La Rafle
- 17 mars, conférence du Cercle : Les Juifs à Marseille (1939-1942) du refuge au piège
.
- La Rafle, drame pédagogique et hymne à la France
Point de vue de l'historienne Annette Wieviorka dans Libération
Extraits :
« Le film a voulu tout dire... tout expliquer dans une position surplombante, celle du savoir d’aujourd’hui ».
« La première partie, dans sa description des mécanismes conduisant à
la rafle ... atteste le meilleur de ce souci pédagogique. Mais elle se
déroule dans un Montmartre d’opérette, où la boulangerie déborde de
pains et pâtisseries en tout genre... »
or « Paris a faim, Paris a froid »... les interdictions
professionnelles commencent en 1940, les arrestations ont déjà fait des
coupes sombres en 1941..
« C’est pourtant la seconde partie qui est la plus contestable, et notamment la reconstitution du camp de Beaune-la-Rolande... Le camp est installé pour les besoins du film en pleine forêt, sans la
moindre habitation aux alentours, alors qu’il faisait corps avec le
village ».
« Reste l’interrogation sur la destination des déportés... dans une
formule journalistique actuelle, le médecin du camp précise que la BBC vient de donner
l’information (!) ».
« Il y a deux ans, Nicolas Sarkozy avait suscité un beau tollé en
suggérant que chaque écolier adopte en quelque sorte un enfant juif
déporté, assassiné à Auschwitz. Initiative jugée morbide, accablante.
La vision nouvelle de l’histoire mise en œuvre par la Rafle est
réconfortante. A l’exception des nazis, des policiers, des quelques
dirigeants de Vichy (Laval, Bousquet…), la bonté est la chose la mieux
partagée... »
« Contrairement à ce qui se dit ici ou là, la Rafle ne confronte pas
les Français à leur passé. Elle les réconcilie avec lui ... A chacun de
le déplorer ou de s’en réjouir ».
Voir aussi le billet "Filmer les camps"