Geo 5e : la douche froide
- La géo catastrophe des manuels, c’est TF1, Métro, 20minutes.
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1957
Dans un article du 20 juin, pour les Cafés géo, Gilles Fumey règle qq comptes avec "la bande des quatre" (H2Nab).
Sur le fond, celui du développement durable recouvert par une géographie catastrophiste ("Où a-t-on pu imaginer qu’un ado de douze ans pouvait répondre à des questions pareilles ?"), sur la forme inutilement redondante de certains manuels (« Les enjeux du développement durable ». Juste en-dessous - mais dans une autre couleur : « Quels sont les enjeux du développement durable ? » (sic)).
Il déplore surtout : "Toutes ces belles trouvailles [universitaires] n’ont donc eu que de pâles échos" dans les mini-livres pleins de gros titres que sont devenus les manuels.
Les didacticiens ont beaucoup écrit sur la géographie scolaire. Par ex Pascal Clerc, Pour une autre géographie scolaire
http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/div/div060_clerc.pdf
Dans ce genre de critique, le risque est grand de jeter le bébé avec l'eau du bain, commente un collègue et ami.
Une double question candide d'historien :
Que faut-il incriminer le plus ?
Les auteurs de manuels, qui font souvent le grand écart entre leur discipline, les attentes supposées des profs et les représentations des élèves ?
Ou les concepteurs de programme qui sont eux aussi coincés entre la commande ministérielle toujours urgente, les discours dominants véhiculés par les médias, les attentes contradictoires de la société et des intérêts souvent étroitement corporatistes ? (En seconde, la référence excessive au développement durable a été vivement critiquée par les enseignants lors de la consultation de février)
La course effrénée imposée en seconde par l'actuel ministère aggrave encore ces dérives :
elle détruit un savoir-faire et des procédures patiemment élaborées,
elle escamote un bilan objectif des instructions précédentes,
elle empêche toute expérimentation du futur programme (ce qui existait avant 1983)
elle interdit à tous les acteurs de travailler dans la sérénité.
Tous ces travers seraient supportables si une glose autorisée de la vérité scolaire révélée ne venait s'ajouter à des libellés souvent contestés. Combien faudra-t-il de réformes successives pour que l'on admette enfin qu'un prof d'HG n'est pas là pour décrypter la lettre d'instructions écrites à la hâte, mais d'abord et avant tout pour faire et faire faire de l'histoire ou de la géo en classe ?