Profession : professeur d'histoire
La revue L'Histoire n° 359 publie un entretien avec Patrick Garcia
L'essor de l'enseignement de l'histoire a coïncidé avec le temps des certitudes nationales. Les mutations récentes (décolonisation, Europe, globalisation) ont plutôt eu un effet déstabilisateur.
« Les programmes continuent d'afficher des ambitions immenses, alors que le nombre d'heures réservées à H et à la G, dans le meilleur des cas, reste stable, et dans certaines filières est réduit à la portion congrue - voire à néant en terminale S »
« Le poids de la finalité civique en revanche s'est considérablement accru. De la mémoire de la Shoah à celle de la colonisation, on attend de l'histoire qu'elle contribue à démêler toutes les questions que soulève la société. D'où l'agacement de certains enseignants, qui ne savent plus très bien où donner de la tête, tiraillés entre le souci pédagogique (le document ou le récit magistral), la nécessaire adaptation aux évolutions de leur discipline, la demande sociale, les pressions des porteurs de mémoire et les injonctions du pouvoir politique ».
« Sans parler, pour ceux qui entrent dans la carrière, de l'amputation presque complète de la formation professionnelle lors de la première année d'exercice. Et pourtant, la demande reste immense ».
Avant 1914, il y a 150 agrégés dans le secondaire classique et environ 15 postes au concours chaque année. 129 thèses d'histoire et 7 de géo ont été soutenues en Sorbonne entre 1877 et 1906. En 1930, moins de 5 % des garçons de 10 à 17 ans fréquentent le secondaire. A comparer avec la massification après 1975.
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Des scientifiques sans histoire, Olivier Loubes
En France, l'HG est un enseignement de culture générale jugé
indispensable au futur citoyen...
« Bref, l'histoire n'est pas une
matière littéraire, contrairement aux idées reçues, mais un outil
démocratique... Ce n'est pas un enseignement de spécialité mais un
creuset de références communes pour comprendre le monde et un
apprentissage de méthodes critiques ».
« Dès lors, comment éviter que la décision de 2009 [suppression de l’HG obligatoire en Term S] n'apparaisse comme le fruit d'un souci d'économie plutôt qu'un effort -tjs nécessaire - de réforme ? »
En 1882, l'histoire, c'est « particulièrement » celle de la France ; en 2009, le dernier chapitre, c'est la victoire de la démocratie libérale et de l'éco de marché...
Dans ce numéro de L'Histoire, un dossier sur la naissance du Parti Communiste au congrès de Tours (déc 1920), et un article de Dominique Bartélemy sur la naissance de la chevalerie vers 1100.
En ligne, de bonnes adresses, dont celle de la liste H-Français
http://www.histoire.presse.fr/content/annuaire-outils-professeurs/listweb