Le chevalier de la Barre (1745-1766)
Le chevalier de La Barre en statue au pied du Sacré-Coeur
Le chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre, est né le 12 septembre 1745
au château de Férolles-en-Brie et mort le 1er juillet 1766 à Abbeville
En 1766, ce jeune homme issu d'une famille noble est condamné à mort pour blasphème et sacrilège
par le tribunal d'Abbeville, puis par la Grand-Chambre du Parlement de Paris.
http://fr.wikipedia.org/wiki/François-Jean_Lefebvre_de_La_Barre
« Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d'un lieutenant général des armées,
jeune homme de beaucoup d'esprit et d'une grande espérance,
mais ayant toute l'étourderie d'une jeunesse effrénée,
fut convaincu d'avoir chanté des chansons impies,
et même d'avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau,
les juges d'Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains,
ordonnèrent,non seulement qu'on lui arrachât la langue,
qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu ;
mais ils lui appliquèrent encore la torture pour savoir combien de chansons il avait chantées,
et combien de processions il avait vu passer, le chapeau sur la tête. »
Relation de la mort du chevalier de La Barre
Œuvres complètes de Voltaire, Garnier, 1879, tome 25
Voltaire reproduisit la Relation, en 1769, à la suite de la Canonisation de saint Cucufin,
et dans le tome Ier des Choses utiles et agréables ;
en 1771, au mot Justice, dans la septième partie de ses Questions sur l’Encyclopédie
http://fr.wikisource.org/wiki/Relation_de_la_mort_du_chevalier_de_La_Barre
En 1885, sur le parvis de la basilique du Sacré-Coeur,
les républicains lui érigèrent une statue réalisée par Armand Bloch.
Elle fut déplacée ici en 1927, lors de l’ouverture du square,
et fut fondue sous Vichy en 1941
Le monument en photo d'après une carte postale de 1906 :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/Sacre-Coeur-Chevalier-de-la-Barre.jpg
Monument au chevalier de La Barre – Paris, 18e arr.
https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-chevalier-de-la-barre-paris-18e-arr-fondu/
L’inauguration de l'actuelle statue en 2001
http://atheisme.org/statue.html
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Marc Bloch et les réactionnaires
« Le candidat Nicolas Sarkozy s’y était essayé, Jean-Marie Le Pen également s’était approprié les propos de Marc Bloch. Voici que Marion Maréchal-Le Pen à son tour puise dans le même seau pour faire frémir le sentiment patriotique de ses propos chauvins et islamophobes : « Qui n’a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n’est pas vraiment Français !» (Le Figaro, 2 décembre 2015)
« ... Assurément la pensée de M. Bloch n’est pas réductible à un repli identitaire, elle n’est pas soluble dans la pensée nationaliste et islamophobe du Front national. Elle en est même l’antidote ! »
http://ihtp.hypotheses.org/1430
Voir la page 103 dans cette version mise en ligne.
Marc Bloch, L’étrange défaite. Témoignage écrit en 1940
Société des Éditions Franc-Tireur, Paris, 1946
http://classiques.uqac.ca/classiques/bloch_marc/etrange_defaite/etrange_defaite.html
2009, 2012, 2015 les réactionnaires ont tenté de récupérer l'héritage de Marc Bloch :
Voir : http://clioweb.canalblog.com/tag/marcbloch
Marc Bloch (1886-1944)
L'historien, le résistant est tombé sous les balles nazies le 16 juin 1944.
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Paris 1871 : des ruines et des hommes
- 2020 : Les photographies de la guerre de 1870 - Arte 18.08.2020
http://clioweb.canalblog.com/tag/photos1870
- Les ruines de la Commune, La Fabrique de l'histoire, 14.05.2014
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-44-2014-05-15
avec Eric Fournier, Paris 1, auteur de «Paris en ruines. Du Paris haussmannien au Paris communard » (éd. Imago).
et Daryl Lee, Université de Brigham.
http://humanities.byu.edu/directory/dpl/
Communards fusillés par les Versaillais (TDC 72) Les Tuileries en ruines, vues de la rue de Rivoli
Les hommes ou les bâtiments ?
http://clioweb.canalblog.com/archives/2014/03/18/29467734.html
Les pierres ou les hommes ?
Histoire culturelle (du social) ou histoire sociale de la culture ?
Dans l'histoire, certaines destructions sont naturelles :
Pompéi et le Vésuve,
Saint-Pierre et la Montagne Pelée,
le tsunami de l'Océan indien en 2004
et celui du Japon en mars 2011...
Mais l'humanité a aussi une réelle capacité à détruire et à s'auto-détruire.
La guerre n'est-elle pas le plus sûr instrument par un saccage méthodique ?
cf. Carthage ou Corinthe au temps des Romains, le Palatinat au temps de Louvois, la barbarie nazie à Oradour.
Au XXe, l'industrie a changé l'échelle, aussi bien pour les hommes que pour les bâtiments : cf. Hiroshima .
En 1944, les villes normandes ont payé un lourd tribut à la liberté (plus de 350 civils tués à Vire).
Sur le plan de l'urbanisme, dans les années 1960, la spéculation immobilière a aussi fait des ravages (cf Le domaine des dieux).
Le rapport à ces destructions est donc humain, social et politique, plus encore que culturel.
En 1871, les touristes américains ont-ils au préalable fait le détour par Atlanta pour visiter les dégâts de la guerre de Sécession ?
Dans l'émission sur la Commune, les textes lus viennent d'un seul camp, nostalgiques de Napoléon III ou partisans de Thiers le massacreur. Ils illustrent la violence de l'affrontement politique entre monarchistes et républicains.
L'histoire culturelle serait-elle un alibi pour un des courants politiques ?
Que penser des conséquences sociales de la Curée qui a accompagné la modernisation de Paris par Haussmann ?
La « fête impériale » évoquée a-t-elle profité à tous les groupes sociaux ?
Que dire de la politique du gouvernement d'Ordre moral, une préfiguration cléricale du régime de Vichy ?
Que penser du Sacré Coeur et de l'architecture religieuse (1875-1923), par comparaison avec l'art des cathédrales ?
L'émission de mercredi sur Pompéi a évoqué le débat entre sauvegarde et reconstitution, entre prise en compte du mouvement et volonté de figer l'histoire.
Le travail des archéologues est sans doute plus simple quand un village a été totalement déserté par les hommes (cf le XVe). Dans une ville qui a continué de vivre et de construire, quand un promoteur attend pour mener un chantier en flux tendus, les fouilles de sauvetage sont beaucoup moins simples.
De plus, en cas de reconstitution, quelle époque choisir de favoriser ?
L'argument du « vandalisme » a été utilisé contre les Républicains.
Destructions et vandalisme pendant la Révolution française, Daniel Hermant, Annales ESC,1978
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1978_num_33_4_293964
extraits de la conclusion :
« Pour que triomphât la vision que la bourgeoisie groupe politico-social vainqueur portait en elle, il fallait brouiller les données, confondre l’ignorance des classes populaires, les complots de l'étranger, [la rapacité .. de spéculateurs voraces et mercenaires], les destructions des terroristes et les négligences de l'administration républicaine, rejeter dans les ténèbres du vandalisme tous les vaincus de la lutte politique ils aient œuvré ou non dans le domaine artistique ».
« Ce réemploi de la notion de « vandalisme », s’il bien assimilé l’usage qu’en ont fait les esprits cultivés avant le 9 thermidor, n’est qu’un combat d’arrière-garde à l’enjeu limité, presque un conflit personnel entre le sculpteur Deseine et Lenoir, fondateur du Musée des monuments français »
« On ne étonnera pas non plus de la discordance entre la chronologie du vandalisme et celle des destructions Pour ces dernières le thermidor est pas une véritable coupure et le mouvement ne est pas atténué sous le Directoire au contraire Mais le danger est déplacé les destructions ne sont plus provoquées par un iconoclasme intempestif mais par la rapacité des faiseurs affaires par les spéculateurs voraces et mercenaires »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pierre_Deseine
https://commons.wikimedia.org/wiki/category:Louis_Pierre_Deseine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Lenoir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_monuments_fran%C3%A7ais_%281795%29
rappel : Henri Grégoire, Rapport sur les destructions opérées par le vandalisme, et sur les moyens de le réprimer : séance du 14 fructidor, l'an second de la République une et indivisible - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48495b
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