredaine soutenue par des hypocrites et des naïfs " disait une autre voix. Condamnant par principe le non-marchand, le bénévolat, le don et contre-don... malgré le rôle essentiel qu'ils jouent dans nos sociétés.
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23 septembre 2009

La lecture comme poison

Les débats sur les relations du livre et de l'écran, sur les types de lecture sont vifs ces derniers temps.
Dans La Fabrique de l'Histoire (jeudi 17 septembre, 17e mn), Judith Lyon-Caen rappelle l'attitude de l'Eglise catholique au milieu du XIXe : elle est paniquée par le développement de la littérature et de l'alphabétisation.

L'Eglise mène alors un double combat :
d'un côté , elle exploite une idée facilement reçue, celle de la lecture comme poison, la littérature comme source de penchants criminels (cf l'affaire Lafarge, où une femme qui lisait Frédéric Soulié est accusée d'avoir empoisonné son mari à l'arsenic et condamnée).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Lafarge
http://belcikowski.org/ladormeuseblogue/?p=6672

De l'autre, elle encourage l'édition de textes plus conformes à sa vision du monde et de la société, elle fait produire de la littérature ""morale"" (sans auteur !!) dont elle inonde tout le pays (les "bons" livres, avant la "bonne presse"
et un cinéma conformiste à l'eau de rose).

A mettre en relation avec certaines attaques récentes contre les dangers supposés du web pour un utilisateur lambda...
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23 septembre 2009

Pédagogie et listes noires

Le 11 septembre, Philippe Watrelot relatait une expérience désagréable faite dans son lycée :
"Après mes cours, à la pause, je m'installe devant un poste, j'insère mon code une première fois pour m'identifier puis une deuxième fois pour accéder à Internet. Jusque là normal...
Je me dis que je vais aller sur le site d'une revue que je connais bien : les Cahiers Pédagogiques...
Je tape l'adresse (que je connais pas coeur, on s'en doute) et là le navigateur m'informe : "Accès refusé car le site contient des phrases interdites"".

Un autre collègue a fait une expérience voisine en Basse-Normandie à propos d'extraits vidéos en ligne.

Une des clés du problème semble venir du contenu de la liste noire gérée depuis Toulouse.
http://cri.univ-tlse1.fr/blacklists/
http://cri.univ-tlse1.fr/documentations/cache/squidguard.html

Un collègue a noté que Youtube et Dailymotion ont fait leur apparition dans la liste noire.

En cas de problème, vérifiez auprès de votre fournisseur d'accès : il peut exister aussi une liste blanche où enregistrer les sites qui vous semblent utiles voire indispensables.
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