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Clioweb, le blog

28 juin 2016

Qu'est-ce qu'un événement ?

 

Qu'est-ce qu'un événement ?
Fabrice d'Almeida, invité d'Etienne Klein
dans l'émission La Conversation scientifique 16.04.2016
http://www.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/qu-est-ce-qu-un-evenement

Mais qu’est-ce au juste qu’un événement aux yeux des historiens ?
Comment les classent-ils ?
Comment les hiérarchisent-ils ?
En vertu de quels critères un événement se trouve-t-il qualifié d’« historique » ?


rappel :
Pourquoi et comment je suis devenu historien
dont Fabrice d'Almeida - André Versaille
JJ Becker, Pascal Ory, Claude Mossé, Marc Ferro, Nicole Bacharan, Eric J. Hobsbawm, etc.
http://tinyurl.com/jmuh8a9

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27 juin 2016

L'impossible dialogue

 

Yves Gingras, L'impossible dialogue PUF, 2016

L’auteur est l’invité de Sylvain Bourmeau, La suite dans les idées 25.06.2016

présentation par SB :
« Depuis une trentaine d’années, nombreux sont ceux qui plaident pour une nouvelle alliance entre science et religion, tentant de nous convaincre qu’il n’y aurait entre ces deux manières de voir le monde aucune espèce de contradiction ou de conflit.

Cet œcuménisme béat, qui n’hésite pas à réécrire totalement, en l’édulcorant, l’histoire violente des relations entre institutions religieuses et institutions scientifiques, s’insinue dans l’espace public, servant les intérêts de groupes de pression aussi puissants qu’organisés qui entendent peser sur…la pratique scientifique. Il est plus que temps d’en prendre conscience et d’y résister de manière à préserver l’autonomie des institutions scientifiques, condition nécessaire à la poursuite de son ambition de connaissance rationnelle du monde ».


gingras



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27 juin 2016

Université : la tirage au sort illégal

 

Le tirage au sort à l’entrée de l’université est illégal
http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/06/23/le-tirage-au-sort-a-l-universite-juge-illegal_4956952_4401467.html

« Dans sa décision du 16 juin, le tribunal administratif de Bordeaux considère comme une erreur de droit le refus d’inscription d’un étudiant écarté par tirage au sort d’une entrée en première année de licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps).
Le candidat verra donc sa demande d’inscription en faculté de sport à nouveau étudiée ».

« Le rapport Stranes de septembre 2015, chargé de dessiner une stratégie de l’enseignement supérieur à l’horizon de dix ans, préconisait par exemple d’accorder à tout bachelier l'accès à une filière de l’enseignement supérieur adaptée à son cursus scolaire et à son ambition, mais ce droit ne serait pas automatique » pour toutes les formations.
Plus récemment, en avril, un rapport de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche préconisait la mise en place de prérequis d’accès dans certaines filières universitaires (niveau de langues, suivi d’un cours particulier en terminale, etc.). Une proposition immédiatement rejetée par le ministère… »
« La question très sensible des critères d’accès à la faculté ne sera donc sans doute pas tranchée,
dans l’urgence, avant la prochaine élection présidentielle ».

26 juin 2016

Britain Vote to Leave Europe

 

 

24 juin 2016
Le Royaume-Uni, déchiré, vote sa sortie de l'UE - Libération
http://www.liberation.fr/planete/2016/06/24/le-royaume-uni-dechire-vote-sa-sortie-de-l-ue_1461665

 

lemonde2506

 

guardian-2506

 

spqr-2506

http://unes.spqr.fr/?date=20160625

 

uk-24062016-nyt

How Britain Voted in the E.U. Referendum
La carte du NY Times 24.06.2016
http://www.nytimes.com/interactive/2016/06/24/world/europe/how-britain-voted-brexit-referendum.html

La version anamorphose dans Le Monde
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/06/24/brexit-villes-et-ecosse-contre-campagnes_4957751_4355770.html



brexit-in-out

Remain - Cinq raisons pour que Londre reste
Pour éviter une crise majeure
Pour empêcher d’affaiblir l’Europe commerciale
Pour obliger l’Union à se réformer
Pour éviter que l’UE se renferme sur elle-même
Pour épicer un peu les relations franco-britanniques

Leave - Cinq raisons pour que Londres parte
Pour ne pas mettre l’UE en danger
Pour décourager les europhobe
Pour permettre de développer l’Union
Pour mettre en pause l’élargissement
Pour rapprocher les citoyens de l’UE

Libération, jeudi 23 juin 2016
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/06/23/brexit-qui-est-qui-est-out/

 

25 juin 2016

Le Front populaire - presse



La presse de 1936 à consulter grâce à Gallica :

 L'Humanité 1936
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302/date1936

Le Populaire
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w/date

Le Figaro 1936
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date1936.r=

Le Temps, Paris-Soir, Ouest-Eclair, Le Matin, L'Action française
http://gallica.bnf.fr/html/und/presse-et-revues/les-principaux-quotidiens

 

Le Front populaire, billets de Clioweb mai-juin 2016 :

 

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24 juin 2016

Eloge des SHS (sc humaines et sociales)


Eloge des SHS (sc humaines et sociales)
http://www.liberation.fr/debats/2016/06/22/la-theorie-du-complot-et-les-pompiers-pyromanes_1461296

« [ a propos de la lutte contre les théories du complot), La volonté de normalisation et l’injonction d’enseigner à tous comment penser droit sont ineptes et vouées à l’échec. Comment espérer que les élèves accepteront de conformer leurs représentations à ce qu’on leur inculque comme un catéchisme ? Comment enseigner des valeurs qui se posent comme universelles en droit, alors qu’elles ne le sont pas dans les faits, ni dans la diversité des cultures du monde ni - pire encore - dans la société française elle-même ? Ne pas prendre la mesure de cette diversité revient à opposer d’un côté ceux qui croient (et donc pensent de travers) à ceux qui savent (eux et nous, les barbares et les civilisés, les amateurs de mythes farfelus et les rationnels). Eternelle antienne de l’ethnocentrisme ! »

« La France n’a pas besoin de transformer ses enseignants en agents de contre-propagande, mais ses dirigeants auraient intérêt à comprendre et à soutenir un enseignement accru des sciences humaines à l’Ecole ».


Catherine Robert, Valérie Louys et Mathieu Mulcey professeurs au lycée Le Corbusier d’Aubervilliers
Christian Baudelot, Florence Dupont, Stéphane François, Nicolas Grimal, Bernard Lahire,
Jean-Loïc Le Quellec, Bernard Sergent, Fabien Truong, Gérôme Truc
Antrhopologie pour tous
http://projet-theleme.wix.com/lanthropopourtous


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23 juin 2016

Révoltes et répressions dans la France moderne

 

aubert-rpt-rrfm


- 1675, Les Révoltes du papier timbré
Essai d'histoire événementielle, Gauthier Aubert, PUR 2014


- Révoltes et répressions dans la France moderne

Gauthier Aubert, Colin 2015

sommaire :
http://www.cairn.info/revoltes-et-repressions-dans-la-france-moderne--9782200274900.htm

1 - Le grand récit des révoltes françaises

Les révoltés de sang bleu
Les révoltes des peuples du xvi e siècle
L’âge d’or des Croquants (1600-1660)
Les frondes du peuple (1660-1789)
L’impossible multiplication des pains
L’État contre la société (XVII-XVIIIe siècle)
La société contre elle-même (XVII-XVIIIe siècle)

2 - Approches transversales

Mots et images de la révolte
Décors
Modalités
Les révoltés
Les forces de l’ordre
Maintenir l’ordre, ramener la paix

biblio en ligne
http://www.cairn.info/revoltes-et-repressions-dans-la-france-moderne--9782200274900-page-223.htm


- Dentelles et bonnets rouges : les révoltes du Papier timbré vues par la marquise de Sévigné

intervention de Gauthier Aubert (Rennes 2)
lors de la journée d'étude Dire et Raconter les révoltes
Programme ANR Curr (Cultures des révoltes et des révolutions), Rennes, 16.06.2016


Publications de Gauthier Aubert
http://www.sites.univ-rennes2.fr/cerhio/spip.php?article20
http://www.crhq.cnrs.fr/curr/biblio/aubert-gauthier.php

 

 

22 juin 2016

1936 - Le temps de la haine



croix-feu-1936

 Affiche électorale des Croix de Feu, 1936
Un slogan repris par le régime de Vichy après la défaite de 1940.

 
front-pop-affiche

A gauche, l'affiche du Front populaire
Contre la misère, le fascisme, la guerre
Pour le Pain, la Paix, la Liberté

 

Après le 6 février 1934, « l'extrême droite rêve tout haut de revanche. Son amertume a tôt fait de se muer en fiel ».

Fort de son tirage (70 000 exemplaires pour le quotidien L’Action française, 600 000 pour l’hebdo Gringoire, 50 000 pour Je suis Partout) et du talent de polémiste de ses rédacteurs, la presse d’extrême droite partage un credo fait de nationalisme, de détestation du régime parlementaire, de haine du communisme, d’antisémitisme frénétique. Elle ne recule ni devant la diffamation (cf. campagne contre Roger Salengro) ni devant l’appel au meurtre (Maurras contre Blum).
« Durant deux ans, le Front populaire doit composer avec un irréductible ennemi instaurant à dessein dans le pays un climat de guerre civile ».
d'après Le temps de la haine, Maxime Jourdan, Politis HS64 2016



solid-1934

« Ton parlement est pourri...
... votre situation est assaillie par des étrangers ».
Affiche de Solidarité française 5 février 1934


 

beraud-1936

 « Sommes-nous le dépotoir du monde ? »
Henri Béraud, Gringoire, 7 août 1936
http://clioweb.free.fr/textes/depotoir.htm

« Nous comptons que le premier soldat tué au front de 1938 sera un Rabinovitch ou un Rosenfeld »
Pierre Gaxotte, Je suis partout, 16 septembre 1938.
http://clioweb.free.fr/textes/depotoir.htm



maurras-1935

« C'est un homme à fusiller, mais dans le dos »
Charles Maurras L'Action française, 9 avril 1935
Bordas, terminale, 1980


Droites et extrême droite dans les années 1930

(d'après D. Borne H. Dubief, La crise des années 30, NHFC, Points Seuil 1989)

1 - Dans l'affrontement politique, un parti se définit par rapport à ses adversaires et au contexte.
2 - Les principaux thèmes (propriété privée, religion, nation, haine du communisme) sont communs à la droite et à l'extrême-droite. La distinction se fait sur les méthodes (bagarres de rue, violence verbale). Cela explique sans doute la recherche d'excuses dans les articles de Wikipedia sur les Croix de Feu ou le PPF.
3 - Le rôle de la France dans l'histoire du fascisme a suscité une vive controverse entre historiens (Zeev Sternhell et Michel Winock).
http://www.scienceshumaines.com/fascisme-francais_fr_33925.html

Les droites parlementaires ont en commun la défense de la propriété privée, une famille sous contrôle de la religion (cléricalisme), la détestation des étrangers, la haine du communisme (cf. le bolchevik au couteau entre les dents 1919).
cf.  le programme électoral de 1928, qui prépare la devise de Vichy Travail, Famille, Patrie :
http://clioweb.free.fr/textes/1droite.htm

Borne et Dubief distinguent les modérés (Tardieu) et les réactionnaires (Louis Marin).
La Fédération catho du général de Castelnau tire le catholicisme très à droite.
Marc Sangnier et E. Mounier suggèrent une évolution possible vers la gauche.

La faiblesse de ces droites explique la prolifération des ligues à la veille du 6 février 1934
L’Action française (une ligue et un quotidien) veut détruire la République et rétablir la monarchie, y compris par un coup d’état. Ses étudiants abusent de la violence au Quartier Latin. L’antisémitisme est poussé à l’extrême : agression contre Léon Blum en février 1936, campagne permanente dans la presse. La défaite de la France en 1940 sera pour Maurras « une divine surprise ».

De nombreuses organisations extrémistes combattent le régime parlementaire.
Elles sont souvent financées par le patronat (Solidarité française par le parfumeur Coty, Les Jeunesses patriotes par Taittinger) ou par Mussolini (Le francisme). Dorgères a tenté d'attirer les paysans dans les Chemises vertes.

Les Croix de Feu sont le seul mouvement de masse.
En 1931, La Rocque prend la tête d’une organisation d’anciens combattants. L’idéologie est ultra-nationaliste (un exécutif fort, restauration des valeurs chrétiennes, une économie paternaliste) et les militants combattent la gauche dans la rue. Les parades militaires et le culte du chef rendent ce mouvement odieux aux républicains.


Le 18 juin 1936, le Front populaire utilise une loi du 10 janvier 1936 (Laval était PdC) pour dissoudre les ligues.

Le 10 juillet, de la Rocque transforme les Croix de Feu en Parti Social Français.
Le PSF veut renforcer le pouvoir de l’exécutif, réconcilier capital et travail.
Il est nationaliste mais évite l’antisémitisme.
La force du PSF est importante, mais il divise la droite et enlève leurs troupes aux fascistes.
La Rocque est arrêté par la police allemande le 9 mars 1943, emprisonné, puis transféré en Tchécoslovaquie et en Autriche.

Jacques Doriot fonde le PPF (Parti Populaire Français).
Il emprunte aux fascistes leur cérémonial (uniforme, rassemblements) et leur violence verbale (à la fois contre le libéralisme et contre le marxisme). Le parti est nationaliste (Jeanne d’Arc + mur des Fédérés), mais pacifiste. Il reçoit beaucoup d’argent de la haute finance.
Doriot combat sous l'uniforme nazi. Il est mitraillé par un avion allié le 22 février 1945.

Pour une partie des pétainistes, Vichy et la Révolution nationale seront pensés
comme une guerre contre la République et une revanche sur 1936
« On ne comprendra rien au comportement de cette fraction de la bourgeoisie française si on ne l'entend murmurer à mi-voix :
Plutôt Hitler que Blum ». E. Mounier, Esprit, oct 1938



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21 juin 2016

Juin 1936 : la dissolution des ligues

 

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 L'Humanité du 19.06.1936 annonce la dissolution des ligues : Croix de Feu, Solidarité française, Francistes, Jeunesses Patriotes...

Le quotidien titre aussi sur la mort de Maxime Gorki.
Le Sénat vote les 40 heures après les contrats collectifs.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k406749d/f1.item

 

 

injuste-huma2106

Une mesure injuste ? ironise le dessin de Dubosc dans L'Humanité du 21.06.1936
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k406751q.item



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21 juin 2016

M. Foisil - La révolte des Nu-Pieds

 

foisil-nu-pieds

Madeleine Foisil, La Révolte des Nu-Pieds et les révoltes normandes de 1639 PUF 1970

 


3 comptes rendus de l'ouvrage

- CR François Lebrun Annales de Bretagne. 2-3, 1970
http://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1970_num_77_2_4602_t1_0519_0000_1

« Mouvement étroitement localisé, le soulèvement des Nu-Pieds est essentiellement rural, les foyers urbains ne constituant que des points d'agitation isolés. Le programme des séditieux, très sommaire, se réfère uniquement au passé, dont on veut le maintien : respect des privilèges et du particularisme provincial, allégement du fardeau fiscal dont l'aggravation est consécutive à la guerre.
Quant à la participation sociale au mouvement, il convient de distinguer la participation effective, celle des petites gens (sauniers, petits paysans), et les complicités plus ou moins directes des nobles et des bourgeois. Plus que d'un front de classe artisans-paysans contre noblesse-bourgeoisie, c'est bien d'un front province contre Etat qu'il s'agit ».


- CR E. Le Roy LadurieAnnales ESC  3, 1973
http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1973_num_28_3_293382_t1_0795_0000_4

Sauniers, fagoteurs, paysans, classes populaires urbaines, la révolte de 1639 n’est donc pas centrée sur un ordre ou sur une classe particulière...Elle est davantage basée sur une contre-société ou sur une infra-société ; ou encore à l’heure de son clocher, sur un sous-ensemble en miniature de la société globale...»
« le groupe paysan vivant dans l’autarcie et surtout tourné vers son propre nombril.. »
« Les nobles locaux (ont) des relations cordiales avec les rustres du Bocage »

« L’adversaire, ce n’est pas le seigneur ou le noble... c’est le riche agent du fisc c'est le riche agent du fisc, le voleur, le hardi prenant qui s'est enrichi en parasitant, parfois de façon fort légale, les structures de l'État de type moderne

Les références à l’histoire (Brutus, Charte aux Normands de 1315, Louis XII ou Henri IV), pour ELRL, ce sont des rappels pédants, qui sentent le collège, chez les plus cuistres des plus cuistres...
« Mêlant, inextricablement communalisme et localisme, la révolte des Nu-pieds ne remet pas en cause les bases même de la société... »



CR Guy Lemarchand Annales de Normandie, n°4, 1970
http://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1970_num_20_4_5761


« La révolte rurale débute par le meurtre à Avranches, le 16 juillet 1639, de Poupinel, accusé d'apporter de Paris le texte imposant la gabelle. Elle semble se terminer le 30 novembre avec l'écrasement par les troupes royales du gros des forces séditieuses près d'Avranches. Les mutins, en septembre, réussissent à se donner une certaine organisation militaire hiérarchisée réunissant environ 5.000 hommes, et tiennent essentiellement les régions d'Avranches- Coutances et de Mortain-Domfront, bien qu'ils aient essayé par des appels imprimés d'élargir leur mouvement. L'essentiel de leurs troupes est constitué [ de sauniers] de paysans et de quelques artisans avec un encadrement de privilégiés.
A Rouen, où les troubles débutent le 4 août 1639 et battent leur plein du 20 au 23 août, ce sont surtout les drapiers, les tanneurs, les vendeurs d'eau-de-vie et les gens de bras — dockers en particulier — qui participent à l'émeute, laquelle reste à peu près inorganisée. La répression menée par les pouvoirs locaux est faible et on tarde à juger l'un des chefs du soulèvement, Gorin, un des rares emprisonnés, de même qu'on tergiverse pour rétablir les bureaux brûlés du fisc.
A Caen les incidents éclatent à partir du 8 août, encouragés par les événements des campagnes d'Avranches, peut-être connus grâce à la diffusion du manifeste de Jean Va Nu-Pied, mais le mouvement reste isolé ».

« La répression de ces émeutes par le gouvernement est volontairement exemplaire et leur vaut une renommée particulière. En effet, Richelieu dépêche dans la province le colonel Gassion et 6.000 hommes en novembre, puis le chancelier Séguier lui-même, de décembre à mars 1640.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Gassion
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Séguier
Gassion laisse ses soldats commettre leurs exactions habituelles, les loge chez l'habitant, même privilégié, et procède à des exécutions sommaires. Séguier condamne lui-même à mort quelques séditieux suivant une procédure extraordinaire. En même temps, des contributions extraordinaires sont levées sur les villes : 135.000 livres sur Caen, près d'un million sur Rouen, sans compter les arriérés des impôts précédant le moment des troubles. Pour leur manque de zèle dans la défense des intérêts royaux, les officiers des Cours souveraines de Rouen, ceux du bailliage de Coutances et les échevins de Rouen, Caen et Coutances, sont suspendus pendant près d'un an ».

On peut se demander d'abord si l'auteur n'a pas quelque peu réduit les dimensions de la révolte dans l'espace et dans le temps. En Basse-Normandie, le mouvement est allé jusqu'à Vire inclus. Saint-Lô semble avoir été moins calme que le note Mlle Foisil ; Valognes , Falaise, Carentan , Baveux  et Lisieux furent également troublés...Il est probable que l’existence d’une poche de résistance à Avranches a maintenu une fermentation prolongée dans les villes de la B-N. Il y a une reprise des troubles à Avranches en janvier 1640 »

« Une grande partie de l'opposition des élites sociales à la politique royale vient du simple souci de conserver une autonomie et des avantages locaux ou de corps : refus du contrôle de Paris, refus de voir amenuiser l'exemption fiscale. D'autre part, dans le soulèvement rural se retrouve, acceptée par la masse des mutins, la hiérarchie de la société légale : petits nobles et prêtres fournissent les dirigeants des paysans révoltés ».

« Il faut convenir également avec Mlle Foisil que le soulèvement est d'abord anti-fiscal et dénué de programme social. L'encadrement fourni par des privilégiés au soulèvement rural en est largement responsable. Mais précisément, il est très frappant de voir que dans les grandes villes où ce même encadrement ne se retrouve pas et donc où les chefs du mouvement sont effectivement des hommes du peuple, la révolte tourne vite à l'émeute sociale à Rouen ».

« L'Etat du XVIIe siècle est généralement conservateur, le plus souvent il préserve et même protège les privilèges de la noblesse »

« Les commissaires nommés par le pouvoir central furent persuadés que les traitants avaient exagéré les responsabilités des mutins et du Parlement pour obtenir à la fois une belle revanche et de substantiels dédommagements. Ajoutons que cela dégageait la propre responsabilité de ces mêmes financiers dans la sédition en faisant oublier les abus auxquels ils avaient pu se livrer.
[De plus] beaucoup de nos témoins, membres des classes dirigeantes, ne peuvent pas envisager que le menu peuple soit capable de se soulever de lui-même ; il leur faut toujours - sincèrement - trouver une main étrangère dans les troubles populaires ».


Parmi les sources évoquées :
- Le Diaire ou journal de voyage du chancelier Séguier en Normandie après la sédition des Nu-Pieds avec toutes ses pièces annexes, c'est-à-dire y compris celles qui n'ont pas été éditées par A. Floquet en 1842
- Les mémoires de Bigot de Monville dont d'Estaintot, en 1876, n'a publié que le tiers ;
- Le rapport de Jean de Biais, sieur du Quesnay, maire de Caen strictement conforme au registre de délibérations de l'Hôtel de Ville et édité seulement en extraits par P. Carel en 1886.
« Mme Foisil n'a guère pu exploiter les archives judiciaires locales à cause de l'absence d'inventaire des séries conservées dans les dépôts départementaux et, pour les papiers du bailliage de Coutances, des destructions dues aux bombardements de 1944 »



bigot


Mémoires du président Bigot de Monville sur la sédition des nu-pieds
et l'interdiction du Parlement de Normandie en 1639 / publiés avec une introduction et des notes,
Robert Langlois, vicomte d'Estaintot
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11631b.r=
http://www.rouen-histoire.com/Academie/Acad_Fich.php?id=538

seguier-diaire
Diaire ou Journal du voyage du chancelier Séguier en Normandie
après la sédition des Nu-Pieds (1639-1640) : et documents relatifs à ce voyage et à la sédition /
publiés pour la première fois d'après les manuscrits de la Bibliothèque royale
par Amable Floquet Rouen 1842
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1027544

 


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