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noiriel
14 juin 2018

G. Noiriel, socio-histoire

 

Héritages et actualités de la socio-histoire

Colloque international autour des travaux de Gérard Noiriel

 14 et 15 juin 2018
Amphithéâtre Furet, 105 Boulevard Raspail, Paris

 

- De l’histoire sociale à la socio-histoire de la nationalisation des mondes ouvriers

- La socio-histoire des Etats, des processus d’identification et la nationalisation des sociétés

- Historiographies et interdisciplinarité : la sociohistoire comme réaffirmation d’une histoire-problème et d’un programme unifié de sciences sociales

- L’intellectuel dans la Cité

programme détaillé : http://clioweb.free.fr/colloques/noiriel-2018.pdf

 

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19 juillet 2017

Une IIIe République antisémite ?

 

- Discours du Président de la République française à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique/

« L’Etat français de PETAIN et LAVAL ne fut pas une aberration imprévisible née de circonstances exceptionnelles.
C'est parce que Vichy dans sa doctrine fut le moment où purent enfin se donner libre cours
ces vices qui, déjà, entachaient la IIIème République : le racisme et l’antisémitisme.
Racisme parce que leurs parents étaient étrangers quand eux-mêmes étaient pour la plupart des Français.
Antisémitisme parce qu'ils furent raflés en tant que juifs ».


« Être raciste, c’est considérer que les différences entre individus - qu’elles soient physiques, culturelles ou morales - sont héréditaires, immuables et « naturelles ». Le racisme établit une hiérarchie entre des catégories d’êtres humains, qui peut se traduire en pratiques allant de la discrimination jusqu’à l’extermination de l’autre »

La haine et le rejet des étrangers, n'est-ce pas plutôt la xénophobie ?
http://nousetlesautres.museedelhomme.fr/fr/dossiers/10-mots-comprendre


Le discours met en cause plusieurs éléments de controverse et de polémique :
- Le travail des historiens sur L'Allemagne hitlérienne, le régime de Vichy, La IIIe République
- La paix impensable et impossible au Proche-Orientl
- Les choix politiques de la droite, de l'extrême droite israéliennes et de leurs alliés.


- Pourquoi risquer d'entretenir la confusion entre les républicains et leurs adversaires  ?

Jean Zay, le ministre de l'éducation nationale dans le gouvernement Blum (Front populaire),
pourrait-il être accusé d'avoir préparé Vichy,
le régime qui l'a arrêté, condamné et fait assassiner par des miliciens ?


Il n'a absolument rien à voir avec la prose ordurière d'un Henri Beraud
dans le texte Sommes-nous le dépotoir du monde ?
Par toutes nos routes d'accès, transformées en grands collecteurs, coule sur nos terres une tourbe de plus en plus grouillante, de plus en plus fétide. C'est l'immense flot de la crasse napolitaine, de la guenille levantine, des tristes puanteurs slaves, de l'affreuse misère andalouse, de la semence d'Abraham et du bitume de Judée ; c'est tout ce que recrachent les vieilles terres de plaies et de fléaux.  Doctrinaires crépus, conspirateurs furtifs, régicides au teint verdâtre, pollacks mités, gratin de ghettos, contrebandiers d'armes, pistoleros en détresse, espions, usuriers, gangsters, marchands de femmes et de cocaïne, ils accourent précédés de leur odeur, escortés de leurs punaises.
Tandis que ceux-ci assomment nos ouvriers dont ils volent le pain, ceux-là ne cessent d’insulter à notre patriotisme, dans nos propres journaux.
Henri Béraud, Gringoire, 7 août 1936

http://clioweb.free.fr/textes/depotoir.htm

ou avec les abominations écrites au quotidien dans L'Action française
le journal du royaliste Charles Maurras, l'ennemi de la "gueuse".

afse09061936

1 exemple :
Le maître juif est impuissant, L'Action française 09.06.1936
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766359k.item
à la suite de la sortie antisémite à l'Assemblée du catholique Xavier Vallat,
le futur patron du Commissariat aux Questions juives sous Vichy




Les critiques de la IIIe République ne manquent pas.
La débâcle de 1940 ne doit pas faire oublier d'autres désastres,
dont Waterloo en 1815
ou Sedan et l'effondrement du Second Empire en 1870.


Lire ou relire Marc Bloch sur la responsabilité des élites
L'étrange défaite,
http://classiques.uqac.ca/classiques/bloch_marc/bloch_marc.html

Gérard  Noiriel, Les origines républicaines de Vichy, Hachette 1999
« Pour Noiriel, la politique antisémite de Vichy serait le résultat logique et inévitable
de la politique administrative menée sous la Troisième République depuis les années 1880.
Le sujet est attirant, la thèse provocatrice, les conclusions inquiétantes »
http://www.parutions.com/pages/1-4-7-1004.html

Carole Reynaud-Paligot, La République raciale. Paradigme racial et idéologie républicaine (1860-1930)
http://rh19.revues.org/1762
« Pour l'auteur, le modèle universaliste de la Troisième République est «racialiste», c’est-à-dire inégalitaire...
La culture républicaine apparaît productrice à la fois d’intégration (le citoyen, le faible)
et d’altérité (le non-occidental, le colonisé, voire l’immigré) »


voir aussi l'exposition Nous et les autres en cours au Musée de l'homme (mnhm.fr)
(et lire l'histoire de la ségrégation aux USA + l'Afrique du sud avant Mandela)
http://clioweb.canalblog.com/tag/racialisme
dossier de presse de l'expo :
http://nousetlesautres.museedelhomme.fr/sites/nousetlesautres/files/documents/dp_expo_nous_et_les_autres_mh.pdf

Pourquoi et comment devient-on raciste ? Evelyne Heyer, C’est à dire 03.04.2017
http://www.youtube.com/watch?v=vO7yGeOItuA


Les cours de morale scolaire, dispensés pendant deux 2 générations, chaque matin à l'école primaire,
n'ont pas empêché la délation et les lettres de dénonciation envoyées à la police française et à la Gestapo pendant la 2GM
(cf. le film Le Corbeau, ou la déportation de Sarah Montard et de sa mère)


En juin 1937, les frères Rosselli, deux antifascistes ont été assassinés à Bagnoles-de-l'Orne.
Pas par des républicains,
Pas par des fascistes italiens,
mais par la Cagoule et l'extrême droite ennemie de la République sur ordre de Mussolini.
http://clioweb.canalblog.com/tag/rosselli

En 1940, le régime au pouvoir a interné les tsiganes,
et n'a pas facilité la vie des Allemands qui avaient fui le nazisme.

Il faut donc non seulement distinguer les républicains et leurs ennemis des Ligues,
mais aussi les hauts fonctionnaires avec le souci de leur carrière (Bousquet) et les citoyens ordinaires.

Le racisme et l'antisémitisme sont très répandus en France, mais ils ne datent pas des seules années 1930.
Tous les pays d'Europe sont touchés, les Etats-Unis n'y échappent pas.
USA 1923 - S.J Holmes : « l'Américain moyen ... souffre d'une  saturation d'étranger mal digéré »
http://clioweb.free.fr/textes/9usxeno.htm
Les juifs étrangers qui ont fui les persécutions et les dictatures en Europe centrale et orientale
dans les années 1930 n'ont pas toujours été bien perçus par les Français juifs.


De plus, l'attitude de l'opinion varie énormément selon les groupes sociaux
et l'éducation a mis en place des contrefeux qu expliquent l'action des Justes pour sauver des juifs persécutés.

Ne pas oublier la création du Musée de l'homme par Paul Rivet en 1937, la volonté affirmer l'égalité entre tous les êtres humains,
et dès 1940, le combat des anthropologues résistants (dont Germaine Tillion) contre l'occupation et le régime nazi
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_du_mus%C3%A9e_de_l%27Homme
http://www.slate.fr/story/101973/musee-homme-resistance


cf. L'antisémitisme en France, L'Histoire 148, 1991
dont Serge Bernstein, Les trois âges de l'antisémitisme,
JY Mollier, la vérité sur les juifs de France au XIXe
Michel Winock, La question juive



pcdreyfus

Pour ou Contre Dreyfus
http://www.dreyfus.culture.fr/fr/pourcontre.htm
http://www.dreyfus.culture.fr/fr/bio/pourcontre-html.htm

Les 2 France, Dreyfusards et antidreyfusards,
Michel Winock, L'Histoire 173, janvier 1994



De même, au temps de l'Affaire Dreyfus, l'antisémitisme est très virulent en France.
Drumont, Maurras, Barrès + des journaux comme La Croix (des Assomptionnistes)
exploitent les formes multiples de la haine des juifs ("races" supposées, religion, anticapitalisme).

En 1895, Maurice Barrès écrit :
« Quand il s'avança vers nous, le képi enfoncé sur le front, le lorgnon sur son nez ethnique (sic), l'oeil furieux et sec, toute la face dure et qui bravait, il s'écria d'une voix insupportable : « Vous direz à la France entière que que je suis innocent »
« Judas ! Traître ! Ce fut une tempête.
Ah ! non, certes, il n'est pas au monde un groupe d'hommes qui puissent accepter cet individu. Il n'est point né pour vivre socialement. Seule, dans un bois décrié, une branche se tend vers lui.
Pour qu'il s'y pende »
Maurice Barrès Scènes et doctrines du nationalisme (cité dans Bordas manuel de 3eme, 1971, p 149)


Mais si Dreyfus a été réhabilité en 1906,
12 ans après sa condamnation scandaleuse par un tribunal militaire,
c'est grâce au combat de ses proches,
mais aussi de celui de Zola, de Clemenceau, de Jaurès
et d'un très grand nombre de Français républicains et humanistes
(cf Ludovic Trarieux et la Ligue des droits de l'homme).


dreyfus-1906

http://www.dreyfus.culture.fr/fr/

http://clioweb.free.fr/dossiers/dreyfus/dreyfus.htm



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7 novembre 2014

26.11 : Des murs contre l’immigration

 

Des murs contre l’immigration : de la Méditerranée à Calais
 
  3300 migrantes et migrants morts en Méditerranée depuis le début de l’année (le double de 2011). Par ailleurs, après la fermeture du Centre de Sangatte en 2002 et la destruction des « jungles » en 2009, ce sont à nouveau près de 2500 migrants qui attendent à Calais une occasion de passer en Angleterre, dans des conditions de précarité extrême et d’indigne insalubrité. Pour résoudre le problème, Bernard Cazeneuve a passé avec son homologue anglaise un accord pour ériger autour du port de Calais une palissade sécurisée, infranchissable.
  Quels sont les enjeux d’une politique de l’immigration consistant à élever des murs aux frontières méridionales de l’Europe ? Du mur sur l’Evros en Grèce du Nord jusqu’aux barrières barbelées de Ceuta et Melilla en face de Gibraltar.

 
Mercredi 26 novembre 2014
19 h - 21 h
EHESS, 105 Bd Raspail, 75006, amphi Furet
(Mo Saint-Placide ou Notre-Dame-des-Champs)
 
avec les interventions de :
Gérard NOIRIEL (IRIS, EHESS)
Sara PRESTIANNI (Migreurop)
Philippe WANNESSON (Migreurop)
http://www.migreurop.org/
 
puis débat animé par Claude Calame (EHESS, LDH)
 
Gérard Noiriel est en particulier l’auteur de l’ouvrage
Le Creuset français : Histoire de l’immigration XIXe-XXe siècles, Paris (Seuil) 2006

Rencontre organisée par :
            – les Sections EHESS et Paris 10e/11e de la LDH
            – le Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es
            – la Société Louise Michel

Contact : claude.calame@unil.ch
http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-calame/240914/calais-des-murs-contre-limmigration


rappels :
Mourir aux portes de l'Europe
http://visionscarto.net/mourir-aux-portes-de-l-europe
http://clioweb.canalblog.com/tag/rekacewicz

Europe in the world
ESPON Project 3.4.1 - 2007
http://clioweb.free.fr/carto/europeintheworld.htm

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29 novembre 2013

Les intellectuels et le racisme

 

Christiane Taubira, le racisme et les intellectuels - Gérard Noiriel, Terrains de luttes 28.11.2013 - source ldc
http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2008

« Dans l’interview qu’elle a donnée à Libération le 14 novembre 2013, la Garde des sceaux, Christiane Taubira, a vivement déploré que les intellectuels ne l’aient pas davantage soutenue face aux insultes racistes dont elle a été l’objet. Gérard Noiriel réagit à cette interpellation.

Selon lui, «lors du combat en faveur du capitaine Dreyfus, « les intellectuels ont trouvé dans la lutte contre le racisme leur raison d’être car le racisme est vu comme une doctrine, une idéologie, un programme qui exploitent les préjugés sur les minorités à des fins politiques. En luttant contre ces préjugés, l’intellectuel réactive le combat des Lumières, au nom de la raison et du savoir. Il apporte ainsi sa propre contribution aux luttes politiques que mènent les partis et les associations défendant les droits de l’homme ».

Pour expliquer le silence récent, Gérard Noiriel poursuit son opposition entre deux types d’intellectuels : les intellectuels de gouvernement, les intellectuels spécifiques. Les premiers sont à la remorque des médias et préfèrent les slogans à l’administration de la preuve ; les seconds veulent combattre les discours racistes en utilisant les armes de leur métier, mais ils craignent de faire de la pub aux provocations de l’extrême droite.
Selon lui, il faudrait interroger un postulat : penser qu’écrire et publier une tribune suffit à faire de la politique.

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28 décembre 2011

Lois et génocides : Pierre Nora

 

- Une loi électoraliste et discutable Le Monde diplomatique - 28/12/2011

«Génocide turc en Arménie, affirment les parlementaires français ; génocide français en Algérie, a répliqué sur-le-champ le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan : cette polémique, qui a de nombreuses explications politiques et qui entraînera peut-être des conséquences commerciales et diplomatiques, n’apporte rigoureusement rien à notre connaissance du passé. Dans un pays démocratique, une majorité parlementaire a mandat de faire la loi, pas d’écrire l’histoire ».

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- Lois mémorielles : pour en finir avec ce sport législatif purement français
Pierre Nora, Le Monde 27.12.2011

« L'histoire ne doit pas être l'esclave de l'actualité ni s'écrire sous la dictée de mémoires concurrentes » Appel de Blois 2008

« Cette loi prétend n'être que la mise en conformité du droit français avec la décision-cadre européenne du 28 novembre 2008 portant sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal. C'est faux : elle va plus loin. Devant la décision de Bruxelles, la France avait choisi une "option" qui consistait à ne reconnaître que les crimes contre l'humanité, génocides et crimes de guerre déclarés tels par une juridiction internationale. C'était admettre l'éventualité d'une criminalisation des auteurs du génocide au Rwanda, au Kosovo et autres crimes internationaux contemporains, mais mettre les historiens qui travaillent sur le passé à l'abri de toute mise en cause. La loi actuelle s'applique à tous les crimes qui seraient reconnus par la loi française ».

« A quand la criminalisation des historiens qui travaillent sur l'Algérie, sur la Saint-Barthélemy, sur la croisade des Albigeois ? Mesure-t-on à quel degré d'anachronisme on peut arriver en projetant ainsi sur le passé des notions qui n'ont d'existence que contemporaine, et de surcroît en se condamnant à des jugements moraux et manichéens ? »
http://www.lemonde.fr/idees/2011/12/27/lois-memorielles


- « Les historiens ne peuvent qu’être réticents aussi sur la notion de crime contre l’humanité associée au génocide. Pas sur le plan moral, bien sûr, mais sur le plan juridique et philosophique. Cette notion exprime que les auteurs de crimes ne seront jamais à l’abri de poursuites jusqu’à leur mort. Mais après ? S’il n’y a plus d’auteurs de ces crimes, est-il légitime de ne pouvoir incriminer que les historiens qui évoquent ces crimes ? Laissera-t-on aux juges l’évaluation de la «minimisation» ou de la «banalisation grossière» ? »
http://www.liberation.fr/monde/01012379101-il-s-agit-d-eloigner-la-perspective-d-une-candidature-de-la-turquie-a-l-europe


- Point de vue opposé de Gérard Noiriel - Blog Performance
A propos des lois mémorielles. L’enjeu des mots et la pensée unique de l’histoire
http://noiriel.over-blog.com/l-enjeu-des-mots

« Au CVUH, nous avons combattu l’expression lois mémorielles  parce qu’il nous semblait scandaleux, d’un point de vue civique, de placer sur le même plan une loi faisant l’apologie de la colonisation, avec les lois Gayssot et Taubira, ou avec la loi reconnaissant le génocide arménien. En critiquant la formule « lois mémorielles », nous voulions attirer l’attention du public sur un autre point. Englober tous ces textes législatifs sous cette étiquette permettait aux animateurs du mouvement « Liberté pour l’histoire » de déplacer l’enjeu du débat. La loi du 23 février 2005 était, en effet, par son article 4, la seule qui autorisait l’intrusion directe du pouvoir politique dans l’enseignement de l’histoire. Ce qui était contraire aux principes élémentaires de notre démocratie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cet article a été déclassé. Les autres lois incriminées par Pierre Nora et ses amis sont des enjeux de mémoire. Elles peuvent certes avoir des incidences indirectes sur la recherche historique. Mais elles ne disent pas aux historiens ce qu’ils doivent enseigner ou chercher. La bataille contre les lois mémorielles est en fait une bataille politique, qui vise à discréditer les revendications des « minorités » qui veulent qu’on reconnaisse les souffrances qu’elles ont subies dans le passé. Cette bataille  est une facette des discours dénonçant le « communautarisme » et le « politiquement correct ».  

 

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