Bruno Dumézil était samedi l’invité de JN Jeanneney
pour l’ouvrage Les Barbares qu’il a dirigé aux PUF.
http://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps
Les barbares et les Grecs (fermeture) , les Romains (ouverture), les peuples germaniques, le XVIe, le XVIIIe (Boulainvilliers / abbé Dubosq), Augstin Thierry, les illustrateurs...
Les barbares, c'est ce qui permet de s'unir contre un ennemi commun, désigné et construit
Les moralistes s'en servent pour dire à leurs contemporains ce qu'ils ne veulent pas entendre (parfois à raison)
C'est plus compliqué, ou plutôt c'est nous qui nous posons des questions compliquées
(ou des questions qui n'avaient pas de sens pour la période étudiée (la nation, la race...)
cf. aussi Sylvain Venayre, Les Origines de la France. Quand les historiens racontaient la nation, Le Seuil 2013
http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20130712_venayre.pdf
Boulainvilliers : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Boulainvilliers
Dubos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Dubos
- Attila, la couverture de l’ouvrage doit être une réalisation de Delacroix pour le Palais Bourbon (1843-47)
http://en.wikipedia.org/wiki/Attila
- Les semaines précédentes, Concordances a relayé la promotion Napoléon-le-petit
par le musée d'Orsay (« la Fête », pas « la Curée » de Zola), entre le coup d’état et la débâcle de Sedan,
et s’est occupé de L’actualité de Maurice Barrès. :-)
- Il est possible d'écouter Bruno Dumézil lors du colloque de l’INRAP sur les migrations (nov 2015)
http://www.inrap.fr/les-invasions-barbares-sources-methodes-ideologies-9703
L’ouvrage qui justifie son invitation sur Fculture était en cours de rédaction
http://www.inrap.fr/archeologie-des-migrations-8440
La présentation de l’intervention de 2015 :
« La notion d'« Invasions barbares » a beau être devenue une expression courante, elle pose d'importantes difficultés au regard de la documentation, que celle-ci soit textuelle ou archéologique.
Pour l'histoire nationaliste, l'ampleur des déplacements de personnes entre les IIIe et VIe siècles constituait en effet un a priori idéologique (positif ou négatif, selon le cas) ; on en chercha la confirmation dans les écrits des clercs ou dans les couches de destruction. Apparut alors la carte des « Grandes Invasions », telle qu'on la retrouve encore aujourd'hui dans la plupart des ouvrages de vulgarisation.
Inversement, à partir des années 1960, un courant universitaire dominant eut tendance à réduire l'importance des invasions et à poser la question en termes d'acculturation ou d'ethnogenèse.
Depuis les années 1990, certains historiens et archéologues en sont même venus à récuser l'existence de certaines migrations ou du moins à renoncer à caractériser les transformations observées : un changement brutal de culture matérielle ne signifie pas forcément une arrivée de populations ; une chronique rétrospective n'est pas toujours fiable. D'autres spécialistes insistent donc sur la faillite du concept d'identité : le terme de « barbares » ne désignerait pas partout une même réalité. Derrière ces interprétations divergentes, on peut deviner des méthodes différentes, mais aussi une adaptation constante à des contextes géopolitiques changeants ».
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