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21 octobre 2015

RVH 2015 : L'empire de la Com'

 

empire-com

L'empire de la com'
Claude Weill, Isabelle Veyrat-Masson, Maurice Leroy, Cynthia Fleury, Pierre Zemor
http://www.rdv-histoire.com/


L'empire de la Com : le courage de s'en libérer, RVH Blois 2015
Réductrice, bousculant les identités, la com' envahit tout : médias, institutions, associations, lieux de savoir et de pouvoir… Une autre communication politique, authentique dans une relation empathique avec les gens, peut-elle libérer la démocratie de son empire ?
Avec Pierre Zemor, Isabelle Veyrat-Masson, Cynthia Fleury, Claude Weill et Maurice Leroy
http://www.youtube.com/watch?v=EU1gg6DqCBg


Claude Weill évoque le film d'Yves Jeuland  Un temps de président.
Les politiques ont l'illusion que si le rideau s'ouvre, le public va découvrir la vraie réalité, et changer d'opinion à leur égard. L'ennui, c'est que le film montre des communicants parlant de communication (que dire ? quand le dire ? comment le dire ?). Derrière le décor, il y a un autre décor, dans une mise en abyme perpétuelle.

Maurice Leroy se sent un crocodile qui entre chez un maroquinier.
Selon lui, les TV (de la pub) en continu sont une catastrophe pour le débat politique. Elles imposent à un élu de savoir répondre en qq secondes à n'importe quelle question sur un sujet choisi par celui qui tient le micro. Cela rend fous les politiques qui acceptent de jouer ce jeu.


Cynthia Fleury : La com' ne marche pas ? Pourtant les politiques continuent d'en abuser.
C'est donc qu'ils y trouvent un intérêt.

Le premier intérêt, c'est d'occuper les journalistes en leur imposant un agenda jour après jour
[il aurait fallu rappeler la pratique de Sarko et de ses proches] 
La com' permet aussi d'amuser l'audience sur des questions anecdotiques et d'éviter d'affronter les vrais problèmes : l'absence d'une ligne politique claire, l'absence d'accord sur cette politique. Le DIRE prend la place du FAIRE.

Le fonctionnement de la TV actuelle est vigoureusement critiqué : choix des sujets, choix des invités, définition pour eux de ce qui est supposé audible par les spectateurs. Le résultat, c'est au nom de l'audience, un refus de la complexité, un appauvrissement et une dénaturation du  débat public.

Le dispositif actuel, appuyé sur internet et une supposée interactivité casse l'illusion que la com' descendante peut changer l'image des politiques.
La TV n'est plus le seul écran.
Les internautes peuvent réagir sur leur ordi ou leur smartphone. Les réactions par tweets sont parfois affichés en bas de l'écran de TV. Cela donne du grain à moudre aux " décodeurs " qui décryptent les chiffres avancés et les contredisent souvent. Mais cela peut aussi donner un écho à des préjugés et à des opinions scandaleusement caricaturales.

Isabelle V-M : nous sommes tous devenus des experts en communication politique.
Cet élément est une des raisons du succès du Petit Journal.


PS1 :
- Pourquoi le silence sur la place de l'argent dans la conquête du pouvoir ?
(cf. les campagnes présidentielles aux USA (cf; Trump),
ou en France - le financement de la campagne de Sarko en 2012).

- Pourquoi le silence assourdissant sur les méthodes employées par le quinquennat précédent
(cf. les analyses sur le sarko-berlusconisme : http://clioweb.free.fr/debats/musso.htm)

- CW use et abuse de Périclès raconté par Plutarque.
Sur le plan de la politique comme des moyens d'information,
la comparaison avec Athènes et l'Antiquité est-elle vraiment pertinente ?

- Cette table ronde a été filmée. Aucun des intervenants n'appuie son discours sur l'image. L'outil essentiel, c'est le micro. Un enregistrement audio suffirait, avec diffusion sur une webradio.


PS2 : Il faudrait interroger l'impact du modèle publicitaire via la mise en scène et la vidéo :
course permanente qui détruit toute capacité d'attention (spots en 30 secondes) et délégitimer un discours politique qui prend son temps,
le futile mis au même niveau que l'essentiel,
des acteurs singeant une caricature d'humanité...
A la longue, est-il possible d'échapper à ce type de conditionnement visuel et sonore ?]


PS3 - Quelle est la place du public dans ces tables rondes ?
Ces tables rondes prévoient en général un temps (15 mn sur 1h30) pour les questions.
Quand les intervenants sont bavards, il reste 5 minutes et les questions (ultra-courtes) servent à peine d'alibi.

Si le débat avait un sens en démocratie, sur un sujet comme celui des rapports entre communication et politique,
ne faudrait-il pas inverser l'ordre ?
Ne pas démarrer par un long monologue de celui qui distribue la parole,
mais partir des questions du public, sur 2 ou 3 thèmes choisis au préalable et annoncés ?
Cela impliquerait de prendre le public davantage en considération,
et de ne pas entretenir la coupure trop fréquente en les experts/spécialistes/habitués du micro
et les autres - nous -  (tous vus comme des incapables et des ignorants ...)


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