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25 novembre 2017

Mémoires et historiens

 

Au Mémorial de Caen, Stéphane Michonneau (Lille 3) a conclu les trois jours
de colloque sur les mémoires des massacres du XXe

La vidéo est disponible en ligne ce soir :
http://www.facebook.com/LeMemorialDeCaen/videos/10155990846287431/

quelques éléments à partir de cette vidéo (40 minutes) :

Nous sommes dans le temps des catastrophes (Henry Rousso),
nous pensons le passé comme une suite de désastres.
Le contemporain, c’est le temps depuis la dernière catastrophe.


2 pôles structurent le champ des études mémorielles :
- en haut, les politiques de mémoire institutionnelles
(avec parfois une instrumentalisation politique, entre devoir de mémoire, politiques de l'oubli, voire entreprises négationnistes),
- en bas, on prête parfois une valeur supérieure à des mémoires qui surgissent de la société, des groupes et des familles.


5 points

1 - Massacres et génocides
Le génocide sert de repère pour reconnaître, définir et dire le massacre
Il existe des massacres sans mémorialisation

2 - Mémoires, espaces et temps
Espace - combiner les dimensions locales et internationales, souvent par dessus le niveau national habituel.
Temps : rôle du rejeu, du rebond : cf. la place de la 1 GM dans le Nord, le rôle des massacres du XIXe au Liban

3 - Faire une sociologie des entrepreneurs de mémoire (S. Michonneau parle de « mémoriens »)
Qui sont-ils ?  quels profils sociaux et intellectuels ?
Pourquoi agissent-ils ?
Comment agissent-ils ? Quelles stratégies sont utilisées pour faire mémoire ?

4 - La construction d'un récit sur le passé
avec des mots, avec des gestes et des actes. Il y  trop peu d'études sur le geste commémoratif
Pourquoi ? Pas pour dire une vérité historique incontestable,
mais pour construire une filiation, pour rendre hommage aux ancêtres massacrés et transmettre aux générations futures.
Quels vecteurs ? Textes, poèmes et chansons, manuels, oralité, cartes et 3D et les images
Que se passe-t-il quand la mémorialisation marche ? Que se passe-t-il quand elle ne marche pas ?


5 - Il n’est pas possible de faire l'histoire des mémoires des massacres comme on étudie le prix du blé au 18e

L’opposition entre historien et mémorien, entre une approche objective et distanciée et un récit engagé (pouvant comporter des erreurs) est à dépasser.

Les historiens ne peuvent rester indifférents à l’émotion portée par les « mémoriens ».
Ils doivent aussi comprendre la manière dont ces récits sont perçus et créent de la mémorabilité.

Cela incite à regarder le temps d’une autre manière, entre un passé qui a laissé des traces et un passé plutôt marqué par la disparition.
S. Michonneau termine sur la volonté de réconcilier historiens et « mémoriens ».

Stéphane Michonneau, Lille 3,
dont Barcelone, Mémoire et identité 1830-1930
http://irhis-recherche.univ-lille3.fr/0EC-Michonneau.html

Le devoir de mémoire. Une formule et son histoire, Sébastien Ledoux
compte rendu par Michonneau, Stéphane
http://www.memoires-en-jeu.com/compte_rendu/le-devoir-de-memoire-une-formule-et-son-histoire/


- Représentations des massacres du XXe dans les manuels du primaire
l'intervention de Nathalie Rezzi (ESPE Aix) a également été filmée et mise en ligne
http://www.facebook.com/LeMemorialDeCaen/videos/10155990708962431/

 

mm-conclusions



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