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21 juillet 2017

Pétrarque 2017 : Où est passée la révolution ?

 

Où est passée la révolution ?
Les Rencontres de Pétrarque 11.07.2017
par Jean Birnbaum et Hervé Gardette
avec Pascal Ory, Sophie Wahnich et Frédéric Rouvillois
http://www.franceculture.fr/emissions/les-rencontres-de-petrarque/ou-est-passee-la-revolution


notes perso :

P. Ory : le grand siècle de la révolution, c'est le XIXe, de la révo américaine à la double révo russe.
Au XVII, l'Angleterre a vécu 2 révolutions, une radicale avec Cromwell, une libérale (la Glorieuse Revolution) en 1688
Le XXe affaiblit le concept de révolution :
cf Mantoux parle de révolution industrielle pour une mutation technique et sociale de longue durée


S. Wahnich constate une grande confusion (révolution dite nationale).
Pour elle la révolution, ce sont des transformations radicales ET une marche vers davantage d'émancipation
Elle regrette l'arrêt de transmission scolaire et la perte de transmission
Mais elle constate l'intérêt d'un regard neuf, des étudiants actuels posant de bonnes questions

Révolution nationale ?
Pour P Ory, le populisme est à droite, c'est la captation d'une partie de l'héritage de gauche au profit de valeurs de droite
cf les blanquistes dans le boulangisme
Quand ces valeurs sont extrémisées, cela devient du fascisme

FR - Il cite Goebbels, la prise complète de pouvoir en 1933, sans effusion de sang (sic et resic)
Pour lui, toute révolution est porteuse de risques éminents.
Il estime L'utopie intrinsèquement perverse (Pie XI sur le communisme), du fait de la sublimité de son objectif, réaliser 1 soc parfaite.
Ceux qui ne suivent pas le mouvement sont vus comme des monstres qu'il faut éliminer.  
Il considère l'utopie comme totalitaire et mortifère.
Mais en ce moment, l'idée de progrès a bcp du plomb dans l'aile, les utopies complètes sont passées de mode.


SW - L'utopie n'est pas le stalinisme.
Citer Goebbels, c'est enterrer l'utopie.
Ne pas laisser ces concepts au nazime et au stalinisme,
il faut les récupérer au service d'une démocratie délibérative et utopique

More, Camapanella... ?
Ces théoriciens ne sont pas au pouvoir.
Leur société est face à un pouvoir monarchique qui veut tout régenter,
ils écrivent des textes qui permettent à des cénacles d'inventer des imaginaires pour tenir en situation d'étiage de la liberté.
Où est l'oppression ? Chez ceux qui écrivent ou chez ceux qui exercent le pouvoir ?


FR L'utopie l'envie d'une bifurcation ?
On peut appeler n'importe quoi n'importe comment. :-)
La perfection est le ver dans le fruit, qui mène vers des lendemains qui ne chantent pas


P Ory évoque Simon Leys, Batavia
La société issue d'un naufrage au large de l'Australie aboutit d'emblée à l'horreur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Naufragés_du_Batavia

Après 1870, la France a plutôt fait le choix du centre et du compromis.
La radicalité peuple plutôt les musées : elle produit la modernité culturelle
La radicalité est increvable : il y a toujours de bonnes raisons de rejeter la société extistante, et de rêver d'une autre.

 

SW - quelque chose chose se joue aujourd'hui dans le refoulement de l'idée d'utopie.
Les déclarations des droits de l'homme (1789, 1793) ont mis en avant la liberté et la résistance à l'oppression.

Aujourd'hui, le vrai danger, ce n'est pas l'utopie, mais le droit pénal de l'ennemi,
le droit de tuer l'ennemi [avec des drones] (1980, Günther Jakobs juriste allemand, d'après Carl Schmidt) ?
Torturer pour éviter des événement monstrueux,
n'est-ce pas un dilemme lui même monstrueux qui crée la condition de la politique du pire ?

Jean-François Dreuille.  Le droit pénal de l’ennemi : éléments pour une discussion.  Jurisprudence page 149, Université de Savoie, 2012
http://hal.univ-smb.fr/hal-01479079/document


Dans ce débat, il faudrait savoir un peu mieux ce qu'est la révolution
La foi en l'impossible (Quinet ?), c'est l'autre nom de l'utopie,
l'impossible, c'est le rapport à une justice qui serait stabilisée


P Ory : les contre-révolutionnaires sont à la traîne.
En 1789, dans le drapeau, le tricolore n'est pas la fusion des couleurs de Paris et de celle de la monarchie.
Le tricolore est le symbole choisi d'emblée par les révolutionnaires, partisans de la liberté.
Par réaction, les monarchistes sont amenés à revendiquer le blanc.
Le danger actuel, c'est le populisme et les prises de guerre sur ses adversaires (FN au pouvoir en Finlande).


SW cite P Clastres, la société contre l'Etat
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Clastres
le danger ce n'est pas l'idéologie mais la mnière dont des gouvernants produisent une capture des liberté individuelles, une capture qui peut se faire dans une société qui a abandonné toute utopie émancipatrice et où le pouvoir refuse d'annoncer son projet.


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