Les conseils juifs et les nazis
« Parler de "collaborateurs" pour les conseils juifs me paraît inadéquat »
entretien avec l'historienne Annette Wieviorka à l’occasion des films Hannah Arendt et Le dernier des injustes
extraits :
« La perversité du système nazi, c’est d’impliquer des victimes dans leur propre persécution ».
« Je pense que certains dirigeants juifs n'ont effectivement pas correctement interprété cette rationalité nazie. Le président du conseil juif de Lodz, Chaim Rumkowski, était persuadé que les juifs pouvaient être utiles aux Allemands parce qu'on avait installé, autour du ghetto, des ateliers de confection pour l'armée allemande. Aujourd'hui, cette illusion du salut par le travail nous semble absurde. Mais en même temps on célèbre un Schindler qui a sauvé des milliers de juifs en les embauchant dans ses entreprises et on le considère comme un Juste parmi les nations. Personne, en revanche, ne célèbre le fait que les survivants du ghetto de Lodz faisaient partie de ces travailleurs. Y avait-il, du reste, une rationalité nazie unique ? »
« L'équipe de l'historien Emanuel Ringelblum, enfermé dans le ghetto de Varsovie, a rassemblé archives sur archives. A un moment, les éléments ainsi récoltés ont pris sens, et le groupe a compris que les juifs étaient destinés à l'annihilation .. De ce groupe ne sont demeurés que trois survivants ».
« La question de l’attitude des conseils juifs a été débattue en Israël de façon constante ».
Rappel :
Maurice Kriegel, Trois mémoires de la Shoah États-Unis, Israël, France
À propos de Peter Novick, L’Holocauste dans la vie américaine, Le Débat 117, 2001
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