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programme
8 décembre 2009

Les impostures de la passerelle

La mise en option de l’HG en terminale S a été très médiatisée ce week-end, à partir de l'Appel et du dossier publiés page 12 du Journal du Dimanche. Au risque de laisser dans l’ombre d’autres parties cachées de l’iceberg, notamment l’idée de passerelle à la fin de première et le calendrier la conception des prochains programmes. Des éléments qui sont présents dans plusieurs textes publiés hier.

Grâce à une réforme vendue comme "exceptionnelle", un lycéen sortant de Première Littéraire pourra choisir n’importe quelle terminale. Y compris la terminale S, à condition de sacrifier quelques jours de ses vacances. Passons sur la conception du temps scolaire et sur la faisabilité de la chose.

La passerelle, l'effet domino. C’est cette passerelle qui justifie le retour à des programmes communs en L, ES et S (""pour la première fois"" dit un conseiller décidément bien mal informé). Or cette fausse bonne idée a un effet pervers : elle oblige à traiter l’ensemble des programmes sur 2 ans, y compris dans les classes de ES ou de L où cette compression n’a aucun sens. Etait-il vraiment indispensable de compliquer encore plus la tâche des concepteurs de programmes et des profs ?
Les sources ministérielles ont évoqué « un programme allant de 1989 à nos jours » pour les terminales L et ES. Le CVUH y voit le risque « d’un arrêt de mort de l’histoire-géographie, ainsi ravalée au mieux à l’étude du temps présent, au pire à un simple commentaire d’actualité ».

Question subsidiaire : la réforme, qui sera présentée au Conseil Supérieur de l’Education ce jeudi, devrait être appliquée en septembre 2010. Combien de semaines cela laisse-t-il aux concepteurs de programme pour les rédiger et consulter éventuellement les profs d’HG ? Combien de mois cela laisse-t-il aux auteurs et aux éditeurs pour concevoir, rédiger, imprimer, diffuser les manuels de seconde ?

« Au cabinet de Luc Chatel, on pense que cette mesure sera bénéfique aux élèves » écrivent les journalistes du JDD. La communication politique ne gagnerait-elle pas en crédibilité si elle arrêtait de prendre les citoyens pour des gogos, et si au lieu de présenter toujours toute mesure comme la panacée exceptionnelle et géniale, elle affrontait enfin avec davantage de modestie les vrais problèmes de notre société et de son éducation ?

gsection
Martin Vidberg  http://vidberg.blog.lemonde.fr/

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