La Marianne de mai 68
André Gunthert L'image sociale, 18.12.2018
http://imagesociale.fr/6887
- La communication d'André Gunthert au colloque « Les mondes de 68 », BNF mai 2018
Marianne de 1968 : une invention américaine
http://bnf.hypotheses.org/2893
- Le travail d'Audrey Leblanc
L’Image de mai 68. Du journalisme à l’histoire, thèse de doctorat d’histoire, EHESS, 2015
sa participation à l'expo
Icônes de Mai 68. Les images ont une histoire, BNF 2018.
dossier de presse
http://www.bnf.fr/documents/dp_icones_mai_68.pdf
- 1 photo et ses usages dans les médias
Ce que montre la photo (et les autres photos prises le même jour) ,
ce qu'elle révèle des choix éditoriaux (Life, Paris-Match 1968, 1978, 1988)
En juin 1968, Paris-Match donne peu de place à cette photo et présente une vision négative de Mai 1968.
Après 1988, « par la grâce des stéréotypes de genre, l’image pacifique d’un mannequin blond vient effacer la violence des affrontements, et confirmer le récit d’une « révolution des mœurs ».
« Il n'y pas plus de Marianne dans la photo de Jean-Pierre Rey que dans le tableau de Delacroix ».
« La mariannisation de la photographie de Jean-Pierre Rey reproduit, à près d’un siècle d’écart,
la confusion qui a donné au tableau de Delacroix la valeur de symbole fondateur de l’histoire républicaine.
Pas plus qu’il n’y a de Marianne dans La Liberté guidant le peuple, on ne peut faire jouer ce rôle
à une manifestante portant un drapeau nord-vietnamien, sauf en camouflant l’information du document.
Ce déguisement a été rendu possible par l’escamotage du drapeau sur la photographie,
mais surtout par la relecture apaisée de Mai 68, qui s’impose au fur et à mesure de son éloignement »
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la photographie serait un document intangible associé au récit de l’information,
et doté d’une signification univoque, qu’une analyse sémiologique permettrait de reconstituer,
les variations de la lecture de la jeune fille au drapeau montrent
que chaque édition construit un récit différent de l’événement et retient des signaux distincts dans l’image ».
- Icônes de Mai 68. Les images ont une histoire, BNF 2018.
exposition et colloque
« Les publications successives (de la photo de JP Rey) l’ont peu à peu détachée de son contexte historique
par l’abandon de son crédit, la simplification de ses légendes et des recadrages de plus en plus serrés
sur la hampe du drapeau gommant les signes politiques les plus radicaux de l’image.
Ce traitement médiatique fait de la photographie une allégorie se prêtant à toutes les projections,
révolutionnaire ou républicaine, selon les besoins rédactionnels.
Son rapprochement formel, par les médias et l’édition,
avec La Liberté guidant le peuple de Delacroix l’ancre, en outre,
dans une histoire plus large des représentations et augmente son potentiel symbolique.
À partir de 1988, un autre relais narratif justifie la reprise de l’image :
l’histoire paradoxale de son modèle, Caroline de Bendern, surnommée « l’aristo au drapeau ».
Ces récits contribuent à asseoir la renommée médiatique de la photographie
et à déplacer l’attention sur l’image elle-même, au détriment des événements qu’elle représente ».
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Depardon - Hollande, mème ou étrangeté ?
source : André Gunthert - http://culturevisuelle.org/icones/2416
Depardon: "un clin d'œil à la photo amateur" Le Monde
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/04/
Photo de Hollande : "Portrait amateur pour président normal" - Le Nouvel Obs
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20120604
- Hollande/Depardon, le baptême du mème
André Gunthert - L'atelier des icônes - 5 juin 2012 - 07:39
La photo du portrait officiel a fait entrer François Hollande dans la satire par la grande porte. Comme pour la réception de l’affiche “La France forte”, on ne peut qu’être frappé de la vivacité de l’accueil public, qui a jugé sans concession la proposition de Depardon.
http://culturevisuelle.org/icones/2416
Depardon, les coulisses d’un commentaire
André Gunthert - L'atelier des icônes - 6 juin 2012
http://culturevisuelle.org/icones/2420
L’inquiétante étrangeté présidentielle
Alain François, Détresse visuelle
Suis-je en train de surinterpétrer une image choisie par des communicants, confirmant la critique des commentaires par Pierre Morel ?
http://culturevisuelle.org/detresse/archives/1176
De la critique d’une photo de Depardon
Pierre Morel, 4 juin 2012
http://www.blog.pierremorel.net/2012/06/04/de-la-critique-dune-photo-de-depardon/
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Culture Visuelle - medias sociaux - 4
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- Lors de la journée Dans la toile des médias sociaux organisée par l’Institut Historique Allemand, André Gunthert présentait Culture visuelle, une plate-forme thématique qui regroupe tous les acteurs intéressés par l'image et l’exploration des dimensions visuelles de la culture. http://culturevisuelle.org/blog/4334
Culture visuelle est à la fois un projet de recherche, une structure académique (Lhivic, EHESS) et un organe de publication.
La plateforme propose une publication collaborative quasi quotidienne, à partir d’une ferme de blogs (plus d’une centaine en ce moment). Un comité éditorial choisit les billets affichés en page d’accueil, soit en sélection (par option positive d’un membre du comité), soit en Une (par délibération et vote majoritaire de l’ensemble du comité). Des catégories communes sont proposées aux blogueurs. 50 tags sont utilisés pour harmoniser l’indexation de l’ensemble des textes (ex histoire, photo, icono, retouche, Japon…), avec possibilité de combiner plusieurs tags dans une recherche (ex cinéma + histoire).
« Les règles de la participation à Culture Visuelle sont les mêmes que celles qui s’appliquent aux séminaires de l’EHESS. Tout étudiant, enseignant ou chercheur peut contribuer, comme auteur ou comme lecteur, aux travaux de la plate-forme (publication, signalement, commentaire…) », « sans limitation de spécialité ni de nationalité »
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- Parmi les blogs fédérés (une pratique trop rare dans le monde universitaire francophone) :
- Patrick Peccatte (blog Déjà Vu) participait aussi à la journée de l'IHA et présentait PhotosNormandie sur Flickr :
http://culturevisuelle.org/dejavu/ - http://clioweb.canalblog.com/tag/photosnormandie
- L’atelier des icônes, le blog d’AG complète le site http://www.arhv.lhivic.org/
Dans un billet du 2 juillet, André Gunthert cite un article du Yomiuri Shimbun (16/04/2011) qui permet de mettre en contexte l’icône d’Ishinomaki, la photo prise par Tadashi Okubo et de nommer la jeune femme : Yuko Sugimoto
http://clioweb.canalblog.com/tag/ishinomaki
L’ensemble des blogs fédérés et hébergés par la plateforme : http://culturevisuelle.org/allblogs
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- Selon André Gunthert, la mutualisation ne se décrète pas. Il inverse le paradigme : ce n'est pas l'outil (les médias sociaux) qui donne naissance à une recherche collective mais l'habitude du travail collectif qui fait apprécier l'intérêt des outils du web 2.0.
Selon lui, la mutualisation n'existe que lorsqu’elle répond à des besoins et lorsque les conditions d'une culture du partage existent au préalable dans les structures universitaires (laboratoires, séminaires). Cette culture correspond à un choix de valeurs, elle est renforcée lorsqu'une vraie formation au travail collectif a été organisée. C'est seulement dans ce cadre que les étudiants et les chercheurs peuvent comprendre l'intérêt d'une telle démarche, et accepter de consacrer du temps et de l'énergie pour maîtriser les outils. Faute de formation et de culture, la mutualisation peut devenir un voeu pieu commode et servir d'incantation dans des discours technophiles convenus.
Le carnet de recherche (ou blog) est « une forme élitaire d'échange », par dialogue entre blogs ou par commentaires argumentés ; il n'empêche pas une communication détendue. Il permet d’élargir le cercle de conversation à l’ensemble des professionnels de l’image. Selon lui, Facebook ne cannibalise pas le blogging social. Il attire une communication plus grand public et devéloppe des échanges sur un autre registre.
AG a souligné l’insuffisance de la reconnaissance de ces initiatives par les structures institutionnelles.
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- Le groupe Facebook . http://www.facebook.com/groups/318005535206/
- La page Twitter : http://twitter.com/#!/culturevisuelle
De l’influence des modèles iconographiques sur les pratiques visuelles...
André Gunthert (Totem) commente 4 photos de Chris Marker présentées à Arles.
http://culturevisuelle.org/totem/1351
Japon : L'icône de Tadashi Okubo - 1
Tadashi Okubo, Yomiuri Shimbun - 12 mars 2011
A woman wrapped up in a blanket stands in the middle of rubble,
looking at the city submerged under water in Ishinomaki in Miyagi Prefecture March 13.
http://photogallery.thestar.com/953100
« Elle est debout, les pieds joints, au milieu des décombres, emmitouflée dans un couverture beige avec un regard perdu derrière sa frange : la photo de cette jeune femme (anonyme qq jours) rescapée du séisme a fait le tour du monde »
« Tadashi Okubo, photographe pour le Yomiuri Shimbun, un des grands quotidiens japonais. La photo a été prise samedi 12 mars à Ishinomaki où 10.000 habitants sur les 16.000 ont été portés disparus ».
Noter l'homme à gauche et le groupe de sauveteurs à droite ; un sac coloré est en partie masqué par la couverture claire.
7 sur 7 commente la photo de Tadashi Okubo qui a fait la une de plusieurs magazines (en France Le Nouvel Obs, Le Point, Le pèlerin, Paris-Match...). Noter l'importance des recadrages et des retouches, la place du rouge dans ces couvertures, et les titres des sujets annexes jugés également vendeurs ( de l'échec scolaire au Tourisme en Italie). Le magazine australien évoque le nuclear timebomb et appelle à la levée de fonds.
Le site du Yomiuri Shimbun (journal conservateur) en anglais http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/
(titres récents : Morgues, crematoriums overwhelmed - Mar.19), Guarding against radiation health risks - Mar.18),
7 sur 7 titre également : Le bilan s'alourdit: 8.133 morts et 12.272 disparus
La photo de Tadashi Okubo est analysée par :
- Laurent Houssay pour l'AFP via Facebook
http://www.facebook.com/notes/agence-france-presse/
- Michel Puech sur un blog de Médiapart
« Le temps où Paris Match achetait l’exclusivité de certaines photographies est terminé ». La photo a été achetée par trois grandes agences, l'AFP aurait payé 300 euros !
- Dans L'Atelier des icônes (Culture Visuelle), André Gunthert titre son article
La pleureuse d’Ishinomaki ou l’esthétique du désastre
Dans cette « madone des décombres » ( Gilles Klein, Arrêt sur images ), il voit une antique figure de la pleureuse,
avec l'opposition entre la brutalité du chaos et la figure de la victime par excellence. Il évoque les images non retenues par les patrons des magazines (l'amas des conteneurs). Il conclut en disant sa préférence personnelle pour « la modestie de l’image télévisée ».
- Mardi 21/03 : La Japonaise qui a fait le tour du monde.
Laurent Abadjian (Télérama) parle de compassion et d'identification. La fonction [ de l'image ] est d'informer, bien sûr, mais aussi de séduire. L’image [la photo ?] de Tadashi Okubo remplit pleinement ces deux fonctions.
http://www.telerama.fr/monde/la-japonaise-qui-a-fait-le-tour-du-monde
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[ un article du Yomiuri Shimbun le 16 avril 2011 (cité par André Gunthert le 2 juillet) met cette photo en contexte, et donne un nom à la jeune femme : Yuko Sugimoto ].
http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/08/02/21719833.html
- Lundi 21/03, 21 h : Après la madone, le vieil homme à la Une - Arrêt sur images
Ishinomaki - source : Google Maps
La fabrique de l'image
Eric Woerth, ou la Fabrique de l’image
« On le dit, on le répète: nous vivons dans un trop-plein d’images. Une abondance qui a notamment pour effet de mettre en difficulté le photojournalisme, concurrencé par la profusion des photos amateurs ou des banques d’images.
Mais si l’on examine de plus près un cas particulier, on a la surprise de constater que ce schéma général est loin de correspondre à la réalité… »
Une analyse d'André Gunthert pour L'Atelier des icônes
http://culturevisuelle.org/icones/968
2 titres du Monde le 12/07/2010 :
- Eric Woerth « réfléchit » à l'abandon de ses fonctions de trésorier de l'UMP .... il « réfléchit » ...
- Ce que Nicolas Sarkozy attend de son intervention à la télévision.
Qui attend des explications ? NS ou les habitants du pays ?
- Anny Poursinoff, la candidate verte remporte la législative de Rambouillet, traditionnel fief de la droite. Le Monde
Battue d'une voix en septembre 2009, Anny Poursinoff l'a cette fois emporté largement sur Jean-Frédéric Poisson, député sortant et ex-suppléant de Christine Boutin, députée du lieu de 1986 à 2007.