Tsiganes : le mémorial de Berlin
Allemagne : un mémorial aux Sintis-Romas victimes du nazisme inauguré à Berlin - RFI
http://www.rfi.fr/europe/20121024-allemagne-memorial-roms-victimes-nazisme-inaugure-berlin
voir aussi : http://tinyurl.com/tsiganes-memorial-berlin
Cette histoire de nomadisme n'a aucun sens - Libération, 26.10.2012
Angela Merkel a inauguré un mémorial Sinti et Romas, mercredi à Berlin.
Henriette Asséo dissèque une politique d'exclusion qui perdure.
http://www.liberation.fr/monde/2012/10/26/roms-cette-histoire-de-nomadisme-n-a-aucun-sens_856275
également : Henriette Asséo, Non, les Tsiganes ne sont pas des nomades - Le Monde diplomatique, oct 2012
(à lire en bibliothèque)
Libération reproduit 4 photos nazies (Bilderwelt)
http://www.bridgemanart.com/search/search_assets.html?filter_text=Germany+Nazism+gipsies
dont cette photo prise par Eva Justin en 1938 (elle a fait des études à Tubingen, elle travaille pour Ritter au Centre de recherche d'hygiène (sic) raciale (eugénisme raciste).
http://tinyurl.com/justin-1938
Sinti et Roma ?
Les nazis ont fait de tsigane un synonyme d'asocial. Les associations essaient d'imposer les termes de Sinti à l'ouest de l'Europe, Roms à l'Est. Les Italiens se nommaient Zingari, les Allemands Zigeuner, les Français Bohémiens ou voyageurs, les Espagnols Gitanos et les Anglo-saxons Gypsies, etc.
« Avec la revendication du terme rom, les leaders actuels de la cause romani ont été pris au piège de la constitution d'une identité transnationale qu'ils cherchent à imposer à tous, en gommant les identités nationales et régionales. Ils ne se rendent pas compte que la promotion d'une identité transnationale unique est utilisée contre eux, pour justifier l'internationalisation de la politique tsigane. Là où ils voyaient une forme d'émancipation en s'appuyant sur des institutions européennes, les Etats en profitaient pour reconstituer l'archétype du Rom migrant, apatride et incapable de s'assimiler ».
« On confond nomadisme et circulation !
Dans les sociétés anciennes, tout le monde bougeait, mais personne n'était nomade. On confond donc une réalité sociale avec l'imaginaire de la mobilité constitué en doctrine politique ».
La persécution et l’extermination - « En Allemagne, dès 1933 les municipalités avaient créé de leur propre chef des zigeunerlager (camps d'internement pour Tsiganes) ! Dans la logique nazie, les Tsiganes indo-européens et aryens pouvaient être considérés comme les derniers représentants de la race perdue. Mais les experts nazis de la théorie de la race ont décrété que les Tsiganes allemands avaient perdu leur trace aryenne originelle en se métissant avec des Allemands de "basse valeur". Ils ont été persécutés par la Kripo, la police criminelle dirigée par Arthur Nebe. Après le 16 décembre 1942, et le Himmlers Auschwitz-Erlass, les Tsiganes sont exterminés à 80-90% dans l'ensemble du Grand Reich. A l'extérieur, le chiffre varie de 40 à 80% selon les régions (les nazis ont assassiné près de 500 000 personnes, la moitié de la population tsigane en Europe. A Birkenau, on entasse 23000 tsiganes (dont 6000 enfants) dns un camp spécial. C'est là qu'a eu lieu l'une des seules révoltes des déportés à Auschwitz. Le camp sera gazé dans la nuit du 2 août 1944 ».
« En France, les travaux historiques ont montré que les familles internées étaient des victimes françaises du régime de Vichy. La cartographie des camps de nomades est faite (cf Montreuil-Bellay, Nexon...). Le 18 juillet 2010, les associations de Voyageurs participent à la cérémonie en souvenir des crimes de Vichy. Au même moment, une politique d'exclusion se met en place (discours de Grenoble).
La France des camps, carte de Jacques Sigot
http://www.memoires-tsiganes1939-1946.fr/camps.html
- La mémoire et l’oubli : L’internement des Tsiganes en France 1940-1946 - Cercle, 2004
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article26
- Les Tsiganes dans l’Europe occupée : entre persécutions et génocide, Cercle 2012
Biblio et webographie
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article197
- Les déportations tsiganes (en Europe)
une carte que l'auteur a oublié de signer :
http://clioweb.canalblog.com/archives/2012/08/31/25001067.html
- Liberté, le film de Tony Gatlif
- 3 documentaires :
. Les Roms, 1er peuple européen, un documentaire réalisé par Tania Rakhmanova
. Montreuil Bellay, un camp tsigane oublié, documentaire d'Alexandre Fronty
. Mémoires tsiganes, l’autre génocide, de Juliette Jourdan et Idit Bloch,Kuiv Prod 2011
Le mémorial en avril 2012 - photo NM
rappel des articles antérieurs dans cette revue de presse :
http://clioweb.canalblog.com/tag/tsiganes
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Tsiganes : un malentendu européen
Dans une semaine sur l'histoire du racisme, La Fabrique de l'histoire a consacré le débat du jeudi à l’anti-tsiganisme, avec la participation d'Henriette Asséo, Jean-Luc Poueyto et Martin Olivera.
l'émission au format mp3 :
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-17.11.2011-ITEMA_20322992-0.mp3
extraits :
7 min
- Trois inscriptions nationales dans l'Europe moderne :
. Les pays des Habsbourg, frontière militaire avec les Ottomans : les Tsiganes sont des gens du seigneur, protégés par lui.
. Les pays scandinaves, Angleterre, France : il s'agit d'une entreprise de guerre, protégée par la noblesse, sans doute détestée par les autres (double aspect du mythe, aristo et prédateur)
. Un ensemble urbain intégré en Italie et Espagne
Les migrations viennent des pays grecs de l'empire byzantin et s'étalent sur un siècle. Il faut absolument balayer le mythe indianiste, le mensonge d'une population se jouant des frontières au MA.
Les Tsiganes ont réussi à maintenir des caractères anthropologiques et culturels dans la durée ; ils l'ont fait sans aucune aide d'une élite lettrée, d'institutions ou de culture savante. Ce fait est inaccessible à la pensée contemporaine.
Le racisme anti-tsigane, ce n'est pas un regard sur un autre exotique, mais un racisme à l'égard de soi.
Au début du XXe, le regard change sur mobilité économique. Au XIX, elle était valorisée ; avec le processus de nationalisation, elle est encadrée et surveillée (d'où les mesures de 1912 en France)
30e min
La raciologie allemande des années 30, avec la participation active des biologistes, a servi à faire un tri interne dans la population des Allemands. Un tri en terme de citoyenneté, la figure du vagabond ethnique qui menacerait le sang national
servant de prétexte à la biologisation de la population entière, Allemands et Tsiganes.
Cette raciologie allemande a contaminé par la suite l'Europe centrale et orientale et mène aux passages à l'acte récents dans ces pays.
45e min
Le racisme anti-tsigane est un racisme intra-européen, très opérationnel sur le plan politique.
Le paradoxe, c'est que les institutions européennes continuent un pseudo-angélisme de façade, et ne s'intéressent qu'aux discours, alors que les passages à l'acte existent (assassinats ciblés) et sont ignorés des médias. A l'Ouest, ce racisme influence les imaginaires, tout comme les politiques multiculturelles anglo-saxonnes.
La multiplication des recherches et des publications peut-elle changer les comportements ?
Henriette Asséo se dit pessimiste : pour cette historienne de la longue durée, la presse et les milieux académiques ne changent pas le cours de l'histoire. Mais selon elle, il existe un combat du savoir, l'histoire servant à déconstruire les mythes et les préjugés.
Bohème et Bohémiens, une exposition à venir au Grand Palais (septembre 2012)
http://www.moreeuw.com/histoire-art/exposition-bohemes-grand-palais.htm
Tsiganes - Nomades : un malentendu européen
Suite du colloque à Pau.
http://tsiganes-nomades-un-malentendu-europeen.com/
Les Tsiganes dans l'Europe occupée - site web du Cercle d'étude