Les ressources d'Ubu
Véronique Soulé (Libération) relate la mésaventure d'une jeune prof, TZR en maths pour sa 3e année d’enseignement :
extraits :
[ « A la veille des vacances de la Toussaint, le Rectorat l’avertit que du 4 au 10 novembre elle remplacera en lycée un prof ... d’EPS !!!
… Le vendredi 5, elle se présente au lycée. Problème : le prof d'EPS a deux heures de cours avec des élèves venant à la fois de L et de STG, puis deux heures avec une classe regroupant des premières S et des L. En maths, ça pose problème - les programmes ne sont pas les mêmes en L, en S et en STG. En plus, l'EPS a lieu en plein air ou dans le gymnase. Pour faire des maths, il faut une salle, des bureaux, des chaises, voire un tableau. Mais le vendredi, le lycée affiche complet, pas une salle n'est libre. Alors Mlle X est priée de rentrer chez elle…
Par la suite, elle apprend que dans le collège où elle exerçait depuis la dernière rentrée, au même moment, un prof de maths a été remplacé par un prof de ... physique…
Aux dernières nouvelles, elle a été affectée [pour quelques temps ?] dans un autre lycée. En maths !
Dans un ministère dirigé par des DRH (L'Oréal ou la RATP), l'objectif prioritaire, c'est de boucher les trous (en langage drh, on dit «« rationaliser l'exploitation des ressources humaines » » ... ]
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NB 1 : A la rentrée dernière, au nom de l'idéologie et des économies, les néo-profs ont été privés de formation professionnelle initiale. Après la Toussaint, dans certaines académies, ils ont eu enfin accès à quelques jours de formation. Qui a-t-on choisi pour les remplacer ? Des étudiants qui envisagent de passer le concours pour devenir profs... Les classes qui servent ainsi de cobayes mériteraient une médaille, tout comme les jeunes profs dont les conditions d'entrée dans le métier sont aussi peu admissibles.
NB 2 : Titre du Monde 16/11/2010 : NS est-il un bon DRH ?