Lors du 4eme débat - Demain la guerre ? des Rencontres de Pétrarque
Susan George conteste l'importance du budget militaire français.
Elle pose une question « bête » : « Qui est l'ennemi ? »
Vers 1 h 01, elle cite la réponse du conseil économique de la défense, un organisme peu connu :
« Les menaces sont évolutives et diffuses, intérieures et extérieures
et appellent des réponses nouvelles et variées
sans rendre caducs pour autant les besoins traditionnels de la défense
et l'inter-operabilité avec les USA »
En plus poétique :
« Il n'y a plus de menace à nos frontières,
mais non plus de frontières à nos menaces.
Voilà, tout cela coûte 36 Mds »
(peut-être extrait de "Nous, peuples d'Europe" (Fayard 2005) ? - en ligne : ced 2004-2005 I p 2)
Jean Birnbaum :-) : « Pourquoi couvrez-vous de sarcasmes la poésie bureaucratique ? » :-)
Cécile Duflot ajoute : « Je trouve cela bien. Et que cela cela vous fasse sourire. Et que l'on puisse le dire avec sourire. Dans d'autres enceintes, c'est dit habituellement avec une componction absolue,
et ce débat possible à Montpellier serait vu comme une offense majeure ailleurs ».
Elle évoque les liens étroits entre l'industrie de l'armement et les grands médias.
Une connivence qui ne facilite pas certaines questions et certains débats ».
« Cette logique, il faut la mettre en cause,
on a le droit ici de critiquer la musique qui marche au pas ».
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Juste avant (53e mn) Jean-François Bayart traite du versant sécuritaire du libéralisme,
du glissement à double sens entre armée et police, dans les discours comme dans les pratiques :
en Algérie hier comme en Afghanistan aujourd'hui, les armées prétendent ne faire que des opérations de police et du maintien de l'ordre, alors que dans les villes européennes, la police utilise un langage guerrier et se sert du flash ball qui peut tuer.
Il continue (57e mn) : "au nom de la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine nous acceptons des pratiques liberticides. Cette perspective de guerre ne doit pas nous empêcher de mener un combat encore plus immédiat de défense et de reconquête des libertés publiques fondamentales, qui ne sont pas seulement des libertés politiques, mais des libertés qui concernent notre vie privée, notre capacité à voyager, à recevoir des étrangers, à se marier avec eux, etc".
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Dans le 3eme débat - Refondation ou Insurrection, vers la 30e mn, Alain Krivine avance une interprétation du rôle historique de la social-démocratie : selon lui, dans la concurrence exacerbée par la mondialisation et la crise, le patronat ne lâche plus aucune miette... La social-démocratie réformiste ne peut plus financer de "petites" réformes. Elle est foutue, soit elle se transforme en social-libéralisme , soit elle meurt. Sur le fond, les sociaux-libéraux ne trouvent rien à redire à la politique menée par Sarko, alors ils s'engueulent entre eux". Face à une vraie guerre sociale, "il n'y a plus d'alternative à gauche, la gauche de la gauche n'est pas encore en mesure de proposer une alternative crédible sur le plan politique (70 élus, contre 7000 au PC et 50 000 au PS)".
Lors du 5e et dernier débat, Mathieu Potte-Bonneville analyse 3 crises dues à l'idéologie néo-libérale (5e débat - 1 h 04) :
celle de la gouvernance économique mondiale (il cite une proposition de Frédéric Lordon),
celle de l'écologie (consommer, c'est consumer),
celle de la propriété : pour mettre en place une société de propriétaires,on a développé les prêts hypothécaires, on a exacerbé l'obsession de la propriété tout en privant les salariés des moyens d'y accéder. La question n'est pas d'être propriétaire, mais de penser l'usage du bien.
1 h 00 : L'Etat néo-libéral est le dernier refuge de la culture du résultat (cf Michel Feher dans Le Monde), alors que cette culture a failli sur les marchés. On y pense les reconduites a la frontière en termes de quotas à remplir. Cet Etat a remplacé sa fonction de protection sociale par un rôle de contrôle policier. Le néo-libéralisme, ce n'est pas la non-intervention de l'Etat, mais un changement radical de son rôle.
Lire la synthèse des Rencontres par Jean Birnbaum dans Le Monde (28/07/2009)
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