Internet, arme de distraction massive ?
Le magazine Philosophie publie un dossier titré
Pourquoi nous n'apprendrons plus comme avant
Avec Nicholas Carr, Salman Khan, Michel Serres, Raffaele Simone,
Bernard Stiegler, Jean-Philippe Toussaint, Maryanne Wolf
http://www.philomag.com/fiche-dossiers.php?id=127
http://www.philomag.com/fiche-ancien-numero.php?id=63
(Le magazine s'intéresse aussi à Karl Marx).
Internet est présenté comme une Arme de distraction massive
avec des titres explicites
Pourquoi nous ne lisons plus comme avant ?
Pourquoi nous n'écrivons plus comme avant ?
Pourquoi nous n'étudions plus comme avant ?
Pourquoi nous ne mémorisons plus comme avant ?
Pourquoi nous n'apprendrons plus comme avant ?
Le dossier est un moyen de faire à nouveau de la pub pour Nicholas Carr,
dont l’article Is Google Making Us Stupid ? What the Internet is doing to our brains
avait beaucoup circulé à l'été 2008.
http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2008/07/is-google-making-us-stupid/306868/
Un an plus tard, en 2009, Books magazine en a tiré la traduction titrée
Internet rend-il ENCORE PLUS bête ?
http://www.books.fr/magazines/numero-7/
La question de Philosophie magazine est utile,
à condition de partir d’observations concrètes et rigoureuses, pas à partir de préjugés anti-modernistes.
L’immédiateté ? Elle serait amorale et produirait des individus peu motivés.
L’opposition entre une lecture profonde et une lecture numérique est largement artificielle. A moins qu’in ne faille pour certains lire un quotidien et un magazine comme un roman, de la première ligne à la dernière.
Le multitâche dénoncé par Carr ? N’est-ce pas une forte incitation de l’économie capitaliste actuelle ?
Distinguer écriture et connexion ? Pourquoi se priver des dictionnaires disponibles en ligne ?
Pour Marie Sarazin, « la télévision est bien plus nocive qu’Internet ». Michel Serres semble d'accord et fait la distinction entre le conducteur (l’internaute) et le passager (le téléspectateur).
« Ce n’est pas la technique qui est toxique en soi, c’est notre incapacité à la socialiser correctement » ajoute Bernard Stiegler.