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14 janvier 2010

La Britishness ?

La Britishness ? La britannité ? la britannicité ?

dans une semaine sur le Monde britannique, un sujet de concours (1815-1930),
la Fabrique de l'histoire recevait ce matin quatre historiens :
Christophe Charle, Renaud Morieux, Laura Lee Downs et Géraldine Vaughan.
Qui sont aujourd'hui les gardiens de cette britannité ? Sont-ils en Angleterre, en Grande-Bretagne ou dans le Commonwealth ?
L'émission confirme l'impression de piège tendu aux intellectuels :
Que faire ?
Se mettre à recenser les stéréotypes et les clichés (l’insularité, le thé, les protestantismes, le loyalisme monarchique, la révolution industrielle, le rapport à la France, l’Empire, le jingoisme, mais aussi les suffragettes, le mouvement ouvrier de masse, le travaillisme, le Welfare State…)
ou bien
noter comme le font 2 intervenants le mépris des élites à l’égard des travaux menés depuis une génération par les historiens.

Christophe Charle, l'auteur de La crise des sociétés impériales : Allemagne, France, Grande-Bretagne, 1900-1940 : essai d'histoire sociale comparée (2001), donne quelques clés :

13e : Il associe ce courant politique à la crise des années 1970, quand la GB s’interroge sa situation économique et politique, sur sa place en Europe et dans le monde.
La révolution néo-libérale menée par Thatcher exploite cette interrogation, et se présente aux électeurs comme un retour aux grands fondamentaux, au libéralisme et au libéralisme économique ; l’identité est identifiée à la guerre menée contre l’Argentine.
Avec la crise actuelle, c’est ce modèle néo-libéral qui est lui-même interrogé.

44e - Aujourd’hui, face à la crise, les élites essaient à nouveau d’imposer un retour à des pseudo-fondamentaux.
Elles veulent éterniser des constructions sociales historiquement datées, comme elles avaient le pouvoir d’arrêter l’histoire. C’est choquant pour un historien.
Ces vieilles nations ont l'impression que l'histoire leur échappe, et elles veulent créer une sorte de mythe d'identité auquel les jeunes générations devraient accepter de croire même si cela ne correspond à rien pour eux...
Un détail : passé 14 ans, l’histoire n’est plus obligatoire à l’école

32e : Il souligne la force du mouvement migratoire qui irrigue l'Empire
On estime à 25 millions le nombre d’Anglais, d’Ecossais, de Gallois, d’Irlandais qui sont allés s’installer
surtout dans les dominions blancs. Les élites font carrière dans cet espace sans frontière (cf Churchill)

autre détail : la novlangue néo-libérale est redoutable.
Parler de libéralisme et de libéralisme économique pour Thatcher, c'est le vocabulaire habituel. Sauf que le libéralisme économique selon Thatcher, c'est une lecture de l'économie plus orientée vers le patronat que vers les salariés. Thatcher a pour objectif de détruire l'Etat providence, d'affaiblir les syndicats. Loin des dogmes sur le laisser-faire, son état est particulièrement interventionniste, et son "libéralisme" a aussi un versant très sécuritaire et ultra-nationaliste.

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