AN : Une sanction injuste
Les analystes en cour font parfois le parallèle entre les choix politiques du régime actuel et les EU de Bush.
Aux Etats-unis, les nominations qui ne tiennent pas au seul caprice du prince ; elles semblent bien davantage sous le contrôle des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Un élément essentiel en démocratie, mais oublié depuis 2007.
Plusieurs messages de soutien ont été adressés à Isabelle Neuschwander ces derniers jours :
- Où vont les Archives nationales ?
Par GILLES MORIN Pour l’Association des usagers du service public des Archives nationales (AUSPAN)
« Le limogeage de la directrice des Archives nationales n'est en rien une péripétie administrative ... »
Le point de vue publié par Libération est accessible ce matin (avec l'accès payant, il faut patienter 24 h)
http://www.liberation.fr/culture/01012322588-ou-vont-les-archives-nationales
L'Association des usagers des A.N. semble connue de Facebook
http://fr-fr.connect.facebook.com/topic.php?uid=109567349104685&topic=22
- Le texte de soutien publié par l'APHG est en ligne :
« L’APHG tient à exprimer à Isabelle Neuschwander toute sa reconnaissance pour le travail accompli et tout son soutien face à la sanction injuste qui la frappe ... »
http://aphgcaen.free.fr/aphgn/aphg-neuschwander.pdf
- ci dessous, Une copie de celui de L’Association française d’histoire économique (AFHE)
« L’Association française d’histoire économique prend acte, avec tristesse, du brutal limogeage de la directrice des Archives Nationales, Isabelle Neuschwander. L’AFHE appuie les positions prises par l’APHG et l’AAF et se désole de ce nouveau coup porté à une institution cruciale aussi bien pour la démocratie que pour la science.
Isabelle Neuschwander portait depuis l’origine l’ambitieux projet du nouveau site des Archives nationales à Pierrefitte. Elle avait présidé à la nouvelle répartition des fonds entre les trois sites du Marais, de Pierrefitte et de Fontainebleau. Il nous était arrivé, nous historiens économistes, de nous irriter de certains de ses choix. Mais elle avait su écouter nos inquiétudes et notamment faciliter l’accès à Fontainebleau, jusqu’alors mal desservi ; elle avait montré sa capacité de dialogue avec les archivistes et les historiens, son souci de rendre les archives accessibles à toutes les recherches (numérisation des inventaires et fonds, site électronique amélioré, etc.). Les contraintes déjà lourdes qui pesaient sur elle se sont trouvées fortement aggravées en septembre 2010 par la décision soudaine du gouvernement d’implanter le musée d’histoire de France dans le quadrilatère historique du Marais. La réunion des archives notariales parisiennes sur le site du Marais, depuis longtemps bloquée, se trouvait remise en cause. Isabelle Neuschwander ne pouvait se satisfaire d’un choix aussi aberrant mais, en fonctionnaire loyale, elle s’était efforcée de préserver au mieux les intérêts des Archives nationales. Face à la légitime inquiétude de l’ensemble du personnel et des usagers, elle avait cherché à établir les conditions d’un dialogue que son ministère de tutelle n’assurait pas. C’était sans doute manifester trop d’indépendance, d’initiative et de responsabilité. Du jour au lendemain, elle a été écartée sans ménagements, un sort qu’aucun de ses prédécesseurs, même à la Libération, n’avait subi. Elle a certes rapidement été remplacée par une autre archiviste dont les compétences ne sont pas contestées. Mais, après que l’institution a été autant fragilisée, on ne peut qu’être inquiet quant à sa capacité à la défendre. Nous serons donc particulièrement vigilants, d’une part, face à la menace que continue de faire planer l’implantation autoritaire d’un musée, dont la justification même fait déjà débat, sur un site prévu pour d’autres fins essentielles à la nation et, d’autre part, quant au respect des engagements budgétaires indispensables au bon fonctionnement d’Archives nationales élargies.
L’AFHE rappelle enfin que les archives dites « économiques » ont été au cœur d’interrogations fondamentales sur le XXe siècle français, en permettant notamment de poser un nouveau regard sur les politiques d’exclusion de Vichy ou sur les inégalités de revenus ou de patrimoines.
L’AFHE apporte tout son soutien aux archivistes et reste prête à agir avec toutes les associations professionnelles et d’usagers pour défendre les archives, instrument indispensable d’une recherche libre au service d’une société ouverte ».