Blois RDV 2014 : les vidéos
Vidéos des RDV de Blois 2014
http://www.rdv-histoire.com/-La-Web-TV-des-RVH-.html
http://web.archive.org/web/20150218070705/http://rdv-histoire.com/-La-Web-TV-des-RVH-.html
Vous avez dit « rebellocrates » ?
Le Monde avec Jean Birnbaum, Marcel Gauchet, Élisabeth Lévy, Nicolas Offenstadt
Gabriel et Daniel Cohn-Bendit, itinéraires croisés de deux frères rebelles
Avec Daniel Cohn-Bendit et Gabriel Cohn- Bendit Présenté par Emmanuel Laurentin
Mali, Ukraine, Irak, Syrie, pourquoi les zones grises prolifèrent ?
avec Rony Brauman, Gérard Chaliand, Gaidz Minassian
Alaa El Aswany
L’argent, sa vie, sa mort - Jean-Claude Carrière par Dominique Rousset
À quoi servent les révoltes ouvrières ?
L’histoire avec François Jarrige, Michelle Perrot, Alessandro Stella, Xavier Vigna, Michel Winock
Clemenceau, homme d’état
avec Jean Garrigues, Jean-Noël Jeanneney, Manuel Valls
Des voix rebelles : leur force et leur trace
avec Jean Birnbaum, Jean-Noël Jeanneney, Jean-François Kahn, Grégoire Kauffmann, Catherine Millet
Les Lanceurs d’alerte, mouchards ou sauveurs de la démocratie ?
Débat d’actualité proposé par le journal Le Monde avec William Bourdon, Nicolas Truong, Hubert Védrine
Rebelle à son milieu avec Pascal Bruckner et Daniel Cordier
L’histoire en marchant par Antoine de Baecque et Alain Corbin
Femmes rebelles, des héroïnes singulières ?
Table ronde avec Anne-Claude Ambroise-Rendu, U. Limoges, François Dubasque, U. Poitiers, Jérôme Grévy, U. Poitiers.
Les rebelles de la théorie économique
Le Monde avec Jean-Marc Daniel, Gaël Giraud, Steve Keen, Xavier Ragot, Adrien de Tricornot
L’économie mondiale en 1914 et en 2014 : quelles ressemblances, quelles différences ?
Problèmes économiques, avec Nicolas Baverez, Jean-Marc Daniel, Olivier Feiertag, Paul Jorion, Jacques Mistral, Antoine Reverchon
« Le Parlement des Invisibles ». La démocratie en question
avec Maylis de Kerangal, Pauline Peretz, Pierre Rosanvallon
Totalitarismes et résistances
avec Bernard Bruneteau, Hélène Camarade, Marie-Anne Matard-Bonucci, Nicolas Patin, Agnès Arp
Olympe de Gouges, des droits de la femme à la guillotine
Conférence d’Olivier BLANC
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=bP8mITJnbpo
Les rebelles contre l’émergence de l’Afrique ?
Sciences Humaines - Conférence de Sylvie Brunel
Résister en prison… Les écrits de prison, de Jean Zay (1940-1944)
Table ronde avec Claude Mouchard, écrivain, professeur émérite de l’université de Paris 8, Hélène Mouchard-Zay, fille de Jean Zay, Antoine Prost, président de l’Association des Amis de Jean Zay et professeur émérite de l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=voV8Yp3hjpY
Les rebelles au pouvoir
Table ronde avec Jean-Luc Domenach, Jean Garrigues, Jack Lang, Benjamin Stora
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=bVXg9cYQv4Y
Conjurés, factieux, séditieux : la Renaissance et ses rebelles
Centre d’Études Supérieures de la Renaissance (Tours)
Table Ronde avec Pascal Brioist, Gérald Chaix, Denès Haraï, Alain Hugon, Diane Roussel
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=A9W2v3nPO2Y
Rebelles juifs dans l’Histoire
Carte blanche à la Revue d’Études Israélienne
Table ronde avec Georges Bensoussan, Michel Derczansky, Frédéric Encel, Stéphane Encel, Maurice Sartre
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=qhNEfAq8PZQ
Rébellion des soldats, rébellion des cvils en zone occupée du Front occidental 14-18
Péronne, Annette Becker, Emmanuel Debruyne, Philippe Nivet, Emmanuel Saint-Fuscien, Laurence Van Ypersele
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=gRd1uy_Pr2c
Le rebelle et le soldat : quelle éthique ?
Inflexions - État-major de l’Armée de terre
Table ronde avec John Christopher Barry, Monique Castillo, Jean-Luc Cotard, Hugues Esquerre, Bertrand Ract Madoux
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=2bAkwCuRN1s
Des vies rebelles
Conférence de clôture
Par Michelle Perrot, présidente des 17e Rendez-vous de l’histoire
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=LRunfOzmDlw
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Blois 2014, tables rondes en vidéo
- Plusieurs vidéos, en version intégrale (60 ou 90 minutes),
ont déjà été mises en ligne par le Conseil général :
https://www.youtube.com/user/leloiretcher/videos
par exemple
Conférence de clôture par Michelle Perrot
Femmes rebelles, des héroïnes singulières ? (CRIHAM Poitiers).
Conjurés, factieux, séditieux : la Renaissance et ses rebelles
Les rebelles au pouvoir (Domenach sur Mao, Stora sur l'Algérie)
Rébellion des soldats, rébellion des civils en zone occupée du front occidental 1914-1918 (vues par Péronne)
De 2003 à 2013, les vidéos ont été archivées sur le très excellent site Canal-C2
http://www.canalc2.tv/series.asp?idSerie=39
En 2014, les vidéos sont en ligne au hasard de Youtube et Dailymotion
http://www.rdv-histoire.com/-La-Web-TV-des-RVH-.html
- Plus d'une centaine d'audios sont en ligne :
http://www.rdv-histoire.com/-2014-en-audio-.html
Ouverture officielle
discours prononcé par Najat Vallaud-Belkacem
Les rébellions coloniales
Vous avez dit « rebellocrates » ?
Ukraine 2014
Thème des RDV 2015 ou RVH 2015 : Les Empires
- La presse locale parle des RVH de Blois 2014 :
. Plusieurs articles dans La Nouvelle République
http://tinyurl.com/nr-rdv2014
ou
http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir-et-Cher/Actualite/Dossiers-actualite/n/Contenus/Dossiers/Actualite/Les-Rendez-vous-de-l-Histoire
Un journaliste de la NR évoque une empoignade verbale entre Nicolas Offenstadt et Elisabeth Lévy avant d'écrire, à propos de MG : « Le public, lui, se demandait bien où il était tombé ; des spectateurs ont haussé le ton « Y'en a marre, arrêtez et élevons le débat »… avant qu'une partie de la salle, lassée, ne sorte ».
« A la Maison de la Magie, certains participants ont refusé de sortir à la fin d'une séance pour suivre la conférence suivante sans faire la queue ; alors que ceux qui attendaient longuement dehors étaient refoulés ».
. France 3 Centre a diffusé plusieurs reportages le samedi.
Les RDV - RVH ont pour France 3 l'intérêt de filmer Valls et Lang, mais ne pèsent guère plus qu'un reportage sur une rencontre entre chasseurs locaux ou l'inauguration d'un syndicat d'initiative.
http://pluzz.francetv.fr/videos/jt_1213_centre_,111065507.html
Les RDV Blois et les queues
A Blois, le salon du livre d'histoire est une réussite éclatante, et les historiens / auteurs sont pleinement à l'écoute des lecteurs (acheteurs).
Conférences et tables rondes ont toujours autant d'intérêt.
A condition de pouvoir accéder aux amphis et aux salles de conférence.
Les années précédentes, il fallait faire la queue ( svt plus de 30 minutes pour espérer entrer)
C’était la rançon du succès dans une ville moyenne dont les équipements ne sont pas à la hauteur de l’affluence des passionnés d'histoire le temps d’un week-end d’octobre.
Cette année, en 2014, un filtrage été mis en place :
Pour chacune des tables rondes, il faut aller retirer un ticket au moins 30 minutes avant.
Et donc faire la queue devant une cabane façon marché de Noël.
Au risque de devoir se priver de la séance en cours.
Pour aggraver la situation, les RDVH se déroulent dans plusieurs lieux distants, et les réservations ne sont pas centralisées mais se font sur chacun des sites. Si on ajoute aux 30 mn le temps nécessaire pour aller de l’un à l’autre, il reste peu de temps disponible pour écouter vraiment les intervenants voire pour participer à des débats. A cela s'ajoute le calcul par anticipation et souvent l'abandon de tables rondes trop distantes.
La déception est au rendez-vous (sans jeu de mot) chez beaucoup de ceux qui ont fait le déplacement...
Des aménagements simples seraient souhaitables et possibles.
Par ex, distribuer les tickets par demi-journée, de préférence dans un lieu central, à proximité du salon du livre.
On peut même rêver, et imaginer des réservations via internet.
Les participants semblent équipés en smartphones, et une application simple améliorerait la gestion des flux.
Les RDV de Blois ne pourraient-ils pas évoluer, pour le bénéfice de tous
Alors, devant une telle organisation, il faut juste espérer que les enregistrements audios ou vidéos aient marché et arrivent assez vite en ligne sur le web…
Blois 2014 commence
Les 17eme Rendez-vous de l'histoire commencent à Blois. Thème : Les rebelles.
http://www.rdv-histoire.com/
Pour cette « histoire en plein air » (LM livres), les nuages sont annoncés. La pluie attendrait lundi.
Alors équipez-vous pour arpenter la ville et affronter les longues files d'attente...
Rattrapage possible avec les audios et les vidéos à venir sur Internet.
Le programme :
http://www.rdv-histoire.com/IMG/pdf/PROGRAMME2014.pdf
Le programme chronologique
http://www.rdv-histoire.com/IMG/pdf/PROGRAMMECHRONO2014.pdf
Les rencontres pédagogiques
http://www.rdv-histoire.com/-RENCONTRES-PEDAGOGIQUES-1005-.html
L'économie aux RDV
http://www.rdv-histoire.com/IMG/pdf/PROGRAMMEECO.pdf
Les radios à Blois
Jeudi, avant les RDV, débat historio sur les rebelles
avec Olivier Dumoulin, Philippe Minard, Gérard Noiriel, Michèle Riot-Sarcey
La Fabrique le vendredi 9-10 h, actualité
http://www.rdv-histoire.com/-Les-emissions-de-radio-.html
au château, expo Jardins des châteaux à la Renaissance
http://www.chateaudeblois.fr/?Exposition-Jardins-de-Chateaux-a
Le choix de Marcel Gauchet pour parler des Rebelles dans la conférence inaugurale, sans consultation préalable du comité scientifique, a soulevé une vive controverse.
Un débat en OFF est organisé
Samedi 11 octobre, De 17H à 19H
Bourse du travail de Blois
Annexe, 35 avenue de l'Europe, face à la maison des syndicats
http://www.liberation.fr/culture/2014/10/06/rendez-vous-de-l-histoire-de-blois-la-rebellion-continue_1116036
Dans un blog de Médiapart, lire l'analyse de Ludivine Bantigny :
Conformisme et tradition. Quelques remarques sur la pensée de Marcel Gauchet
http://blogs.mediapart.fr/edition/rendez-vous-de-lhistoire-de-blois-2014-les-rebelles-quelle-edition/article/071014/conformisme-et-tradition-quelques
http://clioweb.canalblog.com/tag/rebelles
- Egalement sur ce blog, point de vue de Guillaume Mazeau, Connivence et peur de la controverse
http://blogs.mediapart.fr/edition/rendez-vous-de-lhistoire-de-blois-2014-les-rebelles-quelle-edition/article/091014/connivence-et-peur-de-la-controve
extrait :
« La violence et la longueur disproportionnées de l’affaire révèlent certaines des difficultés qui touchent aujourd’hui le monde académique... cette controverse témoigne aussi de l’anomie d’un débat public dans lequel les dissidences et dissensions sont disqualifiées sans ménage comme autant d’archaïsmes et de fautes de conduite. « Le rebelle, c'est le stade infantile du changement social ».. Marcel Gauchet excelle à lui-même nourrir ce qu’il estime qualifier l’air du temps : la provocation, la pluie d’insultes, de disqualifications, de calomnies, la violence de la réaction devant la moindre protestation, le refus de discuter, l’extrême difficulté à reconnaître la légitimité même de la conflictualité et de la controverse, en un mot la peur devant la possible remise en cause, même dans des tribunes de papier, d’une autorité réputée pour sa modération littéralement « indiscutable » révèlent également combien au-delà des outrances les plus reconnaissables et spectaculaires de la haine et de l’intolérance, le conformisme s’est imposé comme le plus sûr cheval de Troie de la pensée réactionnaire. Ils révèlent aussi combien il est difficile de convaincre que la conflictualité et la controverse sont autre chose que les perversions d’un débat démocratique que d’aucuns souhaiteraient idéalement rationnel, policé et respectueux de la morale et de la bienséance dont ils définissent eux-mêmes les codes, et qu’un terrain commun, un accord peuvent surgir de ces mises en tension à la fois rationnelles et forcément émotives ».
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Blois 2014, la rebellion continue
Blois, la rebellion continue, Libération 06.10.2014
http://www.liberation.fr/culture/2014/10/06/rendez-vous-de-l-histoire-de-blois-la-rebellion-continue_1116036
Nous, enseignant-e-s, chercheurs-euses, étudiant-e-s, lecteurs-rices, très attaché-es à la diffusion et au large rayonnement des recherches et des travaux en histoire, tenons à exprimer notre incompréhension devant le choix de confier cette année la conférence inaugurale des Rendez-vous de l’histoire de Blois, conférence non débattue par définition, à un auteur connu pour des thèses tournées avant tout vers le maintien de l'ordre, qui peuvent être jugées ultra-conservatrices, sceptiques sur l'impératif de respect des droits de l'homme, familialistes, sexistes et homophobes. Ce choix polémique nous paraît d'autant plus déplorable que les Rendez-vous de l'histoire de 2014 sont centrés sur le thème des Rebelles
Plus de 160 personnes, enseignants-chercheurs, enseignants du secondaire, historiens indépendants ont déjà signé cette déclaration.
Les initiateurs de ce texte vous invitent à en débattre lors du premier « off » de l’histoire des Rendez-vous de l’Histoire.
Samedi 11 octobre
De 17H à 19H
Bourse du travail de Blois
Annexe, 35 avenue de l'Europe, face à la maison des syndicats
Pour s’y rendre, bus ligne B, direction Sauvageau, arrêt Europe
La ligne B passe par la station république juste à côté de la Halle aux Grains
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M. Gauchet : Conformisme et Tradition
Conformisme et tradition. Quelques remarques sur la pensée de Marcel Gauchet, blogs de Médiapart, 07.01.02014
http://blogs.mediapart.fr/edition/rendez-vous-de-lhistoire-de-blois-2014-les-rebelles-quelle-edition/article/071014/conformisme-et-tradition-quelques
Ludivine Bantigny (U. Rouen) a démissionné en août du conseil scientifique des RDV de l'histoire de Blois. Elle a découvert dans la presse, comme les autres membres, le choix de Marcel Gauchet pour une conférence inaugurale sur « les rebelles ».
Dans un article publié par Médiapart, elle considère ce choix « étonnant pour le moins, indécent quand on y regarde de près ». Elle décrit « la suffisance » du philosophe très actif dans les médias, elle analyse ses prises de position sur l’ordre néo-libéral, sur les mouvements sociaux, sur 1968 (l’événement ou sa postérité ? le concept de génération, l’ignorance des archives), sur l’immigration vue comme problème, sur l’enfant désiré vu comme une catastrophe provoquée par la libération des femmes. A travers une citation de Sandra Laugier, elle « refuse de prendre pour argent comptant le discours de la domination ».
extrait :
« Il y a certes, chez Gauchet, de nombreuses flèches décochées contre le présentisme, en tant qu’enfermement dans le présent. C’est pourtant un présentisme activement pratiqué qu’il propose en refusant d’imaginer la moindre alternative à ce couvercle pesant.
Car s’il y a bien de l’intouchable chez Gauchet – la tradition, la famille, la nation –, il inclut, et au premier chef, un capitalisme non interrogé. C’est là un « cela va de soi », interdisant justement la mise en cause, le refus, la rébellion, et empêchant que de l’autre soit pensé, imaginé et pourquoi pas rêvé – autre gros mot. « C’est dans le cadre du marché, de la liberté individuelle et de la propriété privée que devra se situer toute politique plausible. En ce sens, il est possible de soutenir en effet qu’il n’y a plus d’autre socialisme concevable que libéral. Il en va de même d’ailleurs du conservatisme. Ils sont condamnés à composer avec le fait libéral et à s'inscrire dans ses limites indépassables. »
On accordera à Marcel Gauchet de n’avoir pas changé : à l’aube des années 1990, il y insistait déjà : « les vieilles disputes autour du capitalisme sont rendues obsolètes par sa redéfinition de fait comme économie de l’innovation ». Quoi qu’on en pense par ailleurs, ces leçons délivrées dans la majesté d’un ton qui n’admet pas la contradiction reviennent à condamner toute brèche, toute incursion dans les failles d’un système qui précisément ne va pas de soi parce qu’il est historiquement, politiquement et idéologiquement déterminé. Le philosophe de la condition historique pourrait au moins le faire saisir, au lieu de nourrir l’absence de réflexion sur une telle historicité ».
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S. Wahnich, Rebelle, rebelles
- Rebelles ? Sophie Wahnich, Le Monde des livres 02.10.2014
http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/10/02/rebelles-sens-dessus-dessous_4499411_3260.html
« Le rebelle est étymologiquement celui qui recommence la guerre », celui qui refuse de s'avouer vaincu
La Révolution distingue le rebelle qui s'oppose aux droits de l'homme et du citoyen ; le révolutionnaire qui fait son métier de citoyen en activant ces droits ; le citoyen qui résiste à l'oppression et empêche les gouvernants de faillir.
« Au XIXe, une confusion s'installe entre le rebelle, le résistant et le révolutionnaire. Tous sont braves et insoumis. Aucun ne se satisfait de l'état du monde ».
« Pendant la 2 GM, aucun résistant n'aurait pu se penser comme simple individu rebelle, car c'est toujours au nom de la cité et de l'humanité qu'il légitimait son action menée au sein d'une armée patriote ».
Aujourd'hui, «notre société affectionne les rebelles et, pourvu qu'ils sachent bien écrire ou parler, relativise leur possible haine de l'égalité, de l'humanité une et de la justice. Le rebelle fascine ».
De quoi avons-nous besoin ? d'une éthique de l'individu rebelle ? d'une éthique révolutionnaire de la résistance à l'oppression ?
- RDV Blois 2014, programme chronologique en 20 pages.
http://www.rdv-histoire.com/-Programmation-du-festival-les-.html
http://www.rdv-histoire.com/IMG/pdf/PROGRAMMECHRONO2014.pdf
http://www.rdv-histoire.com/IMG/pdf/PROGRAMMECHRONO2014.pdf
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Blois et la banalisation
Dans Les Inrocks 26.08.214, Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie expliquent leur appel au boycott des RDV de l’histoire de Blois et analysent la violence des réactions provoquées par leur texte.
http://www.lesinrocks.com/2014/08/26/actualite/edouard-louis-geoffroy-lagasnerie-rebelle-forcement-progressiste-11520670/
extraits :
Pour EL et GDL, les institutions imposent un espace de “discussion”. Elles choisissent pour vous des interlocuteurs… Refuser ce type de banalisation de discours inacceptables, c'est s'exposer à un rappel à l’ordre.
- La violence des attaques dont vous êtes l’objet dans les journaux depuis trois semaines est souvent âpre ; beaucoup vous présentent comme des intellectuels sectaires, refusant le principe même du débat démocratique. Comment recevez-vous cette accusation ?
« Ce qui nous frappés, c’est la violence des termes utilisés : on a parlé de nous comme des ayatollahs, staliniens, excommunicateurs, des totalitaires, des inquisiteurs, des Beria… Ce qui nous étonne, c’est surtout la perception différentielle de la violence. Si vous dites : nous ne voulons pas accepter comme interlocuteur quelqu’un qui milite pour l’infériorisation des homosexuels, contre les droits des femmes, contre la lutte antiraciste, contre les luttes sociales, vous êtes perçu comme un stalinien ; alors que si, comme Gauchet, vous vous situez du côté de la réaction, si vous militez contre les droits des minorités, vous êtes perçu comme un démocrate qui participe au débat ».
« Ce sont des gens qui ne supportent pas qu’on dise ce qu’ils sont ; le problème pour eux est d’être nommés ».
« Marcel Gauchet est un penseur authentiquement réactionnaire… Le dernier numéro de la revue Le Débat se demande si le mariage pour tous est une “perversion” – c’est le terme employé ; le numéro précédent s’interrogeait sur l’immigration et la crise de l’identité nationale. Nous n’avons pas envie de discuter de cela ».
« Il faut repenser la vie intellectuelle et mettre en place des stratégies de rupture; il faut créer ses propres lieux, ses espaces de diffusion, affirmer ses points de vue, être autonome, se créer ses propres scènes… nous voulons réinstaller un peu de démocratie intellectuelle dans un champ saturé par tous ces discours autoritaires et dangereux ».
- Comment appréhendez-vous politiquement la figure du rebelle aujourd’hui ?
« On ne peut pas aborder la catégorie des rebelles sans poser la question de l’émancipation et de la critique des différents ordres qui limitent les possibilités d’égalité et de liberté. On est rebelle quand on se situe du côté de la critique des ordres traditionnels, des hiérarchies, des censures, des interdits. Quelqu’un qui manifeste pour restaurer un ordre familial traditionnel, même s’il affronte la police, n’est pas un rebelle. Un rebelle est forcément progressiste, il met en question un ordre donné pour plus de désordre et plus de liberté ».
L. Bantigny : Les rebelles
L'historienne Ludivine Bantigny a démissionné du Conseil Scientifique des Rendez-vous de l'histoire de Blois à la suite au choix unilatéral, par la direction, de demander à Marcel Gauchet de prononcer la conférence d'ouverture.
Son texte de présentation a été retiré du site des RDV.
http://www.rdv-histoire.com/-Les-Rebelles-971-.html
Avec son accord, en voici une copie :
Les rebelles
Esclaves brisant leurs chaînes, paysans et ouvriers insurgés, peuples révoltés, réfractaires et résistants, anarchistes et féministes, artistes avant-gardistes… Les rebelles, par-delà leur extrême diversité dans le temps et l’espace, ont du moins un point commun : le rejet d’un ordre imposé et supposé partagé qu’ils voient comme une domination, voire une sujétion. Tour à tour valorisée, raillée, stigmatisée voire criminalisée, la rébellion dit bien l’envers des sociétés. Car elle expose tout ce qu’il y a de convention et de conservation, d’obéissance et de soumission, de normes auxquelles il faut être conforme, dans un système qu’elle veut briser. C’est en cela qu’elle est une menace, et doublement : elle entend mettre à bas un monde honni et dans le même mouvement elle en arrache le masque, le divulguant à lui-même. En ce sens, elle apparaît comme un dévoilement. Ainsi la rébellion qui souvent part de la marge, de bas-fonds, de minorités, finit-elle bien souvent par attaquer le cœur même d’un système. Et les imaginaires contestataires qu’elle dessine sont autant de projets de société rompant avec le tout-venant de ce qui va de soi, pour mieux révéler en quoi, justement, il ne va pas.
La rébellion peut se faire transgression, insoumission, insubordination : elle est tantôt mutinerie dans une armée, indiscipline dans une institution, dissidence dans une organisation, solidarité face à la répression. Elle a ses moments : hérésies, jacqueries et pirateries, révoltes et insurrections, révolutions… Elle a ses formes et ses gestes, sa geste même : violences, grèves, occupations, illégalismes, quand prendre les armes devient plus que légitime – nécessaire et obsédant. Car elle a aussi ses affects et ses sentiments ; si l’amour n’est pas le seul « oiseau rebelle », il y faut en tout cas beaucoup d’émotions : courage, honneur, admiration, aversion et détestation, la rébellion est aussi affaire de passion.
Est-elle vouée à la récupération ? Elle en est du moins souvent menacée, comme l’illustre encore récemment le lancement d’une marque de vêtements, « belles et rebelles ». Tant de procédés visent en effet à instrumentaliser les rébellions en faisant mine d’en reprendre la lettre, mais négligent radicalement leur esprit, jusqu’à le retourner contre lui. On peut ainsi faire le récit de tous les moments où la rébellion devient banalisée et ritualisée. Il est aussi des rébellions paradoxales : que deviennent les rebelles lorsqu’ils accèdent au pouvoir ? La rébellion lui est-elle compatible ? Peut-elle se faire institution ?
Il n’empêche, entre contre-cultures et contre-écriture, force de la résistance et de l’insoumission, les rebelles, en rejetant les classements trop évidents, en récusant la loi et l’ordre, en cherchant à les démystifier pour les dynamiter, redonnent souvent du sens à ce qui n’en avait plus et du désir quand il s’était perdu. Les échappées rebelles sont-elles toujours des échappées belles ? A l’histoire ici de leur redonner vie.
Ludivine Bantigny
Aggiornamento a publié ce texte de soutien :
« Nous, enseignants, chercheurs, lecteurs, amateurs d'histoire, très attachés à la diffusion et au large rayonnement des recherches et travaux auxquels oeuvrent les Rendez-vous de l'histoire de Blois depuis 16 ans, tenons à exprimer notre incompréhension devant le choix de confier cette année la conférence inaugurale à un auteur connu pour des thèses tournées avant tout vers le maintien de l'ordre, qui peuvent être jugées ultra-conservatrices, sceptiques sur l'impératif de respect des droits de l'homme, familialistes, sexistes et homophobes. Ce choix polémique nous paraît d'autant plus déplorable que les Rendez-vous de l'histoire de 2014 sont centrés sur le thème des Rebelles et présidés par une grande historienne de la cause des femmes ».
Une pétition est en cours : envoyer ce texte et votre signature par mail à l'adresse petition.blois@laposte.net, avec éventuellement indication de votre activité et/ou de votre lieu de résidence.
La pétition sera transmise à la Direction des Rendez-vous et diffusée avec la liste des signataires par ordre alphabétique général (sans distinction de premiers signataires).
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Boycotter Blois 2014 ?
Edouard Louis et Geoffroy de la Gasnerie annulent leur participation aux Rendez-Vous de l’histoire (Thème 2014 : les rebelles).
Ils contestent le choix de Marcel Gauchet pour prononcer la conférence inaugurale :
selon eux, « Gauchet est un rebelle contre les rebellions et les révoltes »,
« il a publié dans Le Débat tout ce que le France compte d’idéologues réactionnaires ».
http://www.liberation.fr/debats/2014/07/30/pourquoi-nous-appelons-a-boycotter-les-rendez-vous-de-l-histoire-de-blois_1072778
http://geoffroydelagasnerie.com/
http://edouardlouis.com/
André Téchiné, Didier Eribon, Dominique A et une vingtaine d'autres personnalités soutiennent leur appel.
http://www.liberation.fr/debats/2014/08/06/pourquoi-il-faut-boycotter-les-rendez-vous-de-l-histoire-un-appel-collectif_1076316
- 11.08.2014 - Allons à Blois… pour nous y rebeller ? Aggiornamento
http://aggiornamento.hypotheses.org/2275
extrait :
« La micro-rebellion de papier lancée par la tribune de Geoffroy de Lagasnerie et Edouard Louis ne fait donc pas de mal. L’histoire est une discipline vivante, avec des controverses fécondes et régulières qui stimulent la recherche et qui n’a pas peur de croiser le fer, le cas échéant, avec d’autres champs intellectuels. Elle n’a rien à gagner à se rassembler autour des sempiternelles mêmes figures médiatiques et scientifiques, rabâchant sans cesse et quel que soit le sujet les mêmes vieilles idées. Les passionné(e)s d’histoire doivent pouvoir s’abreuver à différentes sources. Les besogneux de la discipline, enseignants, associatifs, syndicalistes, instituts de recherches, revues, doivent pouvoir y trouver leur place et s’y exprimer en dépit de cartes de visites considérées comme moins prestigieuses. Il serait bon que la « surface médiatique » des invités, ou leur proximité avec les sanctuaires de l’entre-soi conservateur, cessent de constituer l’alpha et l’oméga d’une représentation publique qui mérite plus de variété.
Il faut donc aller à Blois pour s’y rebeller … »
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