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Clioweb, le blog
27 août 2014

Blois et la banalisation

 

Dans Les Inrocks 26.08.214, Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie expliquent leur appel au boycott des RDV de l’histoire de Blois et analysent la violence des réactions provoquées par leur texte.
http://www.lesinrocks.com/2014/08/26/actualite/edouard-louis-geoffroy-lagasnerie-rebelle-forcement-progressiste-11520670/


extraits :
Pour EL et GDL, les institutions imposent un espace de “discussion”. Elles choisissent pour vous des interlocuteurs… Refuser ce type de banalisation de discours inacceptables, c'est s'exposer à un rappel à l’ordre.

- La violence des attaques dont vous êtes l’objet dans les journaux depuis trois semaines est souvent âpre ; beaucoup vous présentent comme des intellectuels sectaires, refusant le principe même du débat démocratique. Comment recevez-vous cette accusation ?

« Ce qui nous frappés, c’est la violence des termes utilisés : on a parlé de nous comme des ayatollahs, staliniens, excommunicateurs, des totalitaires, des inquisiteurs, des Beria… Ce qui nous étonne, c’est surtout la perception différentielle de la violence. Si vous dites  : nous ne voulons pas accepter comme interlocuteur quelqu’un qui milite pour l’infériorisation des homosexuels, contre les droits des femmes, contre la lutte antiraciste, contre les luttes sociales, vous êtes perçu comme un stalinien ; alors que si, comme Gauchet, vous vous situez du côté de la réaction, si vous militez contre les droits des minorités, vous êtes perçu comme un démocrate qui participe au débat ».

« Ce sont des gens qui ne supportent pas qu’on dise ce qu’ils sont ; le problème pour eux est d’être nommés ».

« Marcel Gauchet est un penseur authentiquement réactionnaire… Le dernier numéro de la revue Le Débat se demande si le mariage pour tous est une “perversion” – c’est le terme employé ; le numéro précédent s’interrogeait sur l’immigration et la crise de l’identité nationale. Nous n’avons pas envie de discuter de cela ».

« Il faut repenser la vie intellectuelle et mettre en place des stratégies de rupture; il faut créer ses propres lieux, ses espaces de diffusion, affirmer ses points de vue, être autonome, se créer ses propres scènes… nous voulons réinstaller un peu de démocratie intellectuelle dans un champ saturé par tous ces discours autoritaires et dangereux ».


- Comment appréhendez-vous politiquement la figure du rebelle aujourd’hui ?

« On ne peut pas aborder la catégorie des rebelles sans poser la question de l’émancipation et de la critique des différents ordres qui limitent les possibilités d’égalité et de liberté. On est rebelle quand on se situe du côté de la critique des ordres traditionnels, des hiérarchies, des censures, des interdits. Quelqu’un qui manifeste pour restaurer un ordre familial traditionnel, même s’il affronte la police, n’est pas un rebelle. Un rebelle est forcément progressiste, il met en question un ordre donné pour plus de désordre et plus de liberté ».

 

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