Besançon 1943 : Henri Fertet, résistant
>> Twitter : Inscriptions nazies et xénophobes au collège Henri Fertet de Sancey-le-Grand
http://www.macommune.info/article/inscriptions-nazies-et-xenophobes-au-college-henri-fertet-de-sancey-le-grand-127548
05.06.2019 : Lettre lue à Portsmouth par le président de la République)
Henri Fertet (1926-1943) est un des 16 résistants fusillés par les nazis
à la citadelle de Besançon le 26 septembre 1943.
Il participait au groupe de résistance « Guy Mocquet »
dirigé par Marcel Simon à proximité de Besançon. (source C. Vast + internet)
- La dernière lettre écrite par Henri Fertet à ses parents (26.09.1943)
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/fertet.pdf
« Chers parents,
Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que, je n'en doute pas, vous voudrez encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi.
Vous ne pouvez savoir ce que moralement j'ai souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir peser sur moi votre tendre sollicitude que de loin. Pendant ces 87 jours de cellule, votre amour m'a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait.
Vous ne pouvez vous douter de ce que je vous aime aujourd'hui car, avant, je vous aimais plutôt par routine, mais maintenant je comprends tout ce que vous avez fait pour moi et je crois être arrivé à l'amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être après la guerre, un camarade vous parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué. J'espère qu'il ne faillira pas à cette mission sacrée.
Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement nos plus proches parents et amis ; dites-leur ma confiance en la France éternelle. Embrassez très fort mes grands parents, mes oncles tantes et cousins, Henriette. Donnez une bonne poignée de main chez M. Duvernet ; dites un petit mot à chacun. Dites à M. le Curé que je pense aussi particulièrement à lui et aux siens. Je remercie Monseigneur du grand honneur qu'il m'a fait, honneur dont, je crois, je me suis montré digne. Je salue aussi en tombant, mes camarades de lycée. A ce propos, Hennemann me doit un paquet de cigarettes, Jacquin mon livre sur les hommes préhistoriques. Rendez " Le Comte de Monte-Cristo " à Emourgeon, 3 chemin Français, derrière la gare. Donnez à Maurice André, de la Maltournée, 40 grammes de tabac que je lui dois.
Je lègue ma petite bibliothèque à Pierre, mes livres de classe à mon petit papa,
mes collections à ma chère petite maman, mais qu'elle se méfie de la hache préhistorique et du fourreau d'épée gaulois.
Je meurs pour ma Patrie. Je veux une France libre et des Français heureux.
Non pas une France orgueilleuse, première nation du monde,
mais une France travailleuse, laborieuse et honnête.
Que les Français soient heureux, voila l'essentiel. Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur.
Pour moi, ne vous faites pas de soucis. je garde mon courage et ma belle humeur jusqu'au bout,
et je chanterai Sambre et Meuse parce que c'est toi, ma chère petite maman, qui me l'as apprise.
Avec Pierre, soyez sévères et tendres. Vérifiez son travail et forcez-le à travailler. N'admettez pas de négligence.
Il doit se montrer digne de moi. Sur trois enfants, il en reste un. Il doit réussir.
Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée ; mais c'est parce que j'ai un petit crayon.
Je n'ai pas peur de la mort ; j'ai la conscience tellement tranquille.
Papa, je t'en supplie, prie. Songe que, si je meurs, c'est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi que celle-là ?
Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons tous les quatre, bientôt au Ciel. « Qu'est-ce que cent ans ? "
Maman, rappelle-toi :
« Et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs
qui, après leur mort, auront des successeurs. »
Adieu, la mort m'appelle. Je ne veux ni bandeau, ni être attaché.
Je vous embrasse tous. C'est dur quand même de mourir.
Mille baisers. Vive la France.
Un condamné à mort de 16 ans - H. Fertet
Excusez les fautes d'orthographe, pas le temps de relire »
Le 9 décembre 1943, au micro de la BBC, Maurice Schumann rend hommage aux fusillés.
La lettre a été reproduite dans des journaux clandestins nationaux.
François Marcot a retrouvé une vingtaine de copies de la lettre.
Elle a été diffusée sous forme de tract par le Front National,
le mouvement de résistance proche des communistes
copie du tract dans le fichier
+ Lettres de fusillés (Besançon pages 51-52) :
http://lesamitiesdelaresistance.fr/lien23/045-besancon.pdf
La vie à en mourir. Lettres de fusillés 1941-1944
Musée de la Résistance et de la déportatoin Limoges 2017
A propos de Guy Möquet :
François Marcot, Historiens & Géographes 2007
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/gmmarcot.pdf
- Le destin d’Henri Fertet
Maitron des Fusillés -
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article49958
biographie, source : http://lesamitiesdelaresistance.fr/lien23/045-besancon.pdf
« Fils d’instituteurs, Henri Fertet est né dans le Doubs, à Seloncourt, le 27 octobre 1926 ; ses parents y enseignent. Après des études primaires dans sa commune natale, il gagne le Lycée Victor Hugo de Besançon en 1937. Cet élève intelligent et appliqué se passionne pour l’Histoire et l’archéologie. Au cours des vacances d’été 1942, le jeune homme intègre un groupe de résistance dirigé par un agriculteur de 22 ans, Marcel Simon, secrétaire de la Jeunesse Agricole Chrétienne (JAC) locale, à Larnod (à quelques kilomètres de la citée bisontine).
En février 1943, le groupe désormais formé d’une trentaine de membres intègre l’organisation des Franc-Tireurs et Partisans (FTP) sous le nom de Groupe-Franc Guy Mocquet (en hommage rendu au plus jeune des fusillés de Châteaubriant, en octobre 1941) qui se structure rapidement dans l’objectif de la lutte clandestine.
Henri Fertet (enregistré sous le pseudonyme de Émile, matricule 702) participe comme chef d’équipe à trois opérations. C’est tout d’abord l’attaque du poste de garde du Fort de Montfaucon, le 16 avril 1943, dans l’intention de s’emparer d’un dépôt d’explosifs ; l’opération entraîne la mort d’une sentinelle allemande. Le 7 mai suivant, il intervient ensuite à proximité de Besançon dans la destruction d’un pylône haute tension.
Le 12 juin 1943 enfin, sur la route Besançon-Quingey, il prend part à l’attaque du commissaire des douanes allemand, Rothe, dans le but de lui subtiliser arme, uniforme et papiers. Henri Fertet tire sur le commissaire, le blesse mortellement. L’arrivée inopinée d’une moto l’empêche de se saisir des documents.
Activement recherché, le groupe subit rapidement de plein fouet une vague d’arrestations successives. Les nazis s’emparent de sa personne le 3 juillet suivant, à trois heures du matin, alors qu’il se trouve chez ses parents à l’école de Besançon-Velotte. Henri est enfermé à la prison bisontine de la Butte. Jugé par un tribunal de guerre allemand, le 18 septembre, il est le plus jeune des prévenus, ce qui ne l’empêche évidemment pas de se voir condamné à mort en même temps que quinze autres de ses vingt-trois co-inculpés ; sept autres seront déportés (seuls trois survivent à l’enfer). Le 26 septembre 1943, après 87 jours d’emprisonnement et de torture, Henri Fertet est fusillé à la Citadelle Vauban avec quinze camarades ».
Par décret du 7 juillet 1945, Henri Fertet est fait compagnon de la Libération à titre posthume
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/342.html
L'article de Wikipedia fait allusion au suicide de sa mère et de son frère cadet en 1980.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Fertet
- Le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon a recueilli l’ensemble des archives de la famille Fertet en septembre 2014, de la part de sa nièce. Trois établissements scolaires portent le nom de Fertet dans l’académie : l’école de Velotte à Besançon, dont le père d’Henri Fertet était l’instituteur, le collège de Sancey-le-Grand et le lycée professionnel de Gray en Haute-Saône.
- Les fusillés de la Citadelle, 26 septembre 1943 - 26 septembre 2013
http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/spip.php?article1293
les fichiers ne sont plus en ligne. Dommage.
Le site académique propose une étude (Lettres Histoire) de la lettre d’Henri Fertet
proposition de corrigé
. Ce que dit la lettre :
Les conditions de détention
Le discours de « l’enfant adolescent »
De l’amour filial à l’amour de la Patrie
Comparer les champs lexicaux des paragraphes 2 et 4
Qualités morales mises en avant et valeurs défendues
L’évocation de la mort dans les 3 derniers paragraphes
. Ce que ne dit pas la lettre :
sur les actions menées par les résistants, sur la postérité de cette lettre
8 mars 2004, Appel des Résistants aux jeunes générations
http://clioweb.canalblog.com/tag/appel2004
en substance, les marchés financiers mettent en cause les conquêtes sociales de la Libération.
Se mobiliser pour faire vivre l’héritage de la Résistance et ses idéaux de démocratie économique, sociale et culturelle.
2007 - « Qu'avons-nous fait de leur idéal de solidarité ? »
François Marcot, Historiens & Géographes,
lors de la controverse soulevée par N. Sarkozy
http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/guy-moquet_portrait11.htm
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Chercheurs en Résistance
Chercheurs en Résistance : pistes et outils à l’usage des historiens,
Julien Blanc et Cécile Vast [dir.], PUR 2014
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3484
CR Non-Fiction http://www.nonfiction.fr/article-7501-de_la_memoire_a_lhistoire_de_la_resistance.htm
« L'histoire de la Résistance demeure un chantier essentiel »
L'ouvrage est issu de journées d'études à Besançon en juin 2009 et à Paris en mars 2010
Le CR rappelle le travail précoce et important réalisé par le Comité d'Histoire de la Seconde Guerre mondiale (Henri Michel). Inventer les sources d'un histoire future : correspondants départementaux, recueil de plus de 1500 témoignages, collecte de sources et d'archives - IHTP inauguré en 1980
- Parmi les ouvrages cités :
Laurent Douzou, La Résistance française: une histoire périlleuse.
http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/resistance-francaise-une-histoire-perilleuse_cr_lecture50.htm
Laurent Douzou, Faire l'histoire de la Résistance, PUR 2010
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1273568370_doc.pdf
Dictionnaire historique de la Résistance dir. François Marcot
http://clioweb.canalblog.com/archives/2015/04/17/31906149.html
Julien Blanc, Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme. 1940-1941
Cécile Vast, L’identité de la Résistance, à partir d'une thèse sur les MUR (Mouvements unis de Résistance)
http://revuesshs.u-bourgogne.fr/lisit491/document.php?id=518
Sébastien Albertelli Les services secrets du général de Gaulle: le BCRA, 1940-1944.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France Libre. De l'appel du 18 juin à la Libération
Johanna Barasz, «De Vichy à la Résistance. Les Vichysto-résistants 1940-1944», 2010
- sommaire de l'ouvrage :
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1398252899_doc.pdf
Laurent Douzou, Propos introductif
Première partie : UNE HISTOIRE TOUJOURS EN CHANTIER
Julien Blanc, La Résistance pionnière : un territoire en friches
Sébastien Albertelli, Une Résistance londonienne ? L'étude du BCRA
Johanna Barasz, Les « Vichysto-résistants » : choix d’un sujet, construction d’un objet
Thomas Fontaine, Écrire l’histoire des déportations de répression
Sylvain Gregori, (Ré)écrire l’histoire de la Résistance corse : de l’enjeu mémoriel à l’essai historiographique
Cécile Vast, Sur l’expérience de la Résistance : modes d’appropriation, sens et construction identitaire
Deuxième partie : SOURCES ET ÉCRITURE DE L’HISTOIRE DE LA RÉSISTANCE
- Les documents à la source : fonctions, langages et représentations
Johanna Barasz, Les « Vichysto-résistants » : invention des sources
Emmanuel Chevet, Les archives de gendarmerie : notes de bas de pages, compléments d’objets ou sujets de l’histoire de la Résistance ?
- Archives et écriture de l’histoire
Sébastien Albertelli, Les archives du BCRA et l’écriture de l’histoire de la Résistance
Julien Blanc, Une source irremplaçable et biaisée : les dossiers d’homologation des résistants
Cécile Vast, Presse clandestine et documents internes des mouvements : lectures croisées
Biblio dans l'article Résistance intérieure en France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Résistance_intérieure_française#Bibliographie
- Enseigner la Résistance et la déportation - vidéos ac-paris 11.2014
Résistance intérieure, France Libre et France combattante, Sébastien Albertelli
Résister et libérer, Jean-Marie Guillon
Résister et se souvenir, Laurent Douzou
Propositions pédagogiques : Eric Zdobych, Nathalie Dementiev, Michelle Lecreux
http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_1062328/captation-video-enseigner-la-resistance-et-la-deportation
- Fondation de la Résistance : http://www.fondationresistance.org/
- Résister à Hitler : http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/resistants.htm
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F Marcot, dict de la Résistance, 2006
Dictionnaire historique de la Résistance - Résistance intérieure et France libre
sous la direction de François Marcot,
avec la collaboration de Bruno Leroux et Christine Levisse-Touzé,
Éditions Robert Laffont, Collection Bouquins, 1 248 pages, 2006
Présentation de l’ouvrage. Cécile Vast sur la liste H-Français
Portée et ambitions du Dictionnaire historique de la Résistance
En se démarquant à la fois de la vision convenue des années 50-60 et de la focalisation sur Vichy qui a marqué l’historiographie depuis les années 70, la recherche sur la Résistance n’a cessé de progresser en dehors du tapage médiatique, en élargissant le champ de ses préoccupations autour de problématiques renouvelées... S’ouvrant largement à l’histoire politique, culturelle et sociologique, aux apports de l’anthropologie, à l’histoire des représentations et des mentalités, ils se sont intéressés à des aspects jusque-là négligés ou traités de façon convenue. À rebours des visions simplificatrices des comportements des Français sous l’Occupation, ils considèrent la Résistance comme un processus social qui n’a pu exister, vivre et se développer que dans la dynamique des liens de complicité et de solidarité tissés dans et avec la société française. Cette recherche remet sérieusement en question l’idée caricaturale qui consiste d’une part à réduire la majorité de la population à une masse résignée, voire complice et s’accommodant tant bien que mal de l’Occupation, d’autre part à limiter la Résistance à une minorité, équivalente à celle des « collaborateurs », et supposée être, comme ceux-ci, isolée dans le pays.
Comme tout objet d’histoire, la Résistance relève d’un traitement scientifique qui n’a rien de spécifique, mais, comme les autres, elle requiert la prise en compte de sa part de singularité - voire d’étrangeté. Pour répondre à ce défi, les historiens doivent faire preuve d’invention en interrogeant leurs outils conceptuels : d’abord la notion même de résistance. Ils ont à questionner leurs méthodes : l’utilisation des témoignages et l’exploitation des données sociologiques par exemple. Ils doivent diversifier leurs catégories, de l’étude des actes et des acteurs dans leur espace « réel » à celle de leur dimension légendaire et mythique - qui n’a rien à voir avec l’affabulation. Ainsi ne voir dans la Résistance que la compétition des hommes dans leur lutte pour le pouvoir, se focaliser sur la centaine de chefs qui l’ont « dirigée », court le risque de négliger le sens qu’ils ont donné à leur engagement et d’ignorer la multitude de ceux dont l’aventure s’inscrivait dans une tout autre perspective. Limiter la Résistance à des approches organisationnelles (quelles structures et au profit de quels pouvoirs ?), politiques (quels projets et quels lendemains ?) ou militaires (quelle efficacité dans la libération du pays ?)... peut amener à dénaturer l’identité du phénomène.
Ces approches nouvelles, n’isolant plus les résistants du reste de la société, cherchant à saisir ce que ces « rebelles » partageaient avec les « autres » ont révélé l’image d’une Résistance moins héroïsante, plus humaine, replacée dans la complexité des comportements - sans être pour autant banalisée. Rassembler ces analyses, les préciser, les confronter aux travaux d’historiens étrangers sur les modes de résistance en Europe, tel a été l’enjeu des six colloques organisés autour du thème « La Résistance et les Français », à partir de 1993, avec le concours de l’Institut d’histoire du temps présent dirigé à cette date par Robert Frank. Ce dictionnaire en est l’un des principaux aboutissements.
Le Dictionnaire historique de la Résistance est le premier ouvrage de cette ambition et de cette forme. Il offre la première grande synthèse sur l’histoire de la Résistance française grâce à sa composition en trois parties précédées de grands textes qui font le point sur les grandes questions d’une histoire toujours en débats. Il constitue une somme de connaissances jamais réunies à ce jour avec ses 1003 articles, présentant systèmes d’occupation, acteurs, territoires, mouvements et réseaux, organisations civiles et militaires, actions et combats de la Résistance intérieure et de la France libre. Se plaçant du point de vue des acteurs, il décrit leur vie quotidienne, dit les valeurs qui les ont motivés et les passions qui les ont animés. On y trouve ainsi les articles : patriotisme, idée européenne, République, amours et sexualité, argent, doute, passions, tractions et bicyclettes, vie quotidienne.
Cet ouvrage, appelé à devenir très vite un livre de référence pour les étudiants, les professeurs et tous ceux qui s’intéressent à notre histoire, s’accompagne d’une réflexion originale sur ces années de combat et l’écriture de cette histoire. Le lecteur pourra y une référence, un nom, une date fondamentale et les explications claires s’y rapportant. Les détails et les lignes directrices d’une action de quatre ans en zone occupée, en zone « libre » et dans tous les territoires ralliées à la France libre, jusqu’à la Libération. Ainsi des 235 biographies, des articles sur la division Leclerc, la Résistance dans les 22 régions françaises, la presse clandestine ou la lutte armée. Toutes les formes de résistance sont étudiées, soit sous forme d’articles généraux (propagande, passage clandestin, sauvetage des Juifs, renseignements, imprimeries clandestines, lutte armée, maquis, liaisons) soit à la faveur d’études de cas précis portant sur des mouvements, réseaux, maquis, journaux clandestins ou des missions.
Enfin l’ouvrage propose une réflexion inédite sur la Résistance en revenant sur son action et sur son sens. Sans omettre de présenter les noms les plus connus de la Résistance et de la France libre, il s’intéresse aussi aux résistants « ordinaires ». Il remet en question la vision stéréotypée d’une France constituée d’une masse de Français résolument attentistes pris entre deux minorités agissantes, les résistants et les collaborateurs. Il montre les liens qui se tissent progressivement entre les résistants et les Français. Il décrit la diversité de la société résistante, avec ses héros qui n’en sont pas moins des Français de leur temps et ses gens ordinaires qui ont osé se lancer dans cette aventure incertaine : jeunes, femmes, Juifs, catholiques, protestants, étrangers, ouvriers, gendarmes, militaires, intellectuels, patrons, paysans, communistes, socialistes, monarchistes.
Les auteurs
Cet ouvrage a été rédigé par une équipe de 114 historiens de 6 nationalités qui ont travaillé sous la direction de François Marcot (professeur à l’université de Franche-Comté), avec la collaboration de Bruno Leroux (directeur historique de la Fondation de la Résistance ) et de Christine Levisse-Touzé (directrice du Mémorial du maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris, et du musée Jean Moulin - ville de Paris), et un comité scientifique composé de : Claire Andrieu (professeur à l’IEP-Paris), Christian Bougeard (professeur à l’UBO-Brest), Laurent Douzou (professeur à IEP-Lyon), Robert Frank (professeur à Paris I), Jean-Marie Guillon (professeur à l’université d’Aix), Pierre Laborie (directeur d’études à l’EHESS), Denis Peschanski (directeur de recherches au CNRS), Guillaume Piketty (directeur de recherches à l’IEP-Paris), Jacqueline Sainclivier (professeur à l’université de Rennes II), Dominique Veillon (directeur de recherches au CNRS).
Sommaire :
Introduction : Regards sur la Résistance et la France libre
Les grandes étapes de la Résistance
La France libre, la Résistance et la France
Systèmes d’occupation et pouvoirs
Qu’est-ce que la Résistance ?
Les résistants dans leur temps
La Résistance dans le siècle
Première partie : Acteurs et territoires
Vues d’ensemble
La Résistance : aventure individuelle et collective
Les liens entre les deux Résistances
Géographie de la Résistance intérieure
Géographie de la Résistance extérieure
La Résistance et les Alliés
Mouvements, réseaux et structures
Territoires et régions
Hommes et femmes
Deuxième partie : Événements et actions
Vues d’ensemble
La Résistance, l’occupant et Vichy
Multiplicité des formes d’action : redécouverte et invention
Résistance et action politique
Les enjeux de la lutte armée
Résistance et Libération
Les grands événements
Valeurs et projets
Actions et combats
Face à la répression
Troisième partie : Les résistants, leur temps et le nôtre
Vues d’ensemble
L’opinion et la Résistance
Pour une histoire culturelle (et sociale) de la Résistance
Résistance et identités
Héritage et mémoire de la Résistance
L’écriture de l’histoire de la Résistance
La Résistance, Vichy et le monde
La société résistante
Anthropologie de la vie résistante
Mémoires de la Résistance