Gambetta et les paysans
A propos de Gambetta évoqué dans l'émission Nos Géographies (27.08.2020) :
« Le célèbre discours d'Auxerre du 1er juin 1874 est, à mes yeux, l'expression la plus complète
du discours tenu par Gambetta pour rallier le maximum de paysans à la République »
in
La République à la conquête des paysans, les paysans à la conquête du suffrage universel
Philippe Vigier, Politix 1991
https://www.persee.fr/docAsPDF/polix_0295-2319_1991_num_4_15_1461.pdf
Gambetta, discours d’Auxerre, 1er juin 1874
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6112251b/f2.image.texteImage
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6112251b.texteImage
texte brut : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6112251b/texteBrut
Vigier : Pour Ténot, et Gambetta adopte son point de vue, les « Montagnards » de la seconde phase de la Seconde République ont eu raison de vouloir promouvoir une « République des paysans ». Mais ils ont eu tort d'en vouloir faire une « République des petits », en lutte contre « les gros ». Car ils ont ainsi permis au bonapartisme d'agiter « le spectre rouge » de la jacquerie
Il s'agit de rappeler sans cesse aux habitants des campagnes le fait que la République "nouvelle manière", rurale, provinciale et socialement conservatrice (on a gommé du programme républicain toute attaque contre les "gros"…) défend mieux leurs intérêts et leurs aspirations qu’un bonapartisme renaissant...
« Napoléon III sera en apparence un homme de la paysannerie, en réalité celui de l'aristocratie financière »
Vigier cite Rubel (M.), Karl Marx devant le bonapartisme, Paris, Mouton, 1960.
En fait, M. Rubel fait référence aux passages de K. Marx dans Les luttes de classes en France, 1848-1850 (Paris, Editions sociales, 1984) :
Louis-Napoléon Bonaparte, « hiéroglyphe indéchiffrable pour la nation des gens civilisés »
symbolise parfaitement « la classe qui représente la barbarie au sein de la civilisation »
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