HG 445 : Antilles françaises
Historiens & Géographes 445 – mars 2019
sommaire en ligne
http://www.aphg.fr/Sommaire-Contents-no-445
dont le dossier
« Regards croisés sur les Antilles françaises »
Par Françoise Pagney Bénito-Espinal, Jacques Dumont et Marc Charbonnier.
http://www.aphg.fr/Dossier-de-presse-Regards-croises-sur-les-Antilles-francaises
Préface : AIHP-GEODE (Archéologie Industrielle, Histoire, Patrimoine-Géographie, Développement, Environnement de la Caraïbe) : un laboratoire de recherche en sciences humaines dédié à la Caraïbe par Jacques DUMONT et Françoise PAGNEY BENITO-ESPINAL, professeurs des universités (Université des Antilles), directeurs du dossier.
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• Introduction au dossier : Regards croisés sur les Antilles françaises
par Véronique CHALCOU et Frédérique HANNEQUIN, IA-IPR d’HG des académies de Guadeloupe et de Martinique.
• La Première Guerre Mondiale, un tournant pour l’histoire antillaise
par Jacques DUMONT
La Première Guerre mondiale est utilisée ici à la fois comme apport de données et entrée pour une histoire contemporaine des Antilles. En effet, la plupart des thèmes qui vont traverser l’histoire des Antilles au XXe siècle s’y trouvent activés. La première partie revient sur la question méthodologique du découpage du temps, la deuxième sur la quête de reconnaissance, la question du statut et les réponses en forme d’assimilation. Elle permet d’ouvrir la troisième partie sur la question des prises en charge des corps.
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• Écrire l’histoire des grands ensembles et des opérations urbaines menées aux Antilles françaises depuis l’Exposition coloniale de 1931 jusqu’à nos jours par Roméo TERRAL
Au cours des Trente Glorieuses, les villes des Antilles françaises vont devenir le cadre d’un urbanisme d’État qui vise à répondre à la crise du logement provoquée par la croissance des populations urbaines et les migrations rurales qui convergent vers les principales zones urbaines. Le type d’architecture et d’urbanisme qui est reproduit est alors en rupture totale avec l’architecture vernaculaire des siècles précédents, et s’inspire des principes du modernisme d’après-guerre. C’est un héritage historique, et un élément du paysage urbain, aujourd’hui dévalorisé que des programmes de destruction-reconstruction tentent désormais d’effacer. À travers l’exemple, des villes françaises aux Antilles, il s’agit de se réapproprier ce patrimoine de la ville du XXe siècle afin de le replacer dans son contexte géographique et historique, et de donner aux enseignants l’occasion de s’interroger sur les mutations de la ville contemporaine aux Antilles.
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• Enseigner le massacre de mai 1967 en Guadeloupe : réflexions sur les mémoires traumatiques et les usages du passé en contexte postcolonial par Sylvain MARY p. 85.
Cet article revient sur l’expérience de la commission temporaire d’information historique nommée en 2015-2016 par le ministère des Outre-mer pour étudier les événements de mai 1967 en Guadeloupe, qualifiés de « massacre » dans le rapport qui en a résulté. L’objectif principal n’est pas ici de revenir sur les événements en eux-mêmes ni même de façon très détaillée sur les apports de la commission à leur connaissance. L’article s’interroge avant tout sur le contexte d’écriture de ce rapport - en le confrontant à ce que l’historiographie du temps présent qualifie depuis plusieurs décennies de « tournant mémoriel » - et également sur sa réception et les enjeux politiques qu’il soulève dans le contexte des récentes célébrations du cinquantenaire de mai 1967. La dernière partie de l’article propose des pistes d’application pédagogique notamment à travers une affiche de propagande du Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe (GONG).
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• De l’analyse de l’ouragan Hugo à un questionnement renouvelé sur les risques naturels majeurs en cette seconde décennie du XXIe siècle par Françoise PAGNEY BÉNITO-ESPINAL
Dans la première partie sont présentés l’historique de la recherche menée sur les risques climatiques au sein du laboratoire AIHP-GEODE puis le contexte dans lequel a été conçu le programme de recherche AGESARENAT (Analyse comparative des GEStions de crise dans les Antilles et perspectives de REponses aux risques NATurels majeurs sur les espaces sensibles), programme encore en phase de réalisation. Dans la seconde partie, l’auteur traite de la spécificité des crises due tant à l’évolution des enjeux et de leur vulnérabilité qu’à la configuration unique que revêt chaque événement climatique. Enfin sont abordés quelques aspects opérationnels du programme de recherche.
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• Disponibilité de l’information géographique : les portails en ligne par Émilie LAGAHÉ
Dans cet article, l’auteur propose de présenter l’utilisation de portails qui permettent de mutualiser et rendre la donnée accessible à un public large. Après une brève explication de l’évolution des sciences de l’information géographique, l’article développera l’intérêt de l’utilisation de plateformes d’échanges au travers d’exemples, notamment sur la mise en carte des risques naturels.
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• Habiter le littoral en Martinique : enjeux géographiques et connaissances historiques des interactions entre les hommes et leur milieu par Pascal SAFFACHE, Monique MILIA-MARIE-LUCE et Linsey MONPELAT
Les littoraux des Antilles sont des espaces vulnérables sur lesquels les populations et leurs activités ne cessent de croître. En effectuant une analyse diachronique, il apparait que cette dynamique n’est pas récente puisqu’en cours depuis le début du XXe siècle. Cela ne doit nullement faire oublier qu’il s’agit d’espaces fragiles qui subissent à la fois les contraintes des facteurs naturels, plus spécifiquement de l’érosion, du réchauffement climatique, le tout étant amplifié par une très forte pression anthropique.
Ces pressions multiples perturbent les écosystèmes littoraux (riches et variés), sur lesquels s’établissent des activités économiques essentielles au développement des territoires en question. Il est donc plus que jamais important de repenser l’urbanisation et l’aménagement du littoral, en tenant compte de ces paramètres, d’une histoire spécifique des 50 pas géométriques et en imaginant ce que pourraient devenir les marges côtières antillaises d’ici la fin du XXIe siècle.
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• L’adaptation des programmes (Martinique, Guadeloupe, Guyane) : un bilan en demi-teinte par Monique BÉGOT
L’adaptation des programmes en Histoire, Géographie et Éducation Civique est inséparable de fortes revendications mémorielles et identitaires des populations d’Outre-Mer. Elle est liée aux évolutions politiques, institutionnelles et économiques des cinquante dernières années. Après un mouvement dynamique de synergie, d’échanges entre les territoires antillo-guyanais, une lente érosion et des forces centrifuges de désintégration sont à l’œuvre. Il reste toutefois un espoir pour que le long travail entrepris par une minorité active d’enseignants perdure et s’approfondisse.
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