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19 octobre 2014

Elisée Reclus, géographie et anarchie

 

reclus2

Elisée Reclus (1830-1905) en Suisse
http://fr.wikipedia.org/wiki/Elisée_Reclus

 

Élisée Reclus, théorie géographique et théorie anarchiste,
long article (66 000 signes) d'une conférence de Philippe Pelletier, 31.12.2012
Aggiornamento HG, 17.10.2014
http://aggiornamento.hypotheses.org/2373

extraits :
« De prime abord, Élisée Reclus (1830-1905) ne semble pas avoir écrit un traité de théorie géographique…
Mais plusieurs chapitres de ses ouvrages, notamment introductifs ou conclusifs, exposent des principes géographiques forts. C’est notamment le cas de sa préface de L’Homme et la Terre (1905) ou l’introduction à l’ouvrage d’un autre géographe anarchiste, La Civilisation et les grands fleuves historiques (1889) de Léon Metchnikoff (1838-1888). En outre, comme viennent de le montrer de récentes recherches, la Nouvelle Géographie Universelle (1876-1894) d’Élisée Reclus, loin de se résumer à une simple description du monde, livre aussi des éléments généraux à travers une analyse régionale »...

« ... Il existe un lien historique, idéologique et personnalisé entre ces trois idéologies (les religions monothéistes, le marxisme, le catastrophisme écologiste). Le catastrophisme est un excellent moyen pour culpabiliser les individus de façon très religieuse, pour les tétaniser et pour les détourner, face à l’ampleur de ce qui paraît incommensurable et insurmontable, inhumain. L’« heuristique de la peur » proposé par un Hans Jonas (1903-1993), celui-là même qui suggérait une « dictature bienveillante » pour régler les problèmes écologiques de la planète, n’est rien d’autre qu’une supercherie ».

« Or l’anarchisme place la liberté et la critique du pouvoir au cœur de sa philosophie, de son éthique et de sa pratique...
L’analyse géographique permet de démasquer cette fiction en décrivant la réalité spatiale des exploitations (division socio-spatiale du travail), des dominations (division en États-nations et en empires), des oppressions (lieux de pouvoir coercitif, marginalisation des minorités, ghettos) et des aliénations (lieux de culte, lieux de la société marchande spectaculaire, lieux du sexisme). Une perspective anarchiste en géographie analyse, et dénonce, les formes spatiales du pouvoir, que celles-ci soient particulièrement coercitives ou visibles, ou moins fortes ».

« La géographie actuelle, outre qu’elle se complaît bien souvent dans un outillage informatique et quantitatif, garde cependant une lecture verticale de ces espaces…

... Une perspective anarchiste de la géographie peut libérer celle-ci de ce carcan verticaliste et lui substituer une lecture horizontale du monde, démontant les systèmes hiérarchiques du pouvoir et valorisant les tentatives horizontales d’émancipation humaine dans l’espace. Elle refuse une vision statique et fétichiste de la nature. Elle s’interroge sur les limites supposées de la biosphère et de la terre, mais aussi sur le retour du malthusianisme en science comme en politique.  Elle n’est pas l’esclave de la technologie, mais elle ne tombe pas non plus dans une critique aveugle ou tronquée de celle-ci. Elle se met au service non des dominants, en leur fournissant des outils d’analyse et de contrôle, des discours et des lectures du monde, mais au service de la société, du peuple, non pas de l’extérieur ou d’en haut, mais en son sein, en franchissant et en dépassant la barrière académique ».


pelletier

Philippe Pelletier, Paris, mars 2012
http://corotzilla.eklablog.com/salon-du-livre-jour-1-a44820332

geo-anar-pp

http://editions-libertaires.org/?p=519

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