F Buisson, dictionnaire de pédagogie
Le Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire de Ferdinand Buisson,
1 ouvrage à paraître dans la collection Bouquins le 24 août 2017 (32 euros)
présentation : 250 textes, la politique scolaire républicaine, des biographies
http://www.bouquins.tm.fr/site/dictionnaire_de_pedagogie_&100&9782221144381.html
Ferdinand Buisson (1841-1932) : philosophe, inspecteur général, plume de Jules Ferry, mais surtout directeur de l'enseignement primaire pendant dix-sept ans, rédacteur des lois scolaires, inventeur de la laïcité, artisan de la séparation de l'Église et de l'État, fondateur de la Ligue des droits de l'homme, il prononça également à la Chambre le premier discours en faveur du vote des femmes en 1910 et reçut le prix Nobel de la Paix en 1927
Le Dictionnaire de F. Buisson et ses auteurs (1878-1887)
Patrick Dubois, revue Histoire de l'éducation 2000
http://histoire-education.revues.org/1233
En 1994, l'auteur a soutenu sous la direction de Guy Avanzini (Lyon 2) une thèse
Le "Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire" de Ferdinand Buisson :
unité et disparités d'une pédagogie pour l'école primaire (1876-1911)
En 2004, Gallica a numérisé en mode image la première édition,
qui est la plus connue et la plus diffusée (20 000 exemplaires).
http://bit.ly/2uypbgo
1878-1887 ? http://jguillaume.hypotheses.org/431
dont
Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire
Partie 1 / Tome 1 / publié sous la direction de F. Buisson,...
avec le concours d'un grand nombre de collaborateurs,
membres de l'Institut, publicistes, fonctionnaires de l'instruction publique,
professeurs et instituteurs de France et de l'étranger
Hachette 1882-1893
2 parties en 5 vol. et 2 suppléments in-8
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k24232h?rk=64378;0
1, tome 2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k24233v?rk=21459;2
2, tome 1
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k24239x?rk=85837;2
2, tome 2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k242404?rk=42918;4
La seconde édition, le Nouveau dictionnaire de 1911 (5 000 ex), a été numérisée par l'INRP
http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/
1 article : L'enfance, Buisson et Durkheim
http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2655
Ferdinand Buisson (1841-1932)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Buisson
sur Wikipedia, à ce jour, aucun article spécifique sur le Dictionnaire de pédagogie.
Wikisource connaît Ferdinand Buisson pour 2 textes,
http://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Ferdinand_Buisson
dont L'école et la nation 1913
http://fr.wikisource.org/wiki/L'école_et_la_nation_en_France
Aucune trace du dictionnaire, dans une des deux versions.
C'est dommage.
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Le roman national et ses nuances
L'extrait précédent tiré de la leçon d'Ernest Lavisse sert en général à illustrer et déconstruire le roman national attribué à l'historien et à ses contemporains.
Le roman national désigne une lecture très idéalisée d'une histoire franco-française. Dans une France qui existerait de toute éternité, l'histoire aurait faite surtout par des « grands hommes », héros guerriers, souvent vaincus (Vercingétorix, Jeanne d'Arc, Napoléon)... Cette vision de l'histoire aurait submergé les manuels d'histoire de l'école primaire, dans une Troisième République hantée par la Revanche.
Cette lecture nationale, voire nationaliste et chauvine, a été vivement critiquée et déconstruite au milieu des années 1980. Pierre Nora a dirigé une étude sur Les Lieux de mémoire, et Suzanne Citron a revisité ce qu'elle appelle « Le mythe national ». cf Le « roman national » peut-il être remis en question ? Diasporiques, mars 2010
Cette déconstruction d’une histoire mythifiée semble cependant à nuancer :
- Anne-Marie Thiesse a étudié « La création des identités nationales en Europe - 18°-20° siècle ». La France n'est pas le seul pays concerné, ni 1880 le seul temps fort ; à l'échelle de l'union européenne actuelle, la tentation du mythe est encore forte.
- Pour Annie Bruter, le roman national ne date ni de 1880 ni de la Révolution.
« Il est couramment admis que c’est l’école qui a forgé le sentiment national chez les petits Français grâce à l’enseignement de l’histoire nationale mis en place par la IIIe République, elle-même héritière de la Révolution française. Or l’examen des textes officiels sur cet enseignement montre qu’il s’agit là d’une généalogie mythique. La Révolution n’a pas souhaité faire enseigner l’histoire de France à l’école primaire ; en revanche, la création de cet enseignement est dûe au Second Empire (l’HG est obligatoire au primaire depuis la loi du 10 avril 1867) et non à la IIIe République, dont l’œuvre propre consiste dans la suppression de l’histoire sainte. On est ainsi conduit à relativiser le rôle de l’école dans l’édification du sentiment national ». De plus, la création d'une instruction civique et morale a pu permettre la rupture avec une vision édifiante de l'histoire : l'histoire est tirée du côté de la science (en cours d'élaboration), des disciplines scolaires intellectuelles destinées à former le jugement et l'esprit critique. L’attrait pour les grands hommes peut venir des manuels et de la pratique de la classe.
Une intervention à l'INRP lors du séminaire Ecole et Nation ( 1er avril 2009) à écouter en mp3 ou en avi
ou à lire dans la revue Histoire de l'Education, n° 126 - http://www.inrp.fr/editions/revues/histoire-de-l-education/
Il en coûte 18 euros pour l'ensemble du numéro imprimé, ou 5 euros l'article en ligne (cela porte la version numérique de la revue à plus de 35 euros, une conception toujours surprenante des prix et de l'économie appliquée au numérique :-) )
- Le Petit Lavisse est souvent pris pour cible. On peut comme ce site web en dénoncer le chauvinisme en 1919.
Olivier Loubes rappelle que ce n'était pas le seul manuel utilisé, ni le plus vendu à certaines dates. Il montre, à travers six exemples, l'évolution de la pensée des auteurs. Ainsi, 1884 met l’accent sur la revanche, 1919 met en exergue la SDN (qui ne figure pas au programme) et vante la France comme patrie porteuse de paix. Lavisse, l'instituteur national, dans 1500 ans d'histoires de France, L'Histoire, coll n° 44, jt-sept 2009
source : http://www.faurillon.com/Marius_Bonnelle.htm
http://clioweb.canalblog.com/archives/2010/02/28/17063934.html
INRP - Hautes études de l'éducation
La recherche pédagogique va-t-elle être « liquidée » ?
Louise Fessard dans Mediapart, 5 novembre 2010, à propos du sort de l'INRP promis à une absorption dans l'ENS-LSH de Lyon.
l'article de Médiapart, http://www.mediapart.fr/article/
ou en copie sur le site Sauvons l'Université :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article4163
« Inquiétude supplémentaire pour l'avenir de l'établissement public, le Journal officiel du 26 août 2010 évoque la création d'un institut national des hautes études de l'éducation (INHEE) rattaché à l'administration centrale du ministère de l'éducation nationale. Ce futur institut devra « faire partager aux décideurs des milieux sociaux et économiques et aux leaders d'opinion (élus, décideurs politiques, cadres dirigeants des administrations, des entreprises et des médias, membres d'association...) les grands enjeux économiques, sociétaux et politiques du système éducatif ».
Sauver l'INRP ?
À compter du 1er janvier
2011, l’INRP devient un institut interne de l’ENS de Lyon. Il conserve
son nom, perd sa personnalité juridique et sa gestion dépend d’une
délégation de l’ENS de Lyon... La bibliothèque de l’INRP et ses collections deviennent propriété de l’ENS de Lyon...
Le CA de l’INRP sera informé, sans délibération, des modalités de l’intégration, que seul le CA de l’ENS de Lyon votera.
http://sauvonslinrp.blogspot.com/
Lire également Le centre de recherche jetable (05/09/2010)
Le centre de recherche jetable
INRP : Chatel invente le centre de recherche jetable
Véronique Soulé, Libération 03/09/2010
« Hier, au lendemain du désastreux débat sur l’identité nationale, Luc Chatel a demandé à l'INRP d'organiser un séminaire international sur les «rapports entre l’école et la nation ». Aujourd'hui, le ministre voudrait se débarrasser de l'INRP et le renvoyer à l’Enseignement supérieur : le ministre cherche désespérément à économiser des postes - 16 000 en 2011 après les 16 000 de cette année. Officiellement, on parle d’«optimiser des moyens »… Dans les faits, on cherche partout, dans les moindres recoins, car toute économie est bonne à prendre». L’INRP, les chercheurs et les enseignants détachés se retrouvent menacés.
« Pour le Sgen-CFDT, cette possible disparition illustre le peu de cas fait par le gouvernement de la recherche sur le système éducatif - son mode de gouvernance, l’évaluation des mesures récentes, la pédagogie - « comme s’il n’y avait aucun besoin de réfléchir à tous ces sujets » ».
L'histoire de l'Education est maltraitée
Antoine Prost s'inquiète du sort de l'histoire de l'éducation et de la restructuration annoncée du Service d'Histoire de l'Education (SHE) de l'INRP. Le Monde Opinions
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« Cette discipline, plus nécessaire que jamais, est devenue le parent pauvre des universités »
« ... depuis quarante ans, le SHE fait un travail exceptionnel sur l'histoire de l'institution scolaire, des manuels, des personnels et de leurs statuts, de l'enseignement technique, de la lecture… La revue qu'il publie a été classée au meilleur rang… Sa notoriété internationale est enviable... Le liquider au moment où l'on affiche la volonté de promouvoir une politique de l'excellence serait à tout le moins paradoxal ».
« La solution ne semble pourtant pas compliquée : tout en laissant le SHE à l'INRP, auquel il peut apporter beaucoup plus qu'il ne le fait aujourd'hui, il faut lui donner un vrai statut d'unité mixte de recherche et lui maintenir ses moyens. C'est une question de bonne volonté et de volonté tout court. Sauf à croire que moins on travaille sur l'éducation, mieux elle se porte ».
Excellence ? Vous avez dit Excellence ?
Les médias adorent les superlatifs...
Ils tressent aussi des couronnes aux scouts, « pionniers de l'environnement » selon Le Monde, fers de lance de « la citoyenneté » selon TF1...