Château de Caen, 13 mai 2012, pelouse fleurie à proximité du café Mancel
Les mémoires et l'histoire, suite du feuilleton
Lors de la présentation par un élu (ump) d’une exposition sur la reconstruction, les mots mémoire et mémoires ont été utilisés à plusieurs reprises. Pas celui d’histoire. Une dérive révélatrice ?
Difficile aussi d'éviter des sujets où les identités passent parfois avant l'histoire, par exemple lors des passages de témoins du Salon du livre littéraire de Caen :
- une table ronde sur les harkis (avec Fatima Besnaci Lancou et 2 membres d’AJIR) *
- Survivre et vivre, un café littéraire auquel participait Virginie Linhart.
- Le sanglot de l'homme noir a beaucoup évoqué le génocide du Rwanda.
- La route de l'esclavage. Le docu-fiction et le débat sont toujours en ligne sur France O.
Avec une forte insistance sur la résistance des esclaves.
http://www.pluzz.fr/speciale-abolition-de-l-esclavage-2012-05-12-20h30.html
Face à cette concurrence des catastrophes et des mémoires associées, l’histoire sociale a beaucoup de mal à se faire une place. Il existe quelques exceptions, dont celle de Martine Sonnet accueillie par France-Culture à propos de l’ouvrage Atelier 62, ed. Le temps qu'il fait - 2008. http://www.martinesonnet.fr/Site/Atelier_62.html
Pour compléter :
* - Les Harkis, histoire, mémoire et transmission,
sous la direction de Gilles Manceron, Benoît Falaize, Fatima Besnaci-Lancou, éd. de l’Atelier
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4056
Le débat organisé par le Mémorial à propos des harkis
- Virginie Linhart, Fille et Petite fille de..
. Le Jour où mon père s’est tu
Virginie Linhart est la fille de Robert Linhart, normalien fondateur de la Gauche prolétarienne en 1968,
. Après les camps, la vie, Cinétévé, 2009. http://lectures.revues.org/1034
. La vie après - Le Seuil - Ses grands parents, la Suisse et la déportation
« L'amour de mon grand-père pour la Suisse, où nous passions nos vacances, m'a toujours agacée. À ses yeux, c'était le pays le plus formidable au monde. Comme si le fait que la Suisse se soit tenue à l'écart de la Seconde Guerre mondiale lui permettait d'échapper à son histoire tragique de juif polonais. Nous, ce n'était pas une chape de plomb qui recouvrait notre passé mais un épais manteau blanc de neige immaculée : jamais mon grand-père ne parlait de ce qu'il avait vécu, jamais il n'aurait toléré que ma grand-mère le fasse.
Pour comprendre leur histoire, il m'a fallu aller à la rencontre d'autres juifs survivants, rescapés de l'enfer des camps d'extermination. À eux, j'ai osé poser les questions qui m'ont été si longtemps interdites : comment renouer avec le fil d'une existence interrompue dans une telle violence ? Comment se reconstruire quand tant des vôtres ont disparu ? Comment croire en l'avenir, à l'amour, en la descendance ? Comment vivre après ?
C'est en les regardant, en écoutant leur récit, en riant avec eux, même du pire, que j'ai enfin compris ce qui plaisait tant à mon grand-père en Suisse. »
http://www.seuil.com/livre-9782021026689.htm
Virginie Linhart, source : FIPA
- Le sanglot de l'homme blanc, avec Alain Mabanckou et Scholastique Mukasonga (Notre-Dame-du-Nil).
Un entretien à lire sur le site Evene
« Je suis noir, et forcément ça se voit.
Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent « mon frère ».
Le sommes nous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ? J’oublie évidemment la généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation - traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés...
Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots ».
Le site web d'Alain Mabanckou
Alain Mabanckou, Scholastique Mukasonga et Rémi Mauger
.
L'attraction exercée par la BD et les dessinateurs
Caen 2012 - Le soleil, principal rival du livre
.