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Clioweb, le blog
7 avril 2010

Mémoires de la Shoah : A Wieviorka

Sur le site de l'INA, Annette Wieviorka s'entretient longuement avec JB Peretié
( 7 heures d'entretien . Aussi disponible en séquences très courtes - source : Nicole
L'entretien a eu lieu le 16 juin 2006, la mise en ligne a été faite en décembre 2006)
http://www.ina.fr/entretiens/aProposSignet.php?Collection=Shoah&Entretien=Wieviorka
En 2014, ce lien ne répond plus.
Et une transcription est imprimable,
(sans aperçu avant impression ni indication du nombre de pages).

http://entretiens.ina.fr/imprimer/Shoah/Wieviorka
http://entretiens.ina.fr/sitemap
Plus encore, cliquer sur la vidéo d'Annette Wieviorka donne accès à la vidéo... de Jacques Altmann !
Qui se soucie, dans certaines structures, du travail des enseigants dans la durée ?

aw-ina


Le sommaire
: (version artisanale en pdf)
I -   L'après-guerre : le témoin, les souvenirs, le récit - 1 h 52
II -  Les années 1960-1970 : Eichmann, les Six Jours et le réveil de la mémoire - 1 h 14
III - Les années 1970-1980 : La collecte, l'interprétation et la transmission - 1 h 25
IV - Les années 1980-1990 : Les procès, la reconnaissance et la transmission - 1 h 46
V - Sur l'actuel et les temps à venir : l'histoire, la loi et l'essentiel - 56 mn

Parmi les sujets abordés : Le témoin et l'historien, Les déportés : témoins ou profs d'histoire, Sur le voyage (scolaire) à Auschwitz, L'argent des orphelins de la déportation, La loi et l'écriture de l'histoire, La fiction et le rire, Sortir d'Auschwitz ? Du dérisoire et de l'essentiel...

Une vingtaine d'autres entretiens sont disponibles (dont Serge Klarsfeld) :
http://www.ina.fr/entretiens/aProposSignet.php?Collection=Shoah

Attention l'installation d'un plugin peut être exigé par l'INA au préalable,
Patience : le chargement peut être long et les plantages ne sont pas exclus...
De plus le texte est transcrit est en mode image, comme au temps de Gallica 0.1
Dommage...

.
Extraits :
chap 46 : Les déportés, témoins ou profs d'histoire ?
« Ce qui est important dans la visite d’un déporté... cela fait dialoguer des générations éloignées...
« Quand on fait venir Stéphane Hessel dans sa classe, on est honoré par sa présence... Mais je pense que cela ne remplace pas un cours d'histoire. Le vrai problème, c'est que si les enseignants ont une petite paresse à aborder cette question, ou une petite frayeur à l'aborder, et qu'ils se défaussent sur le témoignage du déporté, ils ne font pas face à ce qui est leur travail, qui est quand même de donner un cours d'histoire à des élèves. Et un ancien déporté ne peut pas donner un cours d'histoire ».
« Il y a toujours la possibilité de raconter sa vie en recontextualisant sans cesse. Parce qu'en fait, nous sommes très peu originaux, nous sommes le produit à la fois de notre famille, de l'époque où nous vivons, des événements qui se déroulent autour de nous. S'ils avaient cette capacité, ils pourraient effectivement faire une leçon d'histoire... Mais très peu le font. Pourtant, ils n'hésitent pas à se présenter comme possédant la science... »

.
chap 79 : Sortir d'Auschwitz ?
« vous dédicacez votre dernier livre « A mon fils, cette sortie d'Auschwitz ».

« ... Mon travail n'a jamais eu pour finalité de transmettre un fardeau à mes enfants. Mais de faire que cette histoire soit écrite pour qu'on puisse en quelque sorte en desserrer l'emprise... je l'ai dédie à mon fils...parce ce que je me suis dit que je n'avais pas associé assez mes enfants à ce que je faisais... J'avais le désir de les protéger de cette histoire. Je pense qu'on n'a pas à charger le fardeau, que les enfants, les petits-enfants n'ont pas de devoir par rapport à cette histoire. Ils ont le devoir de travailler à leur vie et au monde qui est le leur dans leur génération... L'opération historique est une opération de sépulture... Ce n'est pas l'oubli, ce n'est pas l'absence de transmission. Mais c'est une façon de donner aux générations qui viennent la liberté, alors que ce qui caractérise cette histoire, c'est que les gens ont été des objets et que leur marge de sujets a été très mince ».

fardeau
Copie d'écran de l'entretien à écouter en ligne

« des Auschwitz virtuels, c'est quelque chose que vous redoutez ? »
« je tiens le mensonge pour la pire lèpre de l'âme » Marc Bloch.
« Le virtuel permet tous les mensonges. Et parfois, un de ces mensonges, c'est de reconstituer comme cela a été, on donne l'impression d'être le plus près de la vérité alors que c'est peut-être à ce moment que l'on ment le plus ».

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« De ces années d’étude de la Shoah, on sort avec davantage de lucidité pessimiste sur l’espèce humaine ... »
« On est accablé devant le jeu social : d’un côté on invoque le devoir de mémoire, de l’autre, il y a des institutions qui fonctionnent - pas comme fonctionnait le nazisme - mais comme peuvent fonctionner les administrations, avec autant d’indifférence, de lâcheté, d’absence de perception sur ce que les actes produisent… » « Parfois on a envie de ricaner quand on voit certains faire des grandes leçons sur Vichy et qu’on voit les conditions dans lesquelles ils peuvent « mettre à mort » un jeune thésard… »

 

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