Brève histoire de l'iconoclasme
Statues - brève histoire de l'iconoclasme
Jean-Paul Demoule, Sciences et Avenir 17.06.2020
- Distinguer trois aspects au débat, l'un patrimonial, le second historique, et le dernier mémoriel.
- « Aucune nation ne peut, par ailleurs, former une communauté unie et consensuelle, traversée qu'elle est par des contradictions et des inégalités historiques : il ne peut sans doute y avoir donc de consensus définitif et l'iconoclasme a certainement encore de beaux jours devant lui. Il faut, surtout, ouvrir des débats publics les plus larges possibles avec des personnalités légitimes, en premier lieu des historiennes et historiens – loin des personnages médiatiques des talk shows télévisuels, qui relèvent en général des discussions de comptoir, du moins le temps d'un buzz ».
- L’île de la Cité pourrait devenir un lieu central et national,
lieu d'exposition, de pédagogie et de débat,
pour faire réfléchir à l’histoire de notre pays, sous toutes ses formes et dans toute sa complexité.
.
Les indo-européens, mythe dangereux ?
Jean-Paul Demoule, les indo-européens, réalité éclairante ou mythe dangereux,
Concordance des temps, 05.12.2015
http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-1
Jean Paul Demoule – Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident. Seuil 2014
http://www.jeanpauldemoule.com/portfolio/demoule-j-p-2014-passes-les-indo-europeens-mythe-dorigine-loccident-seuil/
Le mythe indo-européen
La Suite dans les idées, 24.01.2015
http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-le-mythe-indo-europeen-2015-01-24
Dans les pas des indo-européens, Le salon noir, 11.11.2014
http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir-dans-les-pas-des-indo-europeens-2014-11-11
La Fabrique de l'histoire, 27.10.2014
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-gouverner-en-islam-14-2014-10-27
Une histoire un peu cavalière
Par Marc Semo - Libération 05.11.2014
Jean-Paul Demoule raconte comment s’est créé le mythe du vieux monde fondé par les Indo-Européens
http://next.liberation.fr/livres/2014/11/05/une-histoire-un-peu-cavaliere_1136951
Indo-européens, par ici la sortie, Le Monde livres 03.12.2014
http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/12/03/indo-europeens-par-ici-la-sortie_4533694_3260.html
http://blogs.mediapart.fr/andre-burguiere/blog/231114/le-mythe-des-indo-europeens-ou-l-obstination-dans-l-erreur
.
Où sont passés les Indo-Européens ?
- Jean-Paul Demoule était l'invité de l'émission Le salon noir 11.11.2014
Il est l’auteur de l’ouvrage « Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d'origine de l'Occident », Le Seuil 2014
http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir-dans-les-pas-des-indo-europeens-2014-11-11
Jean-Paul Demoule s'attaque à la racine du mythe, à sa construction obligée, à ses détournements aussi, comme la sinistre idéologie aryenne du nazisme, dont des éléments survivent encore. « Il montre que l'archéologie la plus moderne ne valide aucune des hypothèses proposées sur les routes de ces invasions présumées, pas plus que les données les plus récentes de la linguistique, de la biologie ou de la mythologie. Pour expliquer les ressemblances entre ces langues, d'autres modèles restent à construire, bien plus complexes, mais infiniment plus intéressants ».
- J-P. Demoule était l'invité de la Fabrique de l'histoire le 27.10.2014
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-gouverner-en-islam-14-2014-10-27
- Y a-t-il vraiment eu un "peuple indo-européen"? - Nouvel Obs, 12.12.2014
http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20141212.OBS7772/y-a-t-il-vraiment-eu-un-peuple-indo-europeen.html
La fabrique de l'archéologie - 1
JP Demoule, ... Comment l'archéologie raconte notre passé - source Robert Laffont
[ Un article de Libération, l'occasion d'explorer le rôle de l'archéologie,
et de vérifier plusieurs forces du web :
- L'extraordinaire capacité d'archivage et de suivi d'un sujet, surtout quand il n'est pas nécessaire de sortir au préalable une CB pour acheter un contenu.
- L'intérêt du numérique avec l'interdépendance entre tous les supports, de l'article au livre, de la presse écrite à la conférence disponible en ligne...]
Libération a publié dans le Mag et mis en ligne un entretien de Sylvestre Huet avec Jean-Paul Demoule, l'ancien directeur de l'INRAP (il publie On a retrouvé l'histoire de France. Comment l'archéologie raconte notre passé). Une version de l'article a été mise en ligne sur le blog Sciences 2.
En 2009, Libé a déjà publié "Sous les chantiers, les temps retrouvés" 13.10.2009.
Lire ou écouter aussi une conférence de 2010 au Collège de France.
Les archéologues peuvent se vanter de plusieurs réussites :
- ils ont conquis leur indépendance face à l'histoire de l'art et à l'histoire,
- ils publient, sont présents sur internet et ont l'oreille de la presse écrite et de la radio (cf Le Salon noir)
- ils ont renouvelé la connaissance d'un passé installé par les historiens à partir des sources écrites et des hagiographes.
JP Demoule ose une lecture globale de l'histoire (la généalogie des inégalités, de la domination et de la servitude).
Mais ils se heurtent à au moins 3 obstacles :
- Les fouilles préventives peuvent perturber les chantiers et déranger les bâtisseurs
- La TV commerciale les ignore, et Arte achète surtout des docus fictions à l'allemande.
- Les clichés véhiculés par la presse conservatrice ont plus de force, de poids et de durée que l'archéologie scientifique.
Enfin, dans le lobbying, ils sont moins efficaces que les historiens de l'art :
Ils n'ont dans le secondaire ni discipline ni enseignement transversal.
Allègre a attribué la Préhistoire aux SVT, pas aux historiens.
La religion du patrimonial s'accommode mal d'une histoire au raz du sol, associant culture matérielle et représentations. Et oser travailler à partir de questions et d'hypothèses, chercher des indices, les interpréter, émettre parfois des doutes, c'est mal venu dans un monde qui veut surtout des vérités a-historiques, installées ou révélées.
.
La fabrique de l'archéologie - 2
- « L'archéologie a retrouvé l'Histoire de France » - Sciences 2 - 02.04.2012
Entretien de Sylvestre Huet avec Jean-Paul Demoule,
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/04/larcheologie
L’entretien souligne l’importance du chemin parcouru par l'archéologie depuis une génération, des moyens dont elle a disposé pour accompagner les grands chantiers (TGV Nord) : l'INRAP, créé en 2002, emploie 1700 archéologues (sur 3000), a un budget de 170 M d'euros et a pu mener près de 2500 fouilles.
L'archéologie comme science unifiée et autonome des objets et des traces matérielles des sociétés humaines a dû conquérir son autonomie vis à vis de l'histoire de l'art. Elle continue de se battre pour ne pas être vue comme une discipline auxiliaire de l'histoire.
« Souvent, c'est l'archéologie qui mène le bal de la connaissance historiographique".
Jean-Paul Demoule - source INRAP
Relire Sous les chantiers, les temps retrouvés - Libération -13.10.2009 :
« L'archéologie préventive, en offrant de vastes espaces à fouiller, s'est révélée grande tueuse. Tueuse de paradigmes historiques, de concepts… et même de faits censés être établis. La masse de données brutalement découvertes nous a libéré de la tutelle des sources écrites et fait exploser nos cadres de pensée", résume Joëlle Burnouf (médiéviste, CNRS, Paris-I).
Les victimes sont en effet nombreuses : les immenses forêts gauloises ou du Moyen-Age, les défricheurs monastiques et le "blanc manteau d'églises" de l'an mil du chroniqueur Raoul Glaber, les chronologies classiques (Haut et Bas Moyen-Age ont disparu). "On ne voit rien de tout cela", dit Joelle Burnouf (2). En revanche, on a découvert "la mise en place du parcellaire agricole dès le IXe siècle, celle du réseau urbain actuel, qui débute dès le IVe et se clôt au XIIe siècle."
Les défrichements massifs ? Ils ont commencé "bien avant l'an mil, au point que les landes médiévales sont maintenant comprises comme la conséquence du déboisement et de l'épuisement de sols pauvres dès l'âge du fer". Quant aux forêts gauloises et médiévales, elles relèvent plus de la sylviculture que de cet espace "sauvage" dont parlait Georges Duby. Même Brocéliande, exploitée à outrance par les charbonniers pour la métallurgie, fut plusieurs fois réduite à presque rien ».
http://www.liberation.fr/sciences/0101596678-sous-les-chantiers-les-temps-retrouves
JP Demoule développe une thèse sur la généalogie de la domination, la construction des inégalités sociales et de la servitude en partie volontaire.
« L’espace restreint (îles, finistères ou culs-de-sac géographiques) entraînerait des contraintes démographiques débouchant sur une plus grande hiérarchisation sociale et sur l’émergence de sociétés étatiques. À l’inverse, les populations agricoles ayant suffisamment d’espace continueraient à mener une vie villageoise, sans hiérarchisation prononcée. La thèse de l’auteur pour expliquer ces divergences est relativement convaincante quoiqu’un peu mécaniste ».
http://www.scienceshumaines.com/le-neolithique-pourquoi-et-comment_fr_23815.html
Parmi les combats toujours recommencés des archéologues, le refus de la privatisation des fouilles préventives.
Et la volonté de faire connaître les résultats de ces recherches, dans les médias ou à l’Ecole :
« L’archéologie est une des rares sciences à avoir vu, dans les toutes dernières décennies, ses moyens, ses résultats mais aussi ses problématiques connaître un essor sans précédent et dont tous les effets ne se sont pas encore fait complètement sentir – essor obtenu de plus par les chercheurs eux-mêmes. Elle est sans doute aussi l’une des sciences qui pratiquent le plus l’interdisciplinarité, mais également l’une de celles dont l’intégration dans la société est la plus forte, par les enjeux conscients ou non dont elle est l’objet (de la construction et de la déconstruction des mythes nationaux jusqu’à la part de rêve ou de fantasme qu’elle suscite en chacun), par la relation entre les moyens de travail que la société lui donne et les demandes et attentes de cette société, par sa contribution à la réflexion sur le passé mais tout autant sur l’avenir des sociétés humaines ».
« De ce point de vue, les archéologues ne peuvent œuvrer que s’ils sont capables de restituer au public le résultat de leur recherche. C’est parce que l’archéologie en France ne semblait d’aucune utilité sociale, réduite à un simple passe-temps bénévole, qu’elle fut longtemps perçue comme illégitime par les élites politiques et économiques françaises, et donc privée de moyens. Et c’est de la capacité des archéologues à prouver au corps social leur utilité, sans pour autant se faire les otages de revendications identitaires ou simplifier à outrance leur enseignement, que dépendront dans le futur les moyens de la discipline et la poursuite de son essor et de ses succès ».
http://conferences-cdf.revues.org/329
Parmi les sources consultées :
La Fabrique de l'archéologie en France - La Découverte
http://www.editionsladecouverte.fr/
Le site de l'INRAP : http://www.inrap.fr
Le Salon noir : http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir.html-1
Les émissions sont archivées sur le site de l'INRAP
Sous les chantiers, les temps retrouvés - Libération - 13.10.2009
En vingt ans, l'archéologie préventive a réécrit l'histoire.
http://www.liberation.fr/sciences/0101596678-sous-les-chantiers-les-temps-retrouves
Les publications de Jean-Paul Demoule
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Demoule
Jean-Paul Demoule, « Nouveaux moyens, nouveaux financements, nouvelles problématiques en archéologie »,
in La mondialisation de la recherche,
Conférences prononcées le jeudi 14 octobre 2010 au Collège de France - mise en ligne le 05 août 2011
http://conferences-cdf.revues.org/329
Histoire de l’archéologie (4) / La Fabrique de l’Histoire 10.07.2008
Transcription par Taos Aït Si Slimane.
http://www.fabriquedesens.net/Histoire-de-l-archeologie-4
Jean-Paul Demoule, Président de l’Inrap
« Connaître la vie quotidienne de nos ancêtres » Le Journal des Arts - n° 206 - 7 janvier 2005
http://www.lejournaldesarts.fr/jda/archives/docs_article/24331/jean-paul-demoule-president-de-l-inrap.php
.
Rappel :
- Des hommes aux champs, 2 colloques qui ont eu lieu à Caen, en 2008 et en 2011
- L'archéologie complice du nazisme - 05.03.2010
.
.