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25 novembre 2009

1001 raisons de manifester

Education : les mille et une raisons de manifester le 24 novembre 2009

Véronique Soulé fait le point de ce qui fâche en Education :
- Les suppressions de postes - 16 000 encore en 2010 - continuent de nourrir la grogne.
- La réforme de la formation des enseignants, ou masterisation
- La revalorisation.
- La réforme du lycée :
« Le Sgen-CFDT et le SE-Unsa notamment, favorables à une réforme de fond, reconnaissent des avancées. Mais le Snes tempête. »
Les SES étaient jusqu'ici un enseignement de « détermination » de 2 heures 30 par semaine en seconde (dont une demie heure en classe dédoublée). Elle devient un enseignement « d'exploration » d'1 heure 30, en concurrence avec une nouvelle matière « Economie appliquée et gestion ». L’histoire-géo devient optionnelle en Term S.

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25 novembre 2009

Histoire, médias et politiciens

«  Prenez TF1. L'écrasante majorité de la rédaction est à gauche. » :-):-)
C'est  « un conseiller très à droite du Président » qui le dit selon Telerama
http://www.telerama.fr/idees/patrick-buisson-un-conseiller-du-president-tres-a-droite,49134.php

« Last but not least : Isabelle Clarke et Daniel Costelle, les auteurs d'Apocalypse, vont adapter les 2 tomes de son Vichy érotique. Le contrat est déjà signé pour un film avec TF1 et deux pour la chaîne Histoire ».
http://www.telerama.fr/idees/vichy-pirate,49311.php

Lire aussi  « Guerre d’Algérie et  « identité nationale » sur le site de la LDH de Toulon.
Gilbert Meynier a titré un message sur le forum du CVUH « buisson aux dents » (22/11)
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3587
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?rubrique36

24 novembre 2009

Les nettoyeurs du Net

Le Monde - 23.11.09 publie un dossier sur  la protection de la vie privée sur internet (source Nicole)

Avez-vous tapé votre nom dans un moteur de recherche ?
En quel rang arrivent 123*** ou copains***  ?  Ce que mettent en avant ces sites est-il exact ?

 Plusieurs internautes racontent leurs mésaventures.
Le quotidien donne (au prix du journal papier) qq conseils : Limitez les traces que vous laissez, cloisonnez vos réseaux sociaux, faites jouer votre droit de rectification.

Effacer du web un propos jugé dangereux pour une réputation, ou le noyer sous une avalanche de contre-pages acceptables pour les moteurs,  « ces prestations haut de gamme sont réservées aux chefs d'entreprise, aux stars du show business et aux hommes politiques, car elles peuvent coûter des dizaines de milliers d'euros …»
L'article cite également une surveillance à 15 euros par mois et 29 dollars par document supprimé.

Au Sénat, une proposition de loi suggère d'instaurer « la suppression des données sur simple demande par courriel et l'information sur leur durée de conservation ». JM Manach y voit un nouveau risque de diabolisation du web (et un prétexte pour fliquer un peu plus)..

23 novembre 2009

L'Histoire-Géo victime de la réforme

Fillon à Reims 19/11/2009 : Prison avec sursis pour 3 étudiants manifestants
France 3 Lorraine-Champagne-Ardenne
Dans les commentaires,  l'exemple d'un étudiant en histoire condamné en comparution immédiate

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La réforme des lycées selon le site du MEN
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Pour l’HG, la réforme annoncée, c’est
- La disparition de l’histoire-géo comme discipline obligatoire en Term S.
- La suppression des modules en seconde, donc de la possibilité de travailler en groupe, et de faire utiliser les ordinateurs par les élèves en classe. (dans les 2 cas, la réalité est plus complexe, mais la gestion au cas par cas dans chaque lycée, dans un contexte de pénurie, n'incite pas à l'optimisme).
- Une refonte des programmes, la seconde allant jusqu’en 1914, la première de 1914 à 1989. Avec une réelle incertitude sur le contenu des programmes en Term ES et L.
- Un bac avancé à la fin de la première pour la 1ere S.

L'histoire-géo victime de la réforme du lycée de Luc Chatel  écrit Chloé Leprince  dans Rue 89
«  La hausse des heures d'histoire-géo en première annoncée la semaine dernière masquait leur suppression en terminale S ».
Pourquoi une telle mesure ? Pour  complaire à certains matheux qui mènent campagne depuis de longues années pour écarter de S tout ce qui n'est pas mathématique ? Pour régler des comptes avec des historiens qui n'ont pas obéi docilement à l'injonction d'un conseiller sur Guy Moquet ? Par souci de récupérer par ce moyen quelques centaines de postes parmi les 80 000 à supprimer ?

Jacques Sapir : Non à la suppression de l’histoire et de la géographie en terminale scientifique
http://culturevisuelle.org/icones/154/comment-page-1
Exclusif: Chatel veut supprimer l'histoire-géo en terminale S - Jacques Sapir dans Marianne 2

 

Les réactions des profs suggèrent au moins 3 camps : ceux qui veulent trouver du positif à cette réforme, ceux qui redoutent les dégâts une fois qu'elle aura été mise en oeuvre dans chaque établissement, ceux qui sont indifférents ou ont d’autres priorités. Entre les 2 premiers, cela conduit à une différence de lecture intéressante : les premiers se félicitent de passer de 2 h 30 à 4 h en 1ere S, les seconds voient plutôt la réduction d’horaire (passage de 5 heures élèves (5 h 30 prof (2 h + 3 h)) à 4 h prof pour la 1ere S et la Term S). Une option HG est bien évoquée pour la Term S, mais rien ne garantit qu’elle aura les moyens de fonctionner.

Parmi les questions concrètes, dans une communication où le flou l'emporte :
-  Le programme redeviendrait le même dans les 3 classes de première. Quelles seront les épreuves de bac (en 1ere pour les S ? en Term pour les ES et L ?) Quel sera le contenu du programme de Term ES et Term L ?
- L’aide individualisée fait partie des services des profs de français et de maths. Un bilan objectif en a-t-il été fait ? Le travail en groupes (modules) n’a-t-il pas d’autres avantages décisifs ? Les modules, ce n'est pas seulement de la souplesse (du confort diront les financiers), l'accompagnement individualisé ne remplace pas le travail en petit groupe (notamment pour ceux qui pensent qu'un ordi peut servir à qq chose).

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Sur un forum de profs d’HG,  une collègue syndiquée dresse ce double tableau :
« l'aide personnalisée sera une variable d'ajustement des services et certainement pas pour l'HG (et pas pour un prof de la classe en plus).
Quant à l'amélioration qualitative, l'existence d'un tronc commun et la possibilité de mélanger les élèves de plusieurs séries dans ce tronc commun va aboutir à des classes de 35 pour l'HG (on peut faire des économies intéressantes : une première L à 24 puis 3 premières Es de 24/24 et 32 égale 4 classes actuellement. Avec le système du tronc commun, cela fait 3 classes à 35 élèves: donc on économise 4 h. Rien n'empêche - bien au contraire pour faciliter les réorientations... - de mélanger Es/S et Es qui ensuite partent vers leurs spécialités en Lettres, SES ou sciences....).
D'un point de vue purement égoïste : j'ai commencé ma carrière avec des classes de ES et L à 6 h prof (modules) des S à 3 h et des SMS à 2 h. Insidieusement, ma charge de travail a augmenté en 15 ans
».

Elle poursuit : « Il n'y a pas qu'une question d'horaires et de contenus dans cette réforme, mais :
- « Plus d'autonomie est donnée aux établissements et au conseil pédagogique (désigné !) qui décidera ce qui sera présenté au CA (élu !) concernant les dédoublements (les classes qui y auront droit ou pas). A terme, une fois qu'on remet en cause les horaires nationaux, on sait ce que cela veut dire pour les examens (contrôle continu) et peut-être même les programmes (remplacés d'ici là par les compétences avec la bénédiction du SE et du SGEN ?)
».

- « La réforme était destinée à revaloriser les filières ES et L : quels sont les parents qui mettront leurs enfants en L alors que les maths sont supprimés ? Quels sont les lycéens qui ne se diront pas « tiens, j'irai bien tenter ma chance en S puisqu'on peut changer en cours d'année » (en plus, il y a moins d'heures de sciences qu'avant) ? »

- « Quelle conception a t-on de notre métier et de notre enseignement quand on dit qu'un « sas » (stage) permet en quelques jours de rattraper des disciplines pour changer de série ?
Que veut-on faire de nos statuts quand on prévoit de faire appel à des profs (volontaires pour l'instant) pour ces stages pendant les vacances (qui sont les vacances des élèves nous rappelle le recteur régulièrement avec un air lourd de menaces sur nos « privilèges ») ?
»

En 1992, le projet de programme de Jean-Clément Martin introduisait une coupure entre seconde et 1ere-Term. La seconde terminait le survol chronologique (l’histoire du XXeme disparaissant de la classe de 3e). Une histoire plus thématique prenait la suite jusqu'au bac. Les profs ont dit leur opposition à une organisation qui pouvait conduire par la suite à la mise en option de l'HG en 1ere et en Term, par souci d'économies budgétaires.

Il me semble aussi qu'au delà des horaires et des postes, l'organisation des contenus va peser très lourd sur le sort de l'histoire (et de la géo ?). Un changement de programme devrait combiner un bilan objectif de l'application du programme précédent et un état des avancées de la recherche. Or ce bilan est rarement établi et pris en compte, et les choix des nouveaux contenus sont souvent déterminés par les modes politiques. Repli sur l'identité nationale ? Maintien d'une histoire à échelle multiple (France, Europe, Monde en Terminale par exemple) ?

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La réaction des Régionales de l'APHG a été vive, et les termes employés par nos collègues sont directs.
Le communiqué de l'APHG : http://aphgcaen.free.fr/aphgn/aphg2011.pdf

En 2009, la défense et illustration de l'HG s’annonce cependant moins favorable que celles des SES en 2008 : le combat des profs de SES profitait d’un refus global de la réforme Darcos. Ils ont manifesté dans la rue à plusieurs reprises, mais jamais seuls. Ils ont su intégrer Internet à leur mobilisation. Juste avant que Darcos ne diffère sa réforme, ils avaient même obtenu gain de cause, les SES devenant matière obligatoire dans toutes les classes de seconde...

Pour info :
Le point de vue de l'APSES

Un communiqué de l'APMEP


21 novembre 2009

Les enfants dans la Shoah

« Survivre. Les enfants dans la Shoah »

Le Mémorial de Caen présente jusqu’en décembre l’exposition « Les enfants dans la Shoah ». 
« La Shoah est « notre » mémoire et « votre » héritage ». La citation de Simone Veil à l’ONU le 27
janvier 2007 clôt le parcours.

Jeudi, une journée d’étude accompagnait l’expo. 
Au programme :
Gérard Rabinovitch Le massacre des enfants : la rupture de civilisation
Jacques Semelin, Sauvetage et survie des enfants juifs en France (1940-1944)
Pierre-Jérôme Biscarat, Parcours d’enfants juifs pendant la guerre : Rivesaltes, Izieu, Auschwitz.
Michal Gans, « Avec les enfants dans le Ghetto de Varsovie », la dernière mission de Janusz Korczak
Olivier Lalieu, Des enfants à Auschwitz
Denis Peschanski, Conclusions

Quelques éléments entendus lors de cette Journée dans une page html
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/enfants.htm

chauss

Chaussures d'un enfant de Tréblinka

131enfants


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20 novembre 2009

De la langue de bois...

Améliorer la formation des enseignants, Point de vue de Valérie Pécresse et Luc Chatel
Le Monde - 17.11.09

« Comment pouvons-nous accepter qu'un jeune enseignant à peine recruté fasse son premier cours à la rentrée sans jamais avoir bénéficié du moindre contact préalable avec une classe ? Cela n'est pas acceptable ». (sic)

« C'est pourquoi la mastérisation est d'abord une chance pour les enseignants et leurs élèves. Jusqu'ici, un nouveau professeur se formait en deux ans : la première année, il préparait le concours ; la seconde, il débutait devant une classe tout en suivant en parallèle des enseignements pédagogiques. L'apprentissage disciplinaire et la formation professionnelle restaient ainsi cloisonnés ».

«  Quant aux enseignements de nature pédagogique, ils seront désormais ancrés dans la réalité du terrain ».

Une question simple : qui a stigmatisé le travail des profs d'école en maternelle (la sieste et les couches) ? Qui a caricaturé la formation existante (4 à 6 h devant des élèves, plus le temps de formation en IUFM) et envisagé d'envoyer des jeunes profs directement devant des classes entières, en service complet ?
http://clioweb.free.fr/debats/simulateur.htm

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« Notre souci, c'est donc d'élaborer dans la concertation (sic et resic) de nouveaux masters »

Un concours d'admissibilité en décembre de l'année de M2, c'est sans doute une décision prise « dans la concertation ? »
Mastérisation : Pécresse et Chatel choisissent le pire
A lire sur le blog de Sylvestre Huet et dans la revue de presse de Philippe Watrelot


« L'école républicaine ne serait rien sans ses maîtres. Ce sont eux qui, chaque jour, font vivre notre idéal commun d'émancipation des individus par le savoir et d'effacement des inégalités par l'éducation. »

« une formation généraliste de qualité  »
«  un haut niveau disciplinaire  »

« Car la pratique de la recherche aiguise l'autonomie intellectuelle et l'imagination conceptuelle. »

« C'est aussi le pari du savoir et de l'intelligence comme remède à la crise. » [Le pari de l'ignorance ??]

« ... leur donner confiance dans l'école, dans leur avenir et dans leurs propres chances. Il n'est rien de plus important. »

A cette vision en contradiction totale avec la réalité (80 000 suppressions de postes en cours), il faut ajouter les travers habituels de la langue de la communication politicienne,  caractérisée par une emphase peu crédible, et l'usage de mots qui perdent l'essentiel de leur sens. Voilà une nouvelle étude de cas pour la prochaine édition de l'ouvrage de Christian Delporte.

« On saborde l'Education nationale et ce sont les élèves qui trinquent, mais ça, qui s'en rend compte ? »
Les lecteurs du Monde parlent de « langue de bois », de « plaidoyer pathétique », et cherchent en vain, dans les propos ministériels, comme dans les articles du quotidien une analyse de leur quotidien. L'un d'eux ajoute : "Peut-être que Le Monde s'en chargera enfin ? "

20 novembre 2009

L'Histoire-Géo en vedette ???

- Les horaires annoncés sur le site du MEN

Voir aussi http://clioweb.canalblog.com/archives/2009/11/16/15816311.html

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- L'Histoire-Géo en vedette, c'est Maryline Baumard qui le proclame dans un article intitulé "Réforme du lycée : une série L enrichie et des "passerelles" en fin de première". Le Monde du 19/11/2009.
Elle oublie d'indiquer la quasi suppression de l'HG en Term S.

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34 réactions de lecteurs dont Jean-François J.
"Histoire-Géographie en vedette, c'est une plaisanterie!! L'épreuve du bac en fin de Première et pas de réel programme en terminale: il faut être conscient que la matière est très importante en prépa-commerce et que nous allons accueillir des élèves qui auront fait un break d'un an; idem en prepa littéraire BL. ESt-ce bien sérieux? "

" Franchement dire que l'Histoire Géographie est en "vedette" est un mensonge... vous recopiez peut- être le dossier de presse sans l'avoir compris... L'histoire est supprimée en Terminale S" écrit un autre lecteur.
 

En 1ere et Term S, les horaires d'HG ont été amputés à plusieurs reprises par les "réformes précédentes". 4 h en 1ere S au lieu de 2 h 30 en 1ere +  2 h 30 en Term (dont 30' en classe dédoublée), où est la fleur faite à l'HG ??
Un option HG (2 h ?) permet de sauver les apparences.

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- Sur le blog de Philippe Watrelot :
Les réactions syndicales commencent à arriver après les déclarations du ministre ce jeudi midi. Le SNES-FSU appelle les personnels de l’éducation à refuser le projet de réforme. Le SE-UNSA et le SGEN-CFDT semblent, en revanche, considérer que le projet va dans le bon sens même s’il leur semble trop modeste.

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- Pour le maintien d’un enseignement de l’Histoire Géographie en classes Scientifiques
Le communiqué de l'APHG :
http://aphgcaen.free.fr/aphgn/aphg2011.pdf

Après une consultation des bureaux de ses 25 régionales, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie rejette dans le projet de réforme du Ministère de l’Education nationale la disparition d’un enseignement obligatoire d’Histoire et de Géographie pour tous les élèves de Terminale S.
Sachant que les élèves de Terminale S représentent actuellement plus de la moitié des effectifs des séries générales, sachant aussi que, pendant une bonne partie du XXe siècle, l’horaire d’Histoire et de Géographie était dans les sections équivalentes à la section S de 4 heures, sachant en outre que cet enseignement a été réduit aujourd’hui à 2 h ½, l’APHG condamne cette disparition de la réforme, qui constituera pour les futurs cadres de la Nation une régression intellectuelle dans leur formation générale.
En conséquence l’APHG demande un volume horaire hebdomadaire obligatoire de 3 heures (non optionnelles) avec un contrôle au bac en fin de classe Terminale comme les autres séries générales. La sanction au Baccalauréat en fin de Première rendrait inopérant un enseignement en classes Terminales, ce qui créerait en outre une rupture avec la préparation à des concours scientifiques et commerciaux qui requièrent une compréhension du monde contemporain dans sa complexité.

Le Secrétariat Général de l’APHG
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19 novembre 2009

La peau d'internet

" Le pouvoir politique et de puissants lobbies industriels s'allient pour contrôler et museler la Toile en France. mais pas de panique, il paraît que c'est pour notre bien."
Dans Marianne, Edouard Nébias montre comment la lutte contre la pédo-pornographie a bon dos. "Pas question de comparer la France à la Chine. L'Empire du Milieu censure. Le pays des droits de l'homme filtre."

Il traite aussi de "la belle arnaque de l'Internet sur mobile" : " utiliser la fonction modem de son téléphone portable pour profiter de l'écran d'un ordinateur est impossible. Sauf en payant une seconde fois le même service."

Il cite les analyses de Benjamin Bayart sur  la neutralité bafouée (les contenus contrôlés par les FAI) et sur le Minitel 2.0 : en France, les principaux opérateurs viennent des télécoms. Ils cherchent à imposer le modèle financier du Minitel, le seul qu'ils maîtrisent : faire éclater le web pour imposer le commerce rentable de contenus maisons.

L'article fait aussi de la quatrième licence 3 G un enjeu crucial. Les opérateurs en veulent beaucoup à Free qui les a empêché de faire des marges de 45 %. Il note que l'actuel patron de l'ARCEP, l'instance de régulation, était auparavant à la tête du Conseil de la propriété littéraire et artistique.

Edouard Nébias, Qui veut la peau d'Internet, Marianne, 14-20 nov 2009, p 78-81
Lire la troisième page.

18 novembre 2009

Gougol et les éditeurs

Google est la cible majeure d’articles publiés par Le Monde.
Un article de Maxime Robin (Marianne 07/11/2009) permet de relativiser les attaques.

Dans « l’avenir numérique du livre » (27/10/2009) l’historien Roger Chartier réagit « au lancement spectaculaire de Google Edition », « la librairie numérique payante » annoncée à la Foire du livre de Francfort. L’enjeu semble moins le sort d’Amazon qu’une dénonciation multiforme du géant américain. Trois jours plus tard, le 30, le quotidien a fourni une longue tribune à plusieurs acteurs du monde de l'édition (Le livre survivra-t-il à Internet ?).
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Résumons les arguments utilisés contre Gougol par Roger Chartier :

- « L'appropriation privée d'un patrimoine public, mis à disposition d'une entreprise commerciale, peut apparaître comme choquante ». L’entreprise californienne « proclame ses bonnes intentions ». En fait son projet ne vise pas à démocratiser le savoir, en construisant « une bibliothèque universelle à la disposition de l'humanité » mais à tirer profit de l’ensemble des informations disponibles sous forme numérique.

- Les « prouesses techniques » donnent à l’entreprise un quasi-monopole de la numérisation industrielle. Ce qui n’empêche pas des erreurs « de datation, de classification et d'identification ».

- Google a mis la main sur « cinq millions de livres orphelins, toujours protégés par le copyright, mais dont les éditeurs ou ayants droit ont disparu… »

- La publicité détermine la place dans une indexation.

- « Rien n'assure que dans le futur l'entreprise, en situation de monopole, n'imposera pas des droits d'accès ou des prix de souscription considérables ».
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La charge multiforme contre le géant américain n’est pas nouvelle. Elle incite cependant à davantage de nuances.

Le quasi-monopole de Google peut inquiéter. Sur le marché des systèmes d’exploitation, un autre géant américain a imposé un quasi-monopole. Qui s’en est soucié en dehors des défenseurs du logiciel libre ?

Cette situation est-elle surprenante dans un système économique qui pousse à la concentration ? Pendant plus de vingt ans, les discours dominant n’ont cessé de faire l’éloge des fusions, en passant sous silence les dégâts sociaux « collatéraux ».

L’article de Maxime Robin rappelle que le monde de l’édition, en France, est aussi fortement concentré, même si c’est à une échelle bien plus modeste : « une demi-douzaine de maisons (Hachette, Editis, Gallimard) distribuent les ouvrages et exercent un contrôle serré et lucratif sur toute la chaîne ».

L’effroi devant la privatisation du domaine public est un souci légitime.
Mais la privatisation intégrale n’est-elle pas vendue depuis vingt cinq ans comme unique solution possible par une idéologie dominante ? Qui a dit : « l’homme n’est pas une marchandise comme les autres » ?

L’inquiétude face aux prix prohibitifs se comprend tout autant. Ceux qui lisent des revues scientifiques en savent quelque chose, sans que Google en soit responsable.

Une nouvelle technique, celle de l’impression à la demande, peut menacer les éditeurs. « Hachette a réagi au quart de tour en signant un contrat avec le fabricant ».

Pour le rôle de la publicité, celle de nombreux sites commerciaux est beaucoup plus intrusive. La pub télévisée a été contrée par la télécommande et par la pause pipi. Sur les ordis, il existe aussi des moyens efficaces pour bloquer les fenêtres de pub.

Toujours selon M Robin, le CNL aurait voulu regrouper tous les acteurs sous la bannière de Gallica. Mais chacun des grands éditeurs veut disposer de sa propre plateforme de distribution d’e-books. Et certains indépendants voient plutôt l’arrivée de Google comme une opportunité : « donner à lire un livre sur internet n’est pas incompatible avec notre job : vendre des livres ».

En fait, une question mériterait de longues analyses : Pourquoi Google a-t-il réussi là où ses adversaires ont échoué ? A prolonger avec deux autres : Quelle part avons-nous dans ce succès ? Qui sera le prochain Google ?

17 novembre 2009

Gougol : le feuilleton judiciaire

Livre numérique : Google propose un nouvel accord aux ayants droit
Bibliothèque numérique : accord Google-éditeurs

Le 9 novembre, un juge new-yorkais devait valider ou annuler l’accord entre Google et 2 associations d’éditeurs et d’auteurs. Roger Chartier y fait référence dans son point de vue sur « L'avenir numérique du livre » publié par Le Monde le 27/10/2009

Le quotidien annonce qu'une version amendée de cet accord a été présentée le vendredi 13 novembre. Les droits concernant « les œuvres orphelines » seraient toujours partagés (37 % pour Google Books / 63 % pour les auteurs et éditeurs) ; en plus, un organisme indépendant serait chargé de rechercher les ayants droit ; les fonds non réclamés serainet remis à des organisations de charité. L’accord s’appliquerait « aux œuvres déposées au bureau américain du copyright et aux pays anglo-saxons qui gèrent ces droits de façon équivalente.

"Le Ministère de la Justice a jusqu'au 4 février pour livrer ses conclusions.
L'accord final du juge devrait intervenir le 18 février."
Le Monde insiste sur les critiques faites par les rivaux de Google (Microsoft, Amazon, Yahoo), et par les éditeurs étrangers (français ou allemands).
sources : Le Monde technologies  - Le Monde Economie 14/11/2009

La rédaction du Monde s'intéresse aussi aux troubles de l'attention qui touchent les adultes, et cite  "Comprendre et soigner l'hyperactivité chez l'adulte " l'ouvrage de François Bange et Marie-Christine Mouren paru chez Dunod

Sur France-Culture, Michel Butor parlait ce midi de "lecture étoilée"...
à suivre

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