L'histoire scolaire en débats - 2
Plusieurs nuances par rapport à l’article du Monde
L’approche est y globale (école primaire et collège - lycée) comme si la société (et les élèves) n’avait pas évolué depuis 1880. Le programme de 1923, est-ce seulement des débats sur le surmenage ? N’est-ce pas aussi une approche active et stimulante de la réalité ?
Pour le secondaire, un débat entre 2 lignes a été récurrent : Faut-il plutôt concevoir 2 programmes distincts pour 2 publics très différents (collège-« petit lycée » et lycée classique ), ou bien tenir compte de l’allongement de la scolarité et imaginer un programme en continuité chronologique de la 6e à la Terminale (de la 6e à la 1ère dans le projet JC Martin en 1992). Il faut y ajouter l’affrontement entre une approche chronologique et une étude donnant davantage de place à une histoire thématique.
La solution actuelle ressemble à un gag : l’histoire est traitée en doublon, avec des questions totalement clonées d’un cycle à l’autre. (jadis, c’était le cas de l’étude de la Révolution en 3e et en 2de, la répétition permettant parfois de varier les approches pédagogiques). Dans le futur programme de 1ere, la 1GM est une guerre totale, la 2 GM une guerre d’anéantissement (tout comme dans le libellé du futur programme de 3eme). Par contre, la guerre d’Algérie ne semble pas être une guerre... :-):-)
Pour les défauts des IO comme pour les manuels, on pourra s’abriter derrière la course folle imposée par un spécialiste libéral du marketing ... :-)
A propos de la protestation contre la réforme Haby, Le Monde évoque « la perspective d’une dissolution de l’histoire dans un ensemble disciplinaire plus vaste intitulé « sciences sociales ». C’est passer un peu vite sur la création des SES et sur le sort de l’histoire sociale. Ne faudrait-il pas aussi rappeler l’affrontement pour le primaire entre les tenants des activités d’éveil et les chantres d’une version du récit national à faire apprendre ?
Sauf erreur, depuis 1980, les libellés des programmes sont devenus de plus en plus directifs, aussi bien pour les indications horaires que pour les contenus (en 2de, cela a failli être Hildegarde et rien d’autre ; la romanisation, ce sera la Table claudienne… Point à la ligne.
La hiérarchie aurait-elle si peu confiance dans la formation des profs de collège et de lycée ?
Au moins à 2 reprises, les profs ont marqué leur préférence pour l’événementiel : lors du programme Braudel, l’étude de la période 1914-1945 a occupé tout l’espace et réduit les civilisations à la portion congrue. A nouveau en 1980, l’Afrique, l’Asie, le monde musulman pouvaient être étudiés en fin de seconde. Dans les faits, le mois de mai n’avait déjà que 31 jours...
Chatel a supprimé l’HG en Term S. Il a envoyé 16 000 jeunes profs au boulot sans formation professionnelle préalable. Au risque de nier la réalité d’un métier et de rayer d’un seul coup tout l’acquis de plusieurs générations de recherches sur la pédagogie.
Pourtant, à ce jour, personne ne songe à supprimer l’histoire scolaire. Juste à la faire passer sous des fourches caudines (pour satisfaire tous les groupes de pression, il faudrait des manuels de 2000 pages disait LW dans C dans l’air), - pitié pour les élèves...
Il faut donc beaucoup d’énergie à nos collègues du secondaire pour continuer à travailler dans un tel climat. Au fait, la chimie enseignée soulève-t-elle autant de polémiques ?