Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Clioweb, le blog
16 novembre 2010

Conseils de guerre en 14-18

- Emmanuel Saint-Fuscien (EHESS) était l'invité d'Antoine Garapon dans le dernier Bien Commun
Il a soutenu une thèse sur Obéissance et autorité militaires en France de 1890 à 1918 dirigée par SAR

En 1914, la justice militaire dépend d'une loi très répressive datant de 1857. Elle est fortement réformée en avril 1916.

Il existe 2 structures
. Les conseils de guerre aux armées, avec instruction, un commissaire, un rapporteur, 5 juges - 140 000 décisions de justice (soit au moins 300 000 plaintes, à rapprocher du nombre des officiers, environ 195 000 au cours du conflit)
. Dès le début de la guerre, l'Etat-major met en place des conseils de guerre spéciaux, parfois désignés comme cour martiale, 3 juges, sans instruction préalable, sans recours de grâce obligatoire - ils ont concerné moins de 800 cas

2 exemples :
6e - Marcel Hubert va voir sa femme enceinte, en désobéissant aux ordres. Il est condamné à 3 mois avec sursis

10e - Louis Marie, couvreur d'Isigny est condamné à plusieurs reprises (20 ans la dernière fois)
Il bénéficie d'une amnistie en 1922.

Les mutilations volontaires ont été illustrées par le Long dimanche de fiancailles. Habituellement, le refus avait lieu à l'arrière, pas au front. Statistiquement, elles sont très rares : pour une division (environ 15 000 hommes), entre sept 14 et mars 19, ESF a repéré 16 cas sur 1329 décisions de justice (dont 5 acquittements).

.
- Un tableau à confronter avec la justice mise en scène (à l'américaine, avec Kirk Douglas en officier et avocat de la défense)
dans Les Sentiers de la Gloire
Voir dans cet extrait en anglais avec sous-titres
( 9e mn : « this is a general court martial... don't take up the court's time with technicalities ».

paths_techn

La rumeur sur la censure sévit encore dans la version française de Wikipedia. Si vous avez le temps et l'envie de corriger...
« Contrary to a persistent urban legend, the film was not banned in France; however, the French government placed enormous pressure on United Artists, the European distributor for the film, through diplomatic channels, to refrain from releasing the film. As a result, the film was not submitted to French censors, and was not shown in France until 1975, when moral codes had changed »  http://en.wikipedia.org/wiki/Paths_of_Glory

.
- Réhabilitations.
En reprenant mes notes de l'intervention d'André Bach, Réhabiliter les fusillés, lors de la journée sur La Grande Guerre aujourd'hui.14-18 dans le monde social, Sorbonne, 8 novembre 2008 :

André Bach a évoqué la Loi du 9 Mars 1932 qui a modifié la composition de la Cour Spéciale de Justice Militaire
Cela a conduit à la réhabilitation de 17 cas sur 27 examinés, dont celle de Théophile Maupas et les trois autres caporaux de Souain dont le dossier était déjà bouclé (par Blanche Maupas, avec l'aide de la Ligue des droits de l'homme).
http://clioweb.free.fr/dossiers/14-18/souain.htm

.
- Shot at dawn, Côté britannique voir les liens de la page Wikipedia
et le compte rendu de l'ouvrage de Will Ellsworth-Jones,
We Will Not Fight : The Untold Story of World War One's Conscientious Objectors
dans The Guardian en 2008 - http://www.guardian.co.uk/books/2008/may/17/history
et la revue de presse sur la liste H-Francais 18/05/2008

Publicité
Publicité
16 novembre 2010

1944 : Déclaration de Philadelphie

Déclaration de Philadelphie concernant les buts et objectifs de l’Organisation internationale du Travail. http://www.journaldumauss.net/spip.php?article667

La Conférence générale de l’Organisation internationale du travail, réunie à Philadelphie en sa vingt-sixième session, adopte, ce dixième jour de mai 1944, la présente Déclaration des buts et objectifs de l’Organisation internationale du travail, ainsi que des principes dont devrait s’inspirer la politique de ses membres.

I. La Conférence affirme à nouveau les principes fondamentaux sur lesquels est fondée l’Organisation, à savoir notamment :
a) le travail n’est pas une marchandise ;
b) la liberté d’expression et d’association est une condition indispensable d’un progrès soutenu ;
c) la pauvreté, où qu’elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous ;
d) la lutte contre le besoin doit être menée avec une inlassable énergie au sein de chaque nation et par un effort international continu et concerté dans lequel les représentants des travailleurs et des employeurs, coopérant sur un pied d’égalité avec ceux des gouvernements, participent à de libres discussions et à des décisions de caractère démocratique en vue de promouvoir le bien commun.

II. Convaincue que l’expérience a pleinement démontré le bien-fondé de la déclaration contenue dans la Constitution de l’Organisation internationale du travail, et d’après laquelle une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale, la Conférence affirme que :
a) tous les êtres humains, quelles que soient leur race, leur croyance ou leur sexe, ont le droit de poursuivre leur progrès matériel et leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et avec des chances égales ;
b) la réalisation des conditions permettant d’aboutir à ce résultat doit constituer le but central de toute politique nationale et internationale ;
c) tous les programmes d’action et mesures prises sur le plan national et international, notamment dans le domaine économique et financier, doivent être appréciés de ce point de vue et acceptés seulement dans la mesure où ils apparaissent de nature à favoriser, et non à entraver, l’accomplissement de cet objectif fondamental ;
d) il incombe à l’Organisation internationale du travail d’examiner et de considérer à la lumière de cet objectif fondamental, dans le domaine international, tous les programmes d’action et mesures d’ordre économique et financier ;
e) en s’acquittant des tâches qui lui sont confiées, l’Organisation internationale du travail, après avoir tenu compte de tous les facteurs économiques et financiers pertinents, a qualité pour inclure dans ses décisions et recommandations toutes dispositions qu’elle juge appropriées.

III. La Conférence reconnaît l’obligation solennelle pour l’Organisation internationale du travail de seconder la mise en œuvre, parmi les différentes nations du monde, de programmes propres à réaliser :
a) la plénitude de l’emploi et l’élévation des niveaux de vie ;
b) l’emploi des travailleurs à des occupations où ils aient la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ;
c) pour atteindre ce but, la mise en œuvre, moyennant garanties adéquates pour tous les intéressés, de possibilités de formation et de moyens propres à faciliter les transferts de travailleurs, y compris les migrations de main-d’œuvre et de colons ;
d) la possibilité pour tous d’une participation équitable aux fruits du progrès en matière de salaires et de gains, de durée du travail et autres conditions de travail, et un salaire minimum vital pour tous ceux qui ont un emploi et ont besoin d’une telle protection ;
e) la reconnaissance effective du droit de négociation collective et la coopération des employeurs et de la main-d’œuvre pour l’amélioration continue de l’organisation de la production, ainsi que la collaboration des travailleurs et des employeurs à l’élaboration et à l’application de la politique sociale et économique ;
f) l’extension des mesures de sécurité sociale en vue d’assurer un revenu de base à tous ceux qui ont besoin d’une telle protection, ainsi que des soins médicaux complets ;
g) une protection adéquate de la vie et de la santé des travailleurs dans toutes les occupations ;
h) la protection de l’enfance et de la maternité ;
i) un niveau adéquat d’alimentation, de logement et de moyens de récréation et de culture ;
j) la garantie de chances égales dans le domaine éducatif et professionnel.

IV. Convaincue qu’une utilisation plus complète et plus large des ressources productives du monde, nécessaire à l’accomplissement des objectifs énumérés dans la présente Déclaration, peut être assurée par une action efficace sur le plan international et national, et notamment par des mesures tendant à promouvoir l’expansion de la production et de la consommation, à éviter des fluctuations économiques graves, à réaliser l’avancement économique et social des régions dont la mise en valeur est peu avancée, à assurer une plus grande stabilité des prix mondiaux des matières premières et denrées, et à promouvoir un commerce international de volume élevé et constant, la Conférence promet l’entière collaboration de l’Organisation internationale du travail avec tous les organismes internationaux auxquels pourra être confiée une part de responsabilité dans cette grande tâche, ainsi que dans l’amélioration de la santé, de l’éducation et du bien-être de tous les peuples.

V. La Conférence affirme que les principes énoncés dans la présente Déclaration sont pleinement applicables à tous les peuples du monde, et que, si, dans les modalités de leur application, il doit être dûment tenu compte du degré de développement social et économique de chaque peuple, leur application progressive aux peuples qui sont encore dépendants, aussi bien qu’à ceux qui ont atteint le stade où ils se gouvernent eux-mêmes, intéresse l’ensemble du monde civilisé.

.
Version en anglais (pdf) :
http://clioweb.free.fr/debats/philad1944-en.pdf

15 novembre 2010

Les ressources d'Ubu

Véronique Soulé (Libération) relate la mésaventure d'une jeune prof, TZR en maths pour sa 3e année d’enseignement :

extraits :
[ « A la veille des vacances de la Toussaint, le Rectorat l’avertit que du 4 au 10 novembre elle remplacera en lycée un prof ... d’EPS !!!

… Le vendredi 5, elle se présente au lycée. Problème : le prof d'EPS a deux heures de cours avec des élèves venant à la fois de L et de STG, puis deux heures avec une classe regroupant des premières S et des L. En maths, ça pose problème - les programmes ne sont pas les mêmes en L, en S et en STG. En plus, l'EPS a lieu en plein air ou dans le gymnase. Pour faire des maths, il faut une salle, des bureaux, des chaises, voire un tableau. Mais le vendredi, le lycée affiche complet, pas une salle n'est libre. Alors Mlle X est priée de rentrer chez elle…
Par la suite, elle apprend que dans le collège où elle exerçait depuis la dernière rentrée, au même moment, un prof de maths a été remplacé par un prof de ... physique…

Aux dernières nouvelles, elle a été affectée [pour quelques temps ?] dans un autre lycée. En maths !

Dans un ministère dirigé par des DRH (L'Oréal ou la RATP), l'objectif prioritaire, c'est de boucher les trous (en langage drh, on dit «« rationaliser l'exploitation des ressources humaines » » ... ]

.
NB 1 : A la rentrée dernière, au nom de l'idéologie et des économies, les néo-profs ont été privés de formation professionnelle initiale. Après la Toussaint, dans certaines académies, ils ont eu enfin accès à quelques jours de formation. Qui a-t-on choisi pour les remplacer ? Des étudiants qui envisagent de passer le concours pour devenir profs... Les classes qui servent ainsi de cobayes mériteraient une médaille, tout comme les jeunes profs dont les conditions d'entrée dans le métier sont aussi peu admissibles.

NB 2 : Titre du Monde 16/11/2010 : NS est-il un bon DRH ?

14 novembre 2010

Carto et Géo : un divorce ?

- dans une lecture distanciée des cartes proposées par les auteurs de manuels

L'Europe vue par les cartographes de Barcelone
(Belin

uetransp2

http://clioweb.free.fr/carto/cartes.htm#manuels

.
- Autre classique : l'urbanisation au nord du continent africain (par ex en Algérie ou en Libye). Où vivent les hommes ? Où sont les villes ? dans le Sahara ?

AFR1 AFR2

http://clioweb.free.fr/cartes.htm#manuels (Magnard 1998 - Atlas Hatier)

.
- L'évolution des techniques de carto dans les manuels, de la carte à lire à la carte à voir, du texte de commentaire aux symboles géométriques et aux cartes subjectives.

La Basse-Normandie en cartes dans les manuels :

chabot2
Chabot, géographie régionale de la France, 1966
http://clioweb.free.fr/carto/bn/bn.htm

 

- L'ordi autorise le changement de paramètres, les essais et les erreurs  éventuelles et la réflexion lors de la conception des cartes statistiques. ( à l'inverse, vers 1993, j'ai souvenir de stagiaires IUFM à qui on avait demandé de réaliser à la main une carte de l'évolution de la population par départements entre ... 1975 et 1982...)

.
Parmi les références repérées grâce à Google :

3 ouvrages :
. Mark Monmonier, Comment faire mentir les cartes, Ed. Flammarion, Paris, 1993
http://www.erudit.org/revue/cgq/1994/v38/n104/022441ar.pdf
. Jacques Bertin, La graphique et le traitement graphique de l’information, Flammarion, Paris, 1977, 250 p.
. Roger Brunet, La carte mode d’emploi, Ed. Fayard Reclus, Paris 1990, 270p.

Plusieurs articles en ligne :
Cartes et images dans l'enseignement de la géographie, Paul Arnould, Catherine Biaggi, 2004
http://eduscol.education.fr/cid46005/cartes-et-images

Patrick Poncet, Carte non fidèle à la géographie. TGV Est : Comme on le voit sur la carte, la géographie vidalienne déraille.
http://www.espacestemps.net/document2223.html

Henri Desbois, Quand les cartes se numérisent. dossier Entre image et écriture. La découverte des systèmes graphiques
Sciences humaines, juin-juillet-août 2008

L'article Carto thématique, Christine Zanin pour Hypergéo (et Belin)
http://www.hypergeo.eu/spip.php?article377
version avec une autre mise en page :
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/17/57/03/PDF/Cartographie_thematique.pdf

"il y a de plus en plus de cartes, mais la technique (nécessaire, certes)  prend trop le pas sur la réflexion théorique en cartographie" écrivait Jean-Paul Bord en 2000   avant de poser une question brutale : La cartographie doit-elle divorcer de la géographie pour trouver ses propres marques et s’épanouir ?

cybergeo

  http://cybergeo.revues.org/index501.html

 

Cartes et carto en ligne :
http://clioweb.free.fr/carto/carto.htm

 

13 novembre 2010

Archives : la privatisation avance

Etats civils, actes de naissance, de naturalisation ou de propriété…
Notre histoire rangée dans des archives gratuites est-elle en train de nous échapper ?

2 articles de Libération sur un enjeu sensible :
Poilus : le site qui rase gratis
http://www.liberation.fr/vous/01012301746-poilus-le-site-qui-rase-gratis
Il y a un vrai danger de privatisation
http://www.liberation.fr/vous/01012301747-il-y-a-un-vrai-danger-de-privatisation

Le 11 novembre, le 13 h de la chaîne (publique)France 2 a offert une énorme pub (gratuite) au site http://www.genealogie.com. Cette branche de Notrefamille.com vend une copie numérisée de la Gazette des Ardennes, donnant les noms des 404 965 poilus prisonniers en Allemagne. L'accès à ce site privé est payant.
Tarif : 19,99 euros par mois.
A la différence du site public Mémoire des hommes, qui donne un accès libre et gratuit à plus de 1,3 million de fiches de soldats tués dans la Grande Guerre.

Cela pose le problème de la réutilisation commerciale des données publiques, d'autant que Notrefamille a racheté en juin 2010 Archimaine, le prestataire qui gérait alors la numérisation de dépôts d'archives publiques

Pierre-Valéry Archassal, généalogiste, défend le libre accès au patrimoine public des archives. Il cite un contre-exemple : Geneanet.org et Coutot-Roehrig ont décidé de numériser 500 000 faire-part de mariage. Ils ont obtenu une exclusivité payante le temps de rembourser leur investissement. Ensuite, l'exclusivité est tombée. Néanmoins aucun texte ne les y obligeait !

Consulter aussi le site Genweb où un énorme travail a été mené, notamment à partir des listes de noms sur les monuments aux morts de 14-18. L'exemple de Sartilly et des caporaux fusillés à Souain : Genweb propose le relevé des noms sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif dans le cimetière (20/09/1925).

Côté archives départementales, l’état civil a souvent été numérisé et l’accès est gratuit. Sauf dans quelques départements, dont le Calvados.

sga_mem_h

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?rubrique41

Publicité
Publicité
12 novembre 2010

Geoclip et le langage carto

Internet archive connaît encore une très utile page théorique de l'Atelier de carto de Sciences-Po sur La discrétisation des quantités relatives et sur la Sémiologie graphique et les variables visuelles (meilleure que la version simplifiée 2010)
http://tinyurl.com/sp-carto-theorie

La lecture critique des données chiffrées (conditions de leur élaboration, exploitations possibles) est un préalable essentiel, trop souvent escamoté. Cela rejoint tous les débats actuels sur les statistiques publiques.

Un collègue de Nantes avait mis au point une séquence où lycéens réalisaient leurs cartes par ordi en classe, l'analyse des choix faits par les groupes (et des erreurs) permettant d'introduire les règles de la sémiologie graphique (sans les imposer d'emblée).

.
Géoclip, l'excellente application en ligne, a été mentionnée 44 fois sur la liste H-Français entre 2000 et 2010. J'ai eu le plaisir d'en vanter aussi les mérites dans la Chronique internet (Historiens & Géographes), d'en faire un lien dans la page d'accueil de Clioweb, et de rédiger un article avec Jackie Pouzin pour la revue des Clionautes.
http://clioweb.free.fr/clio/articlesclio.htm

.
Ceux qui connaissent et utilisent peuvent passer leur chemin.
Pour les autres,
- consulter cette carte sur les moins de 20 ans en Basse-Normandie
(cf "l'encerclement" de Caen...) une carte réalisée par le Pôle Géomatique de la Région avec Sister, un dérivé de Géoclip primé à St Dié.

moins20

http://clioweb.free.fr/carto/1temp/geoclip/moins20ans.pdf

- Aller tester l'excellente application en ligne avec cet exemple sur le taux de variation de la population en France : http://tinyurl.com/geoclip-fvar9906  (l'essentiel se passe à droite de l'écran)

- ou consulter trois séries de copies d'écran :

. Les principales fonctionnalités et la prise en main de Géoclip

G_MENUS

http://clioweb.free.fr/carto/1temp/geoclip/geoclip-ecrans.htm

. mesurer l'impact de la méthode de discrétisation :

G_DISCR3

(ou celui de la gamme de couleurs)
http://clioweb.free.fr/carto/1temp/fvar-1999-2006.htm

- apprécier le rôle de l'unité spatiale choisie, par ex sur Le taux de pauvreté aux USA en 1999, les nuances apportées par l'échelle des comtés (et le plaisir de ne pas avoir à taper ou importer 3141 chiffres). Une occasion de revisiter les discours sur la richesse des états du Sud, de la Floride à la Californie (la Sun Belt !)...
http://clioweb.free.fr/carto/1temp/us-poverty.htm

us_p_counties

.
Géoclip illustre tout l'intérêt du web (ni 1.0 ou 3.0...)
grâce à des logiciels efficaces et intuitifs (rapides et gratuits...)
:
. Pas besoin de couche microsoft pour installer un logiciel propriétaire ;
. Les données déjà saisies sont considérables,
. Les espaces mis en atlas très nombreux   (des USA à l'Inde en passant par le Canada,  du Finistère au Tarn ou au Calvados)

A l'usage, quand les effectifs de la classe et l'accès à une salle informatique le permettent, le créneau disponible pour ce type de carto quantitative est très étroit. Inutile de reproduire ce qui est bien fait dans les manuels. La densité par région ou par département, est-ce bien pertinent, quand les cartes des manuels permettent une analyse très fine ? Par contre, exploiter des données récentes (population, élections) est à conseiller, avec un regard intéressant sur l'espace régional.

Cartes et carto en ligne :
http://clioweb.free.fr/carto/carto.htm

12 novembre 2010

Internet et les mid-terms

Beaucoup a été dit et écrit sur le rôle d'internet dans l'élection d'Obama en 2008. Dans la seconde partie de Place de la Toile (07/11/2010), Xavier de la Porte interroge Benoit Thieulin sur le rôle qu'a joué internet dans les dernières élections aux USA (42e mn). L'émission au format mp3

Les élections de 2010 et celles de 2008 sont de nature différente (pour la présidentielle, l'incroyable personnalisation favorise la politique spectacle, et la mobilisation capillaire par les réseaux sociaux ; entre 2008 et 2010, il était impossible de maintenir sous tension les volontaires de la campagne de 2008).

Internet est un outil de challenger. Les républicains  ont su observer la mobilisation des réseaux sociaux par Obama, en tirer des leçons et s'en servir en mobilisant leurs partisans (notamment les cheveux gris qui ont du temps disponible...) pour crier leur haine viscérale de la réforme du système de santé. Il faut y ajouter la mobilisation des extrémistes des Tea parties et l'agitation autour de FoxNews).

Les intervenants soulignent la place centrale des enjeux politiques et des choix de l'opinion. Ils mettent l'accent sur l'hybridation entre les médias anciens et les nouveaux (cf la place énorme des vidéos et du buzz), sur les liens entre la réalité sociale et les usages de technologies qui évoluent (Foursquare, Canvasing, géolocalisation pour le porte à porte)

La première partie s'intéresse à la nature des mutations liées à la numérisation :
Quand on parle de « révolution numérique », de quoi parle-t-on ? de technologie ? d’usages sociaux et de mentalités ? de pouvoir politique ? N'est-ce pas une simple facilité de langage ?
invités :
Christophe Deshayes (auteur avec Michel Berry),  Les vrais révolutionnaires du numérique, ed Autrement
Dominique Cardon,  La démocratie internet, promesses et limites, La République des idées

11 novembre 2010

MHF : Pierre Nora

A propos du projet de NS sur [b]une « Maison » de l'histoire de France,

 

Frédéric Mitterrand a demandé « des arguments dégagés de tout a priori et de toute idéologie ».
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/10/lettre-ouverte-a-frederic-mitterrand-sur-la-maison-de-l-histoire-de-france_1438123_3232.html

Pierre Nora, historien et académicien lui répond dans [i]Le Monde[/i][/url][/b] :

extraits :

« L'argument le plus évident est que ce projet, nécessairement coûteux, est inutile…».

« ... Le second argument est peut-être plus grave.
Ce projet aura beaucoup de mal à se remettre de son origine impure et politicienne.
Nicolas Sarkozy l'a lancé en janvier 2009, en pleine remontée du Front national et pour renforcer l'identité nationale.
Il s'est trouvé pris dans la lumière, ou plutôt dans l'ombre de cette funeste enquête sur ladite identité.
C'est là son péché originel ».

... Une fois encore, on met la charrue avant les boeufs.
On a déjà vécu cela, il y a quelques années, avec la Grande Bibliothèque. Dans la foulée d'une fière annonce présidentielle, on se précipite pour trouver une implantation, une direction, des crédits, des devis, des architectes et des projets, avant de se demander ce que l'on veut faire et mettre dedans.

« Le contenant avant le contenu ». « [b]Décidément, Nicolas Sarkozy n'a pas de chance avec l'histoire et le passé de la France. Lui qui veut qu'une décision politique ne se juge qu'au résultat, toutes ses initiatives, dans cette direction, se sont révélées malheureuses[/b], avec pourtant parfois les meilleures intentions.

Il y a eu, le jour même de son intronisation, la lettre de Guy Môquet à faire lire en classe au début de l'année scolaire : elle a fait long feu. Il y a eu, au dîner du CRIF, et comme un cadeau à la communauté juive, la proposition que chaque enfant de CM2 adopte le fantôme d'un enfant assassiné pour le faire revivre : tollé général.

Il y a eu les discours du Latran et de Riyad sur la nouvelle laïcité et les supériorités du curé sur l'instituteur : échos négatifs.

Il y a eu le discours de Dakar et «  l'entrée tardive des Africains dans l'histoire » : discours aux propos courageux sur le colonialisme mais tellement maladroit dans le ton qu'il a été mal reçu de ceux qu'il voulait contenter.

Il y a eu, enfin, cette « brillante » enquête sur l'identité nationale, qui a fini en pétard mouillé. Et maintenant cette Maison de l'histoire de France qui n'en finit pas de chercher sa raison d'être.

C'est dommage, mais ce domaine ne lui réussit pas. En fait d'histoire et de rapport au passé national, peut-être Nicolas Sarkozy devrait-il se persuader que toute tentative d'utilisation instrumentale est vouée à l'échec. Il faut ou s'abstenir ou s'y prendre autrement ».

Sur la Maison-Musée, écouter ou réécouter le ton et l'argumentaire de
Guaino sur France-Inter
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10239-10.11.2010-ITEMA_20252163-0.mp3

ou la page Histoire, mémoires et politique
http://clioweb.canalblog.com/archives/2010/11/10/19567292.html

11 novembre 2010

La faute à l'Ecole

faute1_lm

Pourquoi les jeunes sont-ils descendus dans la rue, parfois très violemment ?
Pour manifester contre la réforme sarkozyste des retraites ?
Pour dénoncer une politique économique qui les contraint à la précarité ?
Les Echos  ?
Non pas.
Mais Le Monde de l'Education (10/11/2010, pas encore en ligne) qui a d'autres explications : « C'est en France, en Espagne et en Allemagne que les jeunes ont le moins le moral » selon la Fondation pour l'innovation politique (une source à situer politiquement..)

« Est-ce la faute de notre système éducatif ou universitaire ?
Sans doute un peu.
Même si les choses s'arrangent doucement. Ainsi, peu à peu, l'université s'intéresse à l'insertion des étudiants... »

L'école reste (trop ?) éloignée du monde du travail... « elle use les jeunes à la compétition ... elle stresse la jeunesse .. elle oriente par l'échec ... elle fige les inégalités de naissance... »

« L'Ecole n'offre aucun lieu de discussion...  « aujourd'hui, les jeunes n'ont plus d'espace pour discuter. Alors, ils descendent dans la rue se faire entendre », estime Thierry Lefebvre [? Paris-Diderot cinéma ?]. Selon l'universitaire, si « la confrontation des opinions avec la médiation d'un adulte » avait lieu dans l'école, [sur le modèle des débating cubs aux USA et au Royaume-uni] cela éviterait peut-être certaines descentes dans la rue. [n’est-ce pas une des missions de l’Education civique ?]

« La sacralisation du savoir cultivé se double de l'omnipotence du système scolaire public. C'est à lui, et à sa hiérarchie de valeurs, qu'a été confiée la formation professionnelle initiale, à la différence de l'Allemagne, où les entreprises jouent un rôle majeur... ».   

Le journal vante l'aide personnalisée, les stages pendant les vacances, les actions d'insertion professionnelle

L’article se termine par deux lignes qui nuancent fortement tout ce qui précède : « Ce qui repose la question de la conjoncture économique. Sans croissance, même avec la meilleure formation, tant académique que professionnelle, l'université ne pourra pas faire de miracle ».

faute2_lm
Une classe pour un dessinateur du Monde : 21 élèves...
à comparer avec la réalité aggravée par la réforme en cours...
Noter aussi la mise en page et la part du texte dans un journal de référence...


-  Crise économique ? crise sociale ? crise de l’école ?
Attali a les analyses et les solutions miraculeuses…

Extraits :
« Tous les pays qui savent utiliser les technologies de l'information et de la communication pour mettre en place cette société de la connaissance ont déjà une longueur d'avance sur les autres. Or la France est classée 24e sur 27 par la Commission européenne pour l'utilisation des technologies numériques à l'école ».

« ... quelque 15 % des enfants ont des difficultés lourdes à l’etnrée en 6eme et la moitié n'est pas assez autonome pour bien s'en sortir. Mais à ce moment-là il est déjà trop tard pour agir ».

« Il faut traiter le problème plus en amont. Mettons d'abord l'accent sur la formation des formateurs de la petite enfance. En France, seuls 40 % des personnels qui accueillent les très jeunes enfants ont reçu une formation qualifiante. En Finlande, pays dont on vante les résultats scolaires, tous ont l'équivalent d'une licence »

« En effet, il nous faut un projet éducatif radicalement différent. Il faut que le directeur de l'école soit un vrai patron qui choisisse ses maîtres, que les maîtres aient une obligation de présence plus large qu'aujourd'hui dans l'établissement, qu'ils soient mieux payés, aussi. Si le chef d'établissement voit qu'un enseignant a des soucis, il faut qu'il soit en capacité de l'envoyer en formation. Et si l'enseignant en a assez, il faut qu'il puisse se reconvertir.
L'enseignement doit pouvoir être le métier d'une demi-vie ».

« Par quoi commence-t-on ?
Par la valorisation de l'échec. Quand on aura compris dans ce pays qu'on apprend en se trompant, on reconstruira l'école différemment. Il faut que l'école soit le lieu où l'on apprend à apprendre ; le lieu où se révèle le point d'excellence de chaque élève ».

11 novembre 2010

Le retour de l'apport positif

dans Le Monde 10/11/2010, Gilles Manceron et François Gèze s'inquiètent du retour de "l'apport positif de la présence française outre-mer", et de la composition de la fondation pour la mémoire de la Guerre d'Algérie. On y trouve notamment quatre généraux qui semblent déplorer qu'une thèse ait pu porter sur L'Armée et la torture pendant la Guerre d'Algérie (Raphaëlle Branche)

une version de cette tribune est disponible sur le site de la LDH de Toulon

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Clioweb, le blog
Publicité
Archives
Publicité