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10 avril 2017

1995 - Chirac et la rafle

 

- MLP choque en déclarant que « la France n’est pas responsable » de la rafle du Vél’ d’Hiv, Le Monde 10.04.2017

A 15 jours du premier tour, MLP a rouvert une ancienne polémique,
22 ans après un discours historique de Jacques Chirac
reconnaissant la responsabilité de la France


-
La rafle du Vel' d'Hiv', un crime français
Sébastien Ledoux, blog Médiapart  10.04.2017
http://blogs.mediapart.fr/sebastien-ledoux/blog/100417/la-rafle-du-vel-dhiv-un-crime-francais

- La rafle du Vel d'hiv'  Cercleshoah
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article597

Le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français arrêter plus de 13 000 de leurs compatriotes,
hommes, femmes et enfants juifs, pour le compte de l’occupant nazi.
La plupart furent déportés dans des camps, en France puis en Allemagne, et ne revinrent jamais.


- Le discours de Jacques Chirac (écrit par Christine Albanel ?)
prononcé lors des commémorations de la Rafle du Vel’d’Hiv’ - 16 juillet 1995
http://bit.ly/2oVVPKl

extraits
« Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 [4500 ? 7000 ? 9000 ?] policiers et gendarmes français,
sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis ».

« La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile,
la France accomplissait l'irréparable.
Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux ».

« L’horreur, pourtant, ne faisait que commencer.
Suivront d’autres rafles, d’autres arrestations. À Paris et en province.
Soixante-quatorze trains partiront vers Auschwitz.
Soixante-seize mille déportés juifs de France n’en reviendront pas ».

« Transmettre la mémoire du peuple juif, des souffrances et des camps.
Témoigner encore et encore. Reconnaître les fautes du passé, et les fautes commises par l’Etat.
Ne rien occulter des heures sombres de notre Histoire,
c’est tout simplement défendre une idée de l’Homme, de sa liberté et de sa dignité.
C’est lutter contre les forces obscures, sans cesse à l’œuvre ».

« Je veux me souvenir de toutes les familles juives traquées, soustraites aux recherches impitoyables de l’occupant et de la milice, par l’action héroïque et fraternelle de nombreuses familles françaises ».


« Certes, il y a les erreurs commises, il y a les fautes, il y a une faute collective.
Mais il y a aussi la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse,
fidèle à ses traditions, à son génie. Cette France n’a jamais été à Vichy.
Elle n’est plus, et depuis longtemps, à Paris.
Elle est dans les sables libyens et partout où se battent des Français libres.
Elle est à Londres, incarnée par le Général de Gaulle.
Elle est présente, une et indivisible, dans le cœur de ces Français,
ces « Justes parmi les nations » qui, au plus noir de la tourmente,
en sauvant au péril de leur vie, comme l’écrit Serge Klarsfeld,
les trois-quarts de la communauté juive résidant en France, ont donné vie à ce qu’elle a de meilleur.
Les valeurs humanistes, les valeurs de liberté, de justice, de tolérance
qui fondent l’identité française et nous obligent pour l’avenir »


11.04.2017 Commentaire Henry Rousso :
http://www.huffingtonpost.fr/henry-rousso/le-pen-vel-dhiv-vichy_a_22034882/

- « Il n'est pas inutile de rappeler les dilemmes, pour ne pas dire les contradictions internes du propos présidentiel de l'époque.
Dans ce discours qui a fait date, Jacques Chirac déclare, d'un côté, que "la France" doit être tenue pour responsable des persécutions antijuives – et donc pas seulement Vichy – et qu'il y a même là une "faute collective", propos très fort, contestable et contesté à l'époque.

Mais il dit, d'un autre côté, qu'il y avait aussi une autre France, et donc que cette "faute" n'est pas partagée par l'ensemble de la Nation: "Certes, il y a les erreurs commises, il y a les fautes, il y a une faute collective. Mais il y a aussi la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie. Cette France n'a jamais été à Vichy".

Si l'on omet de rappeler cette partie essentielle du discours, on ne comprend pas que sa portée tient moins à la dimension "repentante" qu'à l'expression de cette contradiction terrible et insoluble des deux Frances, d'un pays déchiré entre sa part d'ombre et sa part de lumière, contradiction qui s'est perpétuée dans la mémoire et qui ne résoudra probablement jamais. C'est la grande, l'énorme différence, avec une vision manichéenne qui réduirait la situation de l'Occupation aux agissements d'une "poignée de traîtres" ne représentant qu'eux-mêmes. Si De Gaulle pouvait écrire cela dans les années 1950, dans la foulée de la Libération et du haut de sa stature et de son héritage, le dire aujourd'hui n'a plus aucun sens.

Dans son discours, Jacques Chirac ne prononce d'ailleurs, ni le mot "pardon", ni le mot "excuse". Il évoque une "dette imprescriptible". De fait, dans les années qui ont suivi, cette dette s'est traduite par un changement dans la perception politique et juridique du régime de Vichy. En 1997, le gouvernement créé une commission dirigée par Jean Mattéoli pour établir le montant des dommages résultant de la spoliation des biens juifs par des lois françaises.. »


- « En réalité, la question la plus importante est ailleurs. Faut-il réparer les fautes, toutes les fautes, du passé et, si oui, jusqu'à quand et comment? Là encore, le débat est ouvert. Une chose est sûre en ce domaine: ce sont rarement les dictatures, les régimes criminels ou ceux qui ont commis ces actes qui payent ou s'excusent pour leurs méfaits. Ce sont souvent leurs successeurs – ou des instances internationales... Et les successeurs sont parfois aussi ceux qui ont souffert les premiers desdits régimes. Ils se retrouvent donc dans cette situation impossible d'avoir à payer pour leurs bourreaux ».


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