Auschwitz, le devoir d'histoire
Shoah, le devoir de mémoire - Libération 24-03
Le souvenir du génocide juif se heurte à la disparition prochaine des survivants. Sa place à l’école doit encore être trouvée, entre cours d’histoire et éducation civique. http://www.liberation.fr/societe/
«Les voyages à Auschwitz ne peuvent remplacer un cours d’histoire»
Georges Bensoussan et Sophie Ernst, historiens, réfléchissent à l’enseignement de la Shoah :
http://www.liberation.fr/societe/
La présentation du Memoire Demain, le dvd de l'UDA - l'Union des Déportés d'Auschwitz au Lycée Louis Le Grand est à l'origine de l'article et de l'entretien.
Devoir de mémoire : les médias semblent adorer une formule qui leur évite d'avoir à expliquer la différence que les historiens font entre le devoir d'histoire et le travail de mémoire.
Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Devoir_de_mémoire
Evelyne Marsura (2002) : http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=131
Laurent Wirth (2002) : http://www.ac-reims.fr/datice/bul_acad/hist-geo/bul26/wirth.htm
Reims, Histoire et mémoires : http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_histoire/05historiens1.htm
« La disparition progressive des derniers survivants » va-t-elle changer l'enseignement de l'histoire ?
L'histoire n'existerait que par le témoignage des acteurs (et des victimes). Curieuse déformation, installée dans les médias avec l'avancée en âge des derniers soldats de 1914-1918. Dans une telle vision, que faudrait-il dire du travail des historiens modernistes, médiévistes ou antiquisants ?
Le rapport entre le témoin, l'historien et le professeur d'histoire a été étudié par Annette Wieviorka. L'écouter dans son long entretien pour l'INA avec JB Peretié en 2006.
http://clioweb.canalblog.com/tag/wieviorka
Il doit exister des milliers d'heures de témoignages de déportés archivés sur le web ou des millions de pages éditées. Le Cercle d'étude propose un choix d'ouvrages et de vidéos : http://www.cercleshoah.org/spip.php?article86
La déportation dans les camps nazis : http://clioweb.free.fr/camps/deportes.htm
Sylvie Lindeperg, Nuit et brouillard, un film dans l'histoire O Jacob, 2007
Extraits :
« Sur le fond, enseignants et historiens s’interrogent aussi sur l’évolution de cet enseignement qui ne trouve pas toujours sa place, entre cours d’histoire classique et cours d’éducation civique. La tendance est à dissocier plus clairement, d’un côté, les faits historiques, et de l’autre, les valeurs - lutte contre les discriminations, le racisme, - et les fondements de la morale républicaine ».
« La France est considérée comme une nation pilote sur l'enseignement de la Shoah »
Une seule institution semble posséder la vérité... Pour Bensousan, « Un bon enseignement est celui qui explique la genèse politique du crime de masse qui s'appelle Auschwitz, et en quoi c'est un événement sans précédent et spécifique - étant entendu que ce n'est pas le seul génocide du XXe siècle ». Chaque élève doit pouvoir comprendre, poursuit-il, que c'est « le regard zoologique du nazisme sur l'espèce humaine » qui en est à l'origine...
Le voyage à Auschwitz ? « Rien ne vaut un cours d’histoire où l’on développe une réflexion politique »
[seulement politique ? C'est sans doute ce qui a conduit à la suppression de l'enseignement de l'histoire en terminale pour les élèves scientifiques]
« Là où le bât blesse, c'est dans la formation des enseignants » … « les jeunes certifiés ignorent le nom de Raul Hilberg ».. Il reste des progrès à faire : « on » ne distingue toujours pas entre les « camps de concentration », où l’on ne perpétuait pas des crimes de masse, et les « centres de mise à mort », de vraies usines à meurtres ».
« il y a des problèmes dans des établissements de banlieue, avec des jeunes d'origine arabe, en particulier maghrébine. Et cela devrait interroger les élites françaises ».
« Certains profs sont, en outre, sensibles aux thèses de l'ultra gauche »
« La Shoah arrive comme un coup de tonnerre lors de l'étude de la Seconde Guerre mondiale ... Il manque un récit construit sur l'histoire des Juifs, sur l'antijudaïsme chrétien et la spécificité de l'antisémitisme en Europe au XIXe et XXe siècle ».
[dans le prochain programme de 1ere, en dehors de l'anéantissement, combien de minutes sur la 2 GM ?]
Le voyage à Auschwitz-Birkenau ? « le choc de l'horreur ... conduit à un antiracisme de conformisme »