André Tricot espe Toulouse 18.10.2017
« Les dispositifs pédagogiques à la loupe
Ou comment enseigner pour que les élèves apprennent »
Vidéo de l'intervention d'André Tricot le 18.10.2017 à l'ESPE de Toulouse
http://www.youtube.com/watch?v=0RlrrSDRmbI
1 synthèse de l’intervention d’André Tricot à Toulouse le 18 octobre 2017
http://les-savanturiers.cri-paris.org/wp-content/uploads/2018/01/seminaire_tricot-crvf1.pdf
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Gauchet : le besoin de profs
« Internet oblige le prof à remettre de l’ordre dans du désordre »
entretien de V. Soulé avec Marcel Gauchet, Libération week-end 06.06.2014
http://www.liberation.fr/societe/2014/06/06/internet-oblige-le-prof-a-remettre-de-l-ordre-dans-du-desordre_1035384
Selon MG, les cours en ligne ne signent pas la mort de l’enseignant. A rebours d'un discours fréquent, il considère que la société aura plus que jamais besoin de médiation, d'école et de professeurs.
« Contrairement à ce que l’on dit souvent, l’école est une institution qui a un facteur de changement en son sein : les élèves. Le mythe de l’école à l’abri de la société, fonctionnant comme un temple ou une caserne, est une pure fiction. Cela n’a jamais été. Les enseignants, qui ne sont pas des brutes insensibles, s’adaptent aux élèves et aux influences de la société qu’ils incarnent ».
« Pour les bons enseignants, le numérique m’apparaît comme un excellent moyen de stimuler l’esprit de curiosité et d’opposition »
« L’école ne fait plus rêver, elle a perdu la magie qu’elle avait dans une société constituée largement d’illettrés. Mais elle possède une utilité supplémentaire : dans ce bain d’informations gigantesque, elle est le lieu où l’on peut trouver le code, où toutes les questions peuvent être posées et l’on vous donne le cadre pour organiser tout cela.
Elle assume une fonction unique dans la société ».
L’entretien conviendra aussi bien aux tenants de la modernité qu’aux chantres de la tradition.
Il y aurait beaucoup à dire sur la vision de l’école : « l'institution de confiance qui fournit des réponses à des questions... » (mais qui préfère « les questions préprogrammées »).
Gauchet poursuit visiblement la promotion d'un ouvrage à 3 voix (avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi)
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-transmettre-apprendre-et-maintenant-2014-02-20
http://www.marcelgauchet.fr/blog/
Skhole a publié une recension et organisé une table ronde
http://skhole.fr/recension-de-transmettre-apprendre-blais-gauchet-ottavi
« la crise actuelle de l’institution scolaire s’expliquerait par le fait que si l’univers de la transmission est « mort et bien mort », l’univers de l’apprendre qui lui a succédé, malgré ses intentions et son triomphe, n’est pas parvenu jusqu’ici à fonder une nouvelle école motivante, efficace et juste »...
« Apprendre, c’est devoir entrer dans un système de significations cohérent qu’il faudrait idéalement pouvoir s’approprier d’un coup – parce qu’il est cohérent, précisément, et que c’est sa dimension d’ensemble qui lui procure sa portée. Ainsi toute entrée de ce genre se solde-t-elle chez les impétrants par le sentiment (de découragement) » ...
« Il est besoin de passeurs qui font le pont avec cette autre rive qui semble inaccessible. Il faut pouvoir compter sur des complices qui vous apportent à la fois la sécurité due à leur contrôle du point d’arrivée et la compréhension du chemin à parcourir. »
En 2012, MG avait fait une conférence pour la St Barthélémy
http://www.marcelgauchet.fr/blog/?p=1910
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Apprendre en ligne ?
Apprendre en ligne, est-ce possible ? - Rue des écoles, 27.11.2013
Patrick Weil vante les vidéos courtes (avec tableau noir et craie) mises en ligne par la Khan Academy dont il est le responsable pour la France.
Loriane Lafont, étudiante en littérature à l'ENS, a publié Misère et décadence des Grandes Ecoles - Confession d'une Khâgneuse atterrée (Editions Jean-Claude Gawsewitch, oct 2013). Elle répète les clichés habituels sur le plagiat, sur l'écran qui fait écran...
Des allusions sont faites à la fin des profs (cf la tribune amère d'un journaliste de Libération) ou les délires sur le prof unique (si possible du Collège de France) le web servant de TV scolaire de masse ( cf un entretien du Monde avec Murdoch... :-)
L'écran fait écran, c'est une formule paresseuse et stupide. Comment enseigne-t-on la géo sans appui sur les photos des lieux étudiés ? Comment étudie-t-on l'histoire de la peinture sans disposer de reproductions de qualité des tableaux ? (cf Le Web Gallery of Art pour profiter des commentaires que faisait Daniel Arasse)
Le cas de la première année de médecine est évoqué, comme illustration des dégâts du numérique.
Les amphis débordent (mais pas ceux des ENS, du fait du concours d'entrée) ? Le problème n'est pas celui du numérique. Mais celui de la massification dans le supérieur, celui d'une sélection brutale (par les maths) et d'un système qui refuse d'embaucher les universitaires nécessaires. Au moins une Fac a supprimé tous les amphis, et vend aux étudiants sur dvd les cours filmés en vidéo.
La future élite peut ainsi passer à côté des vrais enjeux politiques et sociaux.
Côté pédagogie, l'émission a souligné les limites du cours magistral universitaire.
Y a-t-il vraiment dialogue et interactivité dans le grand amphi de la Sorbonne quand plusieurs centaines courbent l'échine pour prendre en notes une parole unique ?
Le séminaire est le contre-modèle souvent vanté. Mais en ce moment, en dehors des ENS, quelle université dispose des moyens financiers pour généraliser les séminaires à 25 étudiants dans les premières années ? Est-ce possible de travailler à 25 par groupe sans porter les droits d'entrée à 10 000 livres ou à 30 000 $ ?
Le powerpoint a été à nouveau vilipendé. Sans doute par les excès dans l'usage du plan détaillé. Pas pour les supports visuels à analyser et commenter. Que se passait-il au temps des rétroprojecteurs quand un étudiant de phramacie avait 20 secondes pour noter l'ensemble de ce que comportait un transparent de chimie ? Avec le numérique, il peut retrouver ces données en ligne ou se servir d'un appareil photo.
Plutôt que d'opposer la Khan Academy à une pourrisseuse du web, n'aurait-il pas été possible d'inviter un professionnel de la formation à distance, d'évoquer les réussites (cf le rôle du CNAM) et les difficultés de cet enseignement, de réfléchir aux mutations permises aujourd'hui par la technologie ?
rappel : « La pédagogie est-elle dématérialisable ? »
Hervé Gardette a posé la question dans l'émission du Grain à moudre 27 nov. 2012
http://clioweb.canalblog.com/archives/2012/11/27/25683278.html
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Quand le MEN recrute ...
Apprendre à apprendre, étudier l'esprit libre, la réussite de tous
La nouvelle campagne de pub du MEN. (souce NP)
Loys Bonod (comment j'ai pourri le web) a ajouté des variantes :
Qui veut être muté très loin ?
Qui veut être mal payé ?
Qui veut être déconsidéré ?
http://www.laviemoderne.net/clapotis/035-qui-veut-etre-professeur.html
A comparer avec les rêves de Laura et les ambitions de Sébastien
en 2011, au temps de la chatelisation et de la hamsterisation
Martin Vidberg avait alors ajouté sa touche personnelle :
http://vidberg.blog.lemonde.fr/2011/06/09/education-nationale-engagez-vous/
Rappel : dans les manifs de 2011, ces invitations :
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