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7 mars 2012

Droits et devoirs sur internet

 

un-droits

source : http://www.un.org/fr/events/humanrightsday/2011/


Quand un collège organise un débat public avec pour titre « Droits et devoirs sur internet » de quoi parle-t-on essentiellement ?

... des dangers de l'Internet, avec une présentation qui fait l'inventaire de toutes les formes actuelles de la criminalité, et commence par une page sur les « sites illicites » : Facebook, Dailymotion, Overblog ... :-):-)

En résumé, l'Internet, c'est le meilleur et le pire, le pire, le pire, le pire, le pire, le pire ...
Un peu comme si un cours sur la géographie du transport aérien se contentait de la liste des détournements d'avion ou de l'inventaire des catastrophes survenues ces dix dernières années dans le monde entier ...
Un détail : les intervenants étaient des ... gendarmes...

Les dangers, c'est 400 000 occurences selon Google
Dans plusieurs pages « droits et devoirs » disponibles en ligne, les mots risques, dangers, obligations sont les plus fréquents.
Un exemple : « La liberté d'expression et de communication, un des fondements des sociétés démocratiques, est un droit garanti par l'article 10.1 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme [ on commence bien, pour embrayer immediatement :]; mais cette liberté comporte des devoirs qui impliquent des limites » (ordre public, intérêts privés, dignité humaine...).

Heureusement le débat a été moins caricatural. Le rôle de l'éducation, du climat de confiance a été rappelé ; internet est d'abord un support qui ne préjuge en rien des pratiques sociales. Bien sûr, l'inquiétude des parents se comprend ; mais est-il nécessaire de courir le risque de nourrir la xénophobie, en associant avec insistance criminalité et étrangers ?



- Eduscol : Droit et devoirs sur internet
http://tinyurl.com/eduscol-net-jurid

La CNIL ( http://www.cnil.fr ) est dirigée par l'ancienne patronne du Forum des (devoirs) sur internet - cf le Nouvel Obs - 29/09/2009

Journaux Lycéens - FAQ Clemi 2006 ?
http://web.archive.org/web/20080324065527/http://www.clemi.org/medias_scolaires/FAQ/FAQ.htm

BDP 24 - droits et devoirs
http://bdp24.viabloga.com/files/droits_devoirs.pdf

Promouvoir des pratiques citoyennes et responsables et pour prévenir les risques numériques, écrit le rapport moral des CEMEA en juin 2011, faisant un lien vers un site qui met en avant une sensibilisation des jeunes aux bons usages.
http://www.internetsanscrainte.fr/
http://www.cemea.asso.fr/

Les dangers, cela peut même rapporter : une formation peut coûter  220 € (HT)


- Et les droits de l'internaute ?

Pas d'interrogation sur les garanties de la liberté d'expression, cf ens-barthes
Pas d'interrogation sur la circulation des pourriels et des messages d'arnaque si peu et si mal filtrés par les fournisseurs d'accès...
Pas d'interrogation sur le droit à l'oubli,
Pas d'interrogation sur le respect de la vie privée par les entreprises de médias sociaux qui font commerce des données personnelles,
Pas d'interrogation sur la neutralité du web et les stratégies de quelques grands groupes industriels (cf ACTA, PIPA, SOPA ...)

voir également Big Brother, rubrique de la LDH de Toulon - http://www.ldh-toulon.net/spip.php?rubrique117


- 19.03.2012 : dans l'édition régionale de Ouest-France, Connaissez-vous vos droits numériques ?


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22 octobre 2011

Entre liberté et responsabilité



Beaucoup d'histoire scolaire dans la la Fabrique actualités du 21/10/2011
avec 2 invités :
Martin Colas pour  « Enseigner l’histoire – Entre liberté et responsabilité »  (éd. Sedes)
Nicolas Offenstadt  pour L’historiographie (Que sais-je, éd. PUF)
et L'espace public au Moyen-Age (avec P Boucheron)

Que peut-faire le prof d'histoire face à des programmes si contestables et si contestés ?
Liberté pédagogique ou grand écart ?

L'émission au format mp3 :
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-21.10.2011-ITEMA_20316766-0.mp3

 

18 mai 2011

2011 : Appel aux jeunes générations

Le 8 mars 2004, treize vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France libre lançaient un Appel aux jeunes générations dénonçant notamment la remise en cause du socle des conquêtes sociales de la Libération. Cette tendance régressive s'accélère dramatiquement. Nombre de citoyennes et citoyens s'en indignent.

Partout la prise de conscience que les valeurs, toujours actuelles, incarnées en 1944 dans le programme du Conseil National de la Résistance, ouvrent l'espoir qu'un mieux-vivre ensemble est possible. Il est aujourd'hui concevable de définir un nouveau programme de la Résistance pour notre siècle. Au lieu de cela, le débat public qui s'annonce avec les élections de 2012 semble privilégier les manœuvres politiciennes au service d'intérêts particuliers sans traiter :
des causes politiques des injustices sociales,
des raisons des dérégulations internationales,
des origines des déséquilibres écologiques croissants.

Comme en 2004, nous souhaitons que tous les citoyens, tous les partis, tous les syndicats, toutes les associations participent à l'élaboration d'un Projet de Société du 21ème siècle en repartant du programme du CNR " Les jours heureux " adopté le 15 mars 1944.

Ce programme politique constitue toujours un repère essentiel de l'identité républicaine française.


Avec l'association " Citoyens Résistants d'Hier et d'Aujourd'hui " nous appelons tous les partis politiques, toutes les candidates et candidats à un mandat public dans le cadre des élections présidentielle et législatives de 2012 à prendre trois engagements qui mettront réellement en application la devise républicaine " Liberté Egalité Fraternité ".


Premièrement, afin de garantir l'égalité
:

Lancer immédiatement le travail législatif et réglementaire qui permettra de reconstituer les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale. Possible en 1944, cette démarche l'est d'autant plus aujourd'hui, alors que le pays n'a cessé de s'enrichir depuis. Droit à la santé pour tous, droit à une retraite, droit à l'éducation, droit au travail, droit à la culture demeurent les seuls véritables garants de l'égalité républicaine. Une égalité qui n'a de sens que dans le respect du droit des étrangers.


Deuxièmement, afin de garantir la liberté
:

Approfondir la forme républicaine du gouvernement afin de séparer clairement les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé.

Développer de nouvelles pratiques de la démocratie dans laquelle l'action de la société civile sera reconnue, et restaurer les conditions du principe d'ailleurs défini à l'article 2 de la constitution actuelle : " gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ".

Garantir la qualité du débat démocratique et la fiabilité des contre-pouvoirs, en assurant à nouveau la séparation des médias et des puissances d'argent comme en 1944.

Ces 3 axes de débats devront aboutir à une démarche souveraine d'" Assemblée constituante " vers de nouvelles pratiques républicaines.


Troisièmement, afin de garantir la fraternité
:

Travailler les coopérations avec les peuples et les pays, en refusant l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. Favoriser résolument des solutions soutenables pour les équilibres écologiques, dans les limites de développement compatibles avec la survie humaine. Ecarter de la marchandisation totale les besoins vitaux de l'être humain comme l'eau, la nourriture et l'énergie. Il est temps de bien vivre ensemble, dans la haute nécessité de l'épanouissement du plus grand nombre et d'offrir une perspective d'avenir prometteur aux jeunes générations.

Plus que jamais, comme le proclamait en 2004 l'Appel des Résistants aux jeunes générations, à ceux et celles qui font ce siècle qui commence, nous voulons dire avec affection : " Créer c'est résister. Résister c'est créer ".

sources :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/14/

http://www.citoyens-resistants.fr/spip.php?article182

19 octobre 2010

A quoi sert l'histoire ?

La question a été posée en 2009-2010 par Emmanuel Laurentin, chaque vendredi, aux invités de la Fabrique de l'histoire. Un ouvrage publié par les éditions Bayard regroupe les transcriptions des réponses, souvent volontairement décalées, d'une quarantaine d'historiens et d'historiennes. Le web aurait permis de laisser ces interventions de 4 mn 30 durablement en ligne.  Les choix faits par France-Culture ne le permettent pas. Dommage.

Dans sa préface, Emmanuel évoque le sourd regret qui tire en arrière le milieu historien, et sa reconstruction idéalisée des années 1970 quand l’histoire apparaissait comme la discipline reine des sciences sociales, et quand la « nouvelle histoire » bénéficiait de tirages exceptionnels, avec le soutien des médias de masse.

Gérard Noiriel, un des absents de cet ouvrage, a analysé la « crise (multiforme) de l’histoire ». En 1996, il appelait à la tenue de vraies controverses entre historiens. La brutalisation en cours (notamment l’évolution récente du recrutement universitaire) ne semble guère propice aux débats rationnels entre historiens, pas plus que la politique suivie depuis 2007.
Lire les notes prises par Michel Lévêque, et sa mention du CR par Garner Guillaume. Sur la «crise de l'histoire». In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°59, juillet-septembre 1998. pp. 161-164.
http://lethiboniste.blogspot.com/2006/07/gerard-noiriel-sur-la-crise-de.html
http://www.revue-lebanquet.com/reposoir/pdfs/c_0000146.pdf

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Extraits de l'ouvrage

La réponse de Philippe Artières : « A quoi sert l’histoire ? A rester en vie »

Pour Pascal Ory, l'histoire « a servi à justifier les dynasties, puis les nations, puis les impérialismes ». Mais elle n'a, en revanche, « jamais servi à éviter une seule guerre, une seule crise économique (ou) une seule révolution »
(CR de Th Wieder dans Le Monde 15/10/2010).

p 68 - La question est posée à Fabrice d’Almeida, à Berlin, par un vendeur de voitures de luxe qui « projetait sur les autres son sentiment de vacuité » : « Je veux savoir où passent mes impôts »
FdA répond hommage aux morts et sens à donner aux désordres du monde.
Il a rencontré … « des hommes et des femmes qui n’ont aucun doute sur l’utilité de l’histoire. Ils veulent la servir, car ils l’aiment, tout simplement ». Selon lui, « L’histoire est la dernière discipline chevillée au réel… »

Raphaëlle Branche : « L’histoire détache du fatalisme et du sentiment d’irrémédiable. C’est fondamentalement sa manière à elle d’être une force de liberté… »

Régine Robin : « Du roman national à l’invention de soi, des images virtuelles aux simulacres du biographique, l’histoire dans sa traque de vérités partielles reste malgré tout le grand garde-fou de notre époque ».

Claire Zalc : « L’histoire répond aux grandes questions, par de petites histoires, des histoires d’hommes, de femmes et d’enfants qui disent bien mieux que les grands mots la diversité des trajectoires et la force des persécutions… »

André Burgière : « Raul Hillberg, Jean-Louis Flandrin et d’autres pionniers audacieux n’ont pas simplement inventé des sujets, ouvert des pistes nouvelles. Ils ont approfondi notre connaissance de l’homme. En nous arrachant à nos certitudes, ils ont renforcé notre capacité à critiquer l’ordre du monde. C’est à cela que doit servir l’histoire ».

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La question est contestée par ceux qui citent Lucien Febvre : « Une histoire qui sert est une histoire serve » (1919).

Claire Lemercier : « Je sais bien qu’il n’y a pas de leçons de l’histoire, mais je sais aussi que si les historiens se taisent, tous les pouvoirs, tous les groupes de pression et tous les Eric Zemmour du monde les tireront à leur place »

Pascal Ory : « La question n’est pas de savoir à quoi sert l’histoire mais à qui…
L’histoire sert à quelques individus, qu’on appellera conventionnellement historiens, à satisfaire une curiosité, dont on sait qu’elle est un vilain défaut, et le hasard fera (ou ne fera pas) que d’autres individus affectés du même défaut, ce qui à un certain stade de propagation le transforme ipso facto en vice y trouveront des réponses à des questions que l’historien ne se sera parfois jamais posées on aura en effet compris que l’historien est le moins intelligent de tous les chercheurs en sciences sociales ».

Patrick Boucheron : Le latin des humanistes italiens faisait la différence entre la vetustas (ce qui est dépassé et hors d’usage) et l’antiquitas, ce passé qui ne passe pas mais demeure … disponible pour vivre l’aujourd’hui
« En ce sens, il n’y a d’histoire que contemporaine... si certains choisissent de se faire médiéviste, c’est pour éclairer ce qui demeure obscur dans ce que nous sommes en train de devenir ».

Quelle histoire ? LG Tin part des préjugés de jeunes filles à l’égard du féminisme… « Au delà du stigmate social qui pèse sur le féminisme en général, on enseigne, dans le meilleur des cas, l’histoire des résultats. On leur a appris que dans sa grande bonté, le général de Gaulle a octroyé le droit de vote aux femmes à la fin de la 2 GM. Or si on leur avait appris l’histoire des processus, elles auraient entendu une toute autre version. Elles auraient appris que après plusieurs décennies de combats acharnés, les mouvements féministes avaient finalement obtenu le droit de vote pour les femmes ».

Annette Wieviorka : « Au-delà des pétitions de principe, ou du travail d’écriture auquel s’adonnent encore avec passion et bonheur ceux dont le métier est de faire de l’histoire, on peut craindre que la question ne se décline bientôt au passé. A quoi servait l’histoire ? »

Claire Soltinel : « Pour être honnête, ce n’est pas une question que je me pose très souvent parce que je fais aussi de l’histoire par plaisir, pour l’immense excitation intellectuelle que donne l’exploration de ces situations singulières, augmentée encore par l’échange d’idées avec mes collègues…pour la facilité avec laquelle ce plaisir se communique aux étudiants…L’histoire est aussi un plaisir d’intelligence, et en cela, elle est en même temps merveilleusement inutile et indispensable… »


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A quoi sert l'histoire, la table ronde de Blois en photos :

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Les historiens présents dans l'ouvrage :

Philippe Artières
Christine Bard
Annette Becker
Patrick Boucheron
Raphaèlle Branche
André Burguière
Joêlte Burnouf
Christophe Charle
Sophie Coeuré
Maryline Crivello
Fabrice d’Almeida
Emmanuel Droit
Ariette Farge
Mathieu Flonneau
Etienne François
Jean-Noël Jeanneney
Patrick Garcia
Claude Gauvard
Sudhir Hazareesingh
Isabelle Heullant-Donnat
Jacques Le Goff
Claire Lemercier
Judith Lyon-Caen
Jean-Clément Martin
Gabriel Martinez Gros
Jean-Luc Mayaud
Philippe Minard
Pap Ndiaye
Nicolas Offenstadt
Pascal Ory
Michelle Perrot
Christophe Prochasson
Régine Robin
Daniel Roche
Henry Rousso
Bénédicte Savoy
Claire Sotinel
Louis-Georges Tin
Sylvie Thénault
Julien Vincent
Danièle Voldman
Annette Wieviorka
Claire Zalc

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