P. Boucheron, Ce que peut l’Histoire 4
Patrick Boucheron, Ce que peut l’histoire
Leçon inaugurale, Collège de France, 17 décembre 2015
L'audio et la vidéo de la Leçon inaugurale sont en ligne.
http://www.college-de-france.fr/site/patrick-boucheron/inaugural-lecture-2015-12-17-18h00.htm
Le texte en accès libre sur Open Edition
http://books.openedition.org/cdf/4507
Notes (à relire et corriger) à partir de la leçon de Patrick Boucheron.
http://clioweb.free.fr/debats/notes-boucheron.pdf
http://clioweb.free.fr/debats/notes-boucheron.doc
Le texte officiel sera publié et disponible en ligne
« Nous avons besoin d’histoire car il nous faut du repos. Une halte pour reposer la conscience, pour que demeure la possibilité d’une conscience - non pas seulement le siège d’une pensée, mais d’une raison pratique, donnant toute latitude d’agir. Sauver le passé, sauver le temps de la frénésie du présent : les poètes s’y consacrent avec exactitude. Il faut pour cela travailler à s’affaiblir, à se désœuvrer, à rendre inopérante cette mise en péril de la temporalité qui saccage l’expérience et méprise l’enfance. « Étonner la catastrophe », disait Victor Hugo, ou avec Walter Benjamin, se mettre en travers de cette catastrophe lente à venir, qui est de continuation davantage que de soudaine rupture.
Voici pourquoi cette histoire n’a, par définition, ni commencement ni fin. Il faut sans se lasser et sans faiblir opposer une fin de non recevoir à tous ceux qui attendent des historiens qu’il les rassurent sur leur certitudes, cultivant sagement le petit lopin des continuités. L’accomplissement du rêve des origines est la fin de l’histoire - elle rejoindrait ainsi ce qu’elle était, ou devait être, depuis ces commencements qui n’ont jamais eu lieu nulle part sinon dans le rêve mortifère d’en stopper le cours. Car la fin de l’histoire, on le sait bien, a fait long feu. Aussi devons-nous, du même élan, revendiquer une histoire sans fin, parce que toujours ouverte à ce qui la déborde et la transporte, et sans finalité, une histoire que l’on pourrait traverser de part en part, librement, gaiement, visiter en tous ses lieux possibles, désirer comme un corps offert aux caresses, oui, demeurer en mouvement.»
01.01.2016
Boucheron, une histoire sans fin Le Monde 01.01.2016
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/01/une-histoire-sans-fin_4840746_3232.html
Boucheron, extraits
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/01/ce-que-peut-l-histoire_4840743_3232.html
rappel :
http://clioweb.canalblog.com/tag/Boucheron
articles et entretiens
http://www.college-de-france.fr/site/patrick-boucheron/Principaux-entretiens__1.htm
Les empires, vecteurs de la mondialisation, RDV histoire Blois 2015
« La recherche de l’identité est contraire à l’idée même d’histoire », Le Monde 24.09.2015
« L’hospitalité n’est pas un devoir, elle est un droit », La Croix, 17 septembre 2015
« Les historiens se doivent d’être indisciplinés », Télérama, 8 mars 2015
l'Atlas gobal (Les arènes) - Planète Terre 07.01.2015
« Combat avec une fresque dans un tunnel, la nuit », Le rideau, 26 mars 2014
«Un médiéviste est bien armé pour comprendre le présent » - Libération 26.12.2013
« L’histoire pour espacer le temps », Écrire l’histoire, 11, 2013
« Apologie pour une histoire inquiète », Nonfiction.fr, 12, 19 et 26 juin 2012 (entretien avec Pierre-Henri Ortiz)
« Entretien », Histoire pour tous, 25 janvier 2011
« L’invention de la mondialisation », La vie des idées, 19 mars 2010
Articles dans le magazine L'Histoire
http://lecercle.histoire.presse.fr/index/?motClef=&motClef2=&auteur=Boucheron
Jacques Le Goff, révolutionnaire heureux 409
Georges Duby a-t-il inventé Bouvines ? 399
Les gargouilles, ces monstres qui nous regardent 368
L'orientalisme est né au Moyen Age 367
Qui a inventé les Grandes Découvertes ?
Et Alberti inventa la peinture... 309
Florence au temps des Médicis 274
Rome, le pape et Michel-Ange n°234
Princes et architectes de la Renaissance 197
Machiavel, l'inquiétude en héritage, coll 4.3 et 44
Michelet, prophète de la nation coll 44
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Daniel Arasse, Saint Bernardin
Daniel Arasse, Saint Bernardin de Sienne.
Entre dévotion et culture : fonction de l’image religieuse au XVe siècle, Hazan
Résurrection d’une thèse, titre Le Monde des livres 20.11.2014
Enfin rassemblés,les écrits de l’historien Daniel Arasse sur Bernardin de Sienne dessinent le fantôme de son manuscrit volé pendant ses études.
http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/11/20/resurrection-d-une-these_4526282_3260.html
Au milieu des années 1970 : à Florence, Daniel Arasse se fait voler papiers et bouquins préparant une thèse sur Saint Bernardin. Il change de sujet et de patron de thèse, Louis Marin remplaçant André Chatel :
« Entre l’ombre de Pierre Francastel, mort en 1970 mais dont le travail était à l’origine de l’orientation du normalien, agrégé de lettres classiques, vers l’histoire de l’art, la puissante figure d’André Chastel, qui incarnait à la Sorbonne la grande tradition de l’histoire de l’art, et les innovations sémiologiques de Louis Marin et d’Hubert Damisch à l’EHESS, Daniel Arasse semblait écartelé ».
L’ouvrage réunit les articles déjà publiés, en forme de fantôme d’une thèse inachevée.
Il ramène ainsi à une question primordiale de l’histoire de l’art, formulée par Roland Recht : « Comment les images, différemment des textes mais en dialogue avec eux, nous aident-elles à comprendre un moment de l’histoire ? »
A la fin de ses sermons, Bernardin brandissait une tablette avec en lettres d’or YHS.
Une forme d’idôlatrie condamnée par l’Eglise ou une version du culte des images ?
Bernardin fut accusé d’hérésie en 1427-28 mais est canonisé en 1450.
rappels :
- Daniel Arasse, Histoire de peintures
http://clioweb.free.fr/art/arasse.htm
- Daniel Arasse, la jubilation du regard
http://clioweb.canalblog.com/archives/2012/01/11/23194562.html
- Conjurer la peur - Dans une magnifique étude, Patrick Boucheron affirme la force des images, au quattrocento comme aujourd'hui. Le film commence en 1427. Dans la première scène, au centre, Bernardin de Sienne, le célèbre prédicateur franciscain. Il parle à la foule des fresques du palais communal de sa ville, qui ont été peintes par Ambrogio Lorenzetti en 1338. C'était au temps des « Neuf », le dernier véritable gouvernement communal de Sienne avant le triomphe d'un nouvel ordre politique, celui des oligarques et des seigneurs de la Renaissance. Dans ces images sans aucune allusion religieuse ou presque, Bernardin identifie pourtant la nécessité de conformer l'ordre humain aux volontés divines.
http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/11/14/l-oeil-politique_3513857_3260.html
SANO di Pietro, St Bernardino Preaching in the Campo, 1445, Siena
Web Gallery of Art (search Bernardino Siena 1400-1450)