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Clioweb, le blog
25 octobre 2015

Les raccourcis rodés du culturalisme

 

- Le 23 octobre, France 3 a diffusé « Profs en territoires perdus de la République ? » un documentaire de Georges Benayoun
Le documentaire est une nouvelle version de la thèse de l'ouvrage « Les territoires perdus de la République » dirigé par Georges Bensoussan/Emmanuel Brenner publié en 2002, au lendemain du 11 septembre 2001. Dans les banlieues, les élèves issus de l'immigration montreraient des velléités antisémites et sexistes.

Laurence de Cock et d'autres enseignants contestent cette explication culturelle simpliste.
« Ce n’est pas en enseignant davantage le fait religieux ou la laïcité qu’on fabriquera de la tolérance, c’est un vœu pieu (si j’ose dire) ;  c’est en sensibilisant l’ensemble des élèves à la responsabilisation politique, à l’action politique, au fait de se sentir partie-prenante d’un avenir dans lequel ils auront non seulement droit mais devoir de cité ».
http://www.lecourrierdelatlas.com/1025923102015Le-documentaire-Profs-en-territoires-perdus-de-la-Republique-met-en-colere-des-enseignants-de-banlieue.html


Un entretien avec le réalisateur
http://laregledujeu.org/2015/10/20/26075/rencontre-avec-georges-benayoun

Caméra perdue en territoire de la République
La réponse collective à lire sur le site Aggiornamento
http://aggiornamento.hypotheses.org/3036


- Les propos tenus récemment par Georges Bensoussan ont aussi provoqué des réactions vigoureuses.

Christian Ingrao et Johann Chapoutot, historiens du nazisme, réagissent à un article publié par Atlantico le 27.09.2015
Les raccourcis rodés du culturalisme pédagogique
http://www.liberation.fr/debats/2015/10/02/les-raccourcis-rodes-du-culturalisme-pedagogique_1395126

Une Répliques de trop, Médiapart 13.10.2015 (Bensoussan chez Finkilekraut le 10.10)
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/131015/une-repliques-de-trop

« Je n’ai jamais dit ni écrit nulle part ce genre d’ignominie »
précise Smaïn Laacher que Bensoussan avait cité lors de l'émission de France-Culture :
http://blogs.mediapart.fr/blog/laacher/161015/la-mise-au-point-de-smain-laacher


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24 octobre 2015

Netanyahou, Hitler et le mufti

 

- Les nouveaux nazis de Netanyahou, Elie Barnavi, i24news.tv 21.10.2015
http://i24news.tv/fr/opinions/89747-151021-netanyahou-fait-de-l-histoire

« Ainsi parla Benyamin Netanyahou, le Premier ministre de l’Etat juif, devant le 37e Congrès sioniste réuni en sa capitale, Jérusalem: « Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs à l'époque, il voulait les expulser ». Hadj Amine al-Husseini est allé voir Hitler [en novembre 1941] et lui a dit: « Si vous les expulsez, ils viendront tous en Palestine ». Hitler lui a demandé : « Que dois-je en faire alors ? »  Et le mufti lui a répondu : « Brûlez-les ».

« ... cette fois, Netanyahou atteint des bas-fonds où même ses pires adversaires n’imaginaient pas qu’il pût plonger... il offre un cadeau inespéré aux négationnistes de tout poil : si lui le dit, c’est que c’est vrai, Hitler n’est pas si coupable que cela. Cette fois, il dédouane du même coup tout ce que l’Europe compte d’extrême-droites plus ou moins nostalgiques du fascisme, voire du nazisme »


- Netanyahu’s fairytale about Hitler and the mufti is the last thing we need, Tom Segev, The Guardian 21.10.2015
http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/oct/21/netanyahu-faitytale-hitler-mufti-holocaust


- Pour Nétanyahou, « Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs » - Libération 21.10.2015 - avec l'aide de NM -

« Plusieurs autres personnalités accusent le Premier ministre de «raconter n’importe quoi parce qu’il est aux abois» et «d’absoudre Hitler pour de basses raisons de politique politicienne». Quant à Tom Segev, l’un des historiens les plus sérieux de l’Etat hébreu, il qualifie les propos du Premier ministre d’«absurdes».
http://www.liberation.fr/planete/2015/10/21/pour-netanyahou-hitler-ne-voulait-pas-exterminer-les-juifs_1407762
http://www.liberation.fr/planete/2015/10/21/l-allemagne-insiste-sur-sa-responsabilite-dans-la-shoah-apres-des-propos-de-netanyahu_1407834


« Si certains Arabes, pour des raisons variées, ont soutenu le régime nazi, d’autres, et en plus grand nombre, ont pris parti pour les Alliés et se sont élevés contre l’antisémitisme ».
http://www.laviedesidees.fr/Hitler-les-Arabes-et-les-Juifs.html


- « Le Proche-Orient était tout à fait extérieur aux plans d’Adolf Hitler », Christian Ingrao, Le Monde 22.10.2015
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/10/22/christian-ingrao-le-proche-orient-etait-tout-a-fait-exterieur-aux-plans-d-adolf-hitler_4794851_3218.html


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23 octobre 2015

Après FUN, sup-numérique

 

- Les communicants du Ministère de l'Enseignement Supérieur vante une nouvelle version du portail.
Ils proposent de « découvrir la richesse de l’offre de ressources en ligne des universités grâce à un moteur de recherche performant permettant un accès aux ressources pédagogiques plus rapide avec une sélection plus précise ».

Allocution de Thierry Mandon
Le moteur de ressources pédagogiques numériques
Une meilleure mise en valeur de l'information et une navigation facilitée
Un portail participatif pour un meilleur partage de l’information
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid94588/lancement-du-portail-sup-numerique.gouv.fr.html

ce site web parle aussi de Crédit Impôt Recherche (C.I.R.), de Prime d'encadrement doctoral et de recherche, de Passerelles public-privé

Le moteur [interne] ouvert aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs, aux professionnels et plus généralement au grand public permet d’accéder gratuitement à plus de 30 000 ressources pédagogiques numériques : cours, études de cas, tutoriels, leçons interactives, conférences, proposées sous forme textes, vidéos, webdocumentaires, logiciels ou sites internet.


En 2013, l'appellation FUN ( France Université Numérique), le nom choisi pour la plate-forme précédente, avait beaucoup fait sourire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/France_Université_Numérique

La version célébrée en ce moment n'est guère plus réjouissante,
ses concepteurs ont oublié de donner un nom explicite à son moteur de recherche interne.
Une recherche sur "la Révolution française" mentionne une conférence de Michel Vovelle pour l'UTLS en 2003.

Pour les SHS, il vaut mieux continuer d'utiliser la plate-forme Isidore
présentée par Johanna Daniel sur le blog Isidore et Ganesh
http://johannadaniel.fr/isidoreganesh/2015/09/isidore-moissonner-et-enrichir-les-ressources-en-shs/

C'est l'occasion de rappeler que dans le pays de Descartes, chaque équipe locale d'informaticiens
a décidé du nom du site web de son université, sans aucun souci d'harmonisation. .u-bourgogne, .univ-tlse, .unicaen
A la différence des USA où les universités utilisent le suffixe .edu et du Royaume-uni où elles utilisent un .ac.uk

Si bien qu'une recherche sur l'historien et le numérique donne des résultats très médiocres en français,
à comparer avec une recherche sur historian+digital+history .edu

De même,
French Revolution .edu mène vers de nombreux sites web universitaires
http://tinyurl.com/fr-revo

Comparer avec les résultats d'une recherche sur "la révolution française" dans google.fr


La démonstration serait possible aussi pour les sites des UFR et départements d'histoire. Les infos mises en ligne sont surtout administratives (annuaires de chercheurs et d'enseignants, horaires des cours). Il est plus rare de repérer un ensemble de cours en ligne, sur le modèle de celui donné par Nicole Lemaître pour l'Agrégation d'histoire en 2003-2004
http://histoire.univ-paris1.fr/agregation/moderne2003/
http://histoire.univ-paris1.fr/agregation/moderne2004/

Lors de la controverse à propos de Wikipedia, il était de bon ton de se gausser des erreurs contenues dans l'encyclopédie.
Les erreurs étaient beaucoup plus rares sur les sites universitaires : en dehors du printemps 2009 (cf. Valérie Pécresse), les universitaires ne mettaient pas de cours en ligne à destination des étudiants. Les moteurs peuvent difficilement en trouver en ligne.

Combien de décideurs faudrait-il réunir au ministère pour que la situation change vraiment ?
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22 octobre 2015

RVH 2015 : Empires et histoire globalisée

 

empires-sg-pb

RVH Blois 2015 - Les empires, vecteurs de la mondialisation
Serge Gruzinski Pierre Singaravelou Patrick Boucheron
http://www.rdv-histoire.com/



- Au-dela des empires : quelle histoire écrire dans un monde globalisé ?
Conférence inaugurale Serge Gruzinski pour les RVH 2015
http://bit.ly/1KlOHpl
http://www.rdv-histoire.com/edition-2015-les-empires/conference-inaugurale-au-dela-des-empires-quelle-histoire-ecrire-dans-un-monde-globalise-par-serge

L'attrait de l'Ouest concurrence les déplacements vers l'Est
SG souligne l'intérêt d'étudier le regard des Ottomans sur le nouveau monde (cf. carto)

Une transposition théâtrale de L'Aigle et le Dragon a été réalisée par Laurent Guitton
au lycée Jean Rostand de Roubaix
http://www.youscribe.com/catalogue/livres/education/cours/l-histoire-pour-quoi-faire-2534090


- Les empires, vecteurs de la mondialisation
P. Boucheron et S. Gruzinski / Pierre Singaravelou
http://youtu.be/GnHD8gz8lZ8

Ne pas limiter l'histoire scolaire à une histoire identitaire et fermée, une histoire de rois et de chefs de guerre.
Ramener l'histoire à hauteur d'homme et de conscience du monde (l'échelle ou l'idée qu'on en a),
avec une attention portée aux seconds couteaux, aux intermédiaires, aux passeurs et aux renégats.

Une question rappelle l'importance du travail fait sur l'histoire du capitalisme par des historiens comme Fernand Braudel, Pierre Chaunu, Michel Morineau. Ils n'ont pas eu vraiment d'héritiers, ce sont les anglo-saxons qui ont pris le relais.


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21 octobre 2015

RVH 2015 : L'empire de la Com'

 

empire-com

L'empire de la com'
Claude Weill, Isabelle Veyrat-Masson, Maurice Leroy, Cynthia Fleury, Pierre Zemor
http://www.rdv-histoire.com/


L'empire de la Com : le courage de s'en libérer, RVH Blois 2015
Réductrice, bousculant les identités, la com' envahit tout : médias, institutions, associations, lieux de savoir et de pouvoir… Une autre communication politique, authentique dans une relation empathique avec les gens, peut-elle libérer la démocratie de son empire ?
Avec Pierre Zemor, Isabelle Veyrat-Masson, Cynthia Fleury, Claude Weill et Maurice Leroy
http://www.youtube.com/watch?v=EU1gg6DqCBg


Claude Weill évoque le film d'Yves Jeuland  Un temps de président.
Les politiques ont l'illusion que si le rideau s'ouvre, le public va découvrir la vraie réalité, et changer d'opinion à leur égard. L'ennui, c'est que le film montre des communicants parlant de communication (que dire ? quand le dire ? comment le dire ?). Derrière le décor, il y a un autre décor, dans une mise en abyme perpétuelle.

Maurice Leroy se sent un crocodile qui entre chez un maroquinier.
Selon lui, les TV (de la pub) en continu sont une catastrophe pour le débat politique. Elles imposent à un élu de savoir répondre en qq secondes à n'importe quelle question sur un sujet choisi par celui qui tient le micro. Cela rend fous les politiques qui acceptent de jouer ce jeu.


Cynthia Fleury : La com' ne marche pas ? Pourtant les politiques continuent d'en abuser.
C'est donc qu'ils y trouvent un intérêt.

Le premier intérêt, c'est d'occuper les journalistes en leur imposant un agenda jour après jour
[il aurait fallu rappeler la pratique de Sarko et de ses proches] 
La com' permet aussi d'amuser l'audience sur des questions anecdotiques et d'éviter d'affronter les vrais problèmes : l'absence d'une ligne politique claire, l'absence d'accord sur cette politique. Le DIRE prend la place du FAIRE.

Le fonctionnement de la TV actuelle est vigoureusement critiqué : choix des sujets, choix des invités, définition pour eux de ce qui est supposé audible par les spectateurs. Le résultat, c'est au nom de l'audience, un refus de la complexité, un appauvrissement et une dénaturation du  débat public.

Le dispositif actuel, appuyé sur internet et une supposée interactivité casse l'illusion que la com' descendante peut changer l'image des politiques.
La TV n'est plus le seul écran.
Les internautes peuvent réagir sur leur ordi ou leur smartphone. Les réactions par tweets sont parfois affichés en bas de l'écran de TV. Cela donne du grain à moudre aux " décodeurs " qui décryptent les chiffres avancés et les contredisent souvent. Mais cela peut aussi donner un écho à des préjugés et à des opinions scandaleusement caricaturales.

Isabelle V-M : nous sommes tous devenus des experts en communication politique.
Cet élément est une des raisons du succès du Petit Journal.


PS1 :
- Pourquoi le silence sur la place de l'argent dans la conquête du pouvoir ?
(cf. les campagnes présidentielles aux USA (cf; Trump),
ou en France - le financement de la campagne de Sarko en 2012).

- Pourquoi le silence assourdissant sur les méthodes employées par le quinquennat précédent
(cf. les analyses sur le sarko-berlusconisme : http://clioweb.free.fr/debats/musso.htm)

- CW use et abuse de Périclès raconté par Plutarque.
Sur le plan de la politique comme des moyens d'information,
la comparaison avec Athènes et l'Antiquité est-elle vraiment pertinente ?

- Cette table ronde a été filmée. Aucun des intervenants n'appuie son discours sur l'image. L'outil essentiel, c'est le micro. Un enregistrement audio suffirait, avec diffusion sur une webradio.


PS2 : Il faudrait interroger l'impact du modèle publicitaire via la mise en scène et la vidéo :
course permanente qui détruit toute capacité d'attention (spots en 30 secondes) et délégitimer un discours politique qui prend son temps,
le futile mis au même niveau que l'essentiel,
des acteurs singeant une caricature d'humanité...
A la longue, est-il possible d'échapper à ce type de conditionnement visuel et sonore ?]


PS3 - Quelle est la place du public dans ces tables rondes ?
Ces tables rondes prévoient en général un temps (15 mn sur 1h30) pour les questions.
Quand les intervenants sont bavards, il reste 5 minutes et les questions (ultra-courtes) servent à peine d'alibi.

Si le débat avait un sens en démocratie, sur un sujet comme celui des rapports entre communication et politique,
ne faudrait-il pas inverser l'ordre ?
Ne pas démarrer par un long monologue de celui qui distribue la parole,
mais partir des questions du public, sur 2 ou 3 thèmes choisis au préalable et annoncés ?
Cela impliquerait de prendre le public davantage en considération,
et de ne pas entretenir la coupure trop fréquente en les experts/spécialistes/habitués du micro
et les autres - nous -  (tous vus comme des incapables et des ignorants ...)


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20 octobre 2015

Urbanites : Banlieues françaises, 2005-2015



Banlieues françaises, 2005-2015
Urbanités, 10.2015 (source YC, Twitter)
http://www.revue-urbanites.fr/


Edito, Charlotte Ruggeri et Daniel Florentin

Pour une égalité urbaine, entretien avec Roland Castro
Déconstruire l'opposition Paris/banlieue : une approche par la géographie universitaire
La banlieue parisienne, une périphérie réinvestie ?
L'espace politico-médiatique de la rénovation urbaine

La cité des enfants (perdus) : la Grande Borne ou les dérives d'une utopie urbaine
Les lotissements pavillonnaires du périurbain, des " HLM à plat " ?
Le lotissement comme utopie - lotissement Levitt Lésigny 77

L'intensification du stigmate des " banlieues " lors du processus pénal
Images de banlieue depuis le travail social
2003-2024 : temps de la rénovation urbaine
" Collés à la terre et voler près des étoiles ", entretien avec Fabien Truong
Investissement dans la vie locale des classes moyennes et appropriation de l'espace en banlieue rouge parisienne


grandeborne

La cité des enfants (perdus) : la Grande Borne ou les dérives d'une utopie urbaine


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19 octobre 2015

L'internet, entre extase et effroi

 

net-research

- « Every year I look more and more like the guy on the right »
Christopher Blattman cite un dessin de Asher Sarlin
http://chrisblattman.com/2015/10/16/happy-8th-blogiversary/

Curieuse caricature, avec un Internet sans machine et un travail universitaire réduit à l'usage d'une machine à écrire.

 

« Alcool, tabac, cannabis, héroïne, cocaïne… Leur usage comporte des risques pour votre santé... Tout comme les jeux-vidéo peuvent impacter votre vie sociale ». http://www.paris.fr/reduction-des-risques

On peut y ajouter un grand nombre de réunions publiques animées par des policiers, des gendarmes ou des psychologues.
Une mention brève cite quelques avantages du web.
Mais 99 % de la réunion consiste à dénigrer les usages du numérique. L’Internet est placé au milieu des addictions qu'il faut fuir. La suite de l'intervention accumule des Une multitude d'incidents plus tragiques les uns que les autres sont énumérés. Il n'est pas compliqué d'imaginer l'effet de ce discours anxiogène sur des parents qui ont parfois des relations difficiles avec leurs adolescents. Des discours qui ont servi en 1920 aux USA (prohibition de l'alcool) et en France (interdiction de toute forme de contraception). Aujourd'hui, ce sont les discours de haine de toute forme de modernite qui entretiennent un climat de panique morale dont certains politiques sauront tirer profit.


Très tôt, un Manière de Voir a résumé l'attitude des médias devant le numérique :
ils balancent entre l’extase et l’effroi.

L’extase ?
Il leur faut d’abord relayer tous les discours de promotion tenus par les communicants et les commerciaux. Il faut vanter les mérites de la dernière technologie afin de légitimer la dépense de l’argent public. Avec un ordinateur, il n'y aurait plus d’échec scolaire, plus d’inégalités sociales. Ce type de discours ne passe plus, et les critiques ont été vigoureuses lors des dernières annonces de François Hollande (des tablettes pour tous).
L’effroi, c’est aussi le temps passé devant les écrans (on désole même que les jeunes regardent moins la TV que les anciens).
L'effroi, c’est le copier et coller de devoirs vendus par des entreprises du périscolaire.
L'effroi, c’est la violence de nombreux jeux.


Ce double regard a des tas de défauts.

- Il repose sur un fossé énorme entre les discours des journalistes et les pratiques des internautes (dont font partie les journalistes).
Le numérique est trop souvent perçu comme un support annexe. Le livre reste la référence obligée, pour être invité à la TV ou à la radio. Les magazines ont repris à l’envi les préjugés de Nicholas Carr sur la mort de la lecture dite longue ou lente. Sans imaginer un seul instant que le rythme des spots de pub, ou qu’une information émiettée au milieu de pleines pages de pub n’étaient pas les meilleurs moyens d’entretenir une attention soutenue.

- Il évite de questionner la responsabilité des patrons de chaînes de TV : la course à l'audience sert d'excuse pour toute dérive inadmissible.

- Les médias imposent une course à l’anecdotique, à l’instant et au « nouveau » alors que l’exceptionnelle capacité d’archivage du web devrait encourager un travail de fond dans la durée (cf. les revues diffusées par Persée).

- Il néglige le coeur de la pédagogie.
Que veut-on enseigner ? A quels élèves ? Avec quelles méthodes ?
A ce jour, en classe, les effectifs sont l'obstacle majeur à toute la généralisation du numérique.

Les usages réels de l’Internet sont d’une très grande variété, chaque internaute développant un usage spécifique en fonction de ses centres d’intérêt et de ses savoir-faire.
Le scolaire n’y occupe qu’une place restreinte : les pages web sont rarement conçues pour des lycéens ou des collégiens

Un cours ne serait-il qu’un récit et un texte mis en ligne, en version payante ou gratuite ?

Il faut aussi éviter les discours sur la masse et le volume dans l'histoire scolaire.
Avoir entrevu le nom de chacun des 1,4 M de soldats tués en 1914-1918 (ou des 9 M à l'échelle de l'Europe) n'a pas d'intérêt en soi.
Par contre, il y a beaucoup à apprendre à partir du sort de Théophile Maupas, du combat de sa veuve, d'extraits des Sentiers de la Gloire, des débats actuels à propos des fusillés de 1914-1918.

- Cette couverture médiatique laisse de côté des enjeux économiques majeurs.
Pourquoi le numérique a-t-il permis de bâtir des fortunes colossales, sans relation avec la qualité des services proposés ?
Pourquoi les multinationales du GAFAM et du NATU encouragent-elles des discours libertariens et une haine de tout ce qui est public ?
Le numérique ne peut-il avoir d’autre perspective que celle de la privatisation et de la précarisation ?
http://rue89.nouvelobs.com/2015/08/02/apres-les-gafa-les-nouveaux-maitres-monde-sont-les-natu-260551


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18 octobre 2015

Vidal : La France des départements

 

Dans Carto magazine n° 31 : Le monde du vin
http://www.carto-presse.com/?p=1896#more-1896

dont
Le marché mondialisé du vin
surfaces viticoles (il en existe en Iran)
le taux de viticolité (sic) aux USA



- Représenter des flux migratoires : un défi cartographique
par Thomas Honoré et Olivier Clochard

 

vidal-fr-depts

- La carte murale de la France des départements
La chronique du géohistorien : L’icône du roman national
par Christian Grataloup
http://jelidee.com/Carte-Vidal-Lablache-N4-France-departements-7
http://jelidee.com/WebRoot/LaPoste2/Shops/box17540/5241/9644/9E54/3B26/793A/0A0C/05EA/E55C/DSC_0715_2.JPG
http://www.ebay.fr/sch/Affiches-scolaires-/117826/i.html


Pierre Vidal de la Blache est mort le 5 avril 1918 à 73 ans.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Vidal_de_La_Blache

Son fils Henri Joseph Marie Casimir né le 18/02/1872
a été tué le 29.01.1915 au Bois de la Gruerie, en Argonne
Il était chef de bataillon sur 150e Régiment d’infanterie


Armand Colin n'avait pas jugé utile de dater la carte.
Elle est sans doute postérieure à la mort de Vidal : l'Alsace et la Moselle sont françaises.
La carte comporte le territoire de la Sarre (1920-1935)
Elle vient de Atlas général Vidal-Lablache, Histoire et Géographie, Paris, Armand Colin
1ere édition 1894 ? (avec une France amputée au Nord-Est)

CG note le Lablache, et oppose histoire de France et géo de LA France)



Carto magazine précédents
28 La mer et les océans
29 Espionnage et pouvoir
30 La mer des Caraïbes
http://www.carto-presse.com/


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18 octobre 2015

19-20 nov : La fin des cartes ?

 

- La Fin des cartes ? Territoires rêvés, territoires normalisés

. Un colloque au sein d'un programme de recherche
19-20 Novembre 2015
École Nationale Supérieure d’architecture de Paris-Belleville
60 Boulevard de la Villette 75019 Paris Paris
http://lafindescartes.net/evenements/colloque/

. un ouvrage à paraître en 2016
. une base de données Altermapping Knowledge Base (AMKB).

Thierry Joliveau est annoncé le 19 à 10 h 30, sans titre d'intervention

extrait :
« Productrice d’une iconographie captivante, la carte et ses déclinaisons virtuelles (représentations 3D, maquettes numériques urbaines, etc.) est un objet de recherche mais également une méthode pour qui veut aborder le monde du point de vue du design, de l’anthropologie, de l’urbanisme ou encore de la géographie. Or ce « faire méthode » ne va pas de soi. À travers le titre La Fin des cartes ? Territoires rêvés, territoires normalisés, il s’agit donc de mettre en tension les démarches subjectives et appropriatives que nous adoptons face aux territoires que nous pratiquons, et les outils toujours plus performants et inquisiteurs qui tendent à absorber ces représentations ».

 « Les services de géolocalisation et les applications qui génèrent des cartes à la volée, sont-ils encore des procédés cartographiques ? Comment penser des pratiques de cartographie collaborative ? Quel est le rapport entre leurs processus d’élaboration et de représentation des territoires et les techniques cartographiques utilisées par les scientifiques ? Dans quelle mesure laissent-elles encore une place au rêve et à l’imagination ? Ne masquent-elles pas de nouvelles stratégies de normalisation du territoire ? À l’inverse, quel statut peut-on accorder à la cartographie-peinture ou encore au GPS Art ? »


- Parcours d'expositions

http://lafindescartes.net/evenements/parcoursdexpositions/

Explorations figuratives. Nouvelles lisibilités du projet.
Les propriétés du sol
De passage : le voyage à l’œuvre, une exposition en trois étapes : Mexico, Berlin, Paris.


La Fin des cartes ? Le projet : http://lafindescartes.net/

Le Cresson Veille et Rercherche
http://lcv.hypotheses.org/9533

 

hashima

Hashima, aussi appelée Gunkanjima ou Gunkanshima (littéralement « île navire de guerre »)
est une île du Japon à 20 km au S-O de Nagasaki.
La houille a été exploité après 1887.
Depuis 1974, l'île est devenue une île fantôme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hashima_%28%C3%AEle%29
http://en.wikipedia.org/wiki/Hashima_Island

gunkanjima2

http://abandonedkansai.com/2010/05/07/gunkanjima/#jp-carousel-284


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18 octobre 2015

RVH 2015, premières vidéos

 

Les vidéos des interventions à Blois sont attendues en ligne.
http://www.rdv-histoire.com/

Pour l'instant, sur Youtube, en dehors de NVB, Picouly, Rappeneau,
on peut écouter :

chapoutot

- Adam Tooze, Johann Chapoutot, La Grande guerre et l'émergence de l'Empire américain

 

ozouf2015

- Mona Ozouf, De Révolution en République

- Leyla Dakhli, Mathias Enard, L'Orient et les orientalistes (thème de 2011)
http://www.youtube.com/channel/UCFQqChKRikqXIh6yvsE-V-Q

 

22.10.2015
Les vidéos et les audios arrivent en ligne.
Le web permet à ceux qui habitent loin de Blois (ou à ceux qui n'ont pas eu de ticket)
d'écouter en différé les intervenants des RVH.

3 exemples :
- Au-dela des empires : quelle histoire écrire dans un monde globalisé ?
Conférence inaugurale Serge Gruzinski
http://bit.ly/1KlOHpl

- Les empires, vecteurs de la mondialisation
Patrick Boucheron Serge Gruzinski Pierre Singaravelou
http://youtu.be/GnHD8gz8lZ8

- Henri Pena-Ruiz, Guerre des Dieux ou laïcité : penser l'alternative
http://www.youtube.com/watch?v=9fA18Ft3Boc


18 vidéos sur la chaîne Loir-et-Cher sur Youtube
http://www.youtube.com/playlist?list=PLhov3nLf0S-17kDwEts5OelUCmJSVFC4Y
dont
- L'empire de la Com : le courage de s'en libéber
http://www.youtube.com/watch?v=EU1gg6DqCBg

Chaîne Rendez-vous de l'histoire de Blois - Youtube
http://www.youtube.com/channel/UCFQqChKRikqXIh6yvsE-V-Q


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