Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Clioweb, le blog
24 août 2010

Braudel, civilisations et cultures-monde

24.08.2010 : Les avatars de l'idée de civilisation
débat sur France-Culture, avec Patrick Boucheron, Christian Grataloup et Jean-Frédéric Schaub
fichier à podcaster en mp3
écoute sur france-culture

La grammaire des civilisations, c'est la réédition posthume en 1987 d’un manuel de 1963 ( Le monde actuel. Histoire et civilisations ) écrit avec un outillage mental des années 30.
Le BO du 19 juillet 1957 étalait le récit historique de la 6e à la 1ere. Les civilisations et la longue durée occupaient toute l'année de terminale. En juin 1959, le récit revient : le programme définitif prévoit un trimestre sur 1914-1945, deux sur les civilisations. Chez Nathan, le Monnier proposait 2 ouvrages, un de Duroselle en 250 pages sur l'événementiel (1914-1945), un de 350 pages sur les civilisations (M Bodin, JB Duroselle, JP Faivre, J Poirier, E Tersen, avec 6 chapitres sur la civilisation occidentale, 2 sur le monde communiste, 2 sur le monde musulman, 3 sur l'Afrique noire...).

Le projet scolaire a échoué : la longue durée a succombé devant la résistance du système. Sur le terrain, l'événementiel a vite occupé plus de 2 trimestres, l'épreuve orale au bac laissant peu de chance à la seconde partie. Le bac a servi de rabot : la période 1914-1945 a vite occupé tout l'espace, l'événementiel politique semblant plus rassurant dans un sujet d'oral à l'examen. Dans les années 1980, l'histoire des relations internationales a joué un rôle équivalent, avant l'arrivée, après 1995, des sujets nationaux dits de "société".
En France, l'histoire globale n'a pas eu de succès, mais les programmes ont plutôt évité une approche trop étroitement nationale (cf en Term : Le monde, l’Europe, la France)

Lire Fernand Braudel et la Grammaire des civilisations (1963), un article de René-Éric Dagorn http://www.espacestemps.net/document639.html

L'approche par les civilisations est à mettre en contexte : vers 1963, les activités rurales (chasse, élevage, labours, rizières...) occupent encore une place importante dans un monde en fortes mutations. 1963, c’est aussi la fin des empires coloniaux. Braudel n'était pas un anti-colonialiste.La civilisation, c’est au singulier un moyen de classer les sociétés en fonction du modèle européen (évolutionnisme, progrès de l'humanité) ; au pluriel, c’est aussi le moyen d’insister sur la diversité des sociétés. Il y aurait à dire sur l'influence de l'anthropologie anglo-saxonne (cf le double sens du mot « culture », les œuvres majeures léguées par les générations précédentes, par ex l'antiquité gréco-romaine, les pratiques sociales ordinaires ).
La triple temporalité chez Braudel, c'est un contrefeu au structuralisme.

Comment penser l’altérité, proche (Le Cid, Saladin) ou lointaine ?

Braudel a ouvert des portes. Il a incité à penser à l’échelle du monde, et les géographes de la géohistoire sont peut-être ses meilleurs héritiers. Mais L’Identité de la France a précédé ce que les intervenants présentent comme une certaine frilosité des historiens français depuis 1990 : à la différence des anglo-saxons, ils fuient les grandes questions, celles qui font courir le risque du démenti ou du ridicule, et préfèrent se réfugier dans des questions limitées, avec des réponses limitées sur des objets limités dans un cadre national...

Allusions dans le débat à Tamerlan, à Huntington, à Aristote au Mont Saint Michel...

braudel          braudelgc   

Publicité
Publicité
Commentaires
Clioweb, le blog
Publicité
Archives
Publicité