Gisèle Halimi
Hommage à Gisèle Halimi : des féministes en colère contre la « malhonnêteté » du pouvoir
Ellen Salvi, Médiapart - 8 mars 2023 07h37
https://www.mediapart.fr/
Après deux années de silence, l’Élysée a attendu la dernière minute
pour lancer les invitations à la cérémonie d’hommage rendu à l’avocate et militante féministe, ce mercredi.
De Choisir la cause des femmes au Planning familial, de nombreuses associations ont refusé de s’y rendre,
préférant rejoindre la mobilisation du 8 mars. Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’inscrire l’IVG dans la Constitution.
« Rendre hommage à l’occasion de la journée internationale des luttes pour les droits des femmes
à l’une des plus grandes combattantes françaises pour la dignité des femmes et des peuples
serait une idée de bon sens si elle n’arrivait de façon aussi inattendue,
après deux ans et demi d’atermoiements,
et au moment d’un grand mouvement social
auquel elle aurait, sans aucun doute possible, pris une part active.»
La cause des femmes, citée par Médiapart
« En parlant de « liberté » et non pas de « droit »,
comme le réclamaient les associations féministes,
le chef de l’État a préféré la formulation votée début février par le Sénat
à celle du texte qu’avait adopté l’Assemblée nationale ».
Appel de 440 historiennes
Mettons fin à la domination masculine en histoire
Appel des 440 historiennes françaises – Le Monde 03.10.2018
http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/03/l-appel-de-440-historiennes-francaises-mettons-fin-a-la-domination-masculine-en-histoire_5364200_3232.html
La liste des signataires
http://fr.scribd.com/document/390033016/Liste-Des-Historiennes-Signataires#from_embed
une supplique aux patrons de presse :
une tribune ne pourrait-elle pas paraître en même temps
dans un quotidien comme Le Monde et sur le site militant auteur du texte ?
Ainsi, Olivier Erzscheid archive sur le site Affordance une copie de ses tribunes publiées par Libération
Mnémosyne a mis en ligne en extrait le premier paragraphe
http://bit.ly/2E3iDR7
« La visibilité du livre d’histoire n’est que marginalement celle des historiennes, à l’image du visage flouté de Mona Lisa sur l’affiche 2018 des rendez-vous de l’histoire de Blois.
Tribune. Comme chaque année, la communauté historienne inaugure son salon du livre. Les Rendez-vous de l’histoire de Blois sont d’abord, comme le dit le dépliant, une « gigantesque librairie » d’histoire où se pressent des centaines d’éditeurs et d’auteurs venus rencontrer leurs lecteurs. D’année en année, cette manifestation s’est imposée comme le moment de visibilité unique donné à la production et à la recherche historiques, avec ses stars, ses invités, ses évités, ses dîners, ses conférences à guichets fermés.
Autant le dire d’emblée : si nous n’employons pas l’écriture inclusive, c’est qu’au fond elle est peu nécessaire ici. La visibilité du livre d’histoire n’est que marginalement celle des historiennes, à l’image du visage flouté de Mona Lisa sur l’affiche du festival. Alors c’est vrai, beaucoup de chemin a été parcouru, grâce aux collègues qui nous ont précédées : la parité progresse au sein des manifestations, des commissions préparatoires et des jurys.
L’association Mnémosyne, qui milite pour l’histoire des femmes et du genre, a obtenu pour la première fois en 2010 de pouvoir organiser une table ronde. Mais la grandeur symbolique, elle, ne se partage pas au salon et elle est indubitablement masculine, comme l’est emblématiquement et quasi systématiquement le « Grand prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois » (dix-huit hommes primés pour trois femmes, proportions comparables à celle du prix du livre d’histoire du Sénat, quatorze hommes primés pour deux femmes)
Médiapart publie de plus longs extraits, mais oublie l'essentiel, les propositions avancées
http://bit.ly/2BZbRsU
Un symptôme […]
« Dans les sciences humaines, les femmes représentent près de la moitié du corps des maîtres de conférences mais ne sont plus que 29 % dans le rang professoral et 25,5 % au sein des directions de recherche au CNRS. En outre, les femmes deviennent professeures à un âge plus avancé, avec une différence de salaire constatée de près de 1 000 euros en fin de carrière. Surtout, la domination masculine dans le champ historique est palpable dans les espaces de visibilité et de pouvoir académique : les directions de publication, de revues, de collections, les lieux de prestige (au Collège de France, 3 historiennes pour 12 historiens, seulement un tiers de directrices dans les établissements de recherche français à l’étranger, etc.). Enfin la prédominance des hommes est écrasante dans les grandes collections d’histoire qui offrent de la visibilité aux travaux de recherche : exemples parmi tant d’autres, sur les 219 livres publiés dans la collection la « Bibliothèque des histoires » de Gallimard, 16 sont signés par des femmes ; dans « L’univers historique » du Seuil, 28 livres publiés par des femmes pour 199 signés par des hommes.
Discriminations « indirectes »
Certes, la position subalterne des historiennes est partiellement le fruit de discriminations “indirectes”. Elles répondent moins souvent que les hommes aux sollicitations des institutions, se présentent moins nombreuses à l’agrégation ou à l’habilitation à diriger des recherches (HDR), candidatent moins aisément aux appels à communiquer et à publier. Elles sont souvent réservées à l’idée de prendre la parole dans les médias.
Alors quoi ? Les femmes seraient donc les premières responsables de leur marginalisation académique ? Un tel raisonnement se heurte à une réalité incontestable : si les femmes publient moins, c’est d’abord parce que leur temps n’est pas celui des hommes. Même si nous connaissons des collègues masculins à la pointe de la parité domestique, notre société fait encore largement porter la responsabilité du soin de la cellule familiale – des enfants, mais aussi des parents âgés – aux femmes.
Dans l’université, cela se traduit aussi souvent par un engagement intense auprès des étudiants et des étudiantes dont chacun sait qu’il est chronophage. À bien des égards, le temps des femmes est compté. Leurs dossiers comportent statistiquement moins de publications à âge égal que ceux des hommes, moins de participations à des colloques supposant des déplacements, et en amont, moins de missions prolongées en archives ou sur le terrain. »
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[ Comment réagir ? (titres)
- Défendre la représentation égalitaire des femmes dans les comités de recrutement et jurys de concours
- Modifier les critères d’évaluation (qualité et originalité)
- Prendre en compte les contraintes spécifiques des carrières féminines
- Lutter contre l’invisibilité à toutes les échelles : dans nos enseignements, dans les instances académiques, dans les concours
- Encourager les jeunes femmes qui entrent dans la carrière
- Enfin nous appelons tous nos collègues à la solidarité ]
[...]
Conclusion
« Notre tribune n’est pas une complainte, elle est tournée vers l’avenir. Beaucoup d’entre nous font de belles carrières. Au prix de luttes tenaces. Nous voulons que l’histoire devienne davantage l’affaire de toutes et de tous, et que les nouvelles générations puissent partager et échanger, produire collectivement et collégialement et, au-delà de la différence des sexes, un récit du passé plus dense car nourri d’expériences plus riches. »
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Les 10 ans de Mediapart
Médiapart, 10 ans - mars 2018
« Le 16 mars 2018, Mediapart a eu dix ans ».
« Dix ans pour convaincre que notre métier, le journalisme, n’était pas condamné à la précarité, aux plans sociaux, aux rachats en cascade, à la perte d’indépendance et de vitalité, à la baisse de qualité et à la course à l’audience, mais qu’il pouvait être économiquement rentable dans l’exigence, créer de la valeur et des emplois dans l’indépendance. Qu'il pouvait rendre une entreprise de presse profitable en la mettant à l’abri de toute pression, qu’elle soit économique ou politique, financière ou étatique, publicitaire ou partisane ».
Le programme :
http://festival.mediapart.fr/
http://static.mediapart.fr/images-festival/programme10ans.pdf
Quelle vérité ?
Patrick Boucheron historien, professeur au Collège de France.
http://www.youtube.com/watch?v=5NGgZiwdHyI
Digitalisation et démocratisation : qui est le gardien du savoir ?
Robert Darnton historien, directeur de la bibliothèque de Harvard.
http://www.youtube.com/watch?v=gHUtPaSrjhM
Le mensonge à l’ère numérique
Katharine Viner (rédactrice en chef du Guardian),
Henri Verdier, (directeur interministériel du numérique et du système d'information de l’État),
Edwy Plenel, (président co-fondateur de Mediapart).
http://www.youtube.com/watch?v=6sXYkWlxyQw
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Robert Darnton, numérique et démocratie
« Digitalisation et démocratisation : qui est le gardien du savoir ? »
Robert Darnton historien, directeur de la bibliothèque de Harvard. 10 ans de Mediapart
http://www.youtube.com/watch?v=gHUtPaSrjhM
« je ne crois pas aux jérémiades qui annonce la mort du livre imprimé »
La DPLA, un portail pour explorer et découvrir...
18 millions d'objets, proposés par 1600 structures.
Il existe de nombreuses versions de cette conférence en anglais (Columbia, Memphis, Dublin...)
DPLA "Digitize and Democratize: Libraries, Books and the Digital Future"
Robert Darnton - Memphis, Rhodes college 06.10.2013
http://www.youtube.com/watch?v=Ck3W5-9EoJ8
diapos :
http://openaccess.mpg.de/1528576/Session-3-Darnton.pdf
« Le numérique peut rester une force démocratique »
Robert Darnton entretien Mediapart 15 mars 2018
DPLA "Digitize and Democratize: Libraries, Books and the Digital Future"
Robert Darnton - Memphis, Rhodes college 06.10.2013
https://www.youtube.com/watch?v=Ck3W5-9EoJ8
https://www.gvideo.site/watch/v=Ck3W5-9EoJ8
slides
http://openaccess.mpg.de/1528576/Session-3-Darnton.pdf
Darnton-slide19.pdf
« Une surveillance au-delà de ce qu’Orwell aurait pu imaginer », à propos de la censure
Robert Darnton, Mediapart 09.10.2014
http://www.mediapart.fr/journal/mot-cle/robert-darnton
http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Darnton
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Mediapart : Quelles histoire(s) de France ?
Quelles histoire(s) de(s) France(s) ?
Les usages politiques de l'histoire
Médiapart 21.12.2016
Laurence de Cock, Myriam Cottias, Jean-Paul Demoule, Mathilde Larrère
http://www.youtube.com/watch?v=IMpHyq2gq7g
Ecrire l'histoire aujourd'hui
Médiapart 21.12.2016
Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Michèle Riot-Sarcey et Arnaud Houte
http://www.youtube.com/watch?v=rGb8scY6ZLg
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Sale temps pour Médiapart ?
Sale temps pour les lanceurs d'alerte - Edwy Plenel, Médiapart, 04.07.2013
« Trois magistrats ont rêvé la mort de Mediapart. Ils se nomment Marie-Gabrielle Magueur, président, Annie Vaissette, conseiller, Dominique Ponsot, conseiller, et siègent à Versailles, à la première chambre de la cour d’appel. Dans une décision ubuesque, aussi aberrante factuellement qu’inconséquente judiciairement, ils nous ordonnent de supprimer, sur l’ensemble du site, tout extrait et toute retranscription des enregistrements du majordome qui sont à l’origine de l’affaire Bettencourt et nous interdisent d’en publier à l’avenir ».
« L’affaire Bettencourt n’a cessé de nous révéler l’existence de deux justices en France. L’une qui accepte la vérité, l’autre qui la censure. L’une qui se soucie de l’intérêt public, l’autre qui veille aux puissants ».
http://www.mediapart.fr/journal/france/040713/sale-temps-pour-les-lanceurs-dalerte
L’article cite deux adresses pour les abonnés qui veulent archiver le dossier :
http://www.mediapart.fr/journal/international/dossier/notre-dossier-laffaire-bettencourt
http://www.mediapart.fr/journal/france/300810/affaire-bettencourt-les-pieces-conviction
LMD : Le carnaval de l’investigation
Le carnaval de l’investigation - Ce que révèle l’« affaire Cahuzac »
Pierre Rimbert et Razmig Keucheyan, Le Monde diplomatique, mai 2013
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/KEUCHEYAN/49087
(seule l'intro est en ligne, le reste suivra peut-être dans 1 ou 2 mois)
« Grâce à Médiapart, un ministre en a remplacé un autre ». L’article de dernière page du Monde diplomatique interroge la fonction du journalisme d’investigation. En 1972, Bob Woodward et Carl Bernstein ont révélé les turpitudes de Nixon. Depuis, trois facteurs ont « rétréci l’horizon de ce genre médiatique » : le rôle de certains juges d’instruction ; l’affaiblissement de l’opposition droite-gauche, la course à l’audience.
Dans ce genre médiatique, « la dramaturgie ritualisée » met en scène l’opposition simpliste entre le bon journaliste et le méchant pouvoir ; elle a pour effet de « réduire les enjeux de structure à des questions de personnes... la question des paradis fiscaux [a été brièvement] posée, mais une actualité [a vite chassé] la précédente et tout est redevenu lisse… »
Les auteurs listent les faux scoops du Monde dirigé par Plenel entre 1996 et 2004.
Ils rappellent son mépris pour le travail de Denis Robert : « Cette enquête Canada Dry, qui avait l’allure d ’une investigation mais en aucun cas sa consistance, appliquait à la finance mondiale une variante des théories du complot ». La publier, expliquait-il, « c’est paradoxalement dépolitiser et démobiliser »
Deux références leur semblent éclairer la portée politique de ce genre médiatique.
Au temps du carnaval, les hiérarchies s’inversaient. La fête achevée, tout rentrait dans l’ordre.
Gramsci utilisait le terme de subversivisme pour désigner les formes de rébellion privées et inorganisées, « celles qui reposent sur un fort ressentiment à l’égard de l’Etat, déplorent ou moquent le spectacle donné par les puissants, mais intériorisent en même temps la position de subalternité… »
« La conclusion vaut-elle pour l’affaire Cahuzac ? Catalyseur de l’humeur subversiviste qui s’observe en France, ce dernier scandale … accentue le cynisme ambiant. En effet, l’indignation qu’il suscite ne s’exprime - pour le moment - que sur un mode privé : la protestation n’a pas trouvé le support collectif qui ferait de cette affaire 1e symptôme d’un problème plus général… Lorsque NS était au pouvoir, 1e Parti socialiste pouvait prétendre incarner 1e changement. L’illusion s’estompe, et avec elle l’espoir de voir se défaire à brève échéance l’alliance de l’austérité et de la corruption…
Le subversivisme, expliquait Gramsci, peut être de gauche ou de droite. Mais en temps de crise, i1 penche irrémédiablement vers le conservatisme. Pour qu’un autre débouché lui soit offert, la mobilisation politique ouvre plus de perspectives que les révélations médiatiques ».
Pierre Rimbert est rédacteur en chef du MD
http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=Pierre+Rimbert
En 2005, il a publié Libération, de Sartre à Rothschild
Razmig Keucheyan (né en 1975), est un sociologue et militant de la gauche radicale suisse, MdC à Paris Sorbonne-Paris IV
http://fr.wikipedia.org/wiki/Razmig_Keucheyan
http://www.gemass.fr/spip.php?article240
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Un geste incompréhensible ?
- Vendredi soir, sur Médiapart, un débat d'actualité a eu lieu avec la participation d'Eric Fassin et de Fabien Jobard. Il est encore accessible sur Dailymotion.
Incompréhensible ?
Quand on dit « c'est un geste incompréhensible », il faut entendre : « Vous ne devez pas chercher à comprendre. Nous avons seuls le droit de dire l’interprétation à laquelle vous devez adhérer ».
La bataille est politique. L’ennui, ajoute Eric Fassin, c’est que dans mon métier, je suis payé pour essayer d'interpréter ce qui se passe dans la société, pour tenter de comprendre les trajectoires des individus, pour penser l'anomie comme un phénomène social (cf Durckheim).
L'écouter aussi à propos de la rhinocérite (Ionesco) ...
[Le coup de l'incompréhensible a déjà été tenté et réussi par un cinéaste à propos de la destruction des juifs]
Ce débat donne aussi une occasion de mesurer toute la distance qui sépare les universitaires et les médias publicitaires,les sociologues de métier et les causeurs invités en boucle sur les chaînes de la TNT dans la course à l’audience et à l’argent de la pub. En fond, la volonté du pouvoir actuel de faire de la criminologie une spécialité universitaire.
Mediapart 2012 - Routes de campagnes: Fessenheim et Toulouse (vers la 33e mn)
http://www.dailymotion.com/video/xpn8e3_mediapart-2012-routes-de-campagnes-fessenheim-et-toulouse_news
L'affaire Bauer : bras de fer NS/universitaires - Sylvestre Huet - Sciences 2
Avant de quitter l'Elysée, Nicolas Sarkozy tient à régler deux comptes avec les universitaires. Imposer la création d'une section de criminologie au Conseil National des Universités au profit de son conseiller Alain Bauer
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- Un président doit-il être cultivé ? - Le Monde - Idées et Culture - 24.03.2012
Orsenna : « La culture était pour Mitterrand une manière d'avoir du temps. Les livres le protégeaient contre la montre... »
NS : « Je suis un immigré sans diplôme. J'ai besoin qu'Henri m'apporte la France de Péguy et de Michelet ».
« La politique, les batailles électorales sont devenues une succession d'instantanés incompatible avec une culture qui se nourrit au contraire de la durée. Avant tout, il faut réagir vite. Et c'est finalement là l'enjeu, au-delà même des politiques culturelles mises en place : réduire ce divorce entre le court et le long terme qui, aujourd'hui, a pris un tour si vif et empêche ceux qui dirigent l'Etat d'avoir une vision profonde et plus lointaine de la direction dans laquelle doit s'orienter le pays »
- Et pendant ce temps, le Grenelle de l'environnement progresse : :-):-)
. Gaz de schiste : vers des forages scientifiques ? Le Monde planète
Le rapport final de la mission gouvernementale ouvre la voie à la fracturation hydraulique
. La France assouplit l'interdiction de pulvériser des pesticides par voie aérienne - Le Monde planète
En principe, l'épandage aérien de pesticides est interdit en France. En principe seulement, car la circulaire du ministère de l'agriculture, publiée très discrètement le 5 mars, introduit de nombreuses exceptions.
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Quelle était la Question ?
- Sondages : la réponse des sondés, c'est « Plutôt favorable ».
Au fait, quelle était la question ?
Dans Médiapart - 30/11/2011, Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg citent un texte de l'Observatoire des sondages :
« Près de deux Français sur trois pour le retrait d’Eva Joly, selon un sondage ». Il faut croire que le sens de la démocratie s’est singulièrement érodé pour qu’un sondeur (BVA) fasse ce genre de sondage pour 20Minutes, que l’AFP reprenne et, à la suite, lemonde.fr, etc. (25 novembre 2011).
. Le biais est d’abord dans la question : deux questions sur trois postulent le retrait de la candidate...
. L’échantillon est aussi contestable : il contient des mineurs qui ne seront pas électeurs. Aucune correction (coûteuse) n’a été faite pour vérifier l’échantillon et interpréter les réponses.
. Enfin, il s’agit d’un sondage en ligne, les sondés sont rémunérés.
Mediapart s’intéresse aussi à deux autres sondages : une journée des Bons du Trésor appliquée à la France, le droit de vote des étrangers non européens aux élections locales.
A chaque fois la formulation détermine très largement les réponses obtenues.
« Ceux qui, à l'aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s'abstenir de voter, seront punis d'un emprisonnement d'un an et d'une amende de 15.000 euros » dit l'article L-97 du code électoral ...
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L'école à bout de souffle
L’école est à bout de souffle : les raisons d’une crise inédite - Lucie Delaporte, Médiapart, 2 septembre 2011
copie : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article4923
… des classes surchargées, un métier dévalorisé qui ne s'apprend que sur le tas, des remplacements plus aléatoires que jamais (dogme d'un fonctionnaire sur deux non remplacé), depuis 4 ans les choix politiques ont donné une inflexion nouvelle à une crise ancienne de l'école
L'application d'un libéralisme méthodique, par la mise en concurrence généralisée du système, a modifié profondément l'école : assouplissement de la carte scolaire, internats d'excellence ou établissements ECLAIR (ex-ZEP) … L'ensemble dessine une école qui, sous couvert d'élitisme républicain, assume comme jamais sa mécanique inégalitaire.
Pour compenser les dégâts de cette nouvelle école capitaliste, la logique sécuritaire est mise en avant : portiques de sécurité, vidéosurveillance, présence policière... L'enseignement passe après la lutte contre la violence dans des collèges bunker, coupés de leur quartier, souvent zone de relégation sociale.
Leçon de morale, punitions par des travaux d'intérêt général, les annonces ministérielles se suivent. « Pathétique déconnexion avec le terrain ou cynisme de celui qui sait que ces fumigènes font toujours leur petit effet sur la machine médiatique (et sur les futurs électeurs) ? »
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