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27 juillet 2012

La Rafle du Vel' d'Hiv'

 

- La Rafle du Vél’ d’Hiv’

Le discours prononcé par Raphaël Esrail, Président de l’Union des Déportés d’Auschwitz le 22 juillet 2012.
Texte mis en ligne par Nicole Mullier sur le site du Cercle d'étude de la déportation et de la Shoah. (source Nicole) http://www.cercleshoah.org/spip.php?article227


- d'autres articles à consulter sur le site du Cercle

- La brochure d'Adam Rayski, Il y a soixante ans la rafle du Vélodrome d’hiver : le peuple de Paris solidaire des Juifs, préface, Bertrand Delanoë, éd. Mairie de Paris, 2002, 79 p.
A télécharger :
http://itinerairesdecitoyennete.org/journees/27_jan/documents/veldiv_paris.pdf

- Une vidéo sur le site du Monde :
A l'occasion de la commémoration de la rafle du Vél' d'Hiv, dimanche 22 juillet, Le Monde.fr est allé à la rencontre de Samuel Adoner, dit Milo.
"Un survivant des camps : « Nous avons été pris, papa, maman et mes six frères et sœurs. Je suis rentré tout seul'.
En trois ans, il a survécu aux camps de Cosel (Pologne), Niederkirch, Blechhammer, Auschwitz-Birkenau et Buchenwald ». http://www.lemonde.fr/societe/video/2012/07/22/un-survivant


Une copie du texte : 
« Il y a 70 ans, l’Allemagne nazie, à la suite à la conférence de Wannsee, mettait en œuvre un programme méthodique d’élimination des Juifs d’Europe. En France, en cette seule terrible année 1942, près de 43 000 Juifs, en grande partie d’origine étrangère, furent déportés.


A Paris et dans sa région, la grande Rafle des 16 et 17 juillet, menée par la police française, concerna près de 13 000 Juifs ; parmi eux, 4 000 enfants, déportés et tous assassinés par le gaz, en août 1942, à Birkenau. On le sait, à ce programme d’assassinat, le gouvernement de Vichy apporta son aide zélée.

Déportés à Birkenau, nous avons été les témoins de ce crime de masse, perpétré par les nazis de 1942 à 1944. Aujourd’hui, notre douleur et notre colère demeurent aussi vives. Il est impossible d’imaginer que l’État Français n’ait pas eu connaissance, pendant tout le temps de cette guerre, du sort réservé aux Juifs pour qui Birkenau fut la fin du voyage. Ce lieu, s’il est resté longtemps un angle mort de notre conscience européenne, incarne aujourd’hui ce génocide en ses multiples dimensions.

Tout au long de ces dernières décennies, nos voix de rescapés se sont assemblées pour porter témoignage au monde de ce que fut Auschwitz-Birkenau. La mémoire fut un long chemin. Un immense effort a été consenti par les survivants pour dire aux autres hommes ce que fut la Shoah, témoignage qui a influencé la pensée occidentale tant sur les plans philosophique que politique.

Au fil des ans, nous avons conçu le témoignage comme un devoir à la fois envers les morts et envers la communauté des vivants dans un souci d’éducation et de formation, particulièrement des enseignants et des élèves. Quelques-uns de mes camarades, je songe à Henry Bulawko, récemment disparu, furent les précurseurs de ce travail de mémoire. Dès leur retour des camps, ils s’engagèrent dans ce combat pour la mémoire de la Shoah. Ils sont à l’origine de l’instauration des principales commémorations : de Pithiviers, de Beaune la Rolande, de Drancy et de celle qui nous rassemble ici, en ce jour, instituée dès 1946.

Je tiens à mettre l’accent sur le fait que, pour les déportés juifs survivants, ce combat fut âpre et de longue haleine. Il ne faut pas oublier qu’après la guerre et ce, dans un souci de réconciliation des Français, l’épisode de la déportation et de l’extermination des Juifs de France demeura dans l’ombre.

A partir du début des années 1990, une nouvelle inflexion fut donnée au traitement de ce tragique épisode de notre histoire. En 1993, le président François Mitterrand institua une « Journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites » commises par le « Gouvernement de l’Etat français ». C’est ensuite le président Jacques Chirac qui, en 1995, reconnut la responsabilité de la France, reconnaissance qui contribua à une manière d’apaisement de nos cœurs.

Depuis quelques années, les institutions citoyennes ont souvent été à l’avant-garde de la mise en valeur de la mémoire du génocide. C’est l’occasion pour moi de rendre ici hommage au travail considérable mené par la Mairie de Paris. Merci à vous Monsieur le Maire dont je salue l’engagement. Merci à vos équipes.

La fin de l’ère des témoins est proche. Pour nous, les survivants, mais aussi pour toutes les institutions qui ont contribué, elles aussi, à tracer ce chemin de mémoire, l’entreprise est cependant loin d’être arrivée à son terme.

La Rafle s’inscrit certes dans l’histoire nationale mais également dans le cadre européen. Anciens déportés, nous souhaiterions que la question du futur de Birkenau, ce lieu dont Vichy ne voulait surtout pas se préoccuper, fasse aujourd’hui l’objet d’une réflexion ouverte. Forts de cette conviction, nous avons alors envisagé que les milliers d’enregistrements de nos témoignages puissent continuer à relayer notre parole de survivants des camps de la mort. Nous proposons que ce patrimoine mémoriel exceptionnel soit offert en partage aux visiteurs de Birkenau. Il s’agit pour nous de rester présents à Birkenau, là où la mort attendait les Juifs d’Europe.

Certes, le lieu impose silence et recueillement à ses visiteurs, mais si l’on veut que leur méditation ne soit pas seulement peuplée de fantômes, la parole enregistrée des témoins, leurs voix, doivent être entendues et leurs visages vus, leurs textes connus, précisément là où ils subirent leur martyr.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour évoquer le sort tragique de tous ces hommes, femmes et enfants qu’a scellé la trahison, par les autorités de tous rangs, des idéaux de la civilisation qu’elles ont d’ordinaire le devoir de faire respecter.

Nous sommes aussi réunis pour qu’à l’implacable cruauté ne succède jamais, si cela se peut, l’inexorable oubli ou la fatale banalisation. Notre combat, car il s’agit bien toujours d’un combat pour la mémoire, dépasse nos frontières. Il a besoin de l’aide des pouvoirs publics, de la France tout autant que de l’Europe, pour que demain, le chœur de nos voix, si singulières, puisse se faire entendre, bien au-delà du terme de nos existences ».

Raphaël Esrail, Président de l’Union des Déportés d’Auschwitz


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19 mai 2012

Holocauste ne se dit pas en russe

 

stalingrad-43-2

Stalingrad - soldats soviétiques à l'assaut, février 1943
source : wikimedia commons


Holocauste ne se dit pas en russe - Marie Jégo - Le Monde - Culture et idées, 17.05.2012
http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/05/17/holocauste-ne-se-dit-pas-en-russe_1703190_3246.html


- L'Holocauste ? [ou la Shoah?]
Une colle pour papiers peints ...
Une plaque démontée à Rostov sur le Don

L'article épingle le silence de l'histoire et de l'histoire scolaire russe sur les 3 millions de juifs assassinés par les nazis.

Au-delà, c'est l'ensemble de l'histoire scolaire qui est mis en cause, pour l'accent mis sur la Grande Guerre patriotique. http://en.wikipedia.org/wiki/Eastern_Front_(World_War_II)
Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Eastern_Front_(World_War_II)

C'est aussi une société qui montre les nazis sous le jour attirant de l'uniforme, de l'ordre et de la discipline.
« N'est-il pas paradoxal que les idées du national-socialisme aient une telle résonance dans le pays qui a payé le plus lourd tribut - 27 millions de morts - à la lutte contre le nazisme, entre 1941 et 1945 ? »

Les acteurs interrogés mettent en cause, au choix, le désintérêt de lycéens cyniques, la routine dans laquelle s'enferment de nombreux enseignants, les manuels : dans l'un d'eux, les camps d'extermination n'occupent que 2 paragraphes sur 384 pages.

En somme, en Russie, les manuels sont mauvais, les lycéens cyniques, les profs médiocres, l'homme de la rue ignorant, la Toile regorge de sites racistes et l'édition ne fait pas son boulot. La presse n'échappe pas à cette débâcle (à Kransnoiarsk, un journaliste fait de Goebbels son auteur de référence). Sinon, il aurait été urgent de nommer une journaliste à la tête de l'Education. :-):-)

 

- Un rappel : En France, dans le programme pré-chatel en ES et L, un chapitre traite de l'histoire et des mémoires de la 2 GM.
Vers 1965, un manuel de Terminale consacrait 9 lignes à la destruction des juifs, et environ 6 pages aux Résistances au nazisme dans l'Europe occupée. Depuis une dizaine d'années, la 2 GM était traitée en 3 chapitres (3*25 pages), un sur la guerre mondiale, un sur la France, un sur la destruction des juifs.  Après la casse récemment opérée par Chatel, la 2 GM doit tenir dans un seul chapitre (25 pages)  consacré à la guerre d'anéantissement.

Combien de minutes reste-t-il pour étudier l'histoire de la Résistance et des résistants ?
Combien de minutes pour étudier le front russe et évoquer les 27 millions de morts ?
(au Mémorial de Caen, en juin 2011, une historienne russe s'interrogeait sur la place faite au front de l'Est dans les manuels).
Combien de minutes consacrer à la guerre du Pacifique ?

 

- Sur le site du Cercle, la Shoah par balles à l'Est.
Une bibliographie, un choix de vidéos et de sites web.
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article218


.......................................einsatz

........................................source : Vivre à Chalon 2008



Eastern Front, 1 august 19143 - 31 december 1944

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EasternFront4344

Le Front russe en 1943-1944 - source : wikimedia commons


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16 mai 2012

Mémoires, mémoires, mémoires ...

 

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Château de Caen, 13 mai 2012, pelouse fleurie à proximité du café Mancel

 

Les mémoires et l'histoire, suite du feuilleton

Lors de la présentation par un élu (ump) d’une exposition sur la reconstruction, les mots mémoire et mémoires ont été utilisés à plusieurs reprises. Pas celui d’histoire. Une dérive révélatrice ?

Difficile aussi d'éviter des sujets où les identités passent parfois avant l'histoire, par exemple lors des passages de témoins du Salon du livre littéraire de Caen :
- une table ronde sur les harkis (avec Fatima Besnaci Lancou et 2 membres d’AJIR) *
Survivre et vivre, un café littéraire auquel participait Virginie Linhart.
- Le sanglot de l'homme noir a beaucoup évoqué le génocide du Rwanda.

- La route de l'esclavage. Le docu-fiction et le débat sont toujours en ligne sur France O.
Avec une forte insistance sur la résistance des esclaves.
http://www.pluzz.fr/speciale-abolition-de-l-esclavage-2012-05-12-20h30.html

Face à cette concurrence des catastrophes et des mémoires associées, l’histoire sociale a beaucoup de mal à se faire une place. Il existe quelques exceptions, dont celle de Martine Sonnet accueillie par France-Culture à propos de l’ouvrage Atelier 62, ed. Le temps qu'il fait - 2008. http://www.martinesonnet.fr/Site/Atelier_62.html


Pour compléter : 

* - Les Harkis, histoire, mémoire et transmission, 
sous la direction de Gilles Manceron, Benoît Falaize, Fatima Besnaci-Lancou, éd. de l’Atelier
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4056

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Le débat organisé par le Mémorial à propos des harkis
 

- Virginie Linhart, Fille et Petite fille de..
. Le Jour où mon père s’est tu
Virginie Linhart est la fille de Robert Linhart, normalien fondateur de la Gauche prolétarienne en 1968,

Après les camps, la vie, Cinétévé, 2009. http://lectures.revues.org/1034
. La vie après - Le Seuil - Ses grands parents, la Suisse et la déportation
« L'amour de mon grand-père pour la Suisse, où nous passions nos vacances, m'a toujours agacée. À ses yeux, c'était le pays le plus formidable au monde. Comme si le fait que la Suisse se soit tenue à l'écart de la Seconde Guerre mondiale lui permettait d'échapper à son histoire tragique de juif polonais. Nous, ce n'était pas une chape de plomb qui recouvrait notre passé mais un épais manteau blanc de neige immaculée : jamais mon grand-père ne parlait de ce qu'il avait vécu, jamais il n'aurait toléré que ma grand-mère le fasse.
Pour comprendre leur histoire, il m'a fallu aller à la rencontre d'autres juifs survivants, rescapés de l'enfer des camps d'extermination. À eux, j'ai osé poser les questions qui m'ont été si longtemps interdites : comment renouer avec le fil d'une existence interrompue dans une telle violence ? Comment se reconstruire quand tant des vôtres ont disparu ? Comment croire en l'avenir, à l'amour, en la descendance ? Comment vivre après ?
C'est en les regardant, en écoutant leur récit, en riant avec eux, même du pire, que j'ai enfin compris ce qui plaisait tant à mon grand-père en Suisse. »
http://www.seuil.com/livre-9782021026689.htm

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Virginie Linhart, source : FIPA


- Le sanglot de l'homme blanc, avec Alain Mabanckou et Scholastique Mukasonga (Notre-Dame-du-Nil).

Un entretien à lire sur le site Evene

«
Je suis noir, et forcément ça se voit.
Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent « mon frère ».
Le sommes nous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ? J’oublie évidemment la généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation - traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés...
Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots ».


Le site web d'Alain Mabanckou


caen-sanglot

Alain Mabanckou, Scholastique Mukasonga et Rémi Mauger


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L'attraction exercée par la BD et les dessinateurs

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Caen 2012 - Le soleil, principal rival du livre

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28 mars 2012

Simon Gutman, rescapé du 1e convoi

 
gutman

Simon Gutman, source La Croix - dailymotion - 2012

- Rescapés du premier convoi de juifs à destination d'Auschwitz-Birkenau,
ils témoignent
- La Croix, 26.03.2012 - source Sylvain et Nicole

Extraits :
Le 27 mars 1942, le premier train de déportés juifs partait de France pour Auschwitz-Birkenau, avec 1 112 hommes.
Dix-neuf seulement en revinrent. Simon Gutman (88 ans) et Jacques Smaer (90 ans), les deux derniers rescapés encore en vie, témoignent.

« … La première rafle a lieu le 14 mai : convoqués par la préfecture de police pour examen de situation, 3 747 juifs étrangers (polonais, tchécoslovaques et ex-autrichiens) sont envoyés dans les camps du Loiret de Beaune-la-Rolande et Pithiviers.
La deuxième se déroule le 20 août. Ce jour-là, 4232 juifs étrangers et français sont interpellés en pleine rue dans plusieurs arrondissements, après contrôle des papiers, et transférés au camp de Drancy, qui vient de s’ouvrir au nord de la capitale. La troisième sera effectuée le 12 décembre : 743 juifs « notables » (élus, avocats, médecins, professeurs, ingénieurs, commerçants) seront alors emmenés de force de leur domicile au camp de Royallieu à Compiègne (Oise).
Jacques Smaer et Simon Gutman ont été victimes de la deuxième rafle...  ».

simongutman-trajet-nm

https://www.kz-gedenkstaette-hailfingen-tailfingen.de/pdf/kzht.v.ve_lapromesse_e.pdf

« ... Simon Gutman est resté à Birkenau, dans un kommando de travaux forcés, puis dans celui des cuisines (« où les violences étaient effroyables » ) et, enfin, dans celui de gestion des vêtements du camp. Il a été atteint du typhus. Mais cela l’a finalement sauvé. Alors qu’il avait été sélectionné avec un millier d’autres pour attendre dans le bloc 7 de passer à la chambre à gaz, son état comateux l’a laissé pour mort : il a été « oublié au fond, dans un coin ...

... En octobre 1944, il a été envoyé au camp de Stutthof, toujours en Pologne ***. En février 1945, lui et cinq autres déportés ont décidé de fausser compagnie aux SS qui faisaient déplacer les déportés à pied afin d’échapper à l’avancée des Alliés. Au bout d’une longue errance semée d’embûches, le groupe a fait « la jonction »  avec un détachement de la 2e  DB ».
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Rescapes-du-premier-convoi

Simon Gutman, transféré de Birkenau au camp du Stutthof, le 26 octobre 1944, puis à Hailfingen, en Bade-Wurtemberg, un des camps annexes de Natzweiler-Struthof, en novembre 1944. De là, évacué à Dautmergen-Schömberg, il s'est évadé du côté de Althausen, près de Tübingen.
https://www.cercleshoah.org/spip.php?article81

titre du Cahier n° 2 :
"La promesse est tenue ... Nach 65 Jahren des Schweigens Recherchen und Begegnungen – Auf der Suche nach Überlebenden und Angehörigen des KZ-Außenlagers Hailfingen/Tailfingen" - auteurs Harald Roth, Volker Mall

https://www.kz-gedenkstaette-hailfingen-tailfingen.de/pdf/kzht.v.ve_lapromesse_e.pdf

https://www.gedenkstaettenverbund-gna.org/veroeffentlichungen/hailfingen-tailfingen/99-la-promesse-est-tenue-nach-65-jahren-des-schweigens-recherchen-und-begegnungen-auf-der-suche-nach-ueberlebenden-und-angehoerigen-des-kz-aussenlagers-hailfingen-tailfingen

La vidéo sur le site (licite) dailymotion :
http://www.dailymotion.com/video/xppqnw_simon-gutman-rescape-du-premier-convoi-de-juifs-pour-auschwitz-birkenau_news

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sgutman


Simon Gutman
témoigne en 1986, 2008, 2010
sur le site du kommando de Tailfingen, à proximité de Stuttgart.

http://www.kz-gedenkstaette-hailfingen-tailfingen.de/php/kzht.ar.ju.gut.php

http://www.kz-gedenkstaette-hailfingen-tailfingen.de/


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- Témoignages d’internés et de déportés d’Auschwitz,
voir la sélection réalisée par Nicole Mullier
sur le site du Cercle d'étude de la déportation et de la shoah :

http://www.cercleshoah.org/spip.php?rubrique28


- 1942 - des rafles à la déportation
http://www.enseigner-histoire-shoah.org/actualites/27-mars-1942-depart-du-premier-convoi.html
biblio : http://1942.memorialdelashoah.org/documents/bibliographie.pdf


Enseigner l'histoire de la shoah
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(voir la carte des camps d'internement en France ou celle des marches de la mort depuis Auschwitz-Birkenau, sans légende :-)

Lu dans les pages sur l'histoire de l'Allemagne nazie,
http://tinyurl.com/ehs-fiches-them
« Le NSDAP gagne en importance au fil des scrutins électoraux » ...
La brutalité des SA n'aurait-il eu aucune part dans le climat de terreur qui a préparé le succès des nazis ?
Etablir une dictature, est-ce seulement « s’emparer sans partage du pouvoir » ?
« En 1933, dans les camps nazis sont détenus des « militants antinazis, des Juifs et des asociaux ». Les détenus sont des communistes, des socialistes, des démocrates... Au temps du boycott (1er avril) les Juifs y sont détenus d'abord en tant que militants politiques. La déportation au nom du racisme nazi intervient par la suite.

Pour Vichy, ne faudrait-il pas ajouter des guillemets à «« un ordre nouveau »» ?

Ce manque de rigueur apparaît aussi dans qq manuels chatel. La concision imposée par le poids des images, la rédaction en flux tendu permanent fait oublier le chemin parcouru par les manuels antérieurs : eux échappaient à la simplification par la moulinette des totalitarismes, et à la confusion entre des sociétés et des temps très différents (1917 ou 1933 ? 1945 ou 1990 ?)

Un détail : l'excellent Le Quintrec chiffre à 14 M le nb de chômeurs dans l'Allemagne de 1932 (et non 6 M, le chiffre habituel, 12 pour les USA). Renseignement pris, cela inclut le chômage partiel. Une précision non écrite.


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2 mars 2012

A. Wierviorka - L'heure d'exactitude - 2

 

AW

source : La Grande Librairie - France 5


Parmi les invités de la Grande Librairie du 01.03.2012
http://www.france5.fr/la-grande-librairie/?page=videos&id_article=6278

Annette Wieviorka, à partir de la 19e minute
à propos de l'ouvrage L’heure d’exactitude. Histoire, mémoire, témoignage, le livre d'entretien réalisé avec Séverine Nikel. Le titre vient d'Apologie pour l'histoire, l'ouvrage de Marc Bloch : pourquoi l'usage des mots justes a-t-il autant de mal à s'imposer dans l'espace public ?

Une vidéo rappelle le parcours de l'historienne et ses ouvrages :
1983 - Les Livres du souvenir , mémoriaux juifs de Pologne
Déportation et génocide, thèse publiée en 1992
1998 L'ère du témoin
1999 Auschwitz expliqué à ma fille
http://fr.wikipedia.org/wiki/Annette_Wieviorka
http://www.france5.fr/la-grande-librairie/?page=videos&id_article=6284

Un grand-père journaliste et écrivain, déporté et assassiné par les nazis.

Le travail sur les livres du souvenir , et l'influence du roman de John Hersey
qui met en scène Ringelblum, l'archiviste du ghetto de Varsovie.

Pourquoi le détour par le marxisme et le maoisme ?

Le témoin et ses limites ? Le vécu, le ressenti a besoin de sens,
d'où l'appui parfois sur le travail des historiens, sur le roman ou le cinéma.

Comprendre, est-ce obscène ?
AW est en total désaccord avec ce type d'interdit jeté par Claude Lanzmann.

La dignité de l'homme, c'est de chercher à comprendre,
soit en passant par le comment (Hilberg), le pourquoi (Poliakov, Friedlander)
Mais plus on travaille ce sujet, moins on comprend.
On voit de mieux en mieux les mécanismes,
mais il reste un noyau qui échappe à l'entendement :
celui de la noria des convois et de l'assassinat des êtres humains par les nazis.

Quel portrait idéal de l'historien ?
Les pionniers ont eu du mal à se faire entendre et n'ont pas eu de poste à l'université ou dans la recherche. AW revendique un idéal d'intellignce, de courage, avec une dose d'humour. Sans oublier l'amour de l'écriture : l'historien est aussi un écrivain

Elle évoque l’influence de la littérature sur son travail, à travers John Hersey, The Wall, 1950 - La muraille - Folio 1979
Hersey's The Wall, based on Emmanuel Ringelblum's Notes from the Warsaw Ghetto
In 1950 Hersey's novel The Wall was published, an account presented as a rediscovered journal recording the genesis and destruction of the Warsaw Ghetto, the largest of the Jewish ghettos established by Nazi Germany during the Holocaust.
http://en.wikipedia.org/wiki/John_Hersey
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article36

" La Muraille est le récit de l'extermination systématique des Juifs du ghetto de Varsovie et de l'héroïque résistance qu'opposèrent ces hommes et ces femmes sans défense à la force brutale des Allemands. Mais le véritable sujet du livre est l'histoire de la conquête spirituelle que réalisa un groupe d'amis, et qui leur permit d'affronter sans crainte, et avec un véritable sentiment de victoire, l'anéantissement physique".
http://www.gallimard.fr/Folio/implivre.action?codeProd=A37131


- L'heure d'exactitude a été présenté dans La Fabrique de l'histoire du 09.12.2011


rappels
- Mémoires de la Shoah
L'écouter dans un très long entretien (7 heures) avec JB Peretié en 2006 - mis en ligne par l'INA
http://clioweb.canalblog.com/archives/2010/04/07/17491914.html

- En janvier 2008, l'émission A Voix nue a consacré une semaine à l'historienne
http://clioweb.free.fr/presse/aw.htm

- La page du CNRS (publications, colloques, conférences) :
http://irice.univ-paris1.fr/spip.php?article115



Avant l'intervention de Florent Brayard, une vidéo présente les auteurs et les ouvrages majeurs dans l'histoire de la destruction des juifs d'Europe : Hilberg, Lanzmann, Klarsfeld, AW, Friedlander, Paxton, Browning, Goldhagen ...
http://www.france5.fr/la-grande-librairie/?page=videos&id_article=6293

 
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25 janvier 2012

Wannsee - 20 janvier 1942

 

 

taz-wansee

 

Dans la TAZ de Berlin - TagesZeitung - du 20 janvier 2012, sur la page de couverture papier s'affiche en pleine page, les portraits des 15 bureaucrates réunis à Wannsee. (source : Nicole, Cercle d'étude)

A l'intérieur, sur 6 pages, la conférence est reproduite entièrement en fac similé, accompagnée d'articles d'historiens.
http://www.taz.de/1/archiv/


Le Protokoll der Wannsee-Konferenz, 20. Januar 1942 mentionne, outre le transport  et le gazage potentiel de 11 millions de Juifs, le destin des demi-juifs (Halbjuden) et des Mischlinge 1er degré (2 grands parents juifs).

Dans l'article "Un mardi à Wannsee", l'historien Peter Klein, montre la programmation d'une "objectivité oppressante"  dans la recherche de la solution finale (Endlösung) de la question juive et  le camouflage de la langue (Tarnsprache) : termes de Evakuierung pour déportation, Endlösung pour Massenmord (assassinat de masse).
Cf. sur la page "Beteiligte Zentralinstanzen" ce que sont devenus ces 15 responsables, Schreibtischtäter, des criminels de bureau.



La Maison de la Conférence de Wannsee :
http://www.ghwk.de/franz/franz0.htm


Liste et photo des participants à la conférence de janvier 1942 :
http://www.ghwk.de/2006-neu/catfr6a.htm


Egalement dans TAZ :

    70. Jahrestag der Wannsee-Konferenz - Historiker Christian Gerlach über Völkermord
http://www.taz.de/1/debatte/theorie/artikel/1/die-regierung-zu-stuerzen-reicht-nicht/

    Historiker wagen Theater-Experiment
http://www.taz.de/70-Jahrestag-der-Wannsee-Konferenz/!85305/

    Verzerrte Geschichte in Osteuropa - Auferstehung der braunen Ungeheuer
http://www.taz.de/Verzerrte-Geschichte-in-Osteuropa/!85403/
 
    Esten in der Waffen-SS - "Struktur aus Blut"
http://www.taz.de/Esten-in-der-Waffen-SS/!85413/

    Demo in Schöneweide - Protest gegen rechte Holocaust-Verharmloser
http://www.taz.de/Demo-in-Schoeneweide/!85687/

    70 Jahre Wannsee-Konferenz - "Es war ein kompletter Mordplan"
http://www.taz.de/70-Jahre-Wannsee-Konferenz/!85908/

18 septembre 2011

2 GM - L'innommable ?

 

La destruction des juifs dans la classe Chatel de 1ere :

- La tribune de Claude Lanzmann :  http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/08/31/21903451.html

- Gilles Rozier, Penser la complexité : http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/09/10/21998439.html

- Le Monde, L'innomable : http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/09/18/22079308.html

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Enseignement de la Shoah

Dans une tribune publiée dans "Le Monde" du 31 août, l'écrivain et cinéaste Claude Lanzmann s'est élevé contre la suppression présumée du terme "Shoah" des manuels scolaires.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/30/contre-le-bannissement-du-mot-shoah-des-manuels-scolaires_1564775_3232.html

Luc Chatel le ministre a tenté de le rassurer. "Le terme Shoah n'est pas présent dans l'intitulé du programme, reconnaît le ministère, mais la Shoah est enseignée en CM2, en 3e et en 1re."
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/05/luc-chatel-que-claude-lanzmann-se-rassure_1567727_3232.html


Le Monde a mis en ligne 4 points de vue :

- Transmettre la complexité de l'histoire et de la mémoire.
Benoît Falaize insiste sur le métier des historiens et des profs d'histoire. Il rappelle le rôle de Dominique Borne dans l'évolution de l'histoire scolaire.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/16/transmettre-la-complexite

Dominique Borne veut Eviter la concurrence des victimes.
Replacer l'histoire des juifs dans une histoire longue, et ne pas se limiter à la 2 GM, c'est indispensable pour laîciser cette histoire. http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/16/eviter-la-concurrence-des-victimes

Le mot Shoah a acquis droit de cité dans la conscience des Français, selon Serge Klarsfeld qui écrit : « Il existe certainement au sein de l'éducation nationale et des éditeurs des manuels scolaires une tendance [conduisant à banaliser la réalité du génocide ]. L'indignation de Claude Lanzmann (Le Monde du 31 août) est légitime, car préventive »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/16/shoah-droit-de-cite

L'innommable.
Tal Zana s'étonne de la volonté de situer un événément historique dans un imaginaire fondateur, surnaturel, unique et totalitaire.
« Tuer, détruire, expulser, massacrer, assassiner, opprimer, soumettre, violer, bannir, faire taire, faire disparaître : de toutes les catastrophes passées, présentes et futures, sommes-nous fatalement condamnés à jouer, jusqu'à la fin de temps, à qui a la plus grosse ? »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/16/l-innommable_1572954_3232.html


[ Nous avons souligné que la tribune de Lanzmann est fondée sur un contresens
Tout le problème vient de la suppression de l'HG en Terminale S.
Il a fallu réécrire en urgence les programmes de lycée, faire tenir deux programmes en un seul.
Du fait de cette compression, toute la 2 GM doit tenir dans un seul chapitre, là où elle occupait 3 chapitres auparavant : La guerre, la France dans la 2 GM, La destruction des juifs.
Et une grille de lecture unique lui est appliquée, celui d'une guerre d'anéantissement. Avec des risques d'erreurs d'interprétation.

Dans le choc des personnalités et des institutions, les arguments avancés tiennent souvent de la rhétorique : banaliser la réalité du génocide écrit par exemple Serge Klarsfeld qui veut faire l'éloge du mot shoah. Le 27 janvier est la journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité.
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article65

Ils oublient l'essentiel : le travail mené depuis deux générations par les historiens de la 2 GM, notamment sur les rapports entre l'histoire et les mémoires de groupe. Et le temps nécessaire en classe pour enseigner une histoire riche et complexe]


.

10 septembre 2011

2 GM - Shoah : Penser la complexité



Shoah : pourquoi refuser de penser la complexité ?
http://www.liberation.fr/societe/01012358713-shoah-pourquoi-refuser-de-penser-la-complexite

dans une tribune publiée par Libération,
Gilles Rozier rappelle les débats suscités par la création d'une Journée du souvenir de la catastrophe et de l’héroïsme et les polémiques qui ont accompagné le choix du mot Shoah

« Si Raul Hilberg a consacré sa vie, réunie dans un ouvrage de plus de mille pages, pour circonvenir la complexité d’une entreprise de mort inouïe, c’est bien que le génocide des Juifs par les nazis n’était pas réductible à un mot de cinq lettres ... ».

« Monsieur Lanzmann nous explique que, pour tenter d’appréhender une catastophe innommable, il fallait un titre incompréhensible. Pendant ce temps, le fait que le camp d’Auschwitz se soit transformé en un des lieux les plus touristiques de notre temps ne semble pas le déranger ».

« Il faut Raul Hilberg pour tenter d’approcher la destruction des Juifs d’Europe. Il faut Primo Levi pour essayer de saisir Auschwitz. Les suppliciés n’ont plus besoin de visites guidées. Ce n’est pas ainsi, pour reprendre une expression de Cécile Wajsbrot, qu’il sera possible de vivre et se souvenir à la fois ».

- Shoah, un mot français - Le Monde 10/019/2011
C'est en 1959 que les autorités de l’Etat d'Israël l'adoptent, de préférence à Hurbn (destruction).

Patrick Jean-Baptiste Dictionnaire des mots français venant de l'hébreu, Seuil, 618 p
257 mots de notre vocabulaire seraient d'origine hébraïque ou araméenne (l'araméen était la langue proche de l'hébreu parlée dans l'ensemble du Moyen-Orient antique, probablement par Jésus ainsi que par de nombreux auteurs du Talmud).
Le dictionnaire tient compte aussi bien des attributions certaines que probables.


rappels :

La tribune de Claude Lanzmann dans Le Monde : http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/08/31/

Raul Hilberg, The destruction of the European Jews, Yale Univ. Press, 1961, 2003
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Destruction_of_the_European_Jews

Primo Levi, Si c'est un hommehttp://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/primolevi.htm

Alain Resnais, Nuit et Brouillardhttp://clioweb.free.fr/camps/nuitetbrouillard.htm

La déportation dans les camps nazis, sélection de sites web : http://clioweb.free.fr/camps/deportes.htm

 

Deux autres points de vue :
- Henri Meschonnic, Pour en finir avec le mot Shoah. Tribune parue dans Le Monde, 20-21 février 2005
http://joelle.zask.over-blog.com/article-32671466.html

- Tony Judt, Trop de Shoah tue la Shoah, Le Monde diplomatique, juin 2008
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/06/JUDT/15982

.

 

31 août 2011

2 GM - Le siècle des anéantissements


Contre le bannissement du mot Shoah des manuels scolaires -

Dans une tribune publiée par
Le Monde, Claude Lanzmann part en guerre contre le nouveau programme Chatel d'histoire en première : le terme Shoah y serait banni et remplacé par celui d'anéantissement.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/30/


Plusieurs détails montrent que son information est incomplète :


- Les critiques portées par 2 Inspecteurs généraux à une prof d'histoire de Nancy portent sur un entretien, par sur une leçon d'histoire.

- Les manuels ne sont pas en cause, mais les instructions officielles.
Inutile de citer et d'attaquer les éditeurs Hachette, Hatier, Magnard.

>> Une circulaire, parue dans le Bulletin officiel n° 7 de septembre 2010 de l'éducation nationale

Il s'agit du BO spécial n° 9 du 30 septembre 2010 : Les programmes du lycée Chatel.
La Seconde Guerre mondiale : guerre d'anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes
http://www.education.gouv.fr/cid53319/mene1019675a.html
http://www.education.gouv.fr/cid53354/au-bo-special-n-9-du-30-septembre-2010-programmes-d-enseignement-du-lycee.html

- Le programme a été publié en septembre 2010, et les nouveaux manuels envoyés dans les lycées en mai et juin 2011. Inutile de chercher "un mauvais coup à la faveur de l'été (2011)".
.
Programme de première, directives officielles :

 La Seconde Guerre mondiale : guerre d'anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes
La Seconde Guerre mondiale témoigne d’un degré supplémentaire dans la guerre totale, ce dont le programme rend compte en l’abordant par l’étude de la volonté d’anéantissement de l’adversaire, qu’il soit militaire ou civil, doublée par la volonté politique d’exterminer spécifiquement certaines catégories de populations (génocide des Juifs et des Tziganes, indépendamment de leur nationalité).
Déjà présente dans le premier conflit mondial, la conception de la guerre totale comme guerre d’anéantissement (théorisée par Clausewitz au temps des guerres de la Révolution et de l’Empire) est portée à son paroxysme lors du second. En témoignent tant le jusqu’au-boutisme des belligérants, qui amène à faire disparaître la distinction entre combattants et non-combattants (combats à outrance, bombardements stratégiques des villes, massacres de prisonniers ou de populations civiles, traitement des prisonniers de guerre …), que la politique raciste menée par les Allemands à l’encontre des populations juives et tziganes dans les territoires qu’ils contrôlent.
Il ne s’agit donc pas de présenter dans le détail les événements, mais d’aborder la question de manière problématisée en insistant sur les caractéristiques nouvelles du conflit : place des idéologies, guerre de mouvement, extension géographique, guerre technique et industrielle, ampleur des destructions (humaines et matérielles), en privilégiant la présentation du massacre des Juifs et des Tsiganes comme un phénomène particulièrement révélateur de la dimension d’anéantissement de la guerre au XXe siècle.
http://media.eduscol.education.fr/file/lycee/70/2/LyceeGT_Ressources_Hist_1_04_GuerresPaix_184702.pdf


- Cette tribune illustre un double paradoxe :

. Elle oublie de regarder du côté de la géo : les lycéens scientifiques, dans leur majorité, n'étudieront plus la mondialisation ni la géographie du monde actuel. Dommage pour de futurs cadres et de futurs dirigeants. Qui s'en est soucié, en dehors du cercle des géographes de métier ? Ne faudrait-il pas se battre pour un devoir de géographie au lycée ?


. Venant sans doute après la campagne contre une double page du manuel Hachette, cette tribune prétend que la destruction des juifs a disparu des programmes. C'est un contresens : cette destruction devient la principale grille de lecture de l'histoire de la 2 GM. Au risque de laisser certains élèves chercher une volonté d'anéantissement dans la stratégie des Alliés en lutte pour la reddition sans conditions de l'Allemagne hitlérienne et du Japon impérial.

Un dommage collatéral. C'est à la suite d'une décision très contestée de l'actuel ministre (supprimer l'HG en Term Squ'il a fallu réécrire en urgence les programmes et compacter deux années scolaires en une seule, avec les dégâts que l'on peut imaginer : sur la 2 GM, 3 chapitres (environ 75 pages en première) ont été remplacés par un seul chapitre (environ 20 pages), faisant par exemple l'impasse sur les Résistances au nazisme, sur le front de l'Est ou la guerre du Pacifique ...

Dans un premier projet, l'histoire de la France depuis 1958 a disparu de l'ensemble des séries. Dans le texte final, elle sera largement inconnu des lycéens qui ne feront pas d'histoire en Terminale S.

 
. La tribune de Lanzmann a été précédée par un texte qui avait fait moins de bruit
Guy Konopnicki, Le nouvel enseignement du mépris - Primo, 25-07-2011
http://www.primo-info.eu/selection.php?numdoc=Do-211998549

.
Shoah, holocauste, génocide, destruction des juifs d'Europe, l’extermination des Juifs et des Tziganes, etc...

Sur le fond, les musées mémoriaux illustrent la multiplicité des lectures et des choix possibles. 
2 exemples qui n'utilisent pas le terme shoah :
L'USHMM, United States Holocaust Memorial Museum fait référence à l'Holocauste, comme le téléfilm de 1979. 
http://www.ushmm.org/
Yad Vashem, combinerait mémorial (Yad) et un nom (Shem)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mémorial_de_Yad_Vashem

Deux autres points de vue :
Henri Meschonnic, Pour en finir avec le mot Shoah. Tribune parue dans Le Monde, 20-21 février 2005
http://joelle.zask.over-blog.com/article-32671466.html

Trop de Shoah tue la Shoah
Tony Judt, Le Monde diplomatique, juin 2008
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/06/JUDT/15982

 Raul Hilberg, The destruction of the European Jews, (Yale Univ. Press, 1961, 2003)
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Destruction_of_the_European_Jews

 

.Le devoir de mémoire menace-t-il la vérité de l’histoire ?
A Rennes, le 15 avril dernier, Claude Lanzmann et Pierre Nora participaient au forum de Libération.


Les réécouter sur France-Culture et noter l'agacement de l'historien :
à écouter à l'adresse : http://www.franceculture.com/rennes-nora-lanzmann
Les plus techniciens sauront utiliser le cache de leur navigateur pour récupérer le fichier mp3 (environ 50 Mo)

Vers la 34e minute : à propos de la loi Gayssot et des lois mémorielles qui ont suivi
PN : « Si l'association Liberté pour l'histoire n'était pas intervenue, plusieurs lois étaient en préparation : la Vendée, la saint Barthélémy, l'Ukraine et les roms. Toute l'histoire de France aurait pu être criminalisée »

CL : « J'en ai un peu marre de t'entendre comme cela, non ? »
 « Voyez comme ils sont :  (ils imposent ) une sorte de sacralisation enivrée de leur propre discipline ! »
PN : « N'importe quoi... »
CL : « Pas du tout n'importe quoi, c'est exactement cela »
ND : « Et ils sont amis »
PN : « (Et j'ajoute que je n'ai pas beaucoup envie) de capituler devant Claude »


37e - CL a eu à faire la laudatio  de Raoul Hillberg à Burlington, à l'université du Vermont.
CL : « Marrus, il avait des petits yeux vipérins, il était prêt à me fusiller avec sa langue »

38e : CL « Quand mon film Shoah est sorti, cela a été la panique chez pas mal d'historiens.
S
oudain, le savoir historique changeait de nature »

41e : « Vous demandez une différence de traitement (pour la destruction des juifs) »
CL : « Pas du tout ! »
« Je demande une différence de traitement parce qu'il y a une différence de traitement...
je vous explique ... dans la traite des noirs, ils avaient besoin de la force de travail, il ne s'agissait pas de les exterminer.
Avec les juifs, c'est autre chose...»

...
06/09/2011
Shoah : l'éducation nationale ne voit pas matière à polémique - Le Monde - 05.09.11
http://www.lemonde.fr/societe/2011/09/05/enseignement-de-la-shoah

L'article évoque une stupidité du nouveau programme de 1ere (on peut traiter la 2 GM avant d'étudier le nazisme !),
parle de méconnaissance du nazisme, de confusion possible entre compassion et histoire.

"Que Claude Lanzmann se rassure" écrit Chatel dans Le Monde 06/09/2011...
Internet dépannera les profs. Le site web shoah.education.fr a été créé en 2008. 
NS voulait alors confier la mémoire d’un enfant juif de France mort du fait de la shoah à chaque élève de CM2. « C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste » avait commenté Simone Veil.
Un autre site web est annoncé pour janvier 2012.

 

 

14 juillet 2011

Témoins de la Shoah

Témoignages de déportés d’Auschwitz en vidéos sur le web
adresses actualisées à partir du fichier : http://www.cercleshoah.org/spip.php?article73

- 114 enregistrements réalisés pour la Fondation pour la mémoire de la Shoah par l’INA :
http://www.ina.fr/entretiens_interactifs/Shoah/memoires-de-la-shoah/1 
La liste des 114 "témoins" :
http://cercleshoah.free.fr/cercle/fms-ina-114.jpg
ou page 22 dans ce fichier en pdf : http://www.fondationshoah.org/FMS/DocPdf/Actualite/DP-MDS.pdf


Les derniers témoins racontent,
Mémorial de la Shoah et mairie de Paris,
24 séquences vidéos consultables sur le site du journal
Le Monde, août 2005.
Détour nécessaire par l'indispensable Web Archive.

Ida Grinspan - Yvette Lévy - Irène Hajos - Hélène Persitz 
Charles Baron - Henri Borlant - Roger Perelman - Charles Palant 
Léon Poliakov - Hélène Broda - Denise Siekrski et Georges Loinger 
Maurice Livartowski - Paule Andriesse - Sonia Melviez - Félix Dratwa - 
Marceline Loridan-Ivens -  Charles Schulman - Maxi Librati 
Simone Veil - Otto Klein - Madeleine et Jacques Goldsztein - Paul Sobol - 
Samuel Pisar - Milo Adoner - Ruth Fayon -  
http://web.archive.org/web/20090129223620/http://lemonde.fr/web/sequence/0,2-641295,1-0,0.html


Auschwitz, le temps de la mémoire, site de TV5, vidéos en ligne : Yvette , Jules, Addy, Ginette, Sam...
http://www.tv5.org/TV5Site/auschwitz/


Quatorze récits d’Auschwitz (14 documentaires de 26 minutes conçus par Annette Wieviorka, avec la participation d’Henri, Ida, Raphaël, Violette, Odette..., réalisés par Caroline Roulet, disponibles en dvd MK2-FMS. Extraits sur le site.TV : http://www.lesite.tv/videotheque/0502.0000.00-14-recits-dauschwitz

.
- La Fondation 
Steven Spielberg
(archives de l’histoire audiovisuelle des survivants de la Shoah) a enregistré des témoins de la Shoah (37,348 interviews out of 51,686). Des extraits en anglais peuvent être visionnés sur le site de l'USC Shoah Foundation - Institute for Visual History and Education (USC = University of Southern California).
http://dornsife.usc.edu/vhi/

.
- The Fortunoff Video Archive for Holocaust Testimonies is a collection of over 4,300 videotaped interviews with witnesses and survivors of the Holocaust. Yale University Library :
http://www.library.yale.edu/testimonies/

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