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Clioweb, le blog
29 janvier 2010

HG 2de : consultation

une tentative de synthèse des premières réactions lues :
http://clioweb.free.fr/perso/1temp/consultation2010.doc

Plusieurs observations personnelles générales :

- Ce programme doit être le 6e depuis 1980 (le 8e avec les deux versions recalées, celle de JC Martin en 1992, celle d'A Frémont en 2001, à cause de la portion congrue pour la géo).
Le recul permet de voir les permanences, les tentatives manquées, les allers et retours.

- Les projets Chatel ont été élaborés en flux tendus, dans des conditions qui donneront du boulot aux prochains doctorants des sciences de l’éducation. Pour ceux qui ont le temps d’un pas de côté, allez comparer les programmes des PFeG et des SES : de façon évidente, les politiques du cabinet ont imposé leur vision de marketeurs néo-libéraux. En HG, un détail : sociétal (pub pour une revue patronale ?) apparaît dans les « concepts majeurs », alors que l’histoire sociale en générale passe un mauvais quart d’heure.

- La scission entre seconde et cycle terminal est une manœuvre tentée sans succès par Darcos en 2008. Ici, c’est l’urgence qui semble avoir imposé cette solution. Toute la différence entre le temps très court des politiciens et le rythme de la pédagogie.
C’est peut-être une des raisons de l’absence de vrais bilans, sur la lettre des programmes comme sur les pratiques en classe.

- Beaucoup a été écrit sur les relations complexe entre l’histoire (ou la géo) scolaire et l’histoire (ou la géo) universitaire (à propos de 14-18 et de la brutalisation consentie, on a vu ce que donne un transfert trop rapide des problématiques testées dans le supérieur).
L’écart entre la lettre des programmes (et parfois des accompagnements) et leur mise en œuvre dans les classes est aussi connu.

- Les programmes sont pensés pour être bouclés. Les consignes le répètent. En dehors des classes d’examen, nous savons que la réalité est plus diverse. Couvrir un programme en survol accéléré n’est sans doute pas la meilleure manière d’intéresser les élèves, ni d’assurer l’assimilation de son contenu.

- Les doublons collège - lycée sont regrettables. Surtout quand ils tiennent à des modes passagères.

Le libellé des programmes :

On peut être surpris par la distorsion entre la géo et l’histoire
4 thèmes en géo, avec de vrais choix (2 sur 3) et des libellés concis (« Aménager des villes durables ? »)
5 thèmes en histoire, avec des sous-titres tous obligatoires et des libellés beaucoup plus normatifs.

Le choix des études de cas est une hantise des éditeurs, mais ne pourrait-on pas un jour faire confiance aux profs,
et non leur imposer des figures « officielles » (pourquoi les Plantin au lieu d’Erasme ou de Rabelais, Luther et non Calvin, Vinci au détriment de Michel-Ange ou de Raphaël ?)

L’histoire des idées (la « révolution scientifique et technique XVI-XVIII) occupe une grande place (mais sans Descartes). L’histoire économique a peu de place, d’autant que l’industrialisation viendra alourdir un programme de première qui s’annonce bien lourd et peu digeste.

Pourquoi a-t-on eu besoin de rédiger un texte aussi bavard sur « l’univers politique de la Révolution française » ? Marque d’une manque de confiance dans la culture historique des profs ?

Où faut-il chercher les rapprochements avec les programmes des disciplines voisines, notamment les Lettres ou les SES ?

Ne pourrait-on, sur le modèle de la Term ES, se servir d'un thème qui permettrait de montrer les historiens au travail, et les débats qui ont pu les opposer (cf l'historiographie de la Révolution).

Des incohérences dans les consignes pédagogiques :

Pourquoi rendre obligatoire l’utilisation des TIC alors que la globalisation des heures de module supprime la possibilité de travailler en groupe et sur ordinateurs ?

Ce projet, pas plus que les précédents n’échappe aux modes : l’allusion à l’histoire des arts (réduite à « un travail sur les sources ») , la référence à l’ouvrage récent sur Le monde au XVe.

Quelle insistance sur « décrire », « mettre en récit », et si peu sur la quête des explications et des interprétations dans leur diversité ! Faut-il s’étonner de la durabilité de la paraphrase dans les études de documents ?

Tous les élèves de seconde sont-ils des apprentis historiens (« la maîtrise progressive des outils et des méthodes de l’historien ») ?

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