http://twitter.com/jcfLPDN/status/1089580831876792321
- Quelle excellente réforme...! :-):-)
Tribune du collectif d’enseignants du lycée de la Venise Verte à Niort
http://www.liberation.fr/debats/2019/01/29/
aussi :
http://www.lanouvellerepublique.fr/niort/les-profs-de-la-venise-verte-s-adressent-au-ministre
Quelle excellente réforme monsieur Blanquer !
Par le collectif d’enseignants du lycée de la Venise Verte à Niort – Libération 29 janvier 2019
Dans une lettre ouverte au ministre de l'Education nationale, des enseignants du lycée de la Venise Verte à Niort ironisent sur l'«efficacité» de la réforme.
Tribune - « Nous, enseignants très soumis, trépignons et applaudissons d’enthousiasme en lisant votre prose monsieur le ministre, et celle de tous les éminents spécialistes que vous n’avez pas manqué de consulter, tous gens des hautes sphères, très éloignés du monde enseignant certes, mais très compétents. L’idée, lumineuse entre toutes et qui sous-tend la réforme consiste à orienter l’élève dès la seconde, à faire de lui le futur travailleur utile, efficace, productif et parfaitement adapté aux bassins de l’emploi. Alors oui, orientons monsieur le ministre, orientons !
Que les facultés ne soient plus encombrées de jeunes gens qui cherchent leur voie, qui changent de parcours, qui tâtonnent ! Quelle perte de temps, d’argent et surtout d’efficacité ! Car voilà bien le maître mot de cette réforme, sa quintessence, osons le dire ! Nous voulons un lycée efficace, des élèves efficaces, des lieux d’études efficaces qui seront le vivier de jeunes gens dynamiques et frétillants. C’est là que votre idée du choix des enseignements de spécialité prend toute sa valeur. Ce choix déterminant ne sera rien moins que le vestibule de Parcoursup, lui-même antichambre d’études spécifiques et d’un métier utile à la société. La voie est ainsi tracée, l’élève sur les rails de la réussite !
Billevesées
Bien sûr, cela oblige les élèves à penser leur parcours jusqu’à bac+3 dès la seconde, voire dès la 3e puisqu’il est entendu que l’adolescent efficace et prévoyant, épaulé par des parents qui n’ignoreront plus rien des arcanes et subtilités de cette réforme grâce à de nombreux sites d’informations mis à disposition de tous par l’Education nationale, sites très clairs et très précis (des centaines de pages, excusez du peu), se sera renseigné sur les combinaisons de spécialités afin de penser sa stratégie dans le choix d’un lycée. Ainsi, vous rendez l’adolescent, l’enfant même, responsable, avisé et efficace, qualités qu’il est bon d’acquérir le plus tôt possible pour trouver sa place dans notre belle société.
Des esprits chagrins – il en existe toujours monsieur le ministre et malheureusement au sein même de nos établissements – qualifient cette réforme d’aberrante car selon eux l’élaboration du projet de l’élève précède désormais l’enseignement qu’il reçoit. Ils ajoutent avec perfidie que l’élève ne construit plus un projet en prenant son temps (toujours cette propension détestable à perdre son temps !) à partir de la formation qu’il reçoit mais en fonction d’un projet qui préexiste. Autre argument avancé, et qui ne vaut pas mieux que le précédent, le choix donné à l’élève serait restreint dans la mesure où les lycées ne proposeraient pas les mêmes enseignements de spécialité. On nous parle alors d’absence de transparence, d’égalité et autres billevesées !
Ce qui nous met du baume au cœur monsieur le ministre, c’est que malgré quelques détracteurs, votre réforme se met en place ! A l’heure où nous écrivons, dans chaque établissement, on se répartit les heures, on calcule, on additionne, on redistribue mais heureusement l’idéologie sublime de cette réforme n’est nullement ou que très rarement discutée. Et c’est bien normal. Ne sommes-nous pas les serviteurs zélés de l’Etat ? Nous vous le répétons monsieur le ministre, votre réforme est grande, généreuse, visionnaire et vous avez eu mille fois raison de ne pas tenir compte du vote du Conseil supérieur de l’Education le 12 avril qui s’est prononcé contre elle. Ces gens-là se rendront compte de leur aveuglement dès la rentrée 2019, vous remercieront, nous en sommes convaincus, et clameront leur enthousiasme haut et fort. »
Une suggestion aux spécialistes Education des medias :
prendre le temps d'enquêter sur le terrain,
et s'inquiéter de ce que les mesures en cours donneront dans 2 ans...
Il sera alors trop tard pour inverser la tendance.
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