NVB et le blues des profs
- Najat Vallaud-Belkacem succède à Benoît Hamon à la tête de l'Education.
Elle retraçait son parcours personnel dans un entretien de 2012
http://www.letudiant.fr/loisirsvie-pratique/loisirsvie-pratique-people/les-20-ans-de-najat-vallaud-belkacem-12397.html
Les Cahiers Pédagogiques lui ont envoyé une lettre - 27.08.2014
http://www.cahiers-pedagogiques.com/Lettre-a-Najat-Vallaud-Belkacem
- L'annonce de sa nomination semble avoir sonné le réveil des réacs délirants
Christine Boutin dénonce une « provocation non tolérable », tandis que Laurent Wauquiez parle de « provocation contre les familles » - Le Monde 27.08.2014. Résumé par Affordance - « c'est confirmé : @laurentwauquiez a la garde alternée du neurone de @christineboutin »
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/08/27/najat-vallaud-belkacem-bouc-emissaire-des-anti-genre_4477659_823448.html
Les cléricaux, ennemis de toute forme d'égalité entre hommes et femmes, savent faire circuler sur internet les rumeurs les plus folles et les plus absurdes : initiation imaginaire à la masturbation, port fantasmé de jupes par les garçons. Le Nouvel Obs 27.08.2014 - http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140827.OBS7310/najat-vallaud-belkacem-une-khmer-rose-a-l-ecole.html
- Image dégradée, stress... Les raisons du blues des profs - Le Monde 27.08.2014
Pendant ce temps, trois syndicats (le SNUipp-FSU, le SGEN-CFDT et le SE-UNSA) rendent publiques des enquêtes sur les profs d'école. « Des réformes qui tardent à se concrétiser, une image dégradée dans la société, des salaires à la traîne – quand les effectifs sont, eux, à la hausse –, un fossé qui se creuse avec leur hiérarchie... A quelques jours d'une rentrée des classes marquée par le retour, partout, à la semaine de quatre jours et demi, les professeurs des écoles ont le blues ».
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/27/image-degradee-stress-les-raisons-du-blues-des-profs_4477372_3224.html
Blois et la banalisation
Dans Les Inrocks 26.08.214, Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie expliquent leur appel au boycott des RDV de l’histoire de Blois et analysent la violence des réactions provoquées par leur texte.
http://www.lesinrocks.com/2014/08/26/actualite/edouard-louis-geoffroy-lagasnerie-rebelle-forcement-progressiste-11520670/
extraits :
Pour EL et GDL, les institutions imposent un espace de “discussion”. Elles choisissent pour vous des interlocuteurs… Refuser ce type de banalisation de discours inacceptables, c'est s'exposer à un rappel à l’ordre.
- La violence des attaques dont vous êtes l’objet dans les journaux depuis trois semaines est souvent âpre ; beaucoup vous présentent comme des intellectuels sectaires, refusant le principe même du débat démocratique. Comment recevez-vous cette accusation ?
« Ce qui nous frappés, c’est la violence des termes utilisés : on a parlé de nous comme des ayatollahs, staliniens, excommunicateurs, des totalitaires, des inquisiteurs, des Beria… Ce qui nous étonne, c’est surtout la perception différentielle de la violence. Si vous dites : nous ne voulons pas accepter comme interlocuteur quelqu’un qui milite pour l’infériorisation des homosexuels, contre les droits des femmes, contre la lutte antiraciste, contre les luttes sociales, vous êtes perçu comme un stalinien ; alors que si, comme Gauchet, vous vous situez du côté de la réaction, si vous militez contre les droits des minorités, vous êtes perçu comme un démocrate qui participe au débat ».
« Ce sont des gens qui ne supportent pas qu’on dise ce qu’ils sont ; le problème pour eux est d’être nommés ».
« Marcel Gauchet est un penseur authentiquement réactionnaire… Le dernier numéro de la revue Le Débat se demande si le mariage pour tous est une “perversion” – c’est le terme employé ; le numéro précédent s’interrogeait sur l’immigration et la crise de l’identité nationale. Nous n’avons pas envie de discuter de cela ».
« Il faut repenser la vie intellectuelle et mettre en place des stratégies de rupture; il faut créer ses propres lieux, ses espaces de diffusion, affirmer ses points de vue, être autonome, se créer ses propres scènes… nous voulons réinstaller un peu de démocratie intellectuelle dans un champ saturé par tous ces discours autoritaires et dangereux ».
- Comment appréhendez-vous politiquement la figure du rebelle aujourd’hui ?
« On ne peut pas aborder la catégorie des rebelles sans poser la question de l’émancipation et de la critique des différents ordres qui limitent les possibilités d’égalité et de liberté. On est rebelle quand on se situe du côté de la critique des ordres traditionnels, des hiérarchies, des censures, des interdits. Quelqu’un qui manifeste pour restaurer un ordre familial traditionnel, même s’il affronte la police, n’est pas un rebelle. Un rebelle est forcément progressiste, il met en question un ordre donné pour plus de désordre et plus de liberté ».
Boycotter Blois 2014 ?
Edouard Louis et Geoffroy de la Gasnerie annulent leur participation aux Rendez-Vous de l’histoire (Thème 2014 : les rebelles).
Ils contestent le choix de Marcel Gauchet pour prononcer la conférence inaugurale :
selon eux, « Gauchet est un rebelle contre les rebellions et les révoltes »,
« il a publié dans Le Débat tout ce que le France compte d’idéologues réactionnaires ».
http://www.liberation.fr/debats/2014/07/30/pourquoi-nous-appelons-a-boycotter-les-rendez-vous-de-l-histoire-de-blois_1072778
http://geoffroydelagasnerie.com/
http://edouardlouis.com/
André Téchiné, Didier Eribon, Dominique A et une vingtaine d'autres personnalités soutiennent leur appel.
http://www.liberation.fr/debats/2014/08/06/pourquoi-il-faut-boycotter-les-rendez-vous-de-l-histoire-un-appel-collectif_1076316
- 11.08.2014 - Allons à Blois… pour nous y rebeller ? Aggiornamento
http://aggiornamento.hypotheses.org/2275
extrait :
« La micro-rebellion de papier lancée par la tribune de Geoffroy de Lagasnerie et Edouard Louis ne fait donc pas de mal. L’histoire est une discipline vivante, avec des controverses fécondes et régulières qui stimulent la recherche et qui n’a pas peur de croiser le fer, le cas échéant, avec d’autres champs intellectuels. Elle n’a rien à gagner à se rassembler autour des sempiternelles mêmes figures médiatiques et scientifiques, rabâchant sans cesse et quel que soit le sujet les mêmes vieilles idées. Les passionné(e)s d’histoire doivent pouvoir s’abreuver à différentes sources. Les besogneux de la discipline, enseignants, associatifs, syndicalistes, instituts de recherches, revues, doivent pouvoir y trouver leur place et s’y exprimer en dépit de cartes de visites considérées comme moins prestigieuses. Il serait bon que la « surface médiatique » des invités, ou leur proximité avec les sanctuaires de l’entre-soi conservateur, cessent de constituer l’alpha et l’oméga d’une représentation publique qui mérite plus de variété.
Il faut donc aller à Blois pour s’y rebeller … »
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Enseigner dans une ville FN
- Depuis ce matin je travaille dans une ville FN...
Grégory Chambat, militant CNT éducation, enseignant en collège à Mantes-la-Ville (78)
http://www.questionsdeclasses.org/reac/index.php?post/2014/03/31/Depuis-ce-matin-je-travaille-dans-une-ville-FN
extrait :
« À Mantes-la-Ville, nous avons deux collèges, un lycée professionnel et des dizaines d'école (celles-ci sont gérées par la mairie et seront régulièrement en contact avec les nouveaux élus). Quel sera leur avenir et leur quotidien ?
Pourquoi, et comment, notre travail éducatif local n'a pu empêcher cela ? Combien des électeurs du FN ont passé par nos classes ? Quelle part de responsabilité portons-nous aussi dans ce qui se passe ?
Ici, comme partout, s'enseignent la montée des fascismes dans les années 30, les boucheries nationalistes, les textes des résistants... Mais rien, effectivement, sur les mécanismes du chômage, sur la conscience sociale et la lutte des classes, sur les combats d'hier et d'aujourd'hui pour la dignité et l'égalité, sur la nécessité, pour tout un chacun, de comprendre le monde pour le changer et de le changer pour le comprendre... Au lieu de cela, les discours les plus réactionnaires sur l'école … pénètrent dans les esprits des familles et de certains collègues aussi. Ce n'est pas anodin.
Le nouveau maire FN de Mantes-la-Ville, Cyril Nauth est enseignant, professeur dans un lycée professionnel d'une commune voisine... Est-ce seulement un hasard ?
Je voudrais …partager nos futurs actes de résistance, mais aussi avancer dans le décryptage de cette vague réactionnaire qui n'épargne pas l'éducation … »
- Un autre billet (09.10.2013) rappelle les contre-réformes scolaires du régime de Vichy :
http://www.questionsdeclasses.org/?C-est-la-racaille-eh-bien-j-en
http://www.questionsdeclasses.org/
- suspension des conseils et comités consultatifs (loi du 12 juillet),
- remplacement du recrutement par concours des inspecteurs par une nomination (loi du 2 août),
- rétablissement de l’enseignement congrégationniste (loi du 3 septembre),
- suppression des écoles normales d’instituteurs, ces « séminaires malfaisants de la démocratie » (loi du 18 septembre),
- exclusion des Juifs des emplois universitaires dans le cadre du statut des Juifs (loi du 3 octobre),
- dissolution des syndicats et associations professionnelles de fonctionnaires (loi du 15 octobre)
- et, enfin, introduction de l’enseignement des devoirs envers Dieu dans les programmes des écoles primaires (loi du 23 octobre).
- Suivront l’introduction de l’enseignement religieux comme option et la parité de subvention entre le public et le privé (loi du 6 janvier 1941), et la fin de la gratuité de l’enseignement secondaire (loi et décret du 15 août 1941)
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des réacs dans les médias
- Service public : L’UMP veut « des journalistes de droite »
http://www.ecrans.fr/Service-public-L-UMP-veut-des,15278.html
- Radios garanties avec conservateurs
« Avec le retour de la gauche au pouvoir, les stations généralistes ont fait le plein de chroniqueurs et polémistes de droite depuis la rentrée. Cette année, Natacha Polony, Nicolas Beytout et Alexis Brézet viennent grossir les rangs d’une tribu déjà nombreuse » (8 photos en double page, 2 femmes et 6 hommes).
« ... Sur RMC, Brunet ... affiche ses opinions franchement réactionnaires face à des auditeurs souvent acquis à sa cause ».
« Comme Namias avec Polony, le patron de France Inter a du mal à assumer les opinions de son éditorialiste estampillé droite libérale. Si la tendance est aux chroniqueurs de droite, il semblerait que leurs patrons soient les seuls à ne pas le remarquer ».
http://www.liberation.fr/medias/2012/10/07/radios-garanties-avec-conservateurs_851538
- Pour un service public fort de droite
Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos imaginent ce que donnerait l'info spectacle
voulue par ces "résidus de fausse couche de l’UNI",
avec systématiquement 2 polémistes pour commenter toute info,
l’un avec les cheveux sales (il est de gauche), l’autre avec une cravate (il est de droite).
http://www.ecrans.fr/Pour-un-service-public-fort-de,15298.html
- Clémentine Autain : «Il n’y a pas assez de personnalités de gauche tranchantes»
http://www.liberation.fr/medias/2012/10/07/il-n-y-a-pas-assez-de-personnalites-de-gauche-tranchantes_851531
- Pour les choix politiques actuels du Figaro, lire ou relire un article du Monde le 19.07.2012
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