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Clioweb, le blog

9 février 2011

Le marché et les prisons

Dans Place de la Toile (06/02/2011), Xavier de la Porte recevait David Dufresne.
- L'émission au format mp3
Entre l'utopie du web indépendant et le cauchemar du libéralisme autoritaire ...

L'écouter raconter l'égo-techno-histoire du web indépendant des « hacktivistes », celui que les pionniers libertaires pensaient comme une alternative aux médias commerciaux traditionnels, l'écouter évoquer la crise durable de la presse (comparée à celle de la sidérurgie), les sans-papiers et Saint-Bernard, « La Rafale », Uzine et l'interface SPIP ...

Dès 1996, l'arrivée massive de l'argent et de la pub l'effraie et lui donne l'impression de revivre le sort des radios libres dix ans plus tôt.
Le « modèle économique » ? Il déteste cette expression ; elle empêche toute création. « Demandez à un poète et à un peintre quel est son modèle économique !! »

En février 1997, le Minirezo rédige et publie le manifeste du web indépendant
« …le Web indépendant et contributif est menacé ; menacé …par les mastodontes de l’info-spectacle, des télécommunications, de l’informatique et de l’armement, menacé par la fuite en avant technologique, … menacé par l’écrasante puissance publicitaire du Web marchand … »
.
« Nous invitons donc les utilisateurs à prendre conscience de leur rôle primordial sur l’Internet : lorsqu’ils montent leur propre site, lorsqu’ils envoient des commentaires, critiques et encouragements aux webmestres, lorsqu’ils s’entraident dans les forums et par courrier électronique, ils offrent une information libre et gratuite que d’autres voudraient vendre et contrôler. La pédagogie, l’information, la culture et le débat d’opinion sont le seul fait des utilisateurs, des webmestres indépendants et des initiatives universitaires et associatives ».
http://www.uzine.net/article60.html

David Dufresne fait le dos rond pendant qq années, bosse à I-Télé (au moment des émeutes de 2005), fait du télétravail en Normandie (entre Paris et Dreux), rejoint qq temps Médiapart, le site payant (2007) ... Il est en partance pour le Canada.
- David Dufresne, journaliste indépendant et documentariste. http://www.davduf.net/

.
Avec Philippe Brault, il réalise le webdocumentaire interactif Prison Valley produit par Upian, co-produit & diffusé par Arte.tv, avec l'aide du CNC. Sorti le 22 avril 2010 (pas de course au scoop et à l'info d'après demain). A explorer pour le fond et pour les techniques numériques mises au point.

Canon City (Colorado), c'est 36.000 âmes et 13 prisons.
Dans une économie dominée par la spéculation et les financiers, même la prison est privatisée, et « l'industrie de la prison, ce serait le meilleur moyen d'échapper à la récession » dit un intervenant. « Prison Valley, c’est un road movie interactif dans une ville-prison où même ceux qui vivent dehors vivent dedans ».

Après les morts de Tucson (la députée Gabrielle Giffords, une des cibles de Sarah Palin, vient de partir en rééducation à Houston), est-ce une autre anticipation de la société voulue par les idéologues et les chantres du libéralisme autoritaire (cf Le « There is No Alternative », le tina de MT) ? « Une version clean de l'Enfer ? »

- Une industrie lucrative ? (Slate 17/11/2009)

- Voir le dossier en six parties dans Libération (dont Les prisonniers marchandise).
http://www.liberation.fr/prisonvalley,99887

- Le site du webdocumentaire : http://prisonvalley.arte.tv/?lang=fr

- Le blog : http://prisonvalley.arte.tv/blog/fr/

- Il y a même une adresse twitter : #prisonvalley

- Eva Dominguez, A Digital Experience

- Entretien avec Pascale Clark (Inter, 20 avril 2010)
http://www.dailymotion.com/video/xd1f0t_david-dufresne-realisateur-du-webdo_news


canoncity

Canon City, Colorado Prison Valley, source : Google Earth

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8 février 2011

Le livre numérique et la radio

Les livres numériques : pourquoi vous n’y échapperez pas...
France-Inter, lundi 7 février 2011 - 01 45 24 7000
au format mp3 : http://media.radiofrance-podcast.net/

Quand sur une radio publique, une émission baptisée «« Service Public »» entreprend de parler du livre numérique, à quoi pensent les auditeurs qui laissent un commentaire (environ 200 au total, une fois enlevés les doublons) : à la lecture, à l'objet livre, à la différence entre lecture sur papier et lecture sur écran, au plaisir, à l'échange et au partage, aux bibliothèques, à la vie intellectuelle, à la circulation des idées ....

De quoi parle l'émission et ses invités (un économiste, un communicant chez Hachette, un VP du syndicat de la librairie), en réduisant chacun d'entre nous à un cons-ommateur taillable et corvéable ? ... de parts de marché, de DRM et de piratage, de coûts du m2 dans l'immobilier parisien, de lutte pour le contrôle des profits..

Cherchez l'erreur....

« Moi, je lis un livre ou j'écoute de la musique. Je ne les consomme pas » écrit un internaute.
Parmi les adresses citées par les auditeurs internautes,
Les Classiques des sciences sociales (JM Tremblay) : http://classiques.uqac.ca/
On pourrait ajouter Wikisource ou le
projet Gutenberg

.

Lire également :

Christian Vandendorpe, Du papyrus à l'hypertexte - Essai sur les mutations du texte et de la lecture, 1999 - http://vandendorpe.org/papyrus/papyrus.html

Educnet, La lecture sur écran
http://www.educnet.education.fr/dossier/lecture-sur-ecran

7 février 2011

L'Ecole et les technologies

Dans L'Edition spéciale (Canal Plus, mercredi 2 février)

2 mn 30 de reportage à Dunkerque et en Corrèze,
2 mn 30 de commentaires sur le plateau.

A regarder, écouter ou lire pour le choix et le choc des arguments ...
« Réfléchir, c’est mon truc ».
« il y a 40 000 applications, dans le tas, on va obligatoirement tombé et trouver des applications adaptées à ce que l’on veut ».
« On les intéresse plus, mais est-ce qu’ils apprennent mieux ? On n’a pas de preuve de cela »...
« C'est une méthode d’apprentissage de la lecture extrêmement ludique. C’est moins rébarbatif, quoi, plutôt que le b.a ba »...
« La lecture, c'est aussi une imprégnation, un effort solitaire »

- En ligne en vidéo pdt qq jours (mercredi 2 février, 3eme partie, de la 12e à la 17e minute) :
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3355-c-edition-speciale.html?progid=415419

- Les discours au format mp3 :
http://clioweb.free.fr/presse/1temp/cplus-tw-ecole.mp3

- Une transcription du reportage et des commentaires.
http://clioweb.free.fr/presse/1temp/cplus-tw-ecole.doc

Question connexe : Comment passer de 15 000 fans d'une émission à 1 000 000 de fans ?

dunk_prov

7 février 2011

Orsay Commons

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source Louvrepourtous

Pourquoi ne peut-on plus prendre de photos au musée d'Orsay ?
Hélène David - Rue 89 - 05/02/2011

Depuis juin 2010, vous ne pouvez plus prendre de photos au musée d'Orsay.
Pourquoi cette interdiction ?
Pour protéger les œuvres ?
Pour préserver le confort de la visite ?
Pour faire marcher les boutiques ?

Huit mois après l'interdiction, le livre d'or en ligne du musée regorge de protestations.
Et le phénomène prend de l'ampleur : certains ont décidé de se mettre ostensiblement hors la loi. Pour la deuxième fois, le dimanche 6 a eu lieu l'opération OrsayCommons. L'idée : se donner rendez-vous à Orsay et pousser un coup de gueule en photo.

Sur ce sujet, lire également :
http://www.louvrepourtous.fr/Action-au-musee-d-Orsay-contre-l,627.html

ORSAYCOMMONS sur Facebook
http://www.facebook.com/event.php ?eid=172306876127907


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. Un lecteur du blog a été interdit de croquis dans des musées romains.
. Qu'en est-il dans les musées parisiens ? Peut-on croquer au crayon ? (J'ai souvenir de crayons de couleur interdits par un gardien dans le musée des Beaux-Arts de Vienne)
. S'il lit ce message, veut-il bien renvoyer son commentaire ; il a été effacé par inadvertance. Merci d'avance.

7 février 2011

MHF : la polémique continue

- Autour de la Maison de l'histoire de France, la polémique continue - Le Monde Opinions

Impossible de cautionner le projet actuel
Isabelle Backouche, Christophe Charle, Robert Descimon, Gérard Noiriel, Nicolas Offenstadt, Michèle Riot-Sarcey, Daniel Roche. Le Monde 03/02/2011
« Non décidément, nous ne pouvons cautionner le projet actuel, cache-misère d'une politique qui réduit le véritable enseignement de l'histoire et sa diffusion sociale à la portion congrue » [en le supprimant sans vergogne, sous de faux prétextes en Terminale S, soit environ la moitié des lycéens]

- Une question légitime, juge Pascal Ory
qui ajoute : « pour ma part, je suis un vieux social-démocrate, assez grand pour résister à l'instrumentalisation - et pour partir s'il le juge bon ». - Le Monde 02/03/2011

- La Maison de l'histoire ne participe pas du sarkozysme
Cyril Bousquet - Rue 89 - 06/02/2011
La Maison et le Centre dans la vie politique

- L'exposition Dans l'atelier des Menus Plaisirs du Roi a été inaugurée le 18 janvier, puis fermée le 19 (cf Louis XIV attendra)

« Les syndicats des personnels ont levé vendredi (28, suite à une lettre de Pierre Hanotaux, DC de FM) l'occupation de l'Hôtel de Soubise, habité nuit et jour depuis septembre 2011. En conséquence, l'exposition "Dans l'atelier des Menus Plaisirs du Roi" ouvre enfin ses portes au grand public, aujourd'hui samedi 29 janvier à 14 heures ».
http://tinyurl.com/gen-expo-menusp


- Syndicat des Archives de France CGT :

Une grande bataille remportée

« Par un courrier en date du 27 janvier 2011, M. Pierre Hanotaux, Directeur du Cabinet du ministre de la Culture, M. Frédéric Mitterrand, s’est engagé par écrit, sans jamais faire référence à la Maison de l'histoire de France, ou à une quelconque partition ou répartition des espaces, au maintien intégral des missions et des fonds impartis aux Archives nationales sur son site parisien.

Pour la première fois depuis six mois, et après 134 nuits d’occupation de l’Hôtel de Soubise, le Ministère recule sous l’effet du rapport de forces et apporte des garanties politiques fermes en faveur des Archives nationales.

Ce courrier est d’une importance majeure dans la lutte actuelle car il confirme l'incompatibilité du projet de M. Nicolas Sarkozy d’implantation de sa Maison de l'histoire de France sur le site historique des Archives nationales avec la pérennisation des missions de l’institution qui ont été garanties.

Rappelons que M. Sarkozy revendique ente 10 000 et 17 500 mètres carrés (sur les 35 000 qui composent le quadrilatère des Archives nationales) pour implanter sa Maison de l’histoire de France.

Or, les engagements pris par M. Hanotaux le 27 janvier 2011 ont pour conséquences que plus un seul mètre carré n’est désormais disponible sur le site parisien des Archives nationales pour la Maison de l’histoire de France. Elucubrations de notre part ? Jugez-en par vous-même.

ENGAGEMENTS SUR LE MAINTIEN DES FONDS
ET LA POURSUITE DE LA COLLECTE

« - le maintien du fonds du Minutier central des notaires de Paris sur le site parisien des Archives nationales, la résorption de l’arriéré de la collecte des minutes, puis la poursuite de cette collecte également sur ce même site conformément à la législation en vigueur,
- le maintien des fonds antérieurs à 1790 sur le site de Paris, la réalisation de travaux de mise aux normes des magasins ainsi que l’amélioration des conditions de leur conservation
, » [souligné par nous]

Ces engagements du Ministère sur le maintien des fonds sur le site de Paris ont bien sûr des conséquences directes et concrètes en terme d’occupation des espaces. Ce sont 75 kilomètres linéaires de capacité de stockage, soit 17 142 mètres carrés de magasins, dont ont besoin les Archives nationales pour continuer à conserver et collecter les fonds :
- les minutes des notaires parisiens : 19 kml actuels + 5 kml de redéploiement + 25 kml d’accroissement (dont l’arriéré) =49 kml ;
- les fonds de l’Ancien Régime : 18 kml actuels + 3 kml de redéploiement = 21 kml.
Notons également que le la Bibliothèque Historique des Archives nationales, maintenue sur place, doit disposer de 4 kml de capacité de stockage.
Ces chiffres ne sont pas inventés par la CGT-Archives. Nous les tirons du « Projet scientifique, culturel et éducatif. Document-cadre 2013 – 2016 » de la direction des Archives nationales (consultable au www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/projet-scientifique-culturel-educatif.pdf)

POURSUITE DE L’ACTION CULTURELLE, EDUCATIVE
ET MUSEOGRAPHIQUE : L’HÔTEL DE SOUBISE

« - le maintien dans le quadrilatère, notamment dans l’Hôtel de Soubise, du cœur des activités scientifiques, culturelles, éducatives et muséographiques des Archives nationales, s’appuyant sur leur lien historique avec cet Hôtel et les Grands Dépôts. » [souligné par nous}]

Le Ministère reconnaît donc que l’Hôtel de Soubise reste le « cœur des activités scientifiques, culturelles, éducatives et muséographiques des Archives nationales ». De facto, la place du Musée des Archives nationales dans l’accomplissement des missions scientifiques, culturelles, éducatives et pédagogiques des Archives nationales, reste centrale. D’ailleurs, le site parisien des Archives nationales n’a pas de sens sans un grand musée. Il existe déjà un projet de renforcement du Musée des Archives nationales qui passe notamment par la mise en place d’un projet scientifique, d’un parcours permanent - Soubise et Rohan, d’une programmation d’expositions temporaires, de médiation culturelle (ateliers scolaires, concerts, journées portes ouvertes…) en parallèle du développement des manifestations scientifiques (journées d’études, colloques, conférences…). Et quelle est la grande différence de nature entre le projet de M. Sarkozy et notre musée des Archives ? C’est la nuit et le jour. D’un côté nous avons une Maison de l’histoire de France qui, pour justifier son existence doit se trouver un socle, un ciment idéologique, et de l’autre, notre musée des archives qui existe, comme son nom l’indique, à partir des documents d’archives gardés dans nos dépôts. Or, par définition, l’archive est neutre. Elle est la matière première des citoyens, chercheurs et historiens. Faire ainsi une exposition sur la Révolution française à partir des documents ne donne pas en soi une orientation partisane sur cette Révolution. Ce sera nécessairement l’inverse dans cette Maison  de l’histoire de France. A n’en pas douter.
En résumé, si l’on ajoute les espaces du CARAN (Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales) à ceux des Hôtels de Soubise et de Rohan, ce sont 6 330 mètres carrés qui sont nécessaires pour assumer toutes nos missions en lien avec l’accueil des publics. La encore, la CGT-Archives n’invente rien, tous ces chiffres sont tirés du « Projet scientifique, culturel et éducatif. Document-cadre 2013 – 2016 ».

GARANTIES SUR LA RESTAURATION
DES BÂTIMENTS ET DES MAGASINS

« - Une programmation architecturale du site parisien des Archives nationales sera établie pour définir la répartition des activités entre les différents lieux ». Le Ministère précise que « le plan de restauration du site (bâtiments et magasins) sera établi, priorisé et chiffré avant la fin de l’année 2011. »

Une partie des magasins d’archives du site de Paris nécessitent des travaux : changement des rayonnages (bâtiment « Braibant »), transformation de bâtiments en structure métallique autoporteuse (bâtiments « Guerre » et « Affaires étrangères, rénovation et équipement des bâtiments « Quatre-Fils », « Temple » et « Soubise ») [« Projet scientifique, culturel et éducatif. Document-cadre 2013 – 2016 »]. D’autres nécessitent des travaux moins lourds. L’annonce d’un plan de restauration des bâtiments et magasins, son chiffrage avant la fin de l’année, est le corollaire indispensable à l’annonce du maintien des missions et des fonds sur le site parisien des Archives nationales.
Rappelons que ces travaux ont été évalués par M. Philippe Bélaval en 1999 à 76 millions d’euros puis par M. Jean-Jacques Aillagon, alors Ministre de la Culture, en 2005, à environ 100 millions d’euros.
Rappelons aussi  que ces travaux sont absolument nécessaires si l’on veut qu’enfin, les normes élémentaires d’archivage dans le respect des critères de bonne conservation et de sécurité soient instaurées  aux Archives nationales. Il y a jusqu’à présent une certaine absurdité et contradiction à constater que les normes de conservation ne sont pas respectées sur notre propre site alors que dans le même temps, les archives nationales ont officiellement publié et établi ces normes techniques de conservation et sécurité des rayonnages et des bâtiments d’archives, lesquelles sont une référence universellement reconnue par les professionnels et archivistes de tous pays.

UNE VICTOIRE DU PERSONNEL,
DE SON UNITE ET… DU BON SENS !

Les engagements actés dans la lettre du 27 janvier sont à mettre au compte de la fermeté du personnel uni jusqu’au bout avec ses organisations syndicales et qui a fait comprendre au ministre l’incompatibilité évidente entre la sauvegarde des Archives nationales et tout autre projet, quel qu’il soit, dans le quadrilatère historique de notre institution. Il y a tout lieu de s’en féliciter. Nous considérons par conséquent que cet accord, dûment codifié dans la lettre du 27 janvier dernier engage toutes les parties et nous serons, avec les personnels, les garants de son application.
Paris, le 4 février 2011
»

Copie du texte sur la liste H-France
https://lists.uakron.edu/sympa/arc/h-france/2011-02/msg00031.html

et sur le blog
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/

Pas encore sur le site
http://cgt.archives.free.fr/

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6 février 2011

Les facéties de la bibliométrie

A votre choix, plusieurs sources pour une même réalité :

Si vous courez après la dernière annonce,
- « 24 heures au cœur de la recherche »
« L’excellence » et la « performance » en 89 caractères ?
Un agenda d'une militante (accessoirement ministre …)
http://tinyurl.com/5u4ec8v

- ou encore La revue de presse classique :
Peut-on évaluer la recherche ? (Publish or Perish)
Philippe Jacqué (Le Monde 04/02/2011) cite un avis de l’Académie des sciences et le point de vue d’Yves Gingras. L’application à la vie intellectuelle d’un management venu du privé (Mac-do) est source de « toutes les dérives et tous les détournements »
En illustration, Ike Antkare, un chercheur en informatique dont l’H-Index est monté à 90 points (2 fois plus que les scientifiques les plus réputés).
L’avis de l’Académie en 70 pages est en ligne au format pdf
http://www.sauvonsluniversite.com/IMG/pdf/avis_170111.pdf
http://www.academie-sciences.fr/actualites/textes/avis_170111.pdf

.
- Tendances actuelles en bibliométrie : panorama des ressources, évolution, perception
A conditionner de débourser 5 euros.
http://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2009-4-p-44.htm

.
- Les facéties de la bibliométrie . Comment devenir le chercheur du mois
Pierre Jourde, Le Monde diplomatique déc 2008
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/12/JOURDE/16610
Un point de vue de 2008 toujours pertinent.
Tout l’intérêt de la veille au long cours et l’archivage dans la durée.

 PJ questionne la légitimité et les méthodes de l’AERES, tout comme l’obsession d’un management du travail de recherche par le chiffre. Il faut allusion à Anne-Wil Harzing (Melbourne)
« La quantité des citations mesure les modes intellectuelles, les positions de pouvoir et l’audience d’un auteur plus que la qualité de l’article cité ; [un tel management] ne peut produire qu’un aplatissement et une servilité de la pensée ».
Aristote et Platon jugés par la bibliométrie ? Des intellectuels très médiocres…
« Le facteur d’impact de Laurent Lafforgue était nul lorsqu’il a obtenu la médaille Fields. Bref, n’importe quoi ».


Un détour par les blogs et les blogs militants ?
- « L’excellence »  ... refusée  par Sauvons la recherche
http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3141

.
- En 2011, l'INRIA va recruter le nombre phénoménal de... 5 jeunes chercheurs.
Le blog de Sylvestre Huet, journaliste à Libération
http://sciences.blogs.liberation.fr/

- Le blog de David Monniaux - 31janvier 2011
« Le premier et le deuxième principes de la thermodynamique devraient faire partie de la culture générale ».

.
- Un détail, Ike Antkare (prononcer " I can't care ", " Je m'en fiche ") n'existe pas.
Vousnousils : http://tinyurl.com/vous-no-antkare
C’est une fiction efficace créée par Cyril Labbé.
La supercherie est connue (cf Google en décembre 2010), mais elle n'a toujours pas disparu de Google Scholar

6 février 2011

SES : l'Appel de Vitruve

Appel de Vitruve - Les sciences sociales au lycée, un enjeu démocratique
samedi 5 février 2011 - sur le site de l'APSES : http://www.apses.org/initiatives-actions/

Les contenus et modalités d’enseignement sont le reflet des finalités confiées à l’école par chaque société. A l’heure où les citoyens sont plus que jamais demandeurs d’éléments d’explications sur les tenants et les aboutissants de la crise économique et financière, sur les débats relatifs aux inégalités, aux réformes de la protection sociale ou de la fiscalité, aux enjeux de la mondialisation et du développement durable, aux débats concernant la procréation, le mariage, la parentalité, les sciences sociales – économie, sociologie, science politique et anthropologie notamment - apparaissent comme un instrument privilégié de formation intellectuelle des élèves, leur permettant d’acquérir des savoirs, grilles d’analyse et postures intellectuelles réflexives essentiels pour se comporter en acteurs éclairés. Notre société peut-elle se passer de citoyens mieux outillés, mieux informés et plus rationnels dans leur rapport aux débats démocratiques ?

La réforme du lycée a instauré en classe de seconde l’obligation pour les lycéens de choisir deux « enseignements d’exploration », parmi lesquels doit figurer au moins un enseignement d’ « économie » à choisir entre l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales et un enseignement d’économie-gestion. L’enseignement de SES a été choisi par 85% des élèves cette année, ce qui confirme l’attractivité forte des sciences sociales au lycée depuis leur introduction il y a quarante ans. C’est une excellente chose qu’un plus grand nombre de lycéens ait accès à cette « troisième culture », aux côtés des humanités et des sciences de la nature. Il convient cependant de s’interroger sur les conditions déplorables de cette progression. Les SES héritent du statut « d’enseignement d’exploration » mais, contrairement à d’autres enseignements qui partagent ce statut, l’ « exploration » ne peut pas s’appuyer sur les acquis d’un enseignement obligatoire au collège ou en seconde. Cette spécificité n’est pourtant pas prise en compte. Avec un volume horaire réduit à 90 minutes par semaine en classe entière dans la plupart des établissements et un programme encore plus ambitieux que par le passé, la qualité de l’enseignement des SES en seconde connaît une dégradation sans précédent. En si peu de temps et dans ces conditions, l’acte pédagogique se réduit bien souvent à un survol, sans que les élèves ne puissent véritablement s’approprier les concepts, méthodes et raisonnements des différentes sciences sociales qu’ils découvrent.

Exclues du tronc commun de seconde, alors qu’elles sont absentes du collège et constituent la discipline centrale de la série ES (deuxième série du baccalauréat général en effectifs), les SES ont pourtant toute légitimité à être enseignées de façon obligatoire en seconde avec un horaire adapté à l’ambition des programmes, à la hauteur de la contribution de cet enseignement à la formation citoyenne des élèves. C’est pourquoi nous demandons au Ministre de l’Education Nationale que les SES, plébiscitées par les lycéens, ne soient plus traitées comme un « enseignement d’exploration » parmi d’autres mais soient intégrées dans le tronc commun de la classe de seconde avec un horaire revalorisé, comprenant des dédoublements obligatoires, sans lesquels l’initiation aux démarches spécifiques des sciences sociales ne peut être sérieusement envisagée.

Les premiers signataires de l’appel

- Christian Baudelot, Professeur émérite de sociologie à l’Ecole Normale Supérieure
- Stéphane Beaud, Professeur de sociologie à l’Ecole Normale Supérieure
- Julien Fretel, Professeur des universités en Science politique
- Marjorie Galy, Présidente de l’APSES
- Maurice Godelier, Anthropologue, Directeur d’études à l’EHESS
- Bernard Lahire, Professeur de sociologie à l’Ecole normale supérieure
- Nonna Mayer, Directrice de recherche au CNRS en science politique
- André Orléan, Professeur d’économie à l’Ecole d’économie de Paris, Directeur de recherche au CNRS
- Thomas Piketty, Professeur d’économie à l’Ecole d’économie de Paris, Directeur d’études à l’EHESS
- Pierre Rosanvallon, Professeur au Collège de France,
- Marie-Claire Villeval, DR au CNRS, présidente de l’Association Française de Sciences Economiques

5 février 2011

Proust et l'obscénité

Alain Rémond, « le type qui n’a jamais lu Proust. Enfin jamais complètement » réagit aux excès habituels de la promotion des téléfilms en costumes achetés et payés par France 2 :

« Les grands journaux me pressent de regarder, de toute urgence, la mirifique autant qu’époustouflante adaptation de la Recherche du temps perdu par Nina Companez… »
[ exemple dans Le Monde radio-TV :
NINA COMPANEEZ OFFRE À FRANCE 2 LA PREMIÈRE ADAPTATION RÉUSSIE DE « À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU ». UNE FICTION MAGISTRALE EN DEUX PARTIES, PLEINE DE GRÂCE ET D'HUMOUR.
ou Télérama - Nina Companeez : "Proust est un auteur comique" ...]

« Autant vous dire que, mardi dernier, à 20 h 35, j’étais posté devant mon poste, allumé sur France 2, qui diffusait « le chef-d’œuvre ». J’ai d’abord cru que je m’étais trompé de programme, tellement le type qui joue Proust (enfin, le Narrateur qui s’est fait la tête de Proust, moustache comprise) est idiot…. »

« … là, devant mon poste, j’ai vraiment eu la rage ... »

« Je vous en supplie, je vous en conjure, vous tous, les amoureux de Proust, qui me pressez de lire enfin A la recherche du temps perdu, jurez-moi que c’est à des années-lumière de ce carnaval insane, jurez-moi qu’il y a chez Proust une richesse, une profondeur, une réflexion, qui pulvérisent cette tranquille obscénité.
Jurez-le ! »

copie temporaire : http://clioweb.free.fr/presse/1temp/

4 février 2011

Facebook, un cas d'école

Nos amis sont ses amis - D'après Le Monde, « Les patrons de Facebook répètent sans arrêt que tout est parfaitement sécurisé. John Jean est le patron d'une petite société de sécurité informatique baptisée Wargan, qu'il a fondée quand il avait 20 ans, à Amiens (Somme), sa ville natale. Il a voulu vérifier les affirmations de Facebook. Avec 500 lignes de code, il a montré les limites de cette sécurisation ».

«  Malgré les pressions constantes des utilisateurs, Facebook a du mal à améliorer les systèmes de protection de la vie privée de ses utilisateurs, peut-être parce que son business model et toute sa culture d'entreprise sont orientés dans l'autre sens : l'exploitation des données personnelles à des fins commerciales, et le partage (la vente ?) de ce trésor de guerre avec des partenaires extérieurs » écrit Yves Eudes dans Le Monde 03/02/2011

.

- Facebook, la carte de Paul Butler.

Analyse en 3 articles par Thierry Joliveau sur le blog Monde Géonumérique

1 - déconstruction de la carte -

2 - Analyse globale et reconstruction en corrigeant certains biais

3 - Analyse de l'évolution de l'emprise spatiale de Facebook

facebook

source : Blog Monde Géonumérique

Paul Butler est stagiaire chez Facebook, le site de commerce des données privées. Il a publié le 14 décembre 2010 sur Facebook Engineering une très belle carte des connexions entre les membres  du site. … Thierry Joliveau décortique les biais que comporte cette carte : « cela relativise un peu la folie Facebook tout en mesurant la formidable puissance du site ».

« C’est un bel objet, tant technique qu’esthétique », le fond bleu est « apaisant et rassurant, symbole d’un horizon dégagé et d’une ambiance tranquille de vacances en bord de mer »... « Les liaisons longue distance ont été détournées sur les bords du planisphère... Cela les met en évidence alors qu’elles sont statistiquement peu signifiantes. Elles ont aussi le mérite de remplir les zones où la présence de Facebook est faible, en Asie continentale par exemple… »

A la fin de la décennie, « Facebook occupe déjà la majeure partie des zones hyperconnectées du monde, Japon et Europe orientale exceptés », mais il n’est pas le seul réseau social (Orkut au Brésil, Qzone en Chine, Vkontakte en Russie… Et il n’arrive pas à s’implanter au Japon.

« On constate que Facebook ne concerne qu’une faible partie des zones densément peuplées de la planète et délaisse les zones où se concentrent les plus pauvres en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Ce n’est pas un scoop, mais il était important de le rappeler. Dans de nombreux cas, ces populations n’ont même pas accès aux bases du confort ni à un logement décent.  Elles n’ont pas forcément l’électricité. Alors, Facebook… »

 
suite : 02/11/2011 :  Des pays sans Facebook - Mouna El Mokhtari - blog Webdorado

La Chine, la Russie, la Corée du Sud ou encore le Japon, des pays dans lequel le réseau social américain n’a pu pénétrer le marché : des acteurs nationaux sont déjà bien établis.
http://www.webdorado.fr/2011/11/02/reseaux-sociaux-ou-facebook-nest-pas-utilisé
 

 .

4 février 2011

HG en 1ere S : épreuves de bac

L'HG obligatoire a été supprimée en Terminale S.
Les lycées plancheront en fin de Terminale, sans jamais s'intéresser à l'histoire de la France après 1962, ni à la géographie d'un monde globalisé. Le BO définissant ces épreuves est paru au BO n°5 du 3 février 2011
Série S : épreuve anticipée obligatoire d'histoire-géographie
http://www.education.gouv.fr/cid54851/mene1033347n.html

Épreuve écrite : durée 4 heures, coefficient 3
L'épreuve écrite d'histoire et géographie au baccalauréat général, série S, porte sur le programme de la classe de première défini par l' arrêté du 21 juillet 2010 fixant le programme d'enseignement commun d'histoire-géographie en classe de première des séries générales (B.O. spécial n° 9 du 30 septembre 2010).

Objectifs de l'épreuve
L'épreuve d'histoire-géographie du baccalauréat de la série S a pour objectif d'évaluer :
- l'aptitude du candidat à mobiliser, au service d'une réflexion historique et géographique, les connaissances fondamentales pour la compréhension du monde et la formation civique et culturelle du citoyen ;
- la maîtrise des capacités acquises tout au long de la scolarité secondaire:
. à exploiter, hiérarchiser et mettre en relation des informations,
. à analyser et interpréter de manière critique des documents de sources et de nature diverses,
. à comprendre, interpréter et pratiquer différents langages graphiques.

Structure de l'épreuve
La durée totale de l'épreuve est de quatre heures.
L'épreuve comprend deux parties.
- Dans la première partie, le candidat rédige une composition en réponse à un sujet d'histoire ou de géographie.
- La deuxième partie se compose de deux exercices, l'un en histoire, l'autre en géographie :
. en histoire : analyse d'un ou de deux document(s)
. en géographie : il s'agit soit de l'analyse d'un ou de deux document(s), soit d'une production graphique (réalisation d'un croquis ou d'un schéma d'organisation spatiale d'un territoire).

Nature des exercices
1. La composition

Le candidat traite un sujet parmi deux qui sont proposés à son choix dans la même discipline.
En histoire comme en géographie, il doit montrer qu'il maîtrise les connaissances du programme. Pour traiter le sujet choisi, il produit une réponse organisée et pertinente, comportant une introduction, plusieurs paragraphes et une conclusion.
La formulation du sujet peut prendre des formes diverses : reprise (partielle ou totale) d'un intitulé du programme, question ou affirmation, problématique explicite ou non ; elle peut être brève ou plus détaillée.

2. Exercice d'analyse de documents ou de production graphique (réalisation d'un croquis ou d'un schéma d'organisation spatiale d'un territoire)
L'exercice d'analyse de document(s), en histoire comme en géographie, comporte un titre, un ou deux documents qui peuvent être de nature diverse et des notes explicatives si nécessaire. Il est accompagné d'une consigne visant à orienter l'analyse du ou des documents.
En géographie, un exercice d'un autre type peut être proposé : réalisation d'un croquis ou d'un schéma d'organisation spatiale d'un territoire.

. En histoire, l'analyse d'un ou de deux document(s)
Cette analyse doit permettre au candidat de faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport et la portée du ou des document(s) proposé(s). L'exercice demande au candidat de mettre en œuvre les démarches propres à l'analyse de document en histoire.

Lorsqu'un document est proposé, il s'agit de :
- dégager le sens général du document en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte ;
- de montrer l'intérêt et les limites éventuelles du document pour la compréhension de cette question historique.

Lorsque deux documents sont proposés, on attend du candidat qu'il dégage le sens général de chacun des documents en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte puis qu'il les mette en relation en montrant l'intérêt de cette confrontation.

. En géographie deux types d'exercices peuvent être proposés

- soit l'analyse d'un ou de deux document(s).
Cette analyse doit permettre au candidat de faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport du (ou des) document(s) et les enjeux spatiaux qu'il(s) aborde(nt).

- soit la réalisation d'un croquis ou d'un schéma d'organisation spatiale d'un territoire, en réponse à un sujet. Pour la réalisation d'un croquis de géographie, un fond de carte est fourni au candidat.

Évaluation et notation
L'évaluation de la copie du candidat est globale.
À titre indicatif, la première partie compte pour 10 points ; dans la deuxième partie, chaque exercice compte pour 5 points.

Cas des candidats handicapés
Les candidats reconnus handicapés moteurs ou sensoriels peuvent demander à bénéficier, pour les exercices de géographie de la deuxième partie de l'épreuve, de l'adaptation suivante :
- En géographie, à partir du même sujet, le candidat remplace l'exercice de réalisation d'un croquis ou d'un schéma d'organisation spatiale d'un territoire par une rédaction d'une page environ.

Épreuve orale de contrôle
Durée : 20 minutes (10 minutes d'exposé ; 10 minutes de questionnement)
Temps de préparation : 20 minutes

L'épreuve porte à la fois sur le programme d'histoire et de géographie de la classe de première. Le candidat tire au sort un sujet. Chaque sujet comporte une question d'histoire et une question de géographie.

Les questions du sujet portent sur des thèmes majeurs ou ensembles géographiques du programme. L'une des questions (histoire ou géographie) est accompagnée d'un document.

L'évaluation des réponses de chaque candidat est globale et doit utiliser tout l'éventail des notes de 0 à 20. L'examinateur évalue la maîtrise des connaissances, la clarté de l'exposition et la capacité à tirer partie d'un document. Le questionnement qui suit l'exposé peut déborder le cadre strict des sujets proposés et porter sur la compréhension d'ensemble des questions étudiées.

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