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Clioweb, le blog

4 février 2010

Les fonctionnaires et les néos

Et l’Etat (libéral-sécuritaire) inventa le licenciement de fonctionnaires
Un décret prévoit la «mise en disponibilité» des agents publics… sans travail ni salaire.

c'est dans Libération de mardi, enfin en accès gratuit
dans Rue 89
et dans le blog Les décodeurs
Versions Le Monde ("les syndicats s'insurgent"...) et  Le Figaro (controverse sur la sécurité...de l'emploi...) :

« Nous réclamons l'élaboration d'un régime général des associations. Par là, sera notamment donné un statut précis aux associations de fonctionnaires » écrivait le programme électoral de la Fédération républicaine en 1928 ( faisant l'impasse sur la loi de 1901 ?)

Pendant ce temps, la casse continue dans la justice
tout comme le traitement des collectivités territoriales qui votent mal.

La rupture, au sens de contre-révolution néo-libérale, est en marche.
Relire la différence faite par Antoine Garapon entre l'Etat néo-libéral et son ancêtre libéral

.
Une anecdote rapportée par Marianne (30/01, p 12) :
A Nancy, des étudiants en droit ont manifesté en pyjama pour obtenir ... l'ouverture de la BU 24 heures sur 24...
Devinez qui a pu organiser une telle mise en scène... :-):-)

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3 février 2010

La science, une école d'humilité

dans l'introduction du Projet de programme Physique-Chimie 2010 (en pdf)
La démarche scientifique,
La mise en perspective historique
Le lien avec les autres disciplines…

« La science est un mode de pensée qui s’attache à comprendre et décrire la réalité du monde à l’aide de lois toujours plus universelles et efficientes, par allers et retours inductifs et déductifs entre modélisation théorique et vérification expérimentale. Contrairement à la pensée dogmatique, la science n'est pas faite de vérités révélées intangibles, mais de questionnements, de recherches et de réponses qui évoluent et s’enrichissent avec le temps ».

« son progrès s’est souvent heurté aux conservatismes, aux traditions, aux arguments d’autorité, aux obscurantismes de toutes sortes. En ce sens, faire connaître à l’élève l’histoire de la construction de la connaissance scientifique est source d’inspiration pour la liberté intellectuelle, l’esprit critique et la volonté de persévérer. Elle est également une école d’humilité et de patience dans la mesure où cette histoire s’est accompagnée d’un impressionnant cortège d’hypothèses fausses, de notions erronées autant que de controverses passionnées ».

2 février 2010

La laïcité vue par les cléricaux

dans le discours de NS au cimetière militaire national de Notre-Dame de Lorette (26/01/2010)

« Et notre pays, pour avoir connu non seulement les guerres de religions, mais aussi les luttes fratricides d'un anticléricalisme d'Etat, ne peut pas laisser stigmatiser les citoyens français musulmans  ».

« ??? Les luttes fratricides d'un anticléricalisme d'Etat ??? » en 2010,
venant après le très clérical discours de 2007
« Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal,  l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance» ...
Le discours de 2007 mettait aussi en avant les « souffrances » des congrégations... 

La « machine à idées » de l'Elysée écrirait-elle encore les discours du prince ?

Stigmatiser ? Surprenant de voir cet argument retourné par un parti qui qui a voulu, dans une visée électoraliste, un débat qui a engendré les excès que l'on sait !

.
Relire Victor Hugo sur le parti clérical et la loi Falloux : http://clioweb.free.fr/textes/hugo1850.htm

apres

1 février 2010

Le chameau brave le froid

- Près de 10 000 manifestants pour défendre l'Education (8000 titre Le Monde - Libération Education

- Le chameau brave le froid, les profs aussi
Même frigorifiés, les profs défilent. Ils étaient ainsi environ 10 000 ce samedi à battre le pavé parisien sur un parcours venté, à l'appel de la FSU

2 pancartes portées par le chameau : "la réussite de nos élèves ne doit pas rester un mirage"   et "les ministres passent, les enseignants bossent".
http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2010/01/

.
- François Dubet a démissionné de la commissions d'élaboration des programmes de SES. Sans doute la réaction à la marginalisation des sciences sociales dans "un projet de seconde sensiblement transformé par le cabinet du ministre..."
http://www.afs-socio.fr/actu/actu10N02.html

Le respect et l'autorité expliqués à mon prof - Le Monde 30/01
L'UTLS organise, à titre expérimental, une série de séminaires sur la gestion de classe

Vive le portable à l'école. Le Monde Technologies 01/02
Le téléphone pour réaliser des courts métrages et faire du Français en 3e (un collège d'Aulnay sous bois)

Istanbul, l'indispensable (Nedim Gürsel), LM Opinions 30/01
Que serait la vie dans l'Europe unie sans cette mégalopole si intimement liée à son histoire et qui est, en 2010, la capitale continentale de la culture ?

2chameau

source des photos : FSU averdurandneu

2ses2

2ses3

2ses1

2desob3001

1 février 2010

HG 2de : consultation

Projet de programme Histoire-Géographie
classe de seconde - consultation des enseignants

  -  Les projets sur le site Eduscol

  -  L'analyse par un collègue sur la liste du CVUH (fichier pdf)

  - Une synthèse personnelles (01/02/2010)
à partir des réactions lues sur le web, et de deux débats ce week-end (fichier en pdf)

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31 janvier 2010

Le programme de SES ne passe pas - 2

- suite -
un clin d’œil vers la présence de nos collègues de SES (photo 73)
à une manif parisienne sans dinosaure mais avec un chameau (photo 70), :-):-)
http://picasaweb.google.fr/averdurandneu/FSUManif30Janvier2010#

ses_chomage

source : liste APSES

31 janvier 2010

Revue de presse HG - Janvier 2010

01/01/2010    2009 : les plus beaux rétropédalages
02/01/2010    Gougol et le futur du numérique
03/01/2010    Les territoires du Père Noël
03/01/2010    L'éducation vue par la presse écrite
04/01/2010    Médias et pouvoirs
05/01/2010    The internet and politics
06/01/2010    Dessiner dans les musées ?
07/01/2010    Record de dons pour Wikipédia
08/01/2010    William Bunge, le géographe...
09/01/2010    Vendre à la découpe
10/01/2010    Le journalisme, twitter et le reste
11/01/2010    Tous contre Google
11/01/2010    radio : La géo au lycée
12/01/2010    La Révolution française, une reprise
13/01/2010    L'université fait ""sa révolution""
14/01/2010    La Britishness ?
15/01/2010    Le monde britannique : 1815-1931
16/01/2010    réformer au mépris de la Constitution
17/01/2010    Le Diable dans un bénitier
18/01/2010    La déportation dans les camps nazis
18/01/2010    Une affaire de papiers
19/01/2010    Sortir de la crise universitaire
20/01/2010    Les mille raisons de la colère
20/01/2010    Agir en fonctionnaire ...
21/01/2010    Mettre le passé à distance ?
21/01/2010    La modernité tue
21/01/2010    Un Moyen Age pour aujourd’hui
22/01/2010    A peine profs et déjà à plein temps
23/01/2010    Richard Jones-Nerzic
23/01/2010    Jacques Martin (1921-2010)
24/01/2010    Le programme de SES ne passe pas
24/01/2010    L'ultra-élitisme à la française
24/01/2010    La géo en péril en Italie ?
24/01/2010    Francisco Whitaker
25/01/2010    Art Spiegelman, Traits de mémoire
26/01/2010    Has Internet changed the way you think ?
27/01/2010    HG 2de : consultation des profs
27/01/2010    Enseigner l'histoire
27/01/2010    Le Tour de la France par deux enfants
28/01/2010    Stefan Zweig, le salzbourgeois volant
29/01/2010    HG 2de : consultation
30/01/2010    Le néo-libéralisme, une technique de gvt
31/01/2010    Le programme de SES ne passe pas - 2
31/01/2010    Le prof, un honnête technicien ?

31 janvier 2010

Le prof, un honnête technicien ?

un week-end très chatelien,
avec un clin d’œil vers la présence de nos collègues de SES (photo 73)
à une manif parisienne sans dinosaure mais avec un chameau (photo 70), :-):-)
http://picasaweb.google.fr/averdurandneu/FSUManif30Janvier2010#

et plusieurs occasions de débattre des projets en cours en HG.
Pour ceux qui ont un peu de temps, un point de vue long et argumenté sur le projet de programme (lu sur la liste du cvuh, mis en ligne de façon temporaire, avec l’accord de l’auteur, sans préjuger du futur de ce texte au sein du CVUH) :
http://clioweb.free.fr/debats/1chatel/philippe.pdf

extraits :
« Des programmes élaborés dans une urgence indécente »...
« une procédure d’élaboration à la hussarde »,
et une date butoir « à la hauteur de cette mascarade »

Le résultat ? une belle copie de khâgne…

Dans cette copie, quel rôle pour le prof ? Celui « d’un honnête technicien « appliquant » une feuille de route sans trop avoir à réfléchir sur des domaines historiques qu’il maîtrisera mal ».
« … à la rentrée prochaine, j’entreprendrai comme beaucoup de mes collègues de bricoler avec la feuille de route qu’on m’imposera, de ruser avec mes obligations de fonctionnaire pour continuer à faire cours dans le respect de ce que j’estime être – en mon âme et conscience – un exercice conséquent de mon métier ».

« … l’urgence est avant tout de mener un travail concret de réappropriation collective de ce qui fait le coeur de notre métier »
« Les conditions sont réunies pour provoquer un sursaut »

30 janvier 2010

Le néo-libéralisme, une technique de gvt

Malaise dans la justice : une remise en cause de l'institution ?
Antoine Garapon était l'invité de l'association Démosthène.

des notes prises à plusieurs mains sont consultables en ligne

La suite est une tentative de synthèse personnelle.

Pour A Garapon, le néo-libéralisme n'est pas une idéologie , mais une technique de gouvernement des hommes, une manière de gérer une société conçue comme une addition d'individus gérant chacun ses choix, sans référence à des valeurs communes partagées.

Au nom de la liberté de l'individu, les néo-libéraux veulent appliquer à toutes les activités humaines les règles du capitalisme le plus sauvage, celles du New Public Management en GB et de la LOLF en France. Ils soumettent toutes les institutions à une logique comptable, ils ignorent volontairement et malmènent toute dimension symbolique. On ne parle plus de justice (ou de santé ou d'éducation), mais de rentabilité, de coût, de performance, de ratios... Avec eux, on s'installe dans la fuite en avant, dans l'instabilité permanente [la France actuelle y ajoutant le clientélisme et l'arbitraire].

Leur maître mot des néo-libéraux, c'est la concurrence, la compétition, « la guerre ». Leur ambition est de mettre tout le monde sous pression, ils y parviennent en rognant tous les budgets, en réduisant le personnel au delà du raisonnable.

Habillée en version radicale de la « liberté (chérie) », cette manière de gouverner recueille un large consensus, autour de la prétention de décider de tout par soi-même, autour du souci géneral de sécurité, autour d'une gestion supposée plus rationnelle du bien public.

.
Tenir tête à cette tornade est difficile :
Le néo-libéralisme se présente comme une « évidence », comme une vérité de nature, accessible d'emblée au sens le plus commun. « Au moment même où il s'énonce, le discours néo-libéral discrédite toute forme de critique et fait passer celui qui s’y risquerait pour un partisan du statu quo et un quasi-réactionnaire ».

quelques défauts dans la cuirasse cependant :
Les apôtres du néo-libéralisme se réclament d'une liberté individuelle radicale, mais ce faisant, ils nient tout ce qui fait le coeur de la démocratie, le débat et la délibération, la décision collective réfléchie.

Thatcher, une des sources de la (contre)-révolution néo-libérale, ne veut voir dans la société qu’une addition d'individus. Les néo-libéraux prétendent « gouverner par la liberté » ; ils supposent des individus rationnels et en pleine possession de leurs moyens, donc ni en situation de conflit, ni dominés, ni malades, ni victimes…

Pour Antoine Garapon, la seule antidote aux ravages en cours du néo-libéralisme, ce serait le libéralisme classique, et le retour à la distinction entre les différentes sphères qui organisent une société.

Parmi les questions :
Pourra-t-on espérer inverser un jour la fuite en avant ? Non, si on s'en tient à Thatcher ( elle aurait dit : «  ma plus grande réussite, c'est Tony Blair »). Non, si on considère que la destruction méthodique se fait avec le soutien d'acteurs zélés et intéressés.

Un paradoxe déjà rencontré dans l’article sur « Vendre à la découpe le service public » : chez les salariés qui subissent la brutalisation, certains perdent pied ; la majorité s'accommode, les valeurs humanistes étant mobilisées pour atténuer autant que possible les effets du tsunami en cours.

A lire, dans le numéro d'Esprit sur Qu'est-ce que le sarkozysme ? (Nov 2007)
Antoine Garapon et Denis Salas, La victime plutôt que le droit...

29 janvier 2010

HG 2de : consultation

une tentative de synthèse des premières réactions lues :
http://clioweb.free.fr/perso/1temp/consultation2010.doc

Plusieurs observations personnelles générales :

- Ce programme doit être le 6e depuis 1980 (le 8e avec les deux versions recalées, celle de JC Martin en 1992, celle d'A Frémont en 2001, à cause de la portion congrue pour la géo).
Le recul permet de voir les permanences, les tentatives manquées, les allers et retours.

- Les projets Chatel ont été élaborés en flux tendus, dans des conditions qui donneront du boulot aux prochains doctorants des sciences de l’éducation. Pour ceux qui ont le temps d’un pas de côté, allez comparer les programmes des PFeG et des SES : de façon évidente, les politiques du cabinet ont imposé leur vision de marketeurs néo-libéraux. En HG, un détail : sociétal (pub pour une revue patronale ?) apparaît dans les « concepts majeurs », alors que l’histoire sociale en générale passe un mauvais quart d’heure.

- La scission entre seconde et cycle terminal est une manœuvre tentée sans succès par Darcos en 2008. Ici, c’est l’urgence qui semble avoir imposé cette solution. Toute la différence entre le temps très court des politiciens et le rythme de la pédagogie.
C’est peut-être une des raisons de l’absence de vrais bilans, sur la lettre des programmes comme sur les pratiques en classe.

- Beaucoup a été écrit sur les relations complexe entre l’histoire (ou la géo) scolaire et l’histoire (ou la géo) universitaire (à propos de 14-18 et de la brutalisation consentie, on a vu ce que donne un transfert trop rapide des problématiques testées dans le supérieur).
L’écart entre la lettre des programmes (et parfois des accompagnements) et leur mise en œuvre dans les classes est aussi connu.

- Les programmes sont pensés pour être bouclés. Les consignes le répètent. En dehors des classes d’examen, nous savons que la réalité est plus diverse. Couvrir un programme en survol accéléré n’est sans doute pas la meilleure manière d’intéresser les élèves, ni d’assurer l’assimilation de son contenu.

- Les doublons collège - lycée sont regrettables. Surtout quand ils tiennent à des modes passagères.

Le libellé des programmes :

On peut être surpris par la distorsion entre la géo et l’histoire
4 thèmes en géo, avec de vrais choix (2 sur 3) et des libellés concis (« Aménager des villes durables ? »)
5 thèmes en histoire, avec des sous-titres tous obligatoires et des libellés beaucoup plus normatifs.

Le choix des études de cas est une hantise des éditeurs, mais ne pourrait-on pas un jour faire confiance aux profs,
et non leur imposer des figures « officielles » (pourquoi les Plantin au lieu d’Erasme ou de Rabelais, Luther et non Calvin, Vinci au détriment de Michel-Ange ou de Raphaël ?)

L’histoire des idées (la « révolution scientifique et technique XVI-XVIII) occupe une grande place (mais sans Descartes). L’histoire économique a peu de place, d’autant que l’industrialisation viendra alourdir un programme de première qui s’annonce bien lourd et peu digeste.

Pourquoi a-t-on eu besoin de rédiger un texte aussi bavard sur « l’univers politique de la Révolution française » ? Marque d’une manque de confiance dans la culture historique des profs ?

Où faut-il chercher les rapprochements avec les programmes des disciplines voisines, notamment les Lettres ou les SES ?

Ne pourrait-on, sur le modèle de la Term ES, se servir d'un thème qui permettrait de montrer les historiens au travail, et les débats qui ont pu les opposer (cf l'historiographie de la Révolution).

Des incohérences dans les consignes pédagogiques :

Pourquoi rendre obligatoire l’utilisation des TIC alors que la globalisation des heures de module supprime la possibilité de travailler en groupe et sur ordinateurs ?

Ce projet, pas plus que les précédents n’échappe aux modes : l’allusion à l’histoire des arts (réduite à « un travail sur les sources ») , la référence à l’ouvrage récent sur Le monde au XVe.

Quelle insistance sur « décrire », « mettre en récit », et si peu sur la quête des explications et des interprétations dans leur diversité ! Faut-il s’étonner de la durabilité de la paraphrase dans les études de documents ?

Tous les élèves de seconde sont-ils des apprentis historiens (« la maîtrise progressive des outils et des méthodes de l’historien ») ?

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