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Clioweb, le blog
resistance
14 février 2011

Le programme du CNR

. Le programme du CNR (15 mars 1944) attaqué de façon polémique par Kessler.

au coeur de l'émission Concordances des temps du 05/02/2011,

invitée : Claire Andrieu

en mp3 : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-05.02.2011-ITEMA_20267344-0.mp3

- Moteurs de recherche : Google ou le moteur interne ?
Jean Moulin et le CNR
La recherche interne au site de l’IHTP ( http://www.ihtp.cnrs.fr/ ) répond : Forbidden
Google sait trouver la bonne référence, dans une page bilingue…

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28 janvier 2011

P Laborie, INRP 2006

 

INRP - ESCHE-ECEHG - Mémoires, Histoire et Identités
Journées de formation INRP Lyon  25, 26 et 27 octobre 2006


Histoire et mémoires de Vichy et de la Résistance, Pierre Laborie, EHESS
copyright Pierre Laborie & INRP

http://web.archive.org/web/20080908105424/http://ecehg.inrp.fr:80/ECEHG/former/memoires-histoire-identites/les-conferences-debats-des-journees-memoires-histoire-identites/journee-du-27-octobre-guerres-shoah-et-resistance


L’historien, spécialiste de L’opinion publique sous Vichy, fait de nombreux parallèles avec le propos de Nicolas Offenstadt : il y a selon lui une vision dominante de l’histoire de la période, sans débat ouvert et public, comme c’est le cas avec 1914-1918 autour de l’Historial de Péronne.

notes personnelles à partir du fichier audio en mp3
http://dl.free.fr/prJ1VDzcB
version pdf :
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/laborie-inrp-2006.pdf


3 thèmes abordés :
- La question des comportements collectifs des Français durant la 2 GM
Quelles ont été les attitudes des Français face à Vichy et l'Occupation ?
- La mémoire de la Résistance, un enjeu d’affrontements
pas d'école de Péronne, mai débat étouffé, masqué
- Poser des thèmes de réflexion sur les enjeux de mémoire


1 - La question des comportements collectifs des Français durant la 2 GM

L’historien constate le décalage formidable entre l’étude du régime de Vichy et de son fonctionnement et le vide sur ce que ce que les Français ont pu penser et vivre. Ceux qui ont étudié cette période savent d’expérience que l’on ne peut aboutir à des avis tranchés. Pourtant, les médias attendent des réponses toutes faites. Les journalistes adorent la mémoire : elle leur fournit des jugements catégoriques et définitifs sur de mauvaises questions (Tous résistants ? tous collaborateurs ?). Sur un sujet trop complexe pour être traité en noir et blanc, ils en oublient le poids des représentations et des constructions. Ils diffusent ces jugements comme des « vérités », sans lecture critique et sans prise en compte de la chronologie.

La vision de la période 1940-1945 a beaucoup évolué.
Dans un premier temps, c’est la vision d’une France héroïque qui l’a emporté : les Français auraient été en grande majorité dressés contre l’occupant, la France aurait été « résistante »

Après 1971-73 (Le Chagrin et la Pitié, Robert Paxton), le balancier est allé dans l'autre sens : le peuple français aurait été veule, lâche, il aurait eu le ventre à la place du cerveau et du cœur. J’exagère à peine, quand on relit ce qui a été écrit sur la prétendue société française sous Vichy dans les années 70-80. On est effaré.

Depuis, le balancier s’est remis très légèrement non pas vers le milieu, mais quelque chose qui s’en rapproche, avec néanmoins énormément de problèmes.

Un exemple. « Ete 44 », le documentaire de Patrick Rotman a beaucoup de succès et passe en boucle à la TV. Il est parfois présenté comme une réflexion aboutie sur ce qu’a été la société française pendant cette période. Beaucoup d’historiens prestigieux, de cette école qui n’existe pas mais qui est un lien de pouvoir très important (Sciences-po, le magazine L’Histoire, la revue Vingtième siècle) placent comme une évidence une certaine idée des choses.  Dans ce contexte, P. Rotman pose comme évidence et répète une affirmation : la France de l'Occupation, c'est 100 000 collaborateurs face à 100 000 résistants, avec entre les deux, une masse résignée, inerte, amorphe, inerte.

Cette vulgate mémorio-médiatique entretient beaucoup de confusion.
Entre autres défauts, PL relève l’écrasement de la chronologie, la non prise en compte de la diversité des situations dans le temps et l’espace, des variables culturelles et régionales, des mutations dans les sensibilités, la pratique de l’anachronisme mental, la négation de la dimension sociale des phénomènes étudiés.

Ainsi, en admettant même que l’importance numérique des deux minorités engagées et opposées soit du même ordre - ce qui reste d’ailleurs à prouver - leur place et leur statut dans le tissu social n’est pas comparable. À l’exception des militants des partis collaborationnistes (phénomène minoritaire et essentiellement limité aux grands centres urbains) les collaborateurs n’ont pas bénéficié de véritable soutien dans l’ensemble du corps social. Pour sa part, la Milice a été très vite rejetée et le plus souvent haïe).
A l’opposé, la Résistance prend appui sur des millions de gestes anonymes ; il n’y a pas marginalité, la Résistance n’est pas isolée du reste de la nation, une population nombreuse participe à un processus de refus qui s’exprime sous des formes multiples en dehors de la lutte armée
Il ne suffit donc pas de comparer des chiffres et des pourcentages et en tirer des conclusions non fondées.
PL est scandalisé par le discours médiatique dominant, et par l’absence de contradictions chez les historiens.

La réussite de cette vulgate tient à de très nombreux facteurs :
il n’y a pas quelqu’un qui tient les ficelles, mais la situation ressemble au refus du débat sur 14-18

Le succès du film Le Chagrin et la Pitié tient au contexte, après 1968, et à une génération qui avait besoin d'une vision iconoclaste pour fonder son identité. On en avait assez d’entendre des balivernes. Or le propos du film est parfois à la limite de l'imposture. Un seul exemple, la vision oublieuse et réductrice de la Résistance dans une ville qui a contribué à son histoire (Jean Cavaillès, le mouvement Libération, l’université de Strasbourg réfugiée, etc)

Robert Paxton a dit des choses fondamentales.. Il est instrumentalisé quand on lui fait dire que les Français ont été tous des collaborateurs fonctionnels. Mais son sujet, c'est le fonctionnement de l'Etat et le choix idéologico-politique de la collaboration d’Etat. Pas le comportement des Français face à l’Occupation.

La redécouverte du témoignage a joué un rôle important. Après 1968, la fascination est réelle devant ceux qui parlent, devant les silencieux et les oubliés de l’histoire qui ont enfin la parole, qui sont écoutés, et qui ne peuvent dire que la vérité. Le manque d'esprit critique (des historiens qui les écoutaient) a été parfois effarant.
 
Par la suite, la place de la mémoire a exercé une autre fascination. L'apport des représentations est énorme, celles-ci permettent d’analyser autrement les processus historiques. Là encore les excès ont vite guetté : les journalistes ont été séduits, car le fonctionnement du discours mémoriel est très proche des mécanismes du langage médiatique (on juge, on tranche, on coupe...). Quand la question habituelle des médias, c’est : tous résistants ? tous collaborateurs, cela commence mal. De plus, l’engouement en faveur des représentations a renouvelé l’écriture de l’histoire, mais fait oublier des éléments importants étudiés par la génération précédente.

L’idée que l’on se fait de ce que fut la France pendant la 2°GM est devenue un élément de l'identité française contemporaine. Dans l’opinion commune, en France et à l’étranger, en Israël mais pas seulement, cette représentation se nourrit souvent des poncifs et des stéréotypes véhiculés par la vulgate, en accentuant ses aspects les plus gris.

Ceci explique le succès et l’audience d’un ouvrage comme celui de Philippe Burrin sur La France à l’heure allemande (1995). L'auteur y décrit « l'accommodation » de l'ensemble des Français devant l’occupation nazie. C'est aller vite en besogne dans une histoire beaucoup plus compliquée. C’est aussi faire de la collaboration la référence déterminante des comportements, ce qui peut être discuté dans un pays où la collaboration a été majoritairement rejetée, dès Montoire et l’automne 1940.



2 - Les enjeux de la mémoire de la Résistance :

dans la vulgate, la Résistance a été soumise à un traitement de recyclage multiple :
    - Elle a été réduite de plus en plus à l’importance de ses seuls effectifs, généralement moins de 1 % de l’ensemble de la population… un critère qui mérite discussion
    - On a ensuite questionné son rôle militaire (généralement pour conclure à son inefficacité, par exemple lors de la Libération) .
    -  L ‘histoire de la Résistance a souvent été réduite à un théâtre d’affrontements politiques et à une guerre des chefs (cf les polémiques autour de Jean Moulin). L’assise sociale est trop souvent négligée.
    - Elle a été identifiée aux tentatives d'instrumentalisation politique : celle du PCF et de ses  « 75 000 fusillés » celle du gaullisme, deux courants qui ont cherché à fonder sur elle leur légitimité historique.

    On lui a imputé les bavures : les manuels évoquent l’épuration « sauvage ». Ce terme vient de l’extrême droite et des nostalgiques de Vichy. Les auteurs de manuels le reprennent trop souvent comme " allant de soi ", sans faire attention à sa charge politique et idéologique, alors qu’existent les notions d’épuration « extra-judiciaire » ou d’ »exécutions sommaires », moins connotées.
    Des auteurs de manuels font aussi référence au " mythe résistancialiste ", achevant un glissement sémantique continu («  Résistance » puis « résistancialisme », puis « mythe résistancialiste », avec un risque évident de confusion et de fausses équivalences. Or le terme vient aussi des mêmes milieux nostalgiques avec l’objectif de dénigrer l’action des résistants et le rôle de la Résistance : l'abbé Desgranges a écrit en 1946 " Les crimes masqués du résistantialisme " (écrit avec un " t ")


« Le dictionnaire historique de la Résistance » représente plusieurs années de travail sérieux par une grand nombre d'historiens. Il n’est sans doute pas irréprochable, mais il comble un vide considérable. Or la sortie du dictionnaire a été accompagnée d'un silence quasi total dans la presse nationale, Le Monde ou Libération faisant juste le service minimum. Seule la presse régionale en a rendu compte convenablement, ce qui ne tient peut-être pas au seul hasard.

Au total, la vulgate mémorio-médiatique dénature le rôle et les valeurs de la Résistance. Elle en conteste la dimension, l’importance historique, la singularité et l’identifie à un « mythe », entendu au sens de la fable, voire de l’invention. On cherche à nier la singularité de la Résistance par tous les moyens.

 
3eme partie -  Quelques thèmes de réflexion sur les enjeux mémoriels :

La vulgate mémorielle enferme l’histoire de la France de la 2GM dans des cadres simplistes qui nourrissent la confusion
Or il est nécessaire de ne pas en rester au noir et blanc, d’entrer dans la complexité des situations :
« Tout ce qui n'est pas action contre l'occupant n'est pas passivité et complicité avec lui ».
« Tout ce qui est refus de la soumission n'est pas acte de résistance ».
Un réfractaire au STO n'est pas un résistant s’il cherche seulement à se cacher pour échapper à la loi, même s’il est dans une attitude d’insoumission.
Le cardinal Saliège (en fait l’archevêque)  n’est pas un résistant.

Il faut sortir du simplisme, et enseigner en utilisant d'autres concepts, comme les stratégies de contournement (cf les stratégies d'esquive des soldats de 14-18), mettre l’accent sur les pratiques sociales du quotidien, de préférence aux idées générales et aux " modèles " d’analyse globale.

Il faut éviter de juger en bloc. Il faut essayer de montrer les articulations de sens entre le singulier et le collectif. Des millions de gestes anonymes ne font pas de chacun de leurs auteurs des résistants. Mais l'ensemble de ces gestes, dans leur expression collective, témoigne d'une tendance au non-consentement, ou parfois même d'une volonté marquée de refus.
Tous ceux qui assistent partout aux enterrements des maquisards malgré les interdictions, ceux qui se taisent sur leurs lieux d’implantation, ceux qui dans l'Ouest fleurissent les tombes des aviateurs anglais malgré les marins morts à Mers-el-Kébir et malgré les bombardements effectués par ces mêmes Anglais sont, entre mille, des exemples de ces gestes anonymes et de ces évolutions souterraines

On peut avancer l’idée d’une culture du " penser double " chez les Français durant l’Occupation.
La revue Esprit reparaît sous Vichy, jusqu'en 1941. Les auteurs utilisent un langage codé, allusif, que les lecteurs savaient interpréter sur le moment, en situation. En 1944, les rédacteurs relisant les numéros des années précédentes avaient parfois oublié ce sens masqué : le contexte avait radicalement changé, et ne permettait plus de comprendre les allusions. La culture environnante est indissociable des façons de penser et de sentir. Si on en tient pas compte, on fait des anachronismes et des erreurs majeures. comme si les codes culturels d’auj devait s’imposer à la lecture du passé.
Pierre Laborie parle du danger d'anachronisme mental dans une place excessive donnée aux mémoires. Le danger, ce serait de croire que les codes culturels d'aujourd'hui valent pour toutes les périodes du passé, et qu'ils nous donneraient le droit de juger les acteurs de ce passé.


Il y a urgence de " reconceptualiser " l'enseignement de l'histoire :
La mémoire n’est pas la présence du passé, elle est usage du passé au présent et même souvent instrumentalisation de ce passé.

Il faut aussi faire attention aux mots.
Voir plus haut pour " l'épuration sauvage ", " le mythe résistancialiste ".
La « guerre civile » est un autre de ces excès de langage dénoncés par Pierre Laborie. Il y a bien eu des affrontements franco-français, en 1943-1944. Dans certaines régions on a pu se croire au bord de la guerre civile. Il faut mettre au crédit des responsables de la Résistance et du GPRF, pendant l’été 1944, d’avoir su justement éviter cette " guerre civile ".
Il faut aussi se méfier des fausses centralités :
Les persécutions antisémites de Vichy sont essentielles, mais laisser croire que tout le régime de Vichy s'organise autour d'elles, c'est une reconstruction de mémoire, a-historique

Il faut éviter la compétition dans la victimisation. Pourquoi vouloir comparer les déportés de Buchenwald et ceux d'Auschwitz ? Pour établir une hiérarchisation dans l’horreur et dans la souffrance ?

Cette vulgate mémorio-médiatique a conduit de grands historiens à minimiser considérablement le poids de l'Occupation. Dans l'édition de 2005 de La France de Vichy , page 12, Paxton écrit que jusqu'en 1943, il n'y a eu que 40 000 soldats allemands (des " vieux ") ; les forces nouvelles seraient arrivées plus tard, et elles auraient été placées sur les côtes.
Personne ne semble avoir lu le livre. Cette affirmation est une grossière erreur, gênante en raison du commentaire qui l’accompagne, et malheureusement répétée au cours des éditions, en dépit des démarches effectuées (au moins par PL, peut-être par d’autres) pour attirer l’attention de l’éditeur sur la bévue…
Les seules troupes de sécurité (maintien de l’ordre) représentaient 100.000 hommes fin 1941, 200.000 en 1943. A leurs côtés, les troupes d’opérations comptaient 400.000 hommes en 1942-43 et ces effectifs seront portés à environ 1,5 million d’hommes au début de 1944. On peut regretter que le respect légitime à l’égard du grand historien de Vichy conduise à rester silencieux devant un point contestable


Introduire la mémoire dans l’enseignement des classes terminales, c’est utile et intéressant, car l’objet est neuf et stimulant. Mais il serait indispensable que ce travail que vous entreprenez tous soit précédé par une réflexion théorique sur la nature et les fonctions de la mémoire, fondamentalement différentes de celles de l’histoire. On ne peut pas laisser croire que la mémoire a un statut identique à celui de l’enseignement classique de l'histoire. La mémoire, c'est du  « prêt à penser », et l’historien fait le contraire du « prêt à penser ». Il est indispensable de dire que la mémoire, quand on en parle, ne peut être dissociée d’une réflexion critique sur ses usages et ses fonctions : à quoi sert-elle ? Qui s'en sert ? Dans quel but ?
 

Pierre Laborie a publié notamment :
Résistants, Vichyssois et Autres, Paris, Ed. du CNRS, 1980
L'opinion française sous Vichy, Éditions du Seuil, Paris, 1990
Mémoire et histoire : la Résistance, avec Jean-Marie Guillon, Éditions Privat, Toulouse, 1995
Les Français des années troubles : de la guerre d'Espagne à la Libération, Édition du Seuil, Points-Histoire, Paris, 2001
L'opinion française sous Vichy : les Français et la crise d'identité nationale 1936-1944, Éditions du Seuil, Paris, Points Histoire, 2001
Penser la défaite, (en collaboration avec Patrick Cabanel), Éditions Privat, Toulouse 2002
Les Français sous Vichy et l'Occupation, Éditions Milan, Toulouse, 2003
Les mots de 39-45, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2006
Ils ont su dire non : Paroles de résistants, avec François Icher, La Martinière, 2008
Le chagrin et le venin, Occupation, Résistance, Idées reçues, 2011 + 2014
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laborie

18 décembre 2010

Besançon : CNRD 2011

La répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy

Lors d'une conférence qui a eu lieu le 25 novembre 2010 au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, Cécile Vast a proposé une synthèse sur l'historiographie de ce thème du CNRD 2011. En prenant appui sur le colloque de 2005 à Caen (la déportation de répression), le livre mémorial de la déportation , les travaux des historiens (dont  Thomas Fontaine et de Gaël Eisman),  elle analyse cette répression à la fois du côté des bourreaux et du côté des Résistants.

Lire la version en pdf, notamment pour
. Le dispositif de répression, côté occupant, côté Vichy
. Les Résistants face à la répression...
. La Franche-Comté pendant l'Occupation
. Les sources disponibles
Elle reprend la chronologie proposée par Thomas Fontaine, avec comme bornes : juin 1940, été 1941, automne 1942, sept 1943, été 44, nov 1944.

Cécile Vast, La répression de la Résistance en France (Besançon 25/11/2010)
http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/IMG/pdf_conference-cecile-vast.pdf

Bibliographie : http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/IMG/pdf_CNRD2011Biblio.pdf

Lexique : http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/IMG/pdf_LexiqueRepression.pdf

La dernière lettre d'Henri Fertet (16/09/2003)

Une brochure régionale est aussi en ligne dans la partie élèves, également au format pdf

.
Extraits :

« Les effectifs des troupes allemandes dites de « sécurité » et de maintien de «l'ordre » s'élèvent à 100000 hommes fin 1941, puis à 200000 en 1943. A ce chiffre, il faut ajouter les troupes d'opération en 1942-1943 soit 400 000 hommes ; les effectifs montent à 1 million début 1944 ».

« L'armée allemande a pris l'initiative des exécutions massives en 1941, et a accompagné la radicalisation de la répression en 1943-1944. On est loin de l'image de l'armée propre »
« […] si la plupart des membres du […] MBF ne partageaient probablement pas l'antisémitisme radikal-völkisch des hommes de la Sipo-SD, reste que la lutte contre le "judéo-bolchevisme" […] n'était pas seulement une notion guerrière de la propagande nationale-socialiste, qu'ils auraient utilisée avec scepticisme, mais bien une idée profondément ancrée chez eux, devenue une simple évidence ». (G. Eismann, Hôtel Majestic. Ordre et sécurité en France occupée (1940-1944), p. 111-112).

« L'idéologie de Vichy obéit à une logique d'exclusion (D. Peschanski), consubstantielle à l'État français. Pour donner une explication à la défaite, Vichy développe l'idée de décadence et accuse que qu’il appelle « l'anti-France » : étrangers, juifs, francs-maçons, communistes, « ennemis intérieurs » auxquels s'ajoutent avec le temps les gaullistes…
Thomas Fontaine ... ne dissocie pas répression et politiques antisémites

Elle cite les « massacres de civils et de résistants en août et septembre 1944 : Saint-Genis Laval (banlieue de Lyon) le 19 août 1944, Maillé le 25 août 1944, Autun le 8 septembre. La Franche-Comté est particulièrement concernée par ces massacres tardifs (ligne de front) : Étobon en Haute-Saône le 27 septembre 1944 (39 tués), Banvillars (10 octobre 1944), Présentevillers (28 octobre 1944) ». Elle rappelle « qu'aucun bilan précis de ces massacres n'est établi, faute de synthèse nationale. Cela reste un angle mort de l'historiographie ».

« La répression est une composante essentielle de l'identité de la Résistance. Son étude permet de prendre en compte les dimensions culturelle, sociale et anthropologique de la Résistance ».
« Les sources sont abondantes : la presse clandestine, les correspondances et lettres de fusillés, les journaux personnels de prison (Bertrand d'Astier de la Vigerie, Honoré d'Estienne d'Orves, Agnès Humbert, etc.), les témoignages, les écrits, les romans, les films produits au moment de la Libération et après-guerre (L'armée des ombres de Jean-Pierre Melville, où la répression est particulièrement présente), les monuments dispersés dans les campagnes (inscriptions géographiques, locales, qui montrent la proximité de cette mémoire), la presse locale ».

« La Résistance est un phénomène social ». A la suite de Pierre Laborie, elle invite à la prudence devant le succès médiatique de l’expression « mythe résistancialiste » - lire dans l'article de Wikipedia la distinction entre résistancialisme (Rousso) et resistantialisme (abbé Desgranges repris par les néo-vichystes).

.
- Cécile Vast a publié cet été  L'identité de la Résistance (Payot)
http://tinyurl.com/payot-vast-resistance

VAST

 

20 octobre 2010

CNRD : La répression de la Résistance

repression_fdr

Le dossier proposé par la Fondation de la Résistance est disponible en deux versions, une en brochure, l'autre en ligne en pdf. Il est organisé en 3 parties :
- Le processus de répression (par les autorités d'occupation et le régime de Vichy)
- Résistants et Résistance face à la déportation
- Faire le bilan et juger la répression
(voir la page 29, le bilan chiffré mis en contexte par François Marcot)

Ce dossier très étoffé rendra de grands services aux élèves qui vont préparer le Concours de la Résistance (CNRD 2011)

- Un détail : page 15, l'escalade de la répression est datée de l'Eté 1944. Ne faudrait-il pas plutôt parler de l'année 44, soit en entier, soit les 6 premiers mois (Pour l'Affiche rouge, Manouchian est arrêté le 16 novembre 1943, le simulacre de procès a lieu du 15 au 18 février, les exécutions le 21 février).
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/afficherouge.htm

.
- Comment travailler avec internet ?

Une vingtaine de sites web sont mentionnés au fil du dossier, des sites en .com (http://museehistoirevivante.com :-) , .net  (http://www.france-libre.net),  .fr (http://www.musee-resistance31.fr ) ou .org (http://www.fondationresistance.org) ...

Une fiche conseil réaffirme avec justesse le rôle du prof surtout sur des sujets qui peuvent être très sensibles : « la recherche est délimitée par l'enseignant à un  thème ou à des mots-clés »

La suite de la fiche illustre une vision très frileuse, du même ordre que celle présente dans les manuels d'histoire 2de 2010. Cette lecture craintive est renforcée par une écriture très elliptique et réductrice, peut être liée au manque de place (une demi page, 2000 signes).

> « le recours à la photocopie est le plus souvent d'un faible intérêt »
Il serait souhaitable de ne pas confondre l'outil et ses usages.
Que ceux qui ne distribuent jamais de photocopies en classe lèvent le doigt !
Faites le détour chez un photocopieur proche d'une université...

> « la consultation erratique des sites  »,
> « passer en revue des dizaines de sites superficiellement  »

Ne faudrait-il pas distinguer plusieurs phases dans une recherche, notamment entre l'exploration préalable du web et l'exploitation fouillée de quelques sites web sélectionnés pour leur pertinence par rapport au sujet à traiter ?

> « Les sites privilégiés seront des sites officiels »

donc L'Ordre de la Libération, ou le mémorial charlesdegaulle... Dommage de se priver de sites web excellents comme http://www.memoire-net.org/ ou de http://www.crdp-reims.fr/memoire/

.
- Une conférence de Michel de Bouard en 1986 avait suscité une vive controverse à propos de Roques. Dans sa première partie, l'historien, résistant et déporté, détaille Les procédures pénales menant à la déportation. La version publiée par Historiens et Géographes a été scannée (une version texte suit)
http://clioweb.free.fr/chronique/mdb/
http://clioweb.free.fr/dossiers/mdb/mdb.htm

2 octobre 2010

Ciné-Histoire : Sétif

Ciné Histoire (Nicole Dorra), ce samedi 2 octobre à 10h30

projection de Sétif, un certain 8 Mai 1945
de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois
Documentaire - France - 1995 - 55'
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article154

à suivre, en lien avec le thème du Concours de la Résistance 2011 ( Répression de la résistance par les autorités d’occupation et le gouvernement de Vichy ) :

9 novembre 2010 : Section spéciale film de Costa Gavras,1975
Le débat sera animé par J. Delarue historien, lui-même interné, auteur d’une « Histoire de la Gestapo

mardi 7 décembre 2010 : Jericho film de Henri Calef 1946

mardi 11 janvier 2011 : La traque de l’affiche rouge film de J. Amat et D. Peschanski
Le débat sera animé par D. Peschanski et J.M. Berlière
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/afficherouge.htm

Jeudi 3 février 2011 : Extraits de Procès de la Maison de la chimie, La milice, film noir, A. Ferrari, La centrale d’Eysses, Retour sur Oradour de C. Weber
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article153

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18 juin 2010

Démythifier ! la Résistance

De la défaite française à l'esprit de résistance
   Journées d'étude au Mémorial de Caen, 17 et 18 juin 2010

- La radio comme enjeu de la propagande
- La défaite était-elle prévisible ?
- Démythifier la Résistance !!!!!
      L’Appel du 19 juin
      Y a-t-il eu une résistance communiste dès juillet 1940 et quid de Guy Môquet ?
      Le financement de la Résistance
      Quels enseignements tirer du phénomène des faux maquis..

      Les commémorations de l’Appel du 18 juin pendant et après la guerre
      Recueillir des témoignages d’anciens Résistants 70 ans après

20 mai 2010

CNRD 2011 : répression de la Résistance

« La répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy »
Le thème de l'année scolaire 2010/2011 est publié au BO (source HG)
http://www.education.gouv.fr/cid51646/mene1000409n.html

La Fondation de la Résistance publiera en octobre 2010 la brochure pédagogique accompagnant enseignants et élèves. Dans son numéro du mois de juin 2010, la « Lettre de la Fondation » donnera des pistes de réflexion...
http://www.fondationresistance.org/pages/action_pedag/concours_r.htm

Les sujets précédents depuis 1961 :
http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=158

.
- Après la mise en ligne des fiches de 1,3 millions de « morts pour la France », après celles des guerres coloniales, le Service historique de la défense a mis en ligne 200 000 fiches des soldats tués entre 1939 et 1945.
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

- Le cinéma au prisme de l’histoire
Débat du jeudi dans la Fabrique du 20 mai. A podcaster en fichier mp3

.
- Très grand succès de la conférence de David Bates sur Guillaume le Conquérant, bâtisseur d’un empire qui a duré jusqu’en 1204. L'amphi du Château a été trop petit.
Les extraits projetés pendant la conférence : http://clioweb.free.fr/perso/1temp/bates/

22 décembre 2009

Lucie Aubrac

L'inscription "Arbeit macht frei", volée à Auschwitz, a été retrouvée. Le Monde 21/12/2009
L'Allemagne verse 60 millions d'euros pour l'entretien d'Auschwitz (décision citée par Nicole). Le Monde 18/12/2009

Le Monde des livres rend compte de l'ouvrage de Laurent Douzou sur Lucie Aubrac.
L'historien expose les "écarts" entre récits et réalité  ("ses origines familiales, encore plus modestes que ce qu'elle voulait en dire ; rapports avec le Parti communiste, plus complexes qu'on le croyait ; sa carrière de professeur, enfin, qu'on n'imaginait pas aussi heurtée"). L'étude rend définitivement justice aux calomnies dont Lucie et son époux Raymond ont été victimes dans les années 1990.

rappel : Lucie de tous les temps,
le documentaire de Julie Peron (2003) a un site web
YouTube et Dailymotion en proposent des extraits très utiles par ces temps de dérives identitaires
(cf dans le cdi d'un collège. Passer la 1ere mn, sur la résistance militaire pour accéder à la séquence autour   de la stigmatisation par l'étoile jaune et des tombes en Alsace...
"ce que signifie être un réprouvé dans un pays"
" ils se sont battus pour la même Liberté que moi" ).
http://www.dailymotion.com/video/x1qq4h_lucie-aubrac-resistante

Le 8 mars 2004, Lucie et Raymond Aubrac avaient signé l'Appel des Résistants aux jeunes générations.
http://www.le-patriote.info/spip.php?article420

Une réponse aux propos de Denis Kessler, un des chantres de la liberté version patronale, selon lequel " il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du CNR". (LMD 12/2009)

.
Raymond Aubrac sera présent à Besançon le jeudi 7 janvier
http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/spip.php?article742

 

21 octobre 2009

Rencontres de la Résistance

Hier soir, au Mémorial de Caen, soirée sur la Résistance vue sous l'angle des engagements familiaux.

Présentation de l'ouvrage de Dominique Missika et  Dominique Veillon
(Résistance, Histoires de familles 1940-1945, A Colin)

Cette soirée ouvre une série de rencontres dans toute la France, avant un retour à Caen le 18 juin 2010. "Au cours de ces Rencontres-souvenirs, d’anciens résistants ou leurs descendants apporteront leur témoignage sur cette période". http://www.resistance-familles.com/
Les rencontres suivantes : http://www.resistance-familles.com/agenda/

Jacques Vico : http://www.resistance-familles.com/2009/07/jacques-vico/

Résister : http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/resistants.htm 

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