Ecole : des ministres et des mots
Les ministres passent, les mots aussi. Véronique Soulé, blog C'est Classe !
http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2012/10/education-des-mots-et-des-ministres.html
du côté de Chatel :
l'excellence, les performances, l'optimisation des moyens, la personnalisation, l’évaluation,
opposés à l'égalitarisme, l'immobilisme ...
L'usage d'une langue technocratique pouvait habiller d'une illusion de modernité une politique brutale de privatisation ...
« Pour Vincent Peillon, le choix des mots est plus difficile. Le ministre parle énormément, et sur tout » …
Parmi les termes qui reviennent :
- une école qui rassemble
- l'investissement éducatif
- la pédagogie
- la co-éducation
- les inégalités et la solidarité
- la mixité sociale et la mixité scolaire
... la morale laïque au lieu de l'éducation civique ...
« Maintenant, après les grands mots et les belles promesses, il reste à voir ce qui va changer réellement.
Rendez-vous dans quelques mois ».
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Prépas, l'excellence au prix fort
- Y a t-il une vie après la prépa ?
Prépas, l'excellence au prix fort - Le Monde
enquête de Marie Depleschin pour Le Monde culture et idées, 03.01.2012
En prépa, un étudiant coûte en moyenne 15000 euros par an, contre 11000 euros à l'université.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/02/03/prepas-l-excellence-au-prix-fort_1637985_3224.html
- Des bourreaux bienveillants ? - Le Monde Education
Lire également les témoignages de profs de prépas
http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2012/02/03/nous-sommes-des-bourreaux-bienveillants/
- François Arnal ne reconnait pas dans cet article
https://www.facebook.com/francois.arnal/
- Etudiante, je hais les partiels, marathon des nerfs pour perroquets
Anaelle S. Etudiante, Rue 89 02.02.2012
http://www.rue89.com/2012/02/02/etudiante-je-hais-les-partiels
« En somme, l'ensemble du système éducatif français – et au premier chef les grandes écoles et toutes les filières d' excellence – ne perdrait rien à adopter une position un peu plus humble.
En assommant les élèves on ne fait pas émerger les meilleurs mais les moins sensibles à la pression et les plus aptes à mémoriser, ce qui constitue certes une forme d'intelligence mais pas la seule.
Il est grand temps que l'école française apprenne elle aussi, de ses voisines européennes et mondiales et de ses élèves aux sensibilités différentes, qu'elle devienne un instrument d'affirmation de soi que chacun investit et s'approprie à sa manière, plutôt qu'un moule austère dont ressortent malformés ceux qui n'ont pas su s'y couler ».
- Sciences-Po : Paris roule carrosse quand Lille crie famine - Rue 89
Avec moins de 4 000 euros par étudiant et par an, la dotation de Lille se situe très largement en dessous de celles des IEP de Bordeaux ou Grenoble (environ 7 000 euros) et bien entendu de Paris (environ 13 000 euros).
http://www.rue89.com/2012/01/21/sciences-po-paris-roule-carrosse-quand-lille-crie-famine
05.02.21012 :
L'APPLS (Association des Professeurs de Premières et de Lettres Supérieures) répond vigoureusement à l'article du Monde sur les prépas. « Elle s'inscrit avec toute l'énergie possible en faux contre tout ce qui est écrit dans cet article, qu'aucune enquête sérieuse n'a étayée ».
« La spécificité de ces classes est ainsi de délivrer une formation relevant du supérieur dans un cadre, et avec des méthodes, qui relèvent du secondaire ».
La réponse insiste sur les débouchés universitaires (équivalence, ouvertures de places pour les littéraires)... le taux de réussite des étudiants de la filière est ainsi comparable à celui des scientifiques et des commerciaux : supérieur à 90 %
« ... Nous savons tous parfaitement que les enfants des milieux favorisés et informés par Le Monde resteront candidats aux classes préparatoires, quoi qu’on en dise. A qui fait-on donc peur en décrivant les classes préparatoires comme un enfer ? Précisément à ceux qui hésitent encore à se lancer dans l'aventure, qui hésitent encore à prendre leur part des formations d'excellence que la république offre, non pas seulement aux enfants de ses élites en mal de reproduction, mais à tous ses enfants s’ils y sont prêts ».
http://www.netvibes.com/appls#ACTUALITE (à la date du 5 février 2012)
Lire également le témoignage de Patrick Voisin, professeur de latin en hypokhâgne et de littérature française en khâgne au lycée Louis Barthou (Pau) dont le témoignage a été exploité par Le Monde.
Le coup de l’excellence
Le « coup » politicien de «l'excellence » supposée,
et le « coût » social de cette gestion idéologiquement inégalitaire des crédits publics.
dans la revue de presse du 01/04/2011 :
. Faut-il envoyer l'armée dans les écoles ? De Valmy à la Kapisa, le soldat français ... Le Monde Opinions
. TF1 met fin à son Carré Viiip - Le Monde
. Le gouvernement envisage de geler les tarifs du gaz jusqu'à la présidentielle - Libération...
. Tepco aurait installé une webcam sur une des lances à incendie. Juste trois semaines après l'accident nucléaire.
- Dans le 20 h de France, mercredi 30 mars, vers la 10e mn, http://jt.france2.fr/20h/
2 reportages sur l'école chatelisée :
. 3 adultes pour 11 élèves d'Aubervilliers (2 profs et 1 assist d'éducation) dans un internat dit d'excellence pour le primaire. Les moyens supplémentaires feraient la différence… Si les moyens ne sont pas le problème, pourquoi réserver un tel ratio à 11 élèves seulement ?
. Une petite annonce pour dénicher un prof d'anglais ? C'est une initiative de parents excédés.
Pourtant, selon le MEN, les profs absents seraient « tous » remplacés (91 % en primaire, 96,5 % en collège). Et le ministre affirme vouloir créer un « vivier de vacataires » ???, y compris en faisant appel à Pôle emploi. « Vivier de vacataires », serait la dernière invention dans la novlangue des spécialistes de ressources dites « humaines » pour désigner la retour à la précarisation des années 1970 et aux « maîtres-aux » d'alors ?
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- Cette semaine, l'université est au coeur de l'émission Sur les Docks.
Lundi, Nicole Edelman (Nanterre) et François Jarrige (Dijon) reviennent sur leur parcours, et posent un regard distancié sur leur métier de Maître de conférences. « Moins mal loti que le secondaire, l’enseignement supérieur souffre pourtant de suppressions de postes, de difficultés de recrutement, avec des objectifs d’activité et de productivité des enseignants-chercheurs, dans une corporation surdiplômée dont le salaire en début de carrière ne dépasse pas les 2000€ par mois ». l'émission au format mp3
Mercredi, vers la 30e minute, l'idéologue thatchérien d'une petite fac privée constate : « nos étudiants paient 15 000 £, mais nous leur offrons une éducation magnifique, les étudiants sont toujours parler avec un professeur en un niveau ou un autre », avant d'ajouter en substance, « si vous nous laissez le temps, dans 2 ou 300 ans, nous pourrons faire comme Harvard ou Yale aujourd'hui, nous pourrons accueillir, sans les faire payer, quelques étudiants méritants... » -
l'émission au format mp3
- G Tron et la précarité dans la fonction publique - Libération 31/03
« Je pense notamment que la règle intangible de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne devrait pas se poursuivre après 2012 »
A propos des fonctionnaires, « il y a eu un vrai débat dans la majorité. Il ne s'agissait pas, cependant, de se lancer dans une remise en cause de la fonction publique à un an de la présidentielle ». sic et resic
http://tinyurl.com/libe-tron-precarite
L'histoire de l'Education est maltraitée
Antoine Prost s'inquiète du sort de l'histoire de l'éducation et de la restructuration annoncée du Service d'Histoire de l'Education (SHE) de l'INRP. Le Monde Opinions
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« Cette discipline, plus nécessaire que jamais, est devenue le parent pauvre des universités »
« ... depuis quarante ans, le SHE fait un travail exceptionnel sur l'histoire de l'institution scolaire, des manuels, des personnels et de leurs statuts, de l'enseignement technique, de la lecture… La revue qu'il publie a été classée au meilleur rang… Sa notoriété internationale est enviable... Le liquider au moment où l'on affiche la volonté de promouvoir une politique de l'excellence serait à tout le moins paradoxal ».
« La solution ne semble pourtant pas compliquée : tout en laissant le SHE à l'INRP, auquel il peut apporter beaucoup plus qu'il ne le fait aujourd'hui, il faut lui donner un vrai statut d'unité mixte de recherche et lui maintenir ses moyens. C'est une question de bonne volonté et de volonté tout court. Sauf à croire que moins on travaille sur l'éducation, mieux elle se porte ».
Excellence ? Vous avez dit Excellence ?
Les médias adorent les superlatifs...
Ils tressent aussi des couronnes aux scouts, « pionniers de l'environnement » selon Le Monde, fers de lance de « la citoyenneté » selon TF1...
L'abus des superlatifs
Conclusion de la Chronique internet 411,
à paraître dans la revue Historiens & Géographes (extraits)
« Réussite », « Excellence », « le Meilleur du Meilleur »…
En Education, ces derniers temps, la communication institutionnelle use et abuse des superlatifs. Bien entendu, « on imagine mal une structure affirmer : je vais faire le moins bon enseignement ! » ironise la présidente de l’ex-Paris XII dans Rue des écoles (02/07/2010). Cependant, il y aurait beaucoup à dire sur les excès d’une rhétorique qui résulte du croisement de l’idéologie de la compétition et des méthodes du marketing.
Les communicants jonglent avec les mots : ils vantent le « droit à la formation » alors que certaines décisions récentes sont une négation du métier de prof ; ils osent parler de « bien-être au travail », y compris quand un « management » fondé sur le stress et la mobilité forcée conduit au suicide plusieurs salariés (les « ressources humaines » ?).
L’image de l’école publique et laïque pâtit de cette dérive. Les médias ont appris à enfermer l'humain et le social dans une vidéo de 82 secondes ou un article de 250 mots. Ils savent décrire par anticipation la teneur d’une conférence de presse ministérielle mais l’enquête sur le terrain est devenue l’exception. La reconnaissance du travail accompli au quotidien, avec conscience et détermination, par les enseignants ne semble plus être leur priorité.
L’éphémère (la « cagnotte » contre l’absentéisme) l’emporte fréquemment sur le long terme : en décembre, le JDD a protesté vigoureusement contre le sort fait à l’histoire et à la géographie en Terminale S, mais ses confrères sont restés discrets sur les conséquences prévisibles de la suppression de la formation professionnelle par alternance. http://www.100000voixpourlaformation.org